Le lexique de la mode

10 min

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Armure :

L’armure désigne la manière dont les fils de trame et les fils de chaîne d’un tissu vont se croiser. Il en existe aujourd’hui trois types : la toile, le sergé et le satin qui peuvent être faits de fibres de matières différentes. Pour la toile, aussi appelée drap, le fil de trame alterne un passage au-dessus et en dessous d’un fil de chaîne. Quand le fil de trame passe sur deux ou trois fils de chaîne à la fois, on obtient le sergé et cet effet oblique. Si le fil de trame passe sur quatre fils de chaîne ou plus, on obtient le satin et cet effet uni et brillant..

Boutonnière milanaise :

La boutonnière milanaise est une boutonnière avec une confection spécifique qui ne peut être réalisée qu’à la main. Elle est présente principalement sur les costumes haut de gamme, car coûteuse en temps et demande du savoir-faire. Pour l’obtenir, le tour de la boutonnière est parcouru par un gros fil dit “milanese” recouvert par un fil de soie plus fin. À l’origine, elle servait à fermer entièrement la veste du costume, mais aujourd’hui on ne l’utilise plus que pour accueillir un bijou de costume. 

Canadienne :

La canadienne est un manteau trois-quarts, c’est-à-dire qui arrive à mi-cuisse. Son nom fait référence au vêtement porté par les trappeurs du Canada. Dans le langage courant, le mot canadienne désigne en réalité deux vêtements assez différents. Au Québec, cela qualifie un manteau d'hiver droit à capuche, souvent fait d'un épais tissu de laine et équipé de fermoirs à brandebourg. Il est souvent accompagné d’un col amovible en fourrure de mouton en forme de châle, et une ceinture. En France, elle ressemble à une veste de toile ou de peau, longue et épaisse, doublée généralement de peau de mouton.

Chino :

Le chino est un pantalon militaire, créé en Inde aux alentours des années 1870 pour habiller les troupes coloniales anglaises. Il est aussi appelé “khaki”, ce qui signifie “poussière” en Pendjabi pour désigner sa couleur beige-sable. Taillé dans une gabardine de coton, il est aujourd’hui coupé comme un pantalon de ville avec des poches avant en biais et des poches arrière passepoilées : un incontournable du vestiaire masculin.

Cordura :

Cordura est avant tout une marque qui a développé des tissus synthétiques toujours plus résistants. Cordura propose une collection très large de tissus qui peuvent être mélangés au coton ou à la laine. Le cordura a une résistance à l'abrasion nettement supérieure aux autres tissus, il se lave facilement et sèche très vite.

Corozo :

Le Corozo est une matière naturelle souvent utilisée pour faire des boutons. Il provient d’une noix produite par le palmier Tagua que l’on retrouve en Amérique du Sud, principalement dans les forêts tropicales du Pérou, de Colombie ou d’Équateur. Le corozo est utilisé pour ses caractéristiques visuelles, son grain particulier, mais aussi pour sa grande résistance qui permet aux boutons de ne pas se rayer et d’être très durables. 

Cousu Blake :

Le cousu Blake est un montage de souliers. Pour le réaliser, trois éléments sont consus ensemble. 1. La tige, c'est-à-dire la partie supérieure de la chaussure. 2. La première de montage, qui est une semelle interne du soulier. 3. La semelle d'usure, celle qui touche le sol. Le cousu Blake est réputé moins solide qu’un cousu Goodyear et difficile à ressemeler à cause de cette couture unique. En revanche, il permet de garder une ligne plus effilée au soulier.

Cousu Goodyear :

Le cousu Goodyear est un montage de souliers. Il s'agit de fixer une petite bande de cuir appelée trépointe entre la tige (partie supérieure de la chaussure), la première de montage (semelle interne du soulier) et la semelle d'usure, (celle qui est au contact du sol). Le cousu Goodyear est très prisé car réputé plus imperméable grâce à la trépointe, donc plus durable. Il est aussi très facile à ressemeler.

Couture anglaise :

Il s’agit d’une technique de couture spécifique. Son objectif est d’obtenir des finitions très soignées sans bords apparents. Une fois cousu, le point de surjet ou de point zigzag que l’on réalise habituellement pour surfiler les bords du tissu n'est plus du tout apparent.

Cuir bookbindé :

Un cuir bookbindé est souvent un cuir de mauvaise qualité qui a été poncé, puis recouvert d’une fine couche de plastique, généralement de l’acrylique. Ce procédé permet de rendre le cuir totalement imperméable, mais aussi plus brillant. Cette couche en plus, empêche l’entretien du cuir puisque les cirages et crèmes ne pourront pas pénétrer le cuir et donc sa durée de vie n’en sera que plus limitée.

Cuir pleine fleur :

Le cuir pleine fleur est un cuir dont on a gardé les parties chair et fleur intactes. Le derme du cuir n’a pas été poncé, ni subi de traitement particulier pour effacer ses défauts. Il conserve donc toutes ses fibres de collagène, très présentes en surface, et qui sont indispensables à la bonne résistance du cuir. On reconnaît aussi le cuir pleine fleur à son grain plus naturel, plus brut, avec ses irrégularités et sans que sa brillance ne soit recherchée à tout prix.

Cuir suédé :

Le cuir velours, que l’on appelle suédé par abus de langage, est un cuir dont on a poncé le côté chair, c’est-à-dire la partie intérieure de la peau. Pour cette raison, il est aussi appelé cuir retourné. Généralement, les poils du suédé sont moins fins que ceux du nubuck car seulement brossés mais ils peuvent aussi être poncés. Le suédé est généralement obtenu à partir de peaux dont la partie fleur avait trop de défauts pour être utilisée.

Déperlant :

Les tissus qualifiés de déperlant ont reçu un traitement pour que l’eau ne pénètre pas le tissu et glisse dessus. On obtient donc une protection contre des averses légères, mais pas contre de fortes pluies ou une immersion dans l’eau. Déperlant ne veut pas dire imperméable. Pour cela on utilise une membrane supplémentaire qui protège de l’eau, et de coutures soudées par exemple. Cela coûte aussi plus cher à produire. Il faut donc être attentif à cette confusion sur des produits qualifiés de “waterproof” sans précisions.

Entoilage :

L’entoilage est un montage de vestes de costume. Il consiste à placer une toile, traditionnellement en crin de cheval, entre la doublure intérieure et le tissu extérieur. L’entoilage traditionnel est réalisé à la main sur des costumes haut de gamme, ce qui le rend plus long et plus coûteux qu’un montage thermocollé. Mais il permet un tombé plus fluide et une meilleure durée de vie de la veste.

Fullyfashioned :

La construction fully-fashioned, appelée aussi “remaillage”, est une technique de montage des vêtements en maille. La pièce est tricotée selon sa forme définitive. Et si l’on ajoute une poche, par exemple, elle est tricotée directement sur la pièce. Il n’y a donc aucun coup de ciseaux, contrairement au montage ordinaire “coupé/cousu”. Le fully-fashioned est plus coûteux à réaliser, mais il permet un meilleur tombé de la maille et une meilleure solidité.

Laine mérinos :

La laine mérinos vient d’une race spécifique de moutons, les mérinos, que l’on trouve principalement en Australie et en Nouvelle-Zélande. Comme toute laine, la laine mérinos est une matière isolante, respirante, anti-odeurs et antibactérienne. Elle se distingue par la finesse de sa fibre qui la rendra plus douce que les autres espèces.

Lin :

Le lin est la matière estivale par excellence. Il est particulièrement recherché pour sa légèreté, sa respirabilité et sa texture, tout en étant absorbant. On l’obtient à partir de la fibre de la plante du même nom qui est une spécialité française. La France est la championne du lin dans le monde avec 60% de la production totale qui sort de ses champs de Normandie, jusque dans le Nord. Mais c’est en Chine que l’immense majorité du lin français est filé puisque la France ne compte à ce jour que deux filatures.

Nubuck :

Le Nubuck est un cuir classique dont on a poncé le côté fleur, c’est-à-dire la partie extérieure de la peau, avec du papier de verre. De cette manière, on obtient un rendu similaire au veau velours, mais généralement le nubuck est considéré comme plus doux.

Paisley :

Le motif paisley ou motif cachemire est originaire d’Asie centrale et orientale. Les Perses l’utilisaient pour représenter un bouquet de fleurs. Importé en Europe au XVIIème siècle, il rencontre un succès tel que des manufactures anglaises se mettent à en produire, notamment dans la ville de Paisley en Ecosse. Il est aujourd’hui très utilisé sur des cravates et pochettes, mais est aussi associé aux bandanas et au mouvement hippie des années 70.

Popeline :

La popeline est un tissu en armure toile qui présente une côte serrée et unie. Ces caractéristiques font qu’elle est souple, absorbante et légèrement soyeuse. La particularité de la popeline est qu'elle est composée de davantage de fils en chaîne qu’en trame, car à l’origine on utilisait un fil de chaîne en soie, donc plus fin, et un fil de trame en laine, plus épais. La popeline est donc le tissu tout indiqué pour les chemises formelles notamment.

Oxford :

L’oxford est un tissu de coton qui a la particularité d’être composé d’un fil de trame blanc et d’un fil de chaîne coloré, ce qui lui donne cet aspect quadrilé. L’oxford est apprécié pour sa résistance et son caractère respirant, ce qui en fait une bonne alternative à la popeline. L’oxford est indissociable des chemises dites OCBD, c’est-à-dire à col boutonné, et du style Ivy très prisé des étudiants de grandes écoles, dont l’université d’Oxford, pour lesquels le tissu aurait été spécialement créé au XIXè siècle.

Oz :

L’oz est une unité de poids anglo-saxonne qui correspond à une once en France. Elle permet donc de quantifier le poids d’un tissu, mais en général, c’est pour parler de denim qu’on utilise l’oz. Une oz équivaut à une toile de 28,4g par mètre carré. On va considérer qu’une toile sous les 11 oz va être légère, entre 11 et 15 oz ce sont les toiles courantes pour les jeans et au-dessus de 15 oz, la toile est lourde … jusqu’à certains excès et cette toile de 32 oz.

Padding :

Le padding est ce surplus de matière, ce rembourrage que l’on met au niveau des épaules d’une veste de costume. Cela permet de structurer la forme de l’épaule. Plus on met de padding, plus les épaules seront imposantes et plus le costume aura cet aspect formel. On retrouve un padding important sur des costumes plutôt de style britannique. Au contraire, le style italien a supprimé ce padding pour obtenir une épaule déstructurée et apporter une touche de décontraction et de nonchalance au costume.

Piquage :

Le piquage consiste à coudre par-dessus un tissu. Il existe trois types de piquage. D’abord, le piquage au motif sur-mesure. Il est réalisé à la main à la manière d’une broderie. Ensuite, le piquage au cadre. Il se fait à l’aide d’une machine avec une seule aiguille qui pique le tissu tendu sur un cadre. Enfin, le piquage en continu. Ici la machine dispose de plusieurs aiguilles qui vont simultanément piquer le tissu pour créer une répétition de motif.

Rope dyeing :

C’est la méthode de teinture à l’indigo la plus prisée pour un denim. Les fils sont tournés pour former une liasse qui ressemble à une corde et ils sont ensuite plongés à répétition dans un bain d’indigo. Comme le temps de contact avec l’indigo est réduit, la teinture n’a pas le temps de pénétrer au cœur du fil, ce qui permet à la toile de jean d’avoir un délavage contrasté et rapide. Mais cette méthode est plus coûteuse que la teinture d’un fil classique.

Sanforisage :

Le sanforisage est un procédé qui permet de rétrécir une première fois un tissu et donc de le stabiliser avant son utilisation en production. Cela permet d’éviter de perdre des tailles dès un premier lavage en machine. Malgré tout, on retrouve encore des jeans non-sanforisés, notamment chez les marques les plus puristes qui essaient de se rapprocher des tout premiers denim quand le sanforisage n'existait pas.

Selvedge :

Le mot Selvedge est la contraction de “self-finished edge”. Cela désigne une toile avec une bordure finie qui forme le fameux “liseré selvedge”. On l’obtient grâce à des anciens métiers à tisser, assez lents dans la réalisation. Au moment du tissage, la technique consiste aux extrémités de la toile à enrouler le fil de trame, c’est-à-dire celui qui navigue dans le sens de la largeur, autour du fil de chaîne qui lui est dans le sens de la longueur. Cette opération est permise grâce à la lenteur de ces vieux métiers, tandis que les métiers modernes sont trop rapides pour y parvenir..

Shell cordovan :

Le shell cordovan est un cuir de cheval, souvent de couleur brun-bordeaux. Mais plus précisément, c’est une membrane sous cutanée qui se trouve sous la croupe du cheval. La surface de shell cordovan extraite est très faible, ce qui explique son coût important. Ce cuir est particulièrement résistant et il est très facilement reconnaissable puisqu’il a un aspect naturellement brillant. Son tannage est exclusivement végétal. Le plus célèbre des producteurs de shell cordovan est la tannerie Horween située à Chicago.

Stonewashed :

On utilise le terme stonewashed pour parler de jeans auxquels on a donné artificiellement un aspect délavé. Les jeans sont lavés avec des pierres ponce dans le tambour d’une machine à laver. À l’origine bruts, ils vont être usés par les pierres et tirer vers le bleu ciel. C’est certainement le procédé de délavage industriel le plus ancien, dans les années 50-60. On est bien avant les délavages modernes à l’ozone par exemple.

Tannage au chrome :

Le tannage est le procédé qui permet de transformer une peau animale en cuir. Plus précisément, on utilise des substances qui vont rendre la peau imputrescible et donc durable. Dans le cas d’un tannage au chrome, la peau est plongée dans un bain avec des sels de chrome. Ce procédé représente plus de 80% du tannage dans le monde car il est très rapide, peu coûteux et produit un cuir qui tient bien dans le temps. Il est en revanche plus polluant qu’un tannage végétal.

Tannage végétal :

Le tannage est le procédé qui permet de transformer une peau animale en cuir. Plus précisément, on utilise des substances qui vont rendre la peau imputrescible et donc durable. Dans le cas d’un tannage végétal, la peau est plongée dans un bain avec tanins issus d’écorces d'arbres variées. C’est un procédé plus naturel que le tannage au chrome, mais beaucoup moins répandu notamment car il est très lent et pas adapté à tous les produits. Il faut compter plusieurs semaines voire mois pour arriver au terme du processus.

Tartan :

Le tartan est un motif typique des peuples celtes. Il est composé de carreaux de couleurs et on le retrouve souvent sur des étoffes en laine. À l’origine, on associait ces coloris plutôt aux différentes régions d’Écosse car on teignait avant tout les fils en fonction des matériaux que l’on trouvait sur place. Ensuite, ce sont les clans écossais qui se sont emparés de ce motif pour que chacun puisse arborer ses couleurs. Aujourd’hui, le tartan désigne aussi bien l’étoffe, que le motif voire un vêtement même sous forme de châle.

Tubulaire :

La confection tubulaire concerne principalement les t-shirts et les sweatshirts. Pour l’obtenir, on utilise des machines circulaires qui tricotent les fils autour d’un tube. La maille est ensuite coupée en section selon la taille du vêtement souhaitée. Le vêtement est donc tricoté d’une seule pièce, sans coutures latérales ce qui lui permet d’être plus résistant à l’usure et de ne pas avoir de coutures qui vrillent avec le temps.

Ventile :

Le Ventile est un tissu conçu au Royaume-Uni pour les pilotes de l'armée britannique après la Seconde Guerre mondiale. Il est composé à 100% de coton et son tissage est tellement serré qu’il résiste à l’eau. Malgré tout, ce tissu protège moins de la pluie qu’une matière technique avec des coutures soudées par exemple. Mais puisqu’il est en coton, il gagne en confort et en respirabilité contrairement aux tissus synthétiques et leur effet plastique.

Vichy :

Ce motif à carreaux tire son origine du moyen-âge et de notre bretonne "vallée du lin". À cette époque, on y produisait déjà un tissu carroyé que l'on nommait alors "toile de Guingamp". Depuis, le vichy a fait son chemin jusqu'aux chemises des hommes contemporains, qui l'apprécient pour sa fraîcheur.

Viscose :

La viscose est une matière artificielle. C’est-à-dire qu’on l’obtient en traitant chimiquement des cellules végétales : généralement à partir de pâte de bois ou de bambou. Elle a été inventée à la fin du XIXème siècle par un Français qui essayait de recréer une soie artificielle. La viscose est beaucoup utilisée comme doublure des vêtements, notamment à l’intérieur des costumes. Comme la soie, elle est plus respirante et plus douce que les matières synthétiques.

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