Workwear, habillé ou décontracté : le style en espadrilles au cinéma – Bobine

11 min
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Workwear, habillé ou décontracté : le style en espadrilles au cinéma – Bobine

11 min
Publié le : 14 juin 2021Mis à jour le : 29 juillet 2022

Dans le vestiaire d'été, les espadrilles sont désormais incontournables. Chez BonneGueule, nous avons notre propre collection, réalisée avec la marque française Escadrille Paris. Mais des espadrilles, on en trouve également au cinéma, et elles ont toutes quelque chose à nous raconter : d'Yves Montand à Sean Connery, petite revue de style.

(Crédit photo de couverture : « Bonjour, Tristesse » d'Otto Preminger, 1958 - IMAGO / All Star / Article mis à jour le 29/07/22)

Les espadrilles ne sont pas nées avec le cinéma, mais ça, vous vous en doutiez déjà. Dans leur forme la plus ancienne, on peut retrouver leurs traces dès le Moyen-Age. Avec le temps, elles ont pris leurs aises, notamment des deux côtés des Pyrénées : le pays Catalan espagnol, et bien sûr, de ce côté-ci de la frontière, le Pays Basque cher à Benoît.

La suite, vous la connaissez : les espadrilles ont investi bien d'autres territoires. On les retrouve désormais un peu partout en été et notamment sur notre e-shop, à travers notre collaboration avec la marque française Escadrille Paris :

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Autre fait marquant : ces chaussures ne sont plus liées au travail mais à la détente, et même dans certains cas particuliers au homewear. Au cinéma, on aperçoit les espadrilles très tôt, aux pieds de grandes stars hollywoodiennes comme Errol Flynn ou Gary Cooper - elles sont parfois affublées de lacets à nouer autour de la cheville.

1. ESPADRILLES & TENUES DE TRAVAIL

« LE SALAIRE DE LA PEUR » (HENRI-GEORGES CLOUZOT, 1953)

C'est précisément une paire de ce type que l'on découvre dans « Le Salaire de la peur » d'Henri-Georges Clouzot. Vous allez le voir, la tenue associée est plutôt à chercher du côté du registre workwear.

L'histoire du film se déroule dans un coin paumé d'Amérique centrale. L'ennui, le chômage et la misère règnent au village. Quelques Européens échoués vivotent tant bien que mal autour du bistrot local. Parmi eux, le personnage incarné par Yves Montand. C'est un séducteur désœuvré.

Il fera bientôt partie d'un groupe d'hommes dont la mission s'annonce à hauts risques : il s'agit en effet de convoyer de la nitroglycérine jusqu'au puits de pétrole en feu qui fait vivre la région.

C'est le premier grand rôle d'Yves Montand au cinéma. Le film est un coup de maître, admirablement construit et chargé de tensions psychologiques. Encore aujourd'hui, « Le Salaire de la peur » reste une inépuisable source d'influence pour bon nombre de cinéastes. De notre côté, on a déjà évoqué le style d'Yves Montand dans Bobine. C'était à travers le cinéma de Claude Sautet et on y parlait trench, mac et imperméables. :

Nul besoin de ce type de vêtement dans « Le Salaire de la peur » : la chaleur est écrasante. Les tenues sont donc légères, souvent usées et composées avec des couleurs claires.

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© IMAGO / Everett Collection

Esprit workwear et tenue claire pour Yves Montand, ici dans « Le Salaire de la peur », 1953.

C'est précisément le cas de la tenue d'Yves Montand : une veste de travail, un débardeur défoncé, une ceinture cloutée en cuir, un pantalon bien droit et des espadrilles. Pas de chaussettes, mais un bandana autour du cou. Avec la ceinture, on tient là les deux seules pièces contrastantes d'une tenue qui hésite entre travail et décontraction.

C'est une première chose à retenir : on peut envisager les espadrilles dans cet entre-deux, en s'inspirant du workwear français ou américain pour les associer. Dans ce registre, toujours en France et pour composer avec moins de soleil, regardez par exemple ce que peut faire Gérard Depardieu avec des espadrilles :

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© IMAGO /KHARBINE-TAPABOR

Une autre vision du workwear avec espadrilles chez Gérard Depardieu, ici avec son fils Guillaume dans les années 70.

Certes, nous sommes loin du vestiaire chic de la Riviera. Mais c'est justement une des forces de ces chaussures : elles peuvent s'insérer à merveille là où on ne les attend pas. Essayez, vous verrez.

Si « Le Salaire de la peur » nous présente les espadrilles dans un cadre somme toute inhabituel pour nos yeux contemporains, notez qu'il présente en plus de ses qualités cinématographiques une relation quasi fusionnelle entre les personnages et leurs vêtements.

Ainsi le noir qui s'insinue peu à peu dans les esprits du film s'incruste-t-il jusque dans le tissu des vêtements. Ce n’est pas forcément beau à voir si vous aimez prendre soin de vos habits, mais c'est passionnant.

2. ESPADRILLES ET TENUES FARNIENTE

« BONJOUR, TRISTESSE » (OTTO PREMINGER, 1958)

De nos jours, les espadrilles sont surtout associées aux vacances. À la simple évocation de leur nom, vous pensez peut-être même déjà au soleil, aux côtes méditerranéennes et au dressing chic et décontracté d’une certaine Côte d’Azur.

Au cinéma, cela pourrait se traduire par les tenues du « Talentueux Mr Ripley » d’Anthony Minghella. Il y a des mocassins et des chemisettes tricotées comme en fait aujourd’hui Scott Fraser Collection. Mais y a-t-il aussi des espadrilles dans les valises de Matt Damon et Jude Law ? Pas sûr.

En revanche, on en trouve aux pieds d’Alain Delon dans « Plein Soleil » de René Clément. Souvent copié, ce film condense à lui seul une certaine idée du style estival :pantalon blanc, espadrilles ou mocassins, blazers et pantalons légers, et bien sûr chemisettes. On en parle justement ici :

Pour d'autres références, on peut par exemple regarder du côté d'Otto Preminger et de son adaptation de « Bonjour, Tristesse »?Le roman et succès foudroyant de Françoise Sagan est sorti à peine 4 ans plus tôt. Le réalisateur de « La Rivière sans retour » y réunit David Niven, Deborah Kerr et Jean Seberg sur la Côte d'Azur, dans une jolie villa avec vue sur la mer.

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© IMAGO / All Star

Jean Seberg et David Niven, toujours dans « Bonjour, Tristesse ». Espadrilles et short de bain, what else ?

Il est question de relation père fille et d'adolescence, d'alternance de sentiments, de lieux et de couleurs. Paris en noir, blanc et mélancolie. Le Sud en mode farniente et tout en couleurs. On y découvre comme un air de vacances dans le dressing du gentleman David Niven : des shorts de bain, une chemise en chambray nouée à la taille et... des espadrilles.

Nous voilà peut-être en territoire plus familier que dans « Le Salaire de la Peur » : les espadrilles, la détente, les après-midi chaises longues, les promenades au bord de la mer et les douces soirées d'été.

Dans cet esprit, on peut aussi trouver l'inspiration chez Patrick Bauchau dans « La Collectionneuse » d'Eric Rohmer en 1967 ou plus récemment dans « Call me by your name » de Luca Guadagnino en 2017 - deux beaux films d'été. Sinon, une valeur sûre, ici en dehors des plateaux, avec Lauren Bacall sur laquelle on reviendra un peu plus tard :

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© Mondadori via Getty Images

Lauren Bacall et Humphrey Bogart en espadrilles dans les années 40. Notez que même le chien a du style !

Oui, c'est bien Humphrey Bogart que vous voyez ci-dessus, et il se la coule plutôt douce. Pour tout dire, c'est plus ou moins le même genre de tenue que porte David Niven dans « Bonjour, Tristesse ». Chez Niven, c'est par exemple un pantalon à pinces ample et couleur sable conjugué à une chemise à col ouvert couleur corail. Les matières sont respirantes. C'est très probablement du lin.

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© Columbia Pictures/Getty Images

Jean Seberg, Deborah Kerr et David Niven dans « Bonjour, Tristesse ». Chemise en lin et espadrilles, parfait pour une pause sur la plage.

Aux pieds, les espadrilles sont toujours là. Mais ce qui est remarquable dans les tenues de David Niven, c'est à la fois l'association des couleurs et l'aisance palpable des vêtements?Pour nos lectrices : Jean Seberg a elle aussi quelques jolis conseils de style à proposer tout au long du film.

S'il y a une chose à retenir du David Niven de « Bonjour Tristesse », c'est bien son élégante nonchalance et son juste rapport aux volumes. Si vous voulez respirer en été, choisissez comme lui la voie de l'aisance. Quant aux espadrilles, rassurez-vous, nous allons voir encore quelques autres manières de les porter.

3. ESPADRILLES ET TENUES HABILLÉES

« LE MÉPRIS » (JEAN-LUC GODARD, 1963)

Autre film, autre exemple. Une fois n'est pas coutume on va tricher un peu, ou plus exactement alterner entre l'image à l'écran et les coulisses. Car pour être tout à fait honnête, vous ne trouverez pas d'espadrilles aux pieds de Michel Piccoli dans « Le Mépris » - un des plus beaux et plus célèbres films de Jean-Luc Godard.

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© Embassy Pictures/Getty Images

Michel Piccoli en espadrilles, ici avec Brigitte Bardot sur le tournage du « Mépris » en 1963.

En revanche, vous en trouverez sur cette photo de tournage ci-dessus, avec chapeau, chemise et pantalon clair. Est-ce à dire que Michel Piccoli les préférait en off aux souliers du film ? Quelques explications s'imposent. Commençons dans un premier temps par situer l'action.

« Le Mépris » est une adaptation d'un roman d'Alberto Moravia. Il met en scène Michel Piccoli, Brigitte Bardot, Fritz Lang et Jack Palance. L'histoire est un film dans le film : on regarde ici une œuvre en train de se faire, et pas n'importe laquelle puisqu'il s'agit d'adapter l'« Odyssée » d'Homère. Jordan en parlait justement à sa manière ici.

Rome, l’île de Capri, la villa Malaparte : les décors et les images du « Mépris » sont magnifiques. Vous avez probablement déjà entendu sa grande musique. C'est assurément le plus beau film jamais tourné avec l'icône des sixties Brigitte Bardot. Plus encore, Jean-Luc Godard y glisse quelque chose de sa propre histoire et de sa vision du cinéma. Plusieurs niveaux de lecture donc, et du style à revendre - pour homme et femme.

Regardez par exemple le personnage principal. Michel Piccoli s'habille à la manière de Godard. Il paraît même qu'il s'agit des propres vêtements du cinéaste. Ce qui ne serait qu'à moitié surprenant : les films de la Nouvelle Vague ont souvent été composés avec le vestiaire personnel de celles et ceux qui jouaient dedans. Pour Michel Piccoli, qu'est-ce que ça donne ?

Quelque chose d'à la fois nonchalant et habillé, inspiré par les années 40-50 : des costumes gris clair ou beige sable, avec des pantalons volontiers amples et plutôt taille haute, des chemises blanches ou bleu ciel avec ou sans cravate, un chapeau et... des chaussures noires.

Des chaussures en cuir noir en été ? Nous sommes bien au cinéma. Personne ici ne vous conseillerait une telle piste pour les journées de canicule. Michel Piccoli ne s'y trompe d'ailleurs pas.

Il suffit de jeter un œil sur le grand ciel bleu ou mieux sur le soleil qui irradie tout le film. Il fait chaud dans « Le Mépris ». Cette paire d'espadrilles portée à l'abri de la caméra apparaît dès lors comme une oasis. C'est aussi une solution plus adaptée aux abords de la plage que des souliers.

Et si on allait plus loin, qu'on remplaçait justement les chaussures du film par les espadrilles des coulisses ? On obtiendrait là une belle tenue estivale et habillée, avec un soupçon de nonchalance.

Notez que ce tour de passe-passe pourrait tout aussi bien fonctionner avec le style lui aussi estival et très Indiana Jones avant l'heure de Fritz Lang sur la terrasse de la villa Malaparte.

Pour un film plus récent, qui capture lui aussi quelque chose d'assez propre à l'été et au cinéma, regardez « Un été brûlant » de Philippe Garrel avec Monica Bellucci et Louis Garrel. Enfin, pour une autre tenue habillée avec espadrilles, on peut aussi jeter un œil chez Don Johnson à la fin des années 80, en croisant par exemple son travail au cinéma et à la télévision.

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© IMAGO / Everett Collection

Don Johnson, ici avec Jennifer Connelly dans « Hot spot » en 1990 : une tenue habillée et délicieusement rétro.

Prenez par exemple les jolies tenues rétro qu'il porte dans le film « Hot spot » de Dennis Hopper en 1990 : chemisette et cravates stylisées, vestes de costume légères et pantalons à pinces, avec du volume. Parmi les autres réussites du film : son atmosphère torride et ses airs de blues.

C'est l'histoire d'un homme qui arrive en ville?Un coin paumé du Texas en réalité., devient vendeur de voiture pour la couverture et braque une banque, l'air de rien. C'est peut-être là son vrai métier.

En arrière-plan, toute une galerie de personnages bien plus tordus et malins qu'il n'y paraît. Pas d'espadrilles ici non plus ceci étant. Mais rien n'empêche de transposer l'une des paires portées par son personnage mythique dans la série « Miami Vice » jusque dans les tenues qu'il porte dans « Hot Spot » - ça aurait du style, et cela fonctionnerait de la même manière que chez Michel Piccoli plus haut.

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© IMAGO / All Star

Don Johnson et l'équipe de la série américaine « Miami Vice » : costumes, espadrilles, mocassins ou chemisette, tout est culte !

Si vous avez oublié « Miami Vice », rappelons simplement que la série phénomène des années 80 est un éloge au blanc, au pastel et à la couleur vive : henleys rose, costumes blancs, chemisettes hawaïennes, slip-ons, mocassins et autres espadrilles.

Tout n'est pas nécessairement à prendre. Mais il y a dans les deux premières saisons au moins des épisodes solides (et très sombres) ainsi que quelques tenues qui valent encore aujourd'hui le détour.

4. ESPADRILLES ET TENUES D'AVENTURES

« GOLDFINGER » (GUY HAMILTON, 1964) & « OPÉRATION TONNERRE » (TERENCE YOUNG, 1965)

C'est un des personnages récurrents de Bobine : pas qu'on soit particulièrement attaché à sa morale ou à son sens des relations humaines, mais il faut bien reconnaître qu'il y a toujours quelque chose à prendre en matière de style et de vêtements chez James Bond.

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© Daily Mirror/Mirrorpix/Mirrorpix via Getty Images

Sean Connery, ses espadrilles et la fameuse combi-short éponge de « Goldfinger » en 1964.

On a déjà évoqué « Goldfinger » ou son petit frère « Opération Tonnerre » à travers le pyjama ou la chemisette. On peut désormais ajouter au palmarès les espadrilles : c'est la même paire dans les deux films. Bien sûr, Sean Connery a sa manière bien à lui de les porter.

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© IMAGO / Everett Collection

Un short de bain et des espadrilles : tenue détente pour Sean Connery dans « Goldfinger ».

Dans « Goldfinger », on retrouve entre autres aventures Sean Connery sur un transat, en espadrilles et short de bain. La piscine n'est qu'à quelques pas. L'histoire des espadrilles de James Bond pourrait pourquoi pas s'arrêter là.

Sauf que notre homme n'a décidément peur de rien. Il enfile quelques minutes plus tard une combi-short éponge bleu ciel comme on en a rarement croisé au cinéma - et dans la vie, aussi, avouons-le. Si vous n'avez pas froid aux yeux, la marque Orlebar Brown s'en est inspirée ici.

Évidemment, il faut oser. Si cette pièce de tous les dangers n'est définitivement pas pour tout le monde, on peut s'inspirer sans risques de la tenue portée dans le film suivant, « Opération Tonerre ». Bien plus estival que son prédécesseur, le style déployé ici fait la part belle aux chemisettes camp collar, aux shorts et aux tenues légères.

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© IMAGO / Everett Collection

Sean Connery à droite, ou la magie des espadrilles et de la chemisette dans « Opération Tonnerre » en 1965.

En l’occurrence, la nouvelle tenue avec espadrilles bleues de James Bond se compose d'une très belle chemisette saumon et d'un short de bain. C'est une tenue de plage d'une simplicité désarmante. La chemisette fait office de pièce forte : elle porte la tenue à elle seule, discrètement accompagnée par le short et les espadrilles.

Si jamais vous vous demandiez comment bien faire avec peu, c'est une option à portée de main. C'est aussi, qui sait, la promesse de nombreuses aventures. Pour d'autres conseils sur les tenues estivales, Benoit a justement la vidéo qu'il vous faut ici :

Si vous vous orientez vers des destinations un poil moins ensoleillées, vous pouvez par exemple regarder du côté de Jacques Rozier et de son film de 1973 « Du coté d'Orouët ». C'est un film libre et merveilleux, avec trois femmes en vacances sur la côte Atlantique et un Bernard Menez qui s’incruste comme il peut.

On y découvre des petites et grandes choses du quotidien, une approche quasi documentaire et un Bernard Menez qui donne un autre sens au cardigan col châle : avez-vous déjà vu quelqu'un le porter col relevé ?

Lui aussi porte des espadrilles à la plage, avec jean bleach ou pantalon marine, chemise rouge ou tee-shirt blanc, et parfois même un pull savamment noué autour du cou.

On peut lui préférer l'exemple (à la ville) de Mel Ferrer, ici aux côtés d'Audrey Hepburn : des espadrilles, un pantalon clair, une chemise sur un pull. Il n'en faut pas beaucoup plus. Un pot de fleurs, peut-être ?

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© Pictorial Parade/Hulton Archive/Getty Images

Mel Ferrer et sa vision du style en espadrilles, ici avec Audrey Hepburn en 1956.

Pour les curieux, vous pourrez retrouver l'acteur dans « L'Ange des Maudits » de Fritz Lang ou « Lili Marleen » de R.W. Fassbinder. Mais il a bien sûr tourné avec beaucoup d'autres grands cinéastes.

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© IMAGO /Everett Collection

Albert Finney et Audrey Hepburn dans « Voyage à deux » en 1967 : une histoire d'amour, des desert boots et des espadrilles.

Quant à Audrey Hepburn, les espadrilles non plus ne lui sont pas étrangères. Jetez un œil sur le très beau « Voyage à deux » de Stanley Donen en 1967 : costumes Paco Rabanne ou Mary Quant, et sur cette image au-dessus des espadrilles pour elle et des desert boots pour lui. L'amour, les chaussures, l'amour des chaussures ?! Allez, un dernier point pour la route !

5. ESPADRILLES ET TENUE FÉMININE

« KEY LARGO » (JOHN HUSTON,1948)

Évidemment, les espadrilles ne sont pas l'apanage des hommes. On les retrouve assez logiquement au cinéma dans le vestiaire féminin. Celui d'Audrey Hepburn comme mentionné plus haut, et plus généralement chez un grand nombre d'actrices, de Grace Kelly à Penélope Cruz.

« Key Largo » n'est pas le plus grand film d'Humphrey Bogart, mais c'est en tout cas un de mes préférés. Une fois n'est pas coutume, au-delà des talents de cinéaste de son réalisateur John Huston, mon affection pour ce film est en très grande partie liée à la manière d'y porter la cravate chez Bogart - presque une obsession. Regardez plutôt :

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© John Springer Collection/CORBIS/Corbis via Getty Images

Humphrey Bogart et Lauren Bacall, dans le film «Key Largo», en 1948. Difficile de passer à côté de cette cravate !

« Key Largo » est un huis clos qui se déroule dans un hôtel de Floride. L'atmosphère y est poisseuse, étouffante. On découvre là une bande de gangsters, des otages, un ouragan qui approche et le merveilleux duo formé par Humphrey Bogart et Lauren Bacall.

La tenue de cette dernière est un modèle d'élégance : chemise oversize blanche, jupe en forme froncée à la taille et longueur Midi, espadrilles à lacets aux pieds. La ceinture ajoute un supplément de style et de caractère.

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© Sunset Boulevard/Corbis via Getty Images

La classe américaine : Humphrey Bogart et Lauren Bacall, sur le tournage de « Key Largo », dirigé par John Huston en 1948.

À noter dans un coin de notre tête : il faudrait si possible mener l'enquête, savoir comment s'organisait le style au sein du couple le plus mythique d'Hollywood. S'influençaient-ils mutuellement ? Choisissaient-ils ensemble leurs tenues ? Ou tout cela n'était-il qu'un plaisir personnel qui trouvait comme par magie écho chez l'un et l'autre ?

En attendant, vous trouverez chez Lauren Bacall tout comme chez les actrices mentionnées plus haut (Jean Seberg, Brigitte Bardot, Audrey Hepburn) toutes sortes d'inspirations estivales passionnantes.

A-t-on déjà fait le tour ? Évidemment, non. Vous trouverez certainement d'autres espadrilles au cinéma avec d'autres manières de les porter. Je vous invite bien sûr à partager vos découvertes dans les commentaires.

Quant à la fameuse question du confort relatif des espadrilles, notez que de nombreuses marques se sont efforcées d'y apporter des réponses. Vous trouverez forcément chaussures à vos pieds.

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