Lip, Mido, MAT, Rado : notre sélection de montres de plongée pour l’été

25 min

Lip, Mido, MAT, Rado : notre sélection de montres de plongée pour l’été

25 min
Publié le : 20 juillet 2020Mis à jour le : 22 juillet 2020

Deux années se sont écoulées depuis le premier article sur les montres de l’été. Après la période de confinement, il est temps de partir à la reconquête de notre liberté et de profiter un peu d’une période estivale qui s’annonce chaude. Et ressortir nos montres pour plonger.

Dans le précédent article sur les plongeuses je vous avais présenté une première sélection de montres faites pour traverser les vacances, à la plage ?ou sous les eaux avec des palmes. tout en vous détaillant les aspects techniques de ces montres qui se sont répandues sur nos poignets et pas seulement durant l’été.

Depuis Sean Connery dans James Bond contre le Dr No ?L’acteur a été un vrai précurseur dans le port d’une plongeuse avec une tenue habillée., ces montres techniques ont conquis les poignets et bien au-delà de leur sphère d’origine pour arriver jusqu’aux cadres sédentaires ou professions qui ne nécessitent guère le recours à des montres techniques pour leur travail.

A la plage ou en smoking, Sean Connery peut porter une montre de plongée en toutes circonstances. (Photo by United Artists/Getty Images)

De montres techniques destinées aux environnements marins ou du moins très humides ou même les zones de guerre du fait de leur conception robuste, les montres de plongée ont eu en partie tendance à devenir au fil du temps des plongeuses de bureau. Cela se voit d’ailleurs dans l’évolution de l’offre avec entre autres le recours à l’acier brossé dans les années 60 pour les plongeuses vers des boîtiers en acier poli de nos jours.

Détail qui a son importance car l’acier poli, s’il est évidemment bien plus brillant au premier abord rendra également plus visibles à l’œil nu les micro-rayures ?qui sont inévitables et davantage durant l’été., il faut rappeler aussi qu’il s’agit d’une adaptation par rapport à une grande partie de la demande émanant en particulier des marchés extérieurs. Certains prix ?mais pas tous non plus. ont dérapé depuis, tirés par la forte croissance de la demande de ces marchés et notamment des économies émergentes.

Cela ne veut pas dire pour autant que les plongeuses n’ont pas évolué : il faut bien le reconnaître, les mouvements, les aciers et l’étanchéité ont été généralement revus à la hausse. Alors que les diamètres atteignaient des sommets il y a encore quelques années avec du 44 ou même du 47mm, les diamètres pour les plongeuses tournent aujourd'hui plutôt autour des 41-42mm.

On se situe un cran au-dessus des montres habillées car il ne faut pas oublier l'aspect utilitaire des plongeuses qui doivent répondre à certains impératifs de visibilité, d'étanchéité, de robustesse et cela impose certaines dimensions : en diamètre mais également en épaisseur.

A titre de comparaison, on ne demande pas à une paire de Red Wing ou de Wolverine d'affiner vos pieds mais d'être des bottes utilitaires, à l'origine. La logique est la même pour les montres de plongée.

Après deux années, il était temps de proposer une nouvelle sélection mais en y apportant quelques modifications par rapport à la première : la précédente avait pour ambition de fournir un large panel de montres et aussi de prix afin de donner de la perspective.

Il existe des montres pour tout le monde, que l’on soit quarantenaire de profession libérale, cadre supérieur, étudiant ou jeune diplômé arrivant sur le marché du travail.

Mon but est d’adopter une autre vue sur les montres : en tant que passionné, je souhaite établir un pont entre deux mondes : l’horlogerie dite traditionnelle et le style.

Ma méthode a ses exigences : je ne me base JAMAIS sur les communiqués de presse. Le protocole de test repose sur des modèles de prêt fournis pendant une période de 10 jours minimum avec un port quotidien. Il ne s’agit pas d’un simple essayage suivi d’une rapide photographie pour recevoir par la suite des likes en les postant sur les réseaux sociaux.

Mon but est d’étudier les avantages et inconvénients de chaque modèle et de fournir des rendus réalistes. Aussi, le nombre de montres sélectionnées est limité : le cas échéant à quatre modèles ?ajoutés d'un autre issu d’une même collection comme vous pourrez le voir dans cet article pour une raison qui sera détaillée

Ayant fourni le panel le plus large possible dans le premier article, je souhaite également renforcer la présente sélection en y incluant des montres affichées entre 1000 et 2500 euros. Pourquoi ? Parce que le secteur est rentré dans un processus de polarisation avec l’entrée de gamme et le luxe.

De la même manière que dans le vêtement il existe une fast fashion avec ses prix tirés vers le bas et un luxe qui pratique des prix largement décorrélés de la réalité, il existe aussi des offres qui réussissent à percer en proposant des produits de qualité sans pour autant pratiquer les mêmes prix que ceux du luxe, devenus inabordables pour une grande majorité.

C’est pour cela qu’il me semble important de ne pas se limiter aux extrêmes. ?sans pour autant s’en détourner car il ne faut pas non plus partir dans le sens inverse et limiter les perspectives. Pour les tarifs encore plus abordables, je rajoute une montre qui aurait pu être sélectionnée précédemment du fait de son positionnement et également de son histoire très intéressante. Commençons cette sélection sans plus tarder avec une légende horlogère française.

Nautic-Ski - Lip

Je vous ai rappelé dans le passé le côté tragique de l’horlogerie française, mais saviez-vous que cette terre horlogère a été également à la pointe de l’innovation ? La Nautic-Ski de Lip en est le parfait exemple.

1. Une réussite tricolore et une avancée technologique

Une authentique Lip Nautic-Ski vintage équipée du calibre électromécanique R148

La fin des années 50 et les années 60 ont été une période exceptionnellement riche en termes de recherche et d’innovation. C’est ainsi que la marque Lip a marqué un grand coup en développant en interne un calibre qu’on appellerait aujourd’hui pompeusement de manufacture : le calibre électrique R27 en 1958 ?avec un modèle en or offert par Lip au Général de Gaulle qui fut d’ailleurs un véritable soutien pour les manufactures françaises..

L’arrivée de ce calibre électrique fut accueillie avec stupéfaction par nos voisins suisses qui étaient à ce moment-là en retard dans ce domaine précis. Lip continua à développer les montres électriques en parallèle des montres mécaniques ?Ces dernières dotées de mouvement français ou suisses. et cela a abouti au mouvement R148 et la présentation de la fameuse Lip Nautic-Ski lors des jeux olympiques d’hiver de Grenoble de 1967.

Proposée au grand public quelques mois plus tard, la Nautic-Ski va frapper un grand coup car elle s’avère être une montre solide, belle et précise. Dotée d’un boîtier de type SuperCompressor ?déjà un classique de l’époque qu’on retrouve notamment dans la Longines Legend Diver évoquée dans l’article précédent sur les montres de l’été. la montre est adaptée au milieu marin et évidemment à la plongée.

eric tabarly montre lip au poignet

Et ce n’est pas pour rien que le légendaire et regretté navigateur Éric Tabarly la porta et pas que pendant l'instant fugace d'un cliché. Crédit : Lip

Un tel produit aurait mérité un destin encore bien plus exceptionnel, la chute de l’entreprise dans les années 70 et des années bien difficiles ont laissé la Lip Nautic-Ski aux mains des collectionneurs de montres d’époque.

Les montres électriques ?on devrait dire d’ailleurs électromécaniques car elles mariaient en fait la mécanique et l’électricité via le recours à une pile, véritable calibre hybride avant l’heure. bénéficiaient d’une avance technologique. L’arrivée en masse du quartz va néanmoins bouleverser l’ensemble de l’écosystème horloger car il est moins cher à produire et va casser les prix du marché.

Les montres électriques sont restées un intermède fulgurant certes et précurseur mais plus difficiles à entretenir au fil du temps ?expérience vécue de mon côté pour ma collection de montres électriques, il est possible bien sûr de réviser le calibre R148 mais il faut faire appel généralement à des horlogers de la génération précédente.. Heureusement, la marque a été ressuscitée depuis quelques années et revient progressivement sur le devant de la scène.

2. Les évolutions de la montre actuelle

Concernant la montre proprement dite, le 36mm d’origine a été réactualisé en faveur d’un 38mm pour le diamètre ce qui est judicieux et aussi relativement peu commun dans les plongeuses actuelles qui tendent plutôt vers un standard de 41-42mm.

La montre est en acier poli ce qui lui donne un petit côté clinquant. A cet égard, je pourrais suggérer le recours à un acier de type brossé ou une alternance entre un acier brossé sur la carrure ?La carrure est en fait le corps du boîtier de la montre, c’est la partie qui se situe entre la lunette et le fond de boite. et le recours à un acier poli sur la lunette par exemple.

Un Nato de type premium couleur brun/dark khaki lui va comme un gant, osez d’autres couleurs si le cœur vous en dit.

Le cadran est un soleillé noir et il est parfaitement visible le jour et la nuit avec l’application du traditionnel SuperLuminova sur les index, les chiffres et les aiguilles.

La montre reprend en majorité le design du modèle historique. Les index sont de type rectangulaire avec des chiffres sous le format 6h-9h-12h. A la place de celui de 3h, le dateur est bien inséré esthétiquement dans le cadran. Je note néanmoins que la petite taille de la date le rend plus difficilement visible du premier coup d’œil ?Sur le modèle d’origine, le dateur me semble légèrement plus lisible, en outre, les aiguilles me paraissent ici plus fines..

La lunette intérieure est marquée à 10-20-30-40-50min ?l’ancien l’était à 15-30-45min. L’ensemble donne toutefois un aspect néo-rétro réussi dans son ensemble. Je note certaines différences mais n’oublions pas aussi qu’il a existé différentes versions à l’époque ?avec la trotteuse qui n’était pas la même entre le premier modèle et les suivants..

Le calibre Miyota légèrement décoré visible sur le fond apparent, le seul de la sélection

Le modèle actuel est doté d’un calibre Miyota 821A qui tend à devenir le standard des montres de cette gamme de prix. Plus simple qu’un 2824 d’ETA mais tout aussi robuste, le mouvement est apparent à travers le fond de boite et bénéficie d’une légère décoration. Dans ce domaine, je ne suis pas surpris.

Cependant, par rapport à la montre d’origine qui était dotée d’un fond plein, je pense que le modèle actuel aurait pu en bénéficier en rappel de l’époque avec la gravure et le symbole de la marque, petit clin d’œil qu'il serait intéressant de proposer.

Au niveau des bracelets, la marque propose en option, chose nouvelle, différents bracelets pour la montre : cuir, textile, caoutchouc de type tropique, fine maille milanaise : on voit une évolution à ce niveau.

Si vous souhaitez adopter un style plus rétro, le bracelet tropique en caoutchouc serait une bonne option. Et pour ma part, je préfère recourir à un Nato tout simple de type premium ?Nylon aux fils plus resserrés et résistants par rapport aux natos d’entrée de gamme plus flexibles mais moins intéressants..

La montre se marie très bien avec une grande diversité de Natos, alors prenez-en quelques-uns et faites-vous plaisir en changeant de temps en temps selon vos humeurs ! En maillot de bain, avec un t-shirt type coton/lin ou un henley par exemple, la montre s’avère très agréable au porter, alors profitez-en et variez les looks.

Au porter, elle fait parfaitement le travail, en la mariant avec une chemise couleur sable, je trouve que le match est pas mal du tout.

Petite remarque qui a son importance : si les montres ont changé, les prix sont restés relativement sages par rapport à l'époque pour la Lip Nautic-Ski (375 francs à l’époque). Chose suffisamment étonnante pour être notée.

On aime

  • Une montre très abordable qui fera parfaitement l’affaire pour vos vacances d’été ou si vous aimez piquer une tête durant l’année
  • Un design néo-rétro qui me semble réussi, normal : héritage direct du modèle d’origine qui était une montre utile et cool au porter et d’ailleurs déjà intégrée dans certains looks BonneGueule
  • Un 38mm de diamètre, ce qui est - relativement - petit pour une montre de plongée actuelle mais qui peut convenir parfaitement à ceux qui recherchent une plongeuse d’un diamètre contenu. L’impression au porter est néanmoins légèrement différente du fait de l’ouverture du cadran
  • Étanchéité de 200m et présence de la lunette interne qui tourne à l’aide d’une seconde couronne : ce qui est moins courant par rapport à la grande majorité des marques proposant des montres de plongée

On aime moins

  • Toujours la présence – discrète certes – de la mention verre saphir en haut du cadran, ce qui n’est pas nécessaire
  • Par rapport à ce modèle avec un diamètre de 38mm qui semble visuellement plus grand, j’aurais conseillé l’adoption par Lip d’une entrecorne de 20mm car le bracelet actuel de 18mm semble légèrement petit par rapport au boîtier

Caractéristiques techniques
  • 38mm de diamètre
  • Épaisseur : 15mm
  • Boîtier en acier poli
  • Double couronne dont une vissée
  • Verre saphir
  • Mouvement mécanique à remontage automatique Miyota 821A
  • 42h de réserve de marche
  • Étanchéité 200m
  • Prix : 499 euros avec 2 bracelets : un en cuir et un en caoutchouc de type tropic
  • Référence : 671505

Ocean Star Tribute - Mido

 

Comme vous le savez, je m’attarde tant à faire découvrir des marques de niche et indépendantes qui produisent d’excellents produits ?comme la gamme Manufacture de Pequignet ou MAT Watches. que des classiques de marques plus connues. Je souhaite également enrichir les sélections par des marques qui sont occultées par leur consœurs quelques fois issues d’un même groupe mais ne bénéficiant pas du même degré d’exposition. C’est le cas de la marque Mido.

1. Le point sur la marque Mido

Mido est une marque suisse née en 1918. Son nom a une consonance espagnole et c’est normal : il s’agit du présent de l’indicatif du verbe medir (mesurer). La marque avait pleinement participé au grand élan vers l’innovation dans l’horlogerie et notamment à travers le modèle Multifort avec plusieurs brevets qui donneront dès les années 1930 des modèles étanches, résistants au choc et antimagnétiques ?Ces trois éléments sont parmi les plus importants pour une montre-bracelet et c’est dans ce domaine que la majorité des marques vont d’ailleurs se concentrer, ce qui permit de disposer pendant la Seconde Guerre mondiale de montres enfin capables de résister à la vie des militaires..

La marque fait partie aujourd’hui du Swatch Group et bénéficie donc du modèle industriel intégré ?qui regroupe entre autres ETA qui reste une référence en termes de production industrielle de mouvements.. A côté de Hamilton, Longines et surtout Omega qui occupent le devant de la scène, la marque Mido est restée discrète pendant des années sur le marché européen.

De nos jours, la marque tente de se faire une plus grande place et c’est à ce moment-là que je conseille d'y prêter attention car quand une marque cherche à se remettre en scène, il y a deux voies : la publicité, les ambassadeurs, le sponsoring, etc… ou l'amélioration de la qualité et du design de son offre ?Il ne s’agit pas que d’une lecture binaire, le mélange des deux est souvent nécessaire..

L’élément publicitaire ne m’intéressant pas pour juger de la qualité d’une montre, je m’attarde à observer le renouvellement des offres des marques. Dans le cas de Mido, je constate beaucoup d’efforts. La marque occupe un segment intermédiaire entre le haut de gamme et l’entrée de gamme. Les prix me semblent très corrects au regard des finitions de nombreux modèles :

  • Intégration des calibres revalorisés d’ETA avec 80h de marche
  • Beau travail sur les boîtiers pour certains modèles en particulier
  • Paris esthétiques qui me semblent aller dans le bon sens
  • Belle finition des mouvements avec décoration et recours aux vis bleuies par exemple

Le modèle qui nous intéresse aujourd’hui est une réinterprétation d’un modèle vintage et le cas échéant d’un modèle des années 60 de la marque. Elle est esthétiquement différente des autres modèles de la collection Ocean Star de la marque et, pour ma part, je la trouve surtout plus belle.

Au niveau de la montre ou du bracelet, Mido marque de bons points avec cette Ocean Star Tribute.

2. Une réinterprétation convaincante

Le boitier et la lunette sont en acier poli, de même que le bracelet en acier. Le cadran respire l’inspiration rétro avec des index et des aiguilles qui rappellent clairement le passé.

Les aiguilles sont de type bâton, typique de ce qu’on peut retrouver dans les années 60 et 70 ?Exemples concrets avec le très beau chronographe Wittnauer/Longines 3525 ou certains modèles Lip Nautic-Ski vintage. On remarque évidemment la trotteuse de couleur orange qui se distingue sur le cadran noir, lui-même un rappel de la montre d’origine.

On peut constater en outre deux excroissances en acier qui protègent la couronne ?Ce type de protection se voit aussi sur d’autres plongeuses comme chez l’Omega Seamaster Professional dite « James Bond » pour ne citer qu’un exemple parmi tant d'autres..

Il s’agit d’une day date car le cadran présente deux guichets : un pour le jour et un autre pour la date. Aussi, au moment de dévisser la couronne pour régler l’heure, vous constaterez qu’il y a trois positions : une pour remonter manuellement la montre, une pour régler le jour et enfin la troisième position pour régler l’heure. J’aime beaucoup la forme du verre saphir bombé qui imite l’aspect des anciens verres en plexiglas de l’époque.

La lunette est en acier, dotée d’un insert en aluminium et il dispose d’un point à 12h de SuperLuminova qui est également présent sur les aiguilles et les index. Je note néanmoins que la lunette unidirectionnelle me semble plus dure à tourner par rapport aux autres plongeuses de la sélection.

Visuellement, j’apprécie la présence de la trotteuse orange fidèle au passé et qui se démarque sur le cadran. Le bracelet acier de qualité quant à lui s’avère une excellente surprise.

Pour ce qui est du mouvement, nous sommes en présence du Calibre 80 qui est en fait un ETA C07.621 qui est lui-même dérivé du 2836 qui est d’ailleurs lui-même dérivé du 2824.

Pour simplifier, il s’agit d’un 2824 modernisé et revalorisé ?En fait, la fréquence est abaissée à 21,600 par rapport aux 28,800 d’origine. pour atteindre 80h de réserve de marche. L’intérêt est évidemment dans cette extension de la RdM à plus de trois jours contrairement aux anciens calibres 2824 qui ne disposent que de moins de deux jours de RdM.

A ce sujet, tout dépend de vos habitudes : si vous avez plusieurs montres et que vous en changez souvent dans la semaine, les 80h vous seront utiles si vous ne souhaitez pas remettre tout le temps à l’heure votre tocante délaissée pendant deux jours de suite… avantage qui s’annule si vous portez la même montre chaque jour.

On ne voit pas le mouvement du fait du fond plein. ?ce qui me semble normal pour une réinterprétation d’une montre d’époque. Enfin, la montre arbore une étoile de mer gravée sur le fond de boite.

Une étoile de mer, qui symbolise la collection Ocean Star.

La montre vient avec deux bracelets : un en acier qui fait, un peu, référence à ceux qu’on appelle « grains de riz » ?qui est en fait un ensemble de petits maillons en acier. Le modèle grains de riz habituel est un peu différent en fait car les petits maillons en acier sont pris en sandwich entre deux rangées de maillons plus grands. A titre personnel, je ne suis pas un grand amateur des anciens bracelets de ce genre dans les montres vintage car je les ai souvent trouvés un peu « épilatoires » si je puis dire outre que l’effet esthétique ne correspond pas à ce que je recherche. à quelques différences près.

Contrairement aux bracelets vintage, les maillons des bracelets actuels sont pleins ?Et c’est pour cela que, en comparaison, les bracelets vintage sont plus légers que leurs homologues contemporains..

Je dois dire que le bracelet acier de cette Mido me semble de bonne qualité et le rendu au poignet me semble très réussi. La boucle est dotée en outre d’une extension qui permet d’ajuster plus précisément la montre au poignet. Excellent point.

Le bracelet noir en caoutchouc avec surpiqûres orange me semble en revanche en net retrait par rapport à celui en acier. Je conseillerais dans ce domaine de préférer ce dernier.

A noter que l’entrecorne est de 21mm ?ce qui est une taille plutôt rare au même titre que le 19mm pour d'autres marques. ce qui peut limiter les possibilités de trouver d’autres bracelets à son goût, l’immense majorité de l’offre actuelle dans ce domaine étant les 18-20-22mm toutes catégories de montres confondues.

J'ai tout de même tenté l’essai avec un Nato de 20mm de type Bond et le résultat me semble très correct.

Au niveau du look, je conseillerais de porter cette montre avec un style résolument casual, vous pouvez aller jusqu’au style sport chic, la montre se prêtant très bien à un environnement décontracté en bord de plage ou pendant les soirées torrides de l’été.

On aime

  • Une bonne surprise à un prix très correct juste en dessous de 1000 euros
  • Un design néo-rétro réussi avec un respect accordé au niveau du cadran, des index, des aiguilles et je remarque d’ailleurs que la marque a évité judicieusement de reproduire une fausse patine au niveau de ces deux derniers éléments
  • Une heureuse surprise au niveau du bracelet acier, de bonne facture et même supérieur à ceux de beaucoup d’autres marques
  • Globalement de bonnes finitions à tous les niveaux pour cette gamme de prix
  • Une réserve de marche de 80h

On aime moins

  • Une lunette unidirectionnelle que je trouve assez dure à tourner
  • Un boitier et une lunette en acier entièrement polis : c'est joli mais attention aux micro-rayures qui seront plus visibles

Caractéristiques techniques
  • 40,5mm de diamètre
  • Épaisseur de 13,43mm
  • Boîtier en acier poli
  • Couronne vissée
  • Verre saphir bombé
  • Mouvement mécanique ETA à remontage automatique Calibre 80 (évolution du calibre 2824)
  • 80h de réserve de marche
  • Étanchéité 200m
  • Référence : M026.830.11.051.00
  • Prix : 999 euros avec 2 bracelets, un en acier, l'autre en caoutchouc

Mousquetaire - MAT Watches

Véritable nouveauté qui vient juste de sortir ! La marque n’ayant pas encore produit le visuel officiel de la montre, la voilà sous le soleil, portée sur un bracelet en caoutchouc rouge de MAT Watches fabriqué en Italie.

Rien n’est plus intéressant que de faire découvrir des coups de cœur sincères avec des montres issues de marques quelques fois injustement méconnues et le cas échéant avec une marque indépendante et française.

Dans cette sélection des montres militaires je souhaitais vous faire découvrir un modèle de la marque MAT Watches ?Mer-Air-Terre qui bénéficie d’une authentique légitimité dans le monde des militaires et plus particulièrement celui des unités spéciales.

Une image vaut plus que tout un discours : j’avais été étonné par le nombre d’unités spéciales à avoir bénéficié de montres MAT conçues sur-mesure et portées sur le terrain.

1. Du GSPR…

Lors de ma 1ère visite peu avant le confinement, outre le modèle California, j’avais découvert une autre montre : la MAT Watches GSPR. Cette montre avait été conçue pour le Groupe de Sécurité de la Présidence de la République. Le GSPR a été créé en réunissant à l’origine pour moitié des militaires et pour l’autre moitié des policiers d’élite afin d’assurer la protection du président de la République. Au gré des changements de noms, ils ont assuré la protection du Général de Gaulle jusqu’aux derniers présidents ?le nom GSPR est arrivé en 1983.

En 2018, ces gardes du corps d’élite ont souhaité acquérir une montre en édition limitée et c’est MAT Watches ?qui a conçu cette montre pratiquement sur-mesure. qui a remporté leur adhésion.

L’édition limitée a été produite à 150 exemplaires et toutes ont été acquises. Détail qui a son importance : sur les 150 montres, une centaine a été achetée par les membres du GSPR et une cinquantaine seulement par des collectionneurs privés : nous sommes donc en présence non pas d’une montre de commémoration ou d’une plongeuse de bureau comme c’est hélas souvent le cas dans le secteur, mais d’une montre réellement utilisée par des membres en service actif.

La Mousquetaire est à mon avis une petite bombe : montre technique avant tout et bénéficiant d'un excellent design et d'une robustesse toute militaire.

Les montres issues des partenariats sont-elles vraiment portées par des membres d’unités spéciales ?

Florian de  Sartorialworld m'a récemment posé la question de savoir si cela relevait plus du marketing que de la réalité.

La réponse est oui mais. Cela dépend de deux choses en fait : le prix et la fiabilité de la montre et du coup on aura généralement deux cas de figure :

  • Le militaire achète la montre pour commémorer/s'offrir un bel objet/se faire plaisir mais ne va pas la porter au quotidien en opération
  • Le militaire porte la montre du partenariat en opération et aussi dans sa vie civile

La vérité est que certaines montres ne sont pas faites pour les militaires ou les unités spéciales car pas assez résistantes ou trop chères, voire même les deux : on parlera alors plutôt de montres commémoratives.

L'erreur est de généraliser le raisonnement sur toutes les montres mécaniques des unités spéciales faites en partenariat. Certaines sont parfaitement portées par les membres des unités spéciales quand elles répondent à leurs exigences sur le terrain et la première exigence c’est la robustesse et la fiabilité. Et il faut rappeler qu’historiquement la montre mécanique était jugée plus fiable que la montre à quartz.

Il faut rappeler enfin une chose : les unités spéciales disposent de davantage de moyens que les unités régulières de l'Armée ou de la Police, et le fait d'appartenir à des unités d'élite confère un esprit de corps souvent encore plus important.

En plus de sa dimension pratique, la montre prend en plus une dimension symbolique : c'est celle qui a été faite pour l'unité ?sans l'aspect dotation : ce n'est pas une fourniture gratuite et un soldat ou un policier a le choix de porter la montre qu'il souhaite et donc oui il y a des membres d'unités d'élite qui portent au quotidien leurs montres issues des partenariats comme c’est le cas pour MAT Watches avec l’exemple quantitatif fourni par le modèle GSPR et sa clientèle aux deux tiers membres de l’unité du même nom.

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2. … à la Mousquetaire

Portée sur un bracelet Nato m’appartenant - de type Zulu Diver - pour tenter un petit twist classique chez les montres de plongée.

La Mousquetaire ?Petit rappel historique : les célèbres Mousquetaires étaient une unité d'élite sous Louis XIII et Louis XIV notamment : gardes du corps du Roi, ils n'étaient en aucun cas des soldats d'apparats, une vraie unité de choc. est l’héritière directe de la GSPR : techniquement il s’agit de la même montre avec quelques modifications d’ordre esthétique ?principalement avec l’absence de la pastille symbolisant le GSPR et une disposition différente du guichet de la date..

Techniquement, nous avons affaire à une montre testée et étanche à 200M et dotée d’une lunette unidirectionnelle, elle rentre donc totalement dans la sélection.

Le verre saphir est un double dôme bombé avec application d’antireflet pour permettre une meilleure visibilité sous l’eau. La couronne est évidemment vissée pour garantir l’étanchéité ?La couronne étant un endroit par lequel l’eau peut s’infiltrer donc les couronnes des plongeuses sont vissées afin d’éviter l’infiltration de l’humidité..

Les cornes sont percées comme sur toutes les montres de la marque afin de faciliter le changement rapide au profit des deux autres excellents bracelets fournis.

Le boitier est en acier brossé ce qui est judicieux car l’acier brossé est plus discret et permet de moins voir les marques du temps par rapport à un acier poli certes clinquant au début mais sur lequel on va voir plus facilement les inévitables micro-rayures.

Si le boitier est en acier brossé, la lunette crantée est en acier poli ce qui offre un léger et joli contraste qui apporte une touche plus élégante à la montre sur lequel je reviendrai. L’insert de la lunette est volontairement en aluminium afin de donner un petit aspect rétro à la montre ?Avant l’arrivée des inserts en céramique pour les montres plus hauts de gamme ou du plastique pour l’entrée de gamme, les inserts des lunettes des plongeuses étaient généralement en aluminium.

Je remarque que la numérotation de la lunette est sur 12h.

Carrure en acier brossé, couronne et lunette en acier poli, une bonne combinaison.

Les aiguilles sont de type glaive ?cela dénote une origine plutôt militaire., efficaces et lisibles. L’aiguille des secondes est visible par la présence de rouge sur sa pointe. Les index sont de taille relativement importante afin de permettre encore une fois une parfaite lisibilité de l’heure.

Contrairement au modèle GSPR, la date est placée à 6h au lieu de 3h et se confond avec la forme des autres index dans un souci esthétique de présenter un cadran que je trouve plus harmonieux encore que le modèle d'origine.

Les aiguilles et les index sont enduits de Super Luminova BG W9 pour : « Blue Glow White » autrement dit les index et les aiguilles paraissent blanches en plein jour et prennent dans l’obscurité une couleur bleue, ce qui change du vert luminescent qui est présent dans l’immense majorité des montres.

Le cadran en lui-même est un soleillé noir ce qui n’est relativement pas courant car il est plus difficile de soleiller le noir d’un cadran et je trouve que cela est discret et agréable à l’œil.

Le design de la carrure est très réussi, on reconnaît en partie le design des montres de la marque mais j’apprécie ces cornes qui paraissent courtes ?dt donc diminue d’autant la perception du diamètre de la montre au porter. mais qui sont en fait des cornes plongeantes.

Comme vous pouvez le voir, les cornes plongent légèrement vers le poignet – ce qui n’a aucune incidence sur le confort au porter. La montre a l’air plus épaisse ici avec un bracelet Nato qui comporte deux passants en nylon.

Concernant le mouvement, MAT Watches reste très attaché au 2824 d’ETA. Ce calibre est un véritable tracteur qui allie une excellente précision avec une fiabilité mécanique unanimement reconnue.

Le bémol est que nous sommes arrivés dans une situation ubuesque où ce calibre n’est plus disponible pour les marques n’appartenant pas au Swatch Group ?Un véritable problème structurel créé artificiellement à la base et devenu un sujet épineux entre Swatch Group qui possède ETA et la COMCO qui joue le rôle de l’institution régulatrice : ce roman ennuyeux au possible a des impacts immenses sur tout le secteur horloger..

La marque MAT Watches s’était sagement constituée un stock par le passé, permettant de répondre aux prochaines demandes. Mon avis personnel est évidemment de privilégier le recours à ce mouvement tant que cela est possible car acquérir une montre c’est également acquérir son entretien ?à vos frais. dans le futur et le 2824 d’ETA reste une référence à trois titres : fiabilité mécanique, un entretien espacé dans le temps et surtout des pièces détachées en abondance via un réseau d’horlogers indépendants ?Point très important car vous ne dépendrez pas des SAV captifs des marques qui ont tendance à être plus chers. parfaitement capables de réviser et régler ces montres pour un coût modéré par rapport aux standards du secteur.

Le fond de boite sobre, typique de la marque, abrite le mouvement 2824 d'ETA. Le bracelet en cuir à tannage végétal est toujours d'aussi bonne qualité.

Fidèle à sa réputation, la marque propose trois bracelets de grande qualité qui se démarquent nettement par rapport à la concurrence : un cuir en tannage végétal qui sent bon ?au sens propre. en provenance d’un sellier français, épais mais très souple, qui à mon sens vieillira bien avec le temps.

Je recommanderais d’ailleurs le noir pour pouvoir assortir la montre dans des occasions plus habillées. Le bracelet en caoutchouc vient d’Italie et je l’ai choisi volontairement de couleur rouge vif pour l’été afin de trancher avec des tenues généralement plus sobres dans mon cas.

Enfin, un bracelet de type canvas en deux branches qui me semble d’excellente facture et solide. Je l’ai choisi en gris, toujours dans l’objectif de pouvoir varier les combinaisons avec différentes tenues.

Portée ici avec le bracelet de type canvas de la marque fait de deux branches, le gris lui va également très bien en faisant ressortir le cadran soleillé et la lunette noirs.

3. Un point sur les dimensions

Le diamètre de la montre est de 42mm, ce qui est un standard dans les plongeuses pour une grande majorité de marques. Les cornes plongeantes, qui apparaissent courtes au poignet, permettent encore une fois d’éviter d’avoir une montre qui donne l’impression d’être trop grande.

Sur un poignet standard, la montre ne paraît pas du tout disproportionnée et il y a un autre élément qui participe à cela : l’entrecorne est en fait de 24mm, ce qui peut paraître inhabituel de prime abord. Généralement sur une montre de 42mm, le bracelet de 22mm prédomine sur le marché mais en aucun cas il s’agit d’une loi inscrite dans le marbre.

En réalité, sur le plan esthétique, certaines des montres parmi les plus belles ?comme par exemple dans un autre genre la PP Calavatra originale référence 96 de 1932. étaient de petit diamètre et adoptaient un bracelet de bien plus grande taille en comparaison. Ce qui peut paraître sur le papier comme disproportionné mais en fait la montre est exceptionnellement réussie et reste une très grande référence dans l’horlogerie.

Comme dans tous les domaines, il faut évidemment éviter les fausses règles établies, une montre de 42mm n’impose pas un bracelet de 22mm et une montre de 36mm n’impose pas uniquement du 18mm. L’important reste l’aspect final : la montre est-elle belle, oui ou non ? C’est cela qui a de l’importance.

Niveau look, nous avons peut-être la montre la plus polyvalente de toute la sélection : à la plage en maillot de bain ou avec un denim de coton japonais, un look plus orienté workwear ou plus typé militaire ou encore en costume.

Je ne suis pas particulièrement fan de porter une plongeuse avec un costume, ce n’est évidemment pas une règle mais certaines me semblent très peu adaptées à un style formel, ce qui n’est pas le cas avec la MAT. Alors, ne boudez pas votre plaisir et alternez les bracelets offerts avec la montre : un caoutchouc rouge pour la plage, un nylon gris de qualité pour la porter avec un denim ou un cuir noir quand vous ressortez le costume pour remplir votre mission d'agent secret.

On aime

  • Une montre technique car conçue à la base pour et portée véritablement par les membres du GSPR pour le service actif : c'est une montre robuste apte à faire face à toutes les situations qu’un membre de cette unité spéciale est susceptible d’affronter
  • Paradoxalement une montre plutôt élégante au porter ?normal car les membres de l’unité d’élite qui portent le modèle d'origine portent le costume de par leurs fonctions. là où trop souvent les montres techniques ne jouissent pas nécessairement d’un design élégant. Dans le cas de la MAT c’est le contraire, en tenue casual, en mode sport chic ou cravaté, cette montre technique me semble adaptée à toutes les situations
  • L’étanchéité à 200M, la présence de la lunette unidirectionnelle, le saphir double dôme bombé et la robustesse de l’ensemble en font une montre adaptée pour piquer une tête ?ou se battre sous l’eau contre les membres du Spectre..
  • Une montre correctement pricée : malgré un enrichissement de l’offre de la marque avec la multiplication des modèles ou des bracelets de très bonne qualité par exemple ou l’arrivée des coffrets en cuir, elle n'a pas modifié ses prix depuis plusieurs années, chose extrêmement rare dans le secteur et notamment par rapport aux marques suisses les plus connues qui pratiquent les réévaluations automatiques des prix chaque année

On aime moins

  • Une seule remarque : une gravure sur le fond de boite, très sobre, aurait été intéressante

Caractéristiques techniques

  • 42mm de diamètre
  • Épaisseur : 13,5mm
  • Boîtier en acier brossé, lunette en acier poli
  • Couronne vissée
  • Verre saphir double dôme bombé
  • Mouvement mécanique à remontage automatique ETA 2824
  • 42h de réserve de marche
  • Étanchéité 200m
  • Référence : Mousquetaire
  • Prix : 1650 euros avec 3 bracelets : en caoutchouc, en cuir et en nylon

Captain Cook - Rado

Toujours dans le souci d’enrichir les sélections avec des marques  qui me semblent mériter davantage d’attention, j’ai pu observer dans le temps une montre qui me faisait de l’œil depuis quelques années : la Captain Cook de la marque Rado.

1. Le point sur la marque Rado

Cette marque suisse est née durant la troisième année de la Première Guerre mondiale mais ce n’est qu’en 1957 qu’elle développa des collections sous le nom de Rado.

La marque montre un intérêt particulier pour l’innovation dans les matières utilisées pour les montres comme le carbure de tungstène qui a pour propriété d’être extrêmement dur à l’abrasion et qui sert de base aux outils de découpe dans l’industrie sidérurgique. Rado a été la première à y recourir pour concevoir un boîtier de montre : la Rado DiaStar Original. Exit les micro-rayures.

La marque devient par la suite spécialiste dans la céramique et plus particulièrement dans la céramique technique ?La céramique a pour propriété d’être extrêmement dure, inoxydable et inrayable, aussi des montres en céramique sont apparues mais il faut rappeler que la céramique risque de casser au lieu de se déformer comme l’acier par exemple : les innovations se sont enchainées pour donner naissance à des céramiques de nouvelle génération qui tendent à corriger petit à petit ce point. entre autres.

La marque me semble intéressante notamment pour ses montres en céramique, sa collection de montres classiques Gold Horse, ses modèles minimalistes type True Thinline et ses plongeuses à travers les modèles Captain Cook. Les prix restent accessibles ?Généralement autour des 2000 euros pour les modèles de type trois aiguilles. et les montres bénéficient des calibres revalorisés d’ETA.

Avec son bracelet officiel bleu en nylon. Difficile de faire ressortir la lunette céramique qui brille bien davantage que sur la photo, la montre prenant bien la lumière du soleil.

Portant le nom de l’explorateur et navigateur britannique James Cook,  la montre est une réinterprétation d’une plongeuse Rado du début des années 60.

Le boîtier de 42mm comme la lunette sont en acier poli et avec un insert brillant, en céramique qui est donc une spécialité de la marque. On peut dire que la montre cherche à attirer l’attention !

La lunette de la Captain Cook est caractéristique de ce modèle : de forme concave, elle attire le regard vers l'intérieur, le cadran, qui présente un soleillé bleu qui prend joliment la lumière durant les beaux jours.

Au porter, plutôt que de prendre le bracelet bleu, j’ai une petite préférence pour le bracelet officiel vert.

Cook Vs Cook

La collection Captain Cook comporte de nombreux modèles et à côté de celui en 42mm présenté dans cette sélection, j’ai hésité à choisir un autre modèle de 37mm.

Aussi, j’ai demandé et testé les deux en modèles de prêt afin de sélectionner celle qui allait intégrer la sélection. Verdict entre les deux Captain Cook ? Le modèle de 42mm a nettement ma préférence au poignet. Je suis habitué à porter les montres classiques vintage de 34mm aux plongeuses de 44mm pour les montres modernes, des dimensions très différentes ne me choquent pas au porter : à partir du moment que les cornes ne dépassent pas votre poignet, je ne vois pas de raison ?si ce n’est vos préférences personnelles. de réprimer vos envies horlogères.

Les forums ont permis de partager beaucoup d’informations mais, quitte à me répéter, ne vous arrêtez pas à un commentaire de type « un 38mm aurait été mieux » au sujet d’une montre de 42mm. Les modes en horlogerie en matières de diamètres vont et viennent… et ne doivent guère influencer vos choix par rapport à votre ressenti au porter.

Pour revenir à la Captain Cook de 37mm : je la trouve très sympathique MAIS je la perçois un peu trop menue à mon poignet de taille standard. J’ai des plongeuses vintage qui font théoriquement la même dimension mais la perception n’est pas du tout la même ?Plusieurs paramètres entrent en compte : ouverture du cadran, longueur des cornes, design global adopté, conception de la lunette, etc….

Je préfère néanmoins vous la présenter comme une option pour ceux qui feront l’effort de l’essayage et de comparer les deux modèles et préféreront une plongeuse de plus petite dimension.

Petit bémol pour le modèle de 37mm : la couronne n’est pas vissée et l’étanchéité n’est que de 100m par rapport aux 300m de la version de 42mm.

A titre de comparaison, la Captain Cook avec une étanchéité de seulement 100m, portée sur un cuir suédé de la marque. Son diamètre de 37mm me semble plus petit au porter, aussi je préfère le modèle de 42mm.

Toujours sur le cadran, on remarque la forme des aiguilles dont celle des heures qui est de type Broad Arrow ?en forme de flèche. qui lui donne un look vintage de bon aloi.

La marque a évité soigneusement comme pour les autres montres de la sélection les index faussement patinés façon tritium ancien ce qui me paraît constituer un bon choix.

Les index sont larges, davantage que ceux de la Mido mais moindres que ceux de la MAT Watches à titre de comparaison. On remarque évidemment le symbole de Rado en dessous des 12h et il apporte comme sur les autres modèles de la marque une petite pointe de rouge que pour ma part j’apprécie sur le cadran.

Pour ce qui est de la date, elle est située à 3h sur fond blanc et inscrite en rouge, ce qui la rend visible en contrastant avec le cadran soleillé bleu.

Avec 300m d’étanchéité vous pourrez plonger avec les hippocampes et pas qu’avec ceux du fond de boite !

Sur le plan technique, elle dispose pratiquement du même mouvement que la Mido Ocean Star Tribute ?ETA C07.611 pour la Captain Cook et ETA C07.621 pour la Mido Ocean Star, eux-mêmes dérivés du 2824 revalorisé., l’intérêt de cette montre est que l’on passe de 200m d’étanchéité déclarée à 300m ce qui indique une progression de l’offre de Rado qui rajoute 100m d’étanchéité par rapport aux versions précédentes du modèle de 42mm de diamètre.

Les finitions sont également supérieures avec le travail effectué notamment sur la lunette ou le cadran.

Le bracelet qui a ma préférence et qui lui apporte un léger twist agréable.

Au niveau des bracelets, nous sommes plutôt choyés avec un modèle en cuir suédé camel, un autre en acier gros maillons, un troisième en acier type grains de riz et enfin un dernier de type Nato en nylon.

Le cuir suédé camel me semble bien mais ma préférence pour l’été va clairement vers un Nato : celui fourni est bleu en accord avec la couleur du cadran mais je vous conseille d’essayer de vous procurer le modèle vert de la marque pour un léger twist. Le grain de riz me semble honnête tandis que le modèle avec de gros maillons me semble en retrait par rapport aux autres.

La Captain Cook avec son bracelet en acier type grains de riz

Je conseillerais de porter cette montre avec un look de type preppy ou de type Business Casual : chino, pantalon en seersucker, un polo et une paire d’espadrilles haut de gamme.

On aime

  • Une montre au look original et qui remplit ses fonctions premières de plongeuse
  • Une étanchéité affichée à 300m, la plus grande de la sélection
  • La lunette concave typique des Captain Cook avec son insert en céramique d’excellente qualité, une spécialité de la marque
  • La réserve de marche de 80h
  • Un design très apprécié : depuis le retour des Captain Cook sur le marché horloger, la montre sait se démarquer et attire l’attention

On aime moins

  • Et du coup un côté un petit peu trop clinquant du fait de la lunette et du boitier en acier poli conjugué avec le cadran soleillé et l’insert de la lunette en céramique : le rendu est brillant au sens propre du terme
  • Étonnamment, je trouve que le bracelet acier de la Mido Ocean Star Tribute est meilleur que ceux en acier de la Captain Cook, les Natos et celui en cuir suédé me semblant plus intéressants
Caractéristiques techniques
  • 42mm de diamètre
  • Épaisseur : 12,3mm
  • Boîtier en acier poli, lunette en acier poli
  • Couronne vissée
  • Verre saphir bombé
  • Mouvement mécanique ETA à remontage automatique Calibre 80 (évolution du calibre 2824)
  • 80h de réserve de marche
  • Étanchéité 300m
  • Référence : R32105203
  • Prix : 2130 euros avec 1 bracelet acier et 2340 euros avec 3 bracelets (acier - cuir suédé - nato)

Alors laquelle ?

Réponse simple : cela dépend : du budget, des caractéristiques techniques et évidemment du style que vous souhaitez.

La Nautic-Ski de Lip plaira réellement aux budgets plus contenus. Elle se distingue visuellement par la présence de deux couronnes et de la lunette tournante interne par rapport aux autres modèles.

La Mido Ocean Star Tribute est une montre qui présente un bon rapport qualité prix avec de bonnes caractéristiques pour un peu moins de 1000 euros.

La MAT est un sans-faute sur le plan technique, héritière directe de la montre de l'unité d'élite des « secret services » français.

La Captain Cook apporte son originalité, agrémentée d’une étanchéité très récemment mise à jour.

Sur chacun de leurs segments de prix, ces montres représentent à mon sens d’excellentes options.

J’ai souhaité recueillir d’autres ressentis, avec essayage, auprès de personnes ayant des profils très différents : celle du rédacteur en chef Christophe mais aussi celle de Jean, un ancien baroudeur ?qui préfère rester anonyme, identité fournie à la rédaction qui a beaucoup voyagé en bateau et qui a vécu de la pointe Nord de la Norvège aux déserts de Libye en passant par les forêts équatoriales du Gabon ou d’Amérique du Sud et les pays du Golfe.

Christophe apprécie la sélection dans son ensemble et il avoue un penchant vers la Mido Ocean Star Tribute : il apprécie notamment la sobriété de la montre en même temps que ses caractéristiques, le tout pour un prix contenu.

Jean les trouve toutes belles mais affiche une préférence pour la MAT Watches pour l’impression de robustesse, de solidité mais également pour le boitier en acier brossé qui lui semble plus adapté à un homme qui aura besoin d’une montre qui craindra moins les rayures et portée que cela soit sur les sables d’une plage ou du désert, de la moiteur de l’Amazonie au vent sec du cercle polaire arctique.

Et pour ma part, je vous souhaite à tous un excellent été ensoleillé et beaucoup de plongées. Avec une montre.

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