Retour à Poudlard : 20 ans de style Harry Potter décryptés – Bobine

16 min
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Retour à Poudlard : 20 ans de style Harry Potter décryptés – Bobine

16 min
Publié le : 24 avril 2022Mis à jour le : 25 août 2022

Eh oui, le temps passe : la série de films Harry Potter a fait ses premiers pas au cinéma il y a maintenant 20 ans ! Pendant que ses héros se réunissent non sans émotion dans le documentaire « Retour à Poudlard », on a revu l'intégrale du parcours de style de ses personnages principaux. Quel est le bilan pour Harry, Ron et Hermione ? Plongée dans le vestiaire de la saga culte des années 2000.

(Crédit photo de couverture : Rupert Grint, Emma Watson et Daniel Radcliffe dans « Retour à Poudlard » en 2022. (IMAGO / Picturelux)

LE PITCH : RÉCIT INITIATIQUE, AVENTURES ET TOURS DE MAGIE

Il était une fois un jeune garçon timide et solitaire. Il s'appelle Harry Potter et possède une étrange cicatrice au front. Il vit dans une banlieue tranquille de l'Angleterre avec sa famille d'adoption, jusqu'à ce qu'une mystérieuse lettre vienne troubler leur quotidien...

C'est qu'Harry Potter n'est pas un enfant comme les autres. Comme ses parents, il est promis à un avenir plein d'aventures, de magie, de sorciers et de créatures fantastiques. Poudlard sera son école, Albus Dumbledore son mentor et Voldemort son plus grand ennemi. Et le style, dans tout ça ? Harry Potter n'en parle pas mais il n'en pense pas moins, ne serait-ce qu'à la fin de cet article :

Inspirée des écrits de la romancière britannique J.K. Rowling, la saga Harry Potter met en scène les aventures de trois enfants incarnés par Daniel Radcliffe, Emma Watson et Rupert Grint. Leurs costumes et leurs personnages sont désormais célèbres : Harry Potter, Hermione Granger et Ron Weasley.

Pas moins de huit longs métrages seront produits entre 2001 et 2011, avec le succès planétaire que l'on sait. Les trois acteurs devenus adultes reviennent sur cette expérience dans le documentaire « Retour à Poudlard ».

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© IMAGO / Picturelux

Rupert Grint, Emma Watson et Daniel Radcliffe dans « Retour à Poudlard » en 2022.

Si la saga est de l'avis même des fans assez inégale, on y (re)découvre avec le recul bien des choses tout à fait passionnantes. À commencer peut-être par ce dont les personnages d'Harry Potter parlent le moins : le style et les vêtements.

CE QU'IL FAUT VOIR CÔTÉ STYLE…

La saga Harry Potter a connu plusieurs metteurs en scène et costumières au fil des ans. Parmi les plus grands contributeurs : le réalisateur anglais David Yates et la costumière française Jany Temime. Vous trouverez tout au long des huit films de la saga plusieurs costumes marquants. Mais pas nécessairement portés par les personnages principaux !

Car ce que nous apprennent les aventures d'Harry Potter quand on s'intéresse de plus près à son vestiaire, c'est l'histoire d'un parcours de style, partagé entre l'éducation anglaise et l'univers du décontracté venu d'outre Atlantique.

Surprise : si l'on voit effectivement Daniel Radcliffe, Emma Watson et Rupert Grint grandir à l'écran, chacun de leurs personnages semble avoir pris le temps de peaufiner l'essence de son style au fil des années. Quelque part entre l'uniforme scolaire, les motifs à carreaux et les inspirations sportswear.

HARRY POTTER, L'HISTOIRE UNIVERSELLE D'UN PARCOURS DE STYLE

Chez BonneGueule, notre experte Harry Potter n'est autre que Romane, notre assistante styliste. Si la saga Harry Potter peut trouver un écho chez les amateurs de mode, ce n'est pas tant pour le style que pour le parcours, auquel tout le monde peut s'identifier : on est tous passé par des essais, des erreurs et des passions.

Chez Romane, les liens avec Harry Potter ne se feront pas d'entrée. En revanche, quand on la questionne sur sa découverte du vêtement, on s'aperçoit qu'il y a un fil conducteur : les inspirations anglaises, notammentMais bien sûr, ça ne s'arrête pas là :

« Je crois que ma passion est plus liée à des impressions qu’à un vêtement en lui-même. J’étais fascinée par une attitude, un mouvement d’un vêtement, des accessoires qui donnent une impression générale. Après l’avoir vu ou entre-aperçu, j’étais obnubilée par ces détails.

C’est toujours quelque chose que je fais aujourd’hui, de m’inspirer de tout ce qui m’entoure : prendre un bout de film, une photo sur Pinterest, une amie, une inconnue dans la rue, des icônes historiques, et hop, ça donne ce que j’ai aujourd’hui. »

LE PARCOURS DE STYLE D'HARRY POTTER...

1. « L'ECOLE DES SORCIERS » : L'UNIFORME ET LES VÊTEMENTS TROP GRANDS

D'après les indices laissés par la romancière J.K. Rowling, le personnage d'Harry Potter est né en 1980. Lorsque le premier film dirigé par Chris Columbus déboule sur les écrans en 2001, Harry Potter s'apprête à fêter ses onze ans. Sa chambre est un placard à balais, caché sous l'escalier d'une maison ordinaire.

Nous sommes alors en 1991. C'est l'année du légendaire « Nevermind » de Nirvana, pour les fans de rock à guitares. Est-ce à dire que le jeune Harry Potter s'habille grunge ? Pas vraiment. Mais il en reprend étrangement quelques codes. On devine rapidement que c'est involontaire.

Car Harry Potter est loin d'être le chouchou de sa famille d'adoption. Relégué aux tâches ménagères, souffre-douleur de son cousin Dudley, personne n'a semble-t-il jugé bon d'investir dans sa garde-robe.

On le découvre donc avec des vêtements deux fois trop grands et en piteux état : un tee-shirt troué, une chemise à carreaux élimée, un pantalon large, une paire de chaussures tout terrain, une paire de lunettes rondes chichement réparée avec du scotch.

Cette tenue relativement destroy et américanisée, c'est l'essence brute du style Harry Potter. Il n'aura de cesse de la remodeler au fil des années. Ses fidèles amis affichent eux aussi déjà la couleur. Ron porte par exemple un pull et une chemise à carreaux rustiques sous une veste d'esprit Barbour. La clé de son style : les mailles. Mais nous y reviendrons plus tard...

Quant à Hermione, elle a déjà une longueur d'avance. C'est une constante. Sa tenue de classe est déjà sur ses épaules : robe de sorcier, chemise blanche et cravate, pull à col V, jupe plissée, chaussettes hautes et souliers.

Harry Potter les rencontre tous les deux sur le chemin de l'école des Sorciers, la prestigieuse école Poudlard dirigée par Albus Dumbledore. Particularités de l'endroit : décor grandiose, baguette de sorcier et tenue correcte exigée. L'uniforme est obligatoire?Mais il leur arrive de porter des tenues plus casual entre les cours, avec une large place donnée aux pulls, cardigans et autres chemises à motifs carreaux..

Chaque élève se voit aussi attribuer une maison à son entrée. Il en existe quatre : Gryffondor, Poufsouffle, Serdaigle et Serpentard. Chacune à ses couleurs et son emblème, des signes distinctifs que vous retrouverez jusque dans les vêtements - cravates et écharpes en particulier.

Pour nos trois amis, ce sera la maison Griffondor, le rouge et l'or. Les personnages et le décor se mettent en place. L'aventure peut commencer.

QUE RETENIR DE CE PREMIER ÉPISODE ?

D'abord que les mailles rustiques et autres cardigans à motif Fair Isle s'intègrent à merveille dans cet univers. Ensuite que le motif à carreaux joue un rôle prépondérant dans le style casual de nos héros. Pour prolonger la découverte, Jordan vous livre ses tours de magie à lui ici :

BONNEGUEULE ET LE POUDLARD EXPRESS

Existe-t-il un rapport direct entre Harry Potter et BonneGueule ? Si la question peut paraître étrange, elle n'en demeure pas moins pertinente. Car figurez-vous que les shootings de nos vêtements nous ont un jour menés sur le chemin du train qui relie le quai 9 3/4 de la gare londonienne de King's Cross à l'école de Poudlard. Romane y était :

«Lors d’un shooting en Écosse, Jason, notre photographe et directeur artistique m’annonce un matin qu’on va aller au train qui traverse l’Ecosse. Il me dit « je crois que c’est celui d’Harry Potter ». Moi, je ne croyais pas, j’en étais sûre ! Le Jacobite Steam Train est celui qui a servi de modèle pour le Poudlard Express. »

Quelques souvenirs de cette expérience à faire défiler ici :

« En le découvrant avec la fumée blanche, sa peinture rouge et la locomotive noire, j’étais euphorique. On se croyait prêts à partir pour Poudlard. Les compartiments de la première classe sont ceux où Harry rencontre Ron et découvre les chocogrenouilles?par ailleurs disponibles à l’achat dans un wagon-restaurant. Il y a aussi les porte-bagages où il se cache avec sa cape d’invisibilité, et les grandes fenêtres qui dévoilent le paysage écossais... »

2. « LA CHAMBRE DES SECRETS », LE POLO DE RUGBY, LES MAILLES TRICOTÉES MAISON ET L'INSPIRATION AMÉRICAINE

Les bases du style Harry Potter sont posées. Les enfants retournent à Poudlard. Deuxième année, nouvelles aventures, toujours à la lisière de l'enfance. Le réalisateur Chris Columbus reprend les choses là où il les avait laissées, avec une nouvelle costumière : Lindy Hemming?Elle travaillera par la suite sur la trilogie Batman de Christopher Nolan.

Pas de bouleversements majeurs à signaler. À l'école, c'est l'uniforme qui prime - éducation anglaise oblige. Dans le privé, on continue aussi de s'habiller comme Monsieur et Madame tout le monde. On découvre cependant ici et là quelques petits ajustements, et même des nouveautés.

Chez Harry, le vestiaire d'inspiration américaine gagne encore un peu plus de terrain : des sweatshirts et des hoodies font leur apparition. On aperçoit toujours quelques mailles ici et là, des pulls torsadés ou des pulls à cols roulés plutôt sobres.

Chez Ron aussi, les choses se précisent. Certes, il partage avec son ami Harry une même affection pour les motifs à carreaux. Mais son style personnel commence sérieusement à s'émanciper de celui des autres.

D'abord à travers les couleurs, très vintage : marron, orange, jaune, des nuances qui font écho à ses cheveux roux. Ensuite à travers les mailles, résolument uniques.

C'est que chez les Weasley, la tradition veut qu'on s'offre des pulls et des écharpes faits maison à Noël. C'est parfois très moche, parfois très kitch et quelques fois réussi. Mais après tout, qui n'a pas connu ça étant enfant ?

Si Ron peine encore à assumer son style, c'est aussi que tout le monde s'habille plus ou où moins à l'identique parmi ses camarades. Or la différence, c'est parfois dur à porter. À plus forte raison à cet âge, où l'on se cherche sinon un style du moins une place auprès des autres.

Quant à Hermione, elle semble avoir fait une nouvelle découverte stylistique : les pulls nordiques. Si vous avez flashé sur le cardigan de type Fair isle du précédent épisode, il y a des chances pour que la magie se prolonge avec ces quelques nouveautés.

Dans l'ensemble, les enfants grandissent et essaient encore un peu timidement des choses. La révolution, ce n'est pas encore pour maintenant.

QUE RETENIR DE CE SECOND ÉPISODE ?

D'abord la rencontre avec un petit personnage clé de la saga, pour qui le vêtement est avant tout synonyme de liberté : l'elfe de maison Dobby.

Ensuite la présence du polo de rugby à manches longues, une pièce très Ivy League dont Jordan a fait une véritable obsession :

3. « LE PRISONNIER D'AZKABAN », MINI-RÉVOLUTION CASUAL ET MAINMISE DU SWEAT À CAPUCHE

Les choses sérieuses commencent. Nouveau réalisateur?Alfonso Cuarón, futur réalisateur de « Gravity », nouvelle chef costumière?Jany Tamime, également derrière les costumes de James Bond dans « Skyfall » et « Spectre » : « Harry Potter et le Prisonnier d'Azkaban » est pour beaucoup l'un des meilleurs films de la saga. C'est que le scénario est plus complexe, l'atmosphère plus sombre, le film plus riche.

Les amateurs de rock anglais pourront noter la présence succincte du chanteur des Stone Roses Ian Brown, les plus observateurs retenir les petits changements dans les uniformes scolaires et un début de relâchement : quelques ajustements de coupes, de couleurs et l'arrivée de nouvelles cravates.

Pour autant, l'essentiel est ailleurs. Car la particularité de ce troisième volet des aventures d'Harry Potter au cinéma, c'est qu'il est d'assez loin le plus transgressif de la saga, ne serait-ce que d'un point de vue vestimentaire. Il laisse ainsi une très large place au vestiaire casual, l'occasion de faire un point sur les avancées stylistiques de nos trois héros.

Chez Harry, le style se cristallise désormais autour d'un sweat zippé assez invariablement associé d'un tee-shirt à col rond et de pantalons plutôt quelconques. Chez Harry Potter, le tee-shirt et le sweat zippé, c'est pour ainsi dire une signature.

Ce qui peut paraître fantastique au royaume de Poudlard est cependant tout ce qu'il a de commun chez les enfants des années 90 : Harry Potter et ses amis s'habillent globalement comme tout le monde, sans se soucier particulièrement des questions de matières, de textures ou d'éthique dans l'industrie textile.

Du côté de Ron, le style hésite encore entre le workwear, l'univers du skate et un certain esprit gentleman farmer. Les mailles sont une nouvelle fois assez... étonnantes.

Mais la révolution annoncée est plutôt à chercher dans les tenues d'Hermione, plus casual que jamais et presque contemporaines. Regardez donc dans notre collection de vêtements : glissez-lui un hoodie Soajo rose, une veste en denim Ibara, notre jean Adria et une paire de baskets et vous n'y verrez que du feu. Ou presque. Car elle possède une ceinture arc-en-ciel. Et de chouettes mailles rayées, aussi.

Petit hic assez typique de cette époque : une fâcheuse tendance au layering étrange, qui consiste à poser systématiquement deux ou trois couches de cols V ou boutonnés sur un col rond. Certains vous diront qu'Harry Potter est truffé de fashion faux pas, d'associations de couleurs hasardeuses et de vêtements un peu cheap.

C'est un peu vrai et c'est aussi ce qui fait l'intérêt de la saga quand on la regarde sous l'angle du vêtement : personne ne naît prince du style et chacun avance à son rythme, en tâtonnant. Si la transformation stylistique la plus avancée se trouve à ce moment de l'aventure chez Hermione, les garçons ne vont pas tarder à se réveiller. Un peu.

QUE RETENIR DE CE TROISIÈME ÉPISODE ?

Peut-être une certaine forme d'audace, compte tenu du contexte fantastique et des codes vestimentaires de Poudlard. C'est potentiellement à mettre au crédit de la costumière Jany Temime, qui ne quittera dès lors plus le vestiaire de la saga.

« Harry Potter et le Prisonnier d'Azkaban » célèbre enfin la mainmise du sweat à capuche sur le vestiaire de nos trois héros. Pour aller plus loin sur ce sujet, une petite sélection ici :

4. « LA COUPE DE FEU », BASIQUES, NONCHALANCE ET NOUVEAUX UNIVERS DE STYLE

On quitte les rivages de l'enfance pour ce qu'on appelle communément l'âge ingrat. Harry, Ron et Hermione font désormais partie des meubles de l'école de Poudlard. Les corps ont grandi, les cheveux ont poussé et une certaine forme de rébellion vestimentaire s'installe jusque dans la manière de porter l'uniforme.

La cravate est désormais nonchalamment nouée et la chemise sort du pantalon. Cette tendance était déjà amorcée dans le précédent film. Chez les garçons, le style se décontracte donc à vue d'œil.

Ron s'essaie à la polaire et commence à développer une obsession pour les vêtements à rayures - sweats, pulls, tee-shirts. Chez Hermione aussi, les choses changent. Les vêtements se font désormais plus ajustés. Et les jeans sont désormais taille basse - c'est un des symboles du style des années 90-2000, chez les filles.

Si « Harry Potter et la coupe de Feu » voit ses personnages commencer à bomber le torse, le vêtement y devient aussi petit à petit un outil de séduction. Ainsi la séquence du bal fait-elle office de véritable passage à l'adolescence. Étrangement, le chef d'orchestre s'appelle ici Jarvis Cocker - autre référence musicale britannique des années 90.

Harry opte donc pour un costume inspiré du smoking - chemise et nœud papillon blanc. Il est un peu grand pour lui, mais ça fait le job en comparaison du costume d'époque un rien ringard de Ron. Il a beau s'en désespérer : les couleurs et la chemise à jabot sont assez raccords avec son style habituel.

Quant à Hermione, c'est une nouvelle fois la plus au fait des questions de style : personne n'oubliera sa robe rose et sa métamorphose.

QUE RETENIR DE CE QUATRIÈME ÉPISODE ?

Les costumes les plus élaborés sont à chercher à l'arrière-plan, chez d'autres personnages. Nos trois héros continuent cependant leur avancée stylistique à leur rythme. Ils tournent ici le dos à la discipline et découvrent de nouveaux univers - l'outerwear hivernal, le vestiaire formel. Chacun semble par ailleurs avoir trouvé ses basiques. Si vous cherchez encore les vôtres, quelques conseils ici :

5. « L'ORDRE DU PHOENIX », PREMIÈRE INCURSION CASUAL CHIC

Les enfants qui déambulaient timidement dans les couloirs de Poudlard ont bien changé. Le réalisateur David Yates est désormais aux commandes et il ne les quittera plus. L'histoire, elle, a basculé depuis un moment maintenant.

On ne parle plus trop des maisons de Poudlard et de leurs couleurs. La présence maléfique de Voldemort est partout et les événements tragiques s'accumulent. Qu'en est-il du vestiaire d'Harry Potter et de ses fidèles amis ?

À cet instant précis de l'histoire, le jeune sorcier a 15 ans et celui qui l'interprète 18. Il a déjà vécu un très grand nombre d'aventures fantastiques, bien plus que n'importe quel autre jeune homme de son âge. Pour autant, sa manière de s'habiller suit une trajectoire bien plus ordinaire : Harry Potter découvre les jeans, les Converse et ne jure plus que par son sweat zippé.

Avouons-le une bonne fois : il n'est pas particulièrement incroyable. On en trouvait à cette époque des semblables chez des marques comme CelioMais l'attitude, le « style » compte plus ici que les compositions matières.

La véritable nouveauté, c'est qu'Harry Potter s'essaie au blazer et à la chemise. Ce n'est pas parfait, mais cette incursion dans le registre casual chic est surtout là pour témoigner d'une maturité nouvelle : Harry Potter grandit par la force des choses et des responsabilités plus vite que la normale.

Chez Ron, pas de grands changements : sa gestion des couleurs est toujours aussi particulière et sa passion rayures semble définitivement sans bornes. Beaucoup vous diront que c'est le personnage le moins stylé de la saga. C'est surtout le plus constant.

Hermione continue de son côté d'explorer de nouvelles pistes vestimentaires, par petites touches : ici un polo clair ou à rayures, là un pantalon blanc. Son personnage est le plus perspicace et sa curiosité se traduit jusque dans sa manière d'appréhender le vêtement.

QUE RETENIR DE CE CINQUIÈME ÉPISODE ?

À ce stade, on peut tout de même célébrer la constance de Ron et sa fidélité au style familial. Une fois de plus, ses mailles sont incroyables et chacun appréciera la touche d'humour selon l'humeur.

La plus grande nouveauté stylistique, c'est l'initiation d'Harry Potter au vestiaire casual chic. Vous souvenez-vous de votre tout premier blazer ? Celui d'Harry Potter est plutôt marron et possiblement en velours. On peut y voir un clin d'œil à l'éducation anglaise de ses débuts.

À noter qu'au sein de la rédaction, la question du parcours stylistique nous passionne tout particulièrement. Jetez par exemple un œil sur cette épopée :

SAC SERPENTARD, PIN’S POUFSOUFFLE ET ÉCHARPE GRYFFONDOR

Romane nous a expliqué plus haut son lien avec le vêtement et sa rencontre avec le Poudlard Express. Mais il manque encore un bout de l'histoire, son lien avec l'univers de J.K. Rowling :

« J’ai découvert Harry Potter par hasard. Je n’aimais pas spécialement au départ, pur esprit de contradiction. Ce mec avec une cicatrice, franchement, je trouvais ça ridicule. Et puis, j’avais été traumatisée : une fois j’avais commencé le premier film avec ma petite sœur, je faisais alors de l’équitation et quand j’ai vu Voldy qui buvait le sang d’une licorne, c’était un STOP net !

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Aperçu des costumes et décors d'Harry Potter, Studios Warner Bros à Leavesden, UK (photo : Romane)

Puis, un été vers mes treize ans où j’étais en rade de lectures, ma tante m’a prêté des livres. C’était soit Agatha Christie soit Harry Potter. J’ai tenté Harry Potter, à contrecœur, quelle mauvaise foi ! Et… J’ai adoré !

Puis un jour, j’ai lu un livre sur une fille qui écrivait de la fanfic. J’ai cherché si ça existait sur Harry Potter… Autant vous dire que oui, bien sûr ! C’était très clairement Noël pour moi de découvrir toutes ces « prolongations » de l’univers.

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Je crois que c’est à ce moment que je suis devenue vraiment fan d’Harry Potter, pour cet univers qui n’en finit jamais et qui est ouvert au monde des possibles.

Je ne me rappelle pas de mon premier visionnage des films. Je savais que j’allais être déçue?« Hunger Games » et « Divergente » étaient passés par là. Je comprends que c’est impossible d’être fidèle à 100% aux livres. Ils ont fait de leur mieux et mis à part quelques personnages?Ginny par exemple, dans les films elle n’a aucun caractère, ils ont fait du super travail. J’apprécie les films et le travail derrière, mais ce n’est pas non plus mon film doudou.

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Bonne gueule

Toutefois, si aujourd’hui j’entends la musique des films, je suis tout de suite très contente parce que ça me rappelle l’univers, j’apprécie tous les clins d’œil à Harry Potter dans le quotidien?Au niveau du visuel merchandising, ils ont d'ailleurs fait un travail excellent. Aujourd’hui, on peut s’habiller partout en « Harry Potter ». Les panoplies des quatre maisons sont disponibles chez beaucoup de marques de fast fashion (Primark, Undiz etc.).. Par exemple une personne dans le métro avec un sac Serpentard, un pin’s Poufsouffle, une écharpe Gryffondor ou un t-shirt Serdaigle… Ça va me faire sourire. Et la musique des films : c’est un grand oui !

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Costumes d'Harry Potter, Studios Warner Bros à Leavesden, Royaume-Uni (toutes photos ci-dessus : Romane)

Ce que j’apprécie dans les films malgré le scénario, c’est le travail pour créer un univers. J’ai été aux studios Warner, et j’ai pu découvrir les efforts fournis pour construire les personnages notamment au niveau des costumes et accessoires. Bellatrix ou Rogue sont incroyablement bien faits. Le casting bien sûr, mais aussi les costumes?Rogue est tout de noir, un col montant, il a un port de tête très haut, un peu comme s'il prenait de la distance avec la vie qui l’entoure pour se protéger dans son malheur. Bellatrix, elle, a une robe lacée. Est-ce une métaphore de sa fidélité envers Voldemort ?.

Dumbledore représente la sagesse : les lunettes en demi-lune (comme dans les livres), la barbe, le violet, c’est tout de suite bien plus apaisé quand on le voit à l’image. McGonagall a une robe vert olive, col montant. Elle est rigide, stricte et a même un chapeau de sorcière?C’est notre référente, la première professeure rencontrée. Même les baguettes ont été dessinées pour faire un rappel au personnage?Sirius par exemple a une baguette gravée comme ses tatouages sur le torse.

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Malles et accessoires d'Harry Potter, Studios Warner Bros à Leavesden, UK (photo : Romane)

Cependant, je n’ai cité que des adultes. Vous voyez où je veux en venir ? Seuls les adultes sont habillés en « sorciers » dans les films. Les jeunes sont en jeans et en sweats, bref à la mode des années 90-2000. Les films se sont permis une grande liberté sur les livres : ne pas mettre de robe de sorciers.

Dans les livres, les sorciers ne savent pas s’habiller en Moldus, ils n’ont pas les codes?Pour eux, c’est robe et parfois chapeau. Quand ils essaient de se fondre dans la masse Moldue, cela peut être comique : ils vont mettre un kilt, un poncho et un bonnet de bain à fleurs, et se trouver très bien.. Dans les films, c’est une tout autre histoire : uniforme à l’anglaise, jupe pour les filles, pantalons pour les garçons, du noir et par contre, les blasons de leur maison ornent leur poitrine. »

6. « LE PRINCE DE SANG-MÊLÉ » : STATU QUO ET MODÈLES DE TRICOT

L'étau se resserre. Il est bien loin le temps des premiers émois enfantins contés jadis par Chris Columbus. Les derniers films d'Harry Potter sont tendus et assombris. De nombreux personnages vont disparaître dans les batailles successives. Mais l'espoir n'est jamais perdu.

Pour le style en revanche, « Harry Potter et le Prince de Sang-Mêlé » semble marquer le pas. Harry navigue désormais entre le vestiaire décontracté et le casual chic, Ron reste bloqué sur ses fondamentaux et Hermione continue ses nombreuses recherches - trench, robes et hauts à motifs ou à rayures. Ces derniers ont sans doute quelque chose à voir avec sa relation avec Ron.

L'instant « mode » du film est une révélation un brin étonnante faite par le sorcier Dumbledore. On y apprend en effet qu'il adore les modèles de tricot dans les magazines.

Ce type d'anecdotes est assez rare dans l'univers filmé d'Harry Potter : les allusions aux vêtements effectuées jusqu'ici par les personnages sont le plus souvent des moqueries destinées à Ron. C'est-à-dire qu'en matière de style, les enfants peuvent être cruels.

QUE RETENIR DE CE SIXIÈME ÉPISODE ?

Statu quo. Nos trois héros ont des choses bien plus importantes à accomplir que d'investir dans leur garde-robe. Une exception à ce phénomène : le personnage d'Hermione, toujours en quête de nouvelles associations de style. Si jamais vous voulez suivre ses traces, nos premiers conseils ici :

7. « LES RELIQUES DE LA MORT », ÉPILOGUE ET PROJECTION STYLISTIQUE

La saga Harry Potter s'achève et le temps presse pour Harry, Ron et Hermione. « Harry Potter et les Reliques de la Mort » se déploient en deux parties. Les deux films voient le jour en 2010 et 2011, concluant ainsi une aventure démarrée dix ans plus tôt.

On dirait d'abord un road-movie - de grands espaces, une quête, des réflexions existentielles et des clins d'œil au « Seigneur des Anneaux » de Peter Jackson. C'est presque une autre histoire.

Harry Potter a en revanche toujours l'oreille fine : la musique de Nick Cave s'invite ainsi le temps d'une danse. Temps suspendu. Puis la grande bataille de Poudlard vient conclure l'affaire de manière assez spectaculaire. À moins que le clou du spectacle ne soit plutôt celui-ci :

Le personnage d'Harry Potter a alors 17 ans - l'âge de tous les possibles. Au fur et à mesure de ses dernières aventures, il va découvrir le layering tel qu'on le pratique régulièrement chez BonneGueule, notamment à travers une chemise en denim aux accents western.

Pour autant, son sweat zippé et son jean sont toujours là, comme un emblème. Hermione est désormais avec Ron. Leurs styles se confondent par moments à travers hauts rayés ou à carreaux. On découvre beaucoup de nouvelles pièces et même des tenues réussies pour Ron :

On visualise aussi à quoi pourrait ressembler Harry Potter avec un trench en cuir et un costume. N'est malheureusement pas Al Pacino qui veut. Enfin, le personnage le plus attaché au vêtement de la saga crée la surprise avec des baskets camel à scratch. « Mortelles, tes baskets ! » dira ainsi Ron à l'elfe Dobby.

ET PUIS QUOI, C'EST TOUT ?

Non ! La dernière séquence de la saga Harry Potter se déroule 19 ans après la bataille de Poudlard. Harry, Ron et Hermione sont désormais adultes. Ils ont des enfants qui vont eux aussi à l'école des Sorciers. Pour être tout à fait honnête, ils ne sont pas beaucoup plus stylés que leurs parents à leur âge.

Harry s'est en tout cas définitivement laissé griser par le style casual chic. Ron n'a pas changé et c'est en soi assez extraordinaire. Quant à Hermione, il est probable que sa quête de style continue.

... ET SES ENSEIGNEMENTS

Pour Daniel Radcliffe, Emma Watson et Ruper Grint, Harry Potter est une intense histoire de cinéma qui aura duré 10 ans. L'univers d'Harry Potter est riche, foisonnant mais il est probable que vous ne l'ayez jamais véritablement inscrit dans votre panthéon du style au cinéma.

C'est une affaire relativement entendue : les trois personnages principaux n'y entendent pas grand-chose en style. Leur approche du vêtement est loin d'être une préoccupation existentielle et leur vestiaire ne déborde pas davantage de matières japonaises ou de mailles en alpaga.

Soyons lucides : notre passion est encore une niche et les géants de la fast fashion ont probablement encore de beaux jours devant eux. Est-ce qu'Harry Potter aurait touché autant de fans avec des personnages plus stylisés ? Peut-être pas, mais ça n'en demeure pas moins intéressant à regarder pour mieux comprendre l'histoire du vêtement contemporain. Romane a sa petite idée sur la question :

« J'étais surprise quand tu m’as dit faire un sujet sur la mode dans Harry Potter. Ce n’est pas le propos : ils ont le monde à sauver ! Mais cette « absence », c’est aussi ce qui explique le succès : ils s’habillent comme tout le monde.

Aujourd'hui, la mode est très sophistiquée chez les personnages de films. Si Harry Potter devait être fait aujourd'hui, je pense que les tenues seraient différentes.

Bref : les vêtements et Harry Potter, cela signifie pour moi porter des jupes à carreaux avec mes Dr. Martens. Des écharpes Gryffondor, aussi, qui me rappellent le lycée. Depuis, j’ai un peu changé, mais mon écharpe Gryffondor reste toujours accrochée chez moi, juste au cas où…»

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