Marque BonneGueule : les pantalons en velours milleraies kaki et beige

8 min

Marque BonneGueule : les pantalons en velours milleraies kaki et beige

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Publié le : 15 novembre 2017Mis à jour le : 25 avril 2018

Nouveau : le raincoat technique, les pantalons en velours beige et kaki, et le sweatshirt d'hiver Toki sont à présent disponibles !

Je vais vous faire une confidence : je suis un grand amateur de velours. Pantalons, vestes et même tee-shirts : je le consomme sous toutes ses formes.

Du coup, quand Benoît m'a annoncé que nous allions explorer cette piste au sein de la marque BonneGueule, il ne pouvait me faire plus plaisir. ?Bon, peut-être avec une veste en python argenté, mais je m'égare !

Peu de tissus masculins permettent d'apporter autant de variété à son dressing, de jouer ainsi sur les textures et les contrastes. Travaillé en pantalon, il n'a rien à envier aux éternels jeans et chinos, et se porte aussi facilement. Regardez plutôt...

Version beige...

... Et kaki !

Ce tissage a la particularité d’avoir été, au cours de sa longue histoire, tantôt le comble de l'élégance, tantôt l’incarnation des classes populaires. Une richesse qui contribue à sa polyvalence. Aujourd'hui, loin de l'image de ce bon vieux prof de Français dans son blazer à coudières, le velours s'est complètement modernisé.

Allez, je vous emmène au pays de la douceur. ?Pour la petite histoire, 'velours' vient du latin 'villosus', signifiant 'velu' et faisant écho à sa main si particulière.

Le velours, étoffe des rois et des ouvriers

Un savoir-faire venu de Perse

L'origine du velours est assez incertaine. On s’accorde à dire que la version la plus ressemblante à celle de nos jours est apparue en Orient, vraisemblablement dans l'ancien Iran 

Étoffe en velours perse vieille de 500 ans. D'après certaines études, ils en maîtrisent la fabrication dès le XIe siècle. (Crédits : World 4)

Au XIVe siècle, l’Italie prospère. Suite à leurs différentes expéditions, ses navigateurs découvrent le tissage du velours en Perse et décident d’importer ce savoir-faire dans leur pays. Les grandes cités de l’époque - Gênes, Florence, Milan et surtout la puissante Venise ?Une corporation de tisseurs veloutiers est d’ailleurs créée sur ordre du Grand Conseil de Venise. - produisent alors ce tissu unique.

Dès le XVème, nos amis transalpins possèdent le monopole de la production de velours en Europe. Celui-ci est encore uniquement tissé à partir de fils de soie.

L'apanage des têtes couronnées

Compte-tenu du prix de la soie, de la lenteur du tissage et de la complexité de la technique, le velours devient LE tissu synonyme de luxe dès la Renaissance.

Un velours de qualité et de couleur unie - souvent le rouge - est très difficile à obtenir. C’est l'étoffe associée à la royauté et à la noblesse, ainsi qu'aux hauts dignitaires religieux. ?Cela s'explique en partie par le fait qu'à l'époque, les teintureries d'Occident maîtrisent davantage les nuances de rouge. On n'offre que ce qu'on fait de mieux aux rois, d'où le rouge. CQFD.

Le velour est d’ailleurs soumis aux “lois somptuaires” dès le XIVe siècle. Ces édits ont pour but de limiter le surenchérissement du peuple, nul ne pouvant décemment faire de l'ombre au monarque. Le port du velours n’est autorisé qu’à certaines strates de la population : royauté, noblesse, aristocratie.

En France, on ne saura le produire qu'à partir du XVIe siècle, lorsque François Ier fait de Lyon la capitale de la soie. Ces mêmes lois permettront également de limiter l’exportation d’un pays à l'autre, notamment les flux Italie / France.. Du protectionnisme économique, en somme.

Le velours est encore utilisé fin XVIIIe / début XIXe pour les habits d’apparat, ici lors du sacre de Napoléon. (Tableau : Le Sacre de Napoléon, Jacques-Louis David, 1807)

Le tournant de la Révolution Industrielle

Avec la Révolution Industrielle, l’histoire du velours prend un nouveau virage. La production est mécanisée et le velours est produit à plus grande échelle, sous différentes formes. Les procédés de fabrication s'améliorent et l’utilisation de tissus comme la laine ou le coton se généralise.

Dès lors, le velours côtelé se popularise très vite, devenant le vêtement des gentlemen farmers. L'armée y taille des uniformes et on s'en servira même pour créer des vêtements de sports.

Parallèlement, les agriculteurs se mettent à l'utiliser, de même que les ouvriers dans les grandes zones urbaines : son tissage complexe fait de lui une matière robuste et durable. C’est aussi à cette époque qu’il acquiert son image paradoxale du vêtement de l’homme désargenté.

Ouvrier agricole américain, fin XIXe. Le pantalon en velours, bien robuste, est un précieux atout pour travailler dans les champs. Désolé pour la qualité de la photo ! (Crédits : The Gentleman's Page)

Le velours aujourd'hui

Depuis plusieurs décennies, le velours va et vient sur le devant de la scène. Très à la mode dans les années 50 et 60, il se fait plus rare dans les années 70, avant de revenir à la fin du millénaire. Plus discret dans les années 2000, on le voit de nouveau fleurir aujourd'hui.

Le luxe n'y est pas pour rien. Prada, Ferragamo ou encore Zegna en ont fait un élément récurrent de leurs collections, toujours avec beaucoup d'élégance, contribuant ainsi à lui rendre ses lettres de noblesse.

Saharienne issue du dernier défilé Prada. (Crédits : WWD)

Il se décline à présent dans des tissages plus ou moins fins, des couleurs plus soutenues... Derniers exemples en date au Pitti Uomo, où la matière est aussi très présente.

Grosses côtes et tissage épais pour ce manteau bleu. (Crédits : Pinterest)

Version plus légère sur ce pantalon blanc. (Crédits : Pinterest)

On le trouve même en blazer croisé, qui n'a rien du vieux velours marron de nos souvenirs.

Notre interprétation du pantalon en velours

Développer un pantalon en velours côtelé est un challenge, nous ne voulions pas le faire au hasard. À ce sujet, Benoît m'a d'ailleurs confié :

C'est une réflexion qui a demandé du temps. Il fallait dépoussiérer cette pièce, la moderniser pour sortir des clichés ! 

Au programme, nous devions retrouver :

  • une matière douce et stretch pour le confort, loin des velours qui cartonnent,
  • une forme 5 poches et une coupe ajustée, pour une allure contemporaine,
  • des couleurs riches et polyvalentes, faciles à intégrer à ses looks,
  • et des côtes fines et rapprochées, dont je vous parle juste en-dessous !

Un velours "milleraies" ennobli par Velcorex

Comment obtient-on du velours ?

Le velours résulte d’un tissage assez complexe. Il est réalisé avec une chaîne et deux trames : une pour la base du tissu (en blanc), la seconde pour former "les poils" du velours (en noir) :

Dans le cas du velours côtelé, on rase les bloucles des fils qui dépassent, créant ainsi ces striures caractéristiques :

Plus il y a de fils, plus les côtes sont fines et rapprochées (d'où le terme "milleraies"). Ainsi, le tissu conserve sa tenue tout en restant souple.

"Milleraies" renvoie aux nombreuses stries, fines et rapprochées, du velours.

"Pourquoi choisir un tissu milleraies plutôt que de bonnes grosses côtes ?", me direz-vous. Je me suis posé la même question, à laquelle Benoît m'a répondu :

Tout l'enjeu de cette pièce est de faire en sorte qu'elle soit intemporelle. Je trouve que de grosses stries ne rajeunissent pas assez cette matière. Je préfère des raies plus fines, pour un aspect plus contemporain.

Un tissu confortable aux nuances profondes

Notre velours côtelé est composé à 98 % de coton, et 2 % d'élasthanne pour la liberté de mouvement. Avec un poids de 235g/m2, vous pourrez le porter de l'automne au printemps ?Il reste trop chaud pour l'été..

Confortable, vous dis-je.

Pour l'ennoblissement, nous avons fait confiance à Velcorex, spécialiste français du velours depuis 1828, installé en Alsace, sur les contreforts des Vosges. ?Nous leur devons aussi <a href='https://www.bonnegueule.fr/ligne-bonnegueule-le-chino-homme-toile-francaise/'>notre toile de chino</a>, à l'instar de plusieurs marques scandinaves que vous connaissez bien...

Le velours est tissé en beige avant d'être teint-rouleau, offrant un rendu plus profond et durable qu'avec un teint-pièce.

À ce propos, nous ne voulions pas une, mais deux couleurs :

  • un beige lumineux, amenant facilement de la clarté à des looks hiver.

Nous avons toujours encouragé le port de nuances claires en automne / hiver. Le beige va avec quasiment tout, et se fondera particulièrement bien dans des tenues plus habillées.

  • un kaki nuancé, plus "brut", qui apporte du caractère à une tenue.

Tout aussi polyvalent, le kaki renvoie à un imaginaire plus "brut", plus audacieux. Parfait pour renforcer le caractère d'un look.

Bien évidemment, les pantalons ont été lavés une première fois en usine : la matière ne bougera pas.

Respect de l'environnement et traçabilité

Tous les produits Velcorex sont certifiés Oeko-Tex® pour un textile sans risque pour la santé, et France Terre Textile® pour la traçabilité.

 

L’entreprise est également engagée dans de nombreux projets de réduction de la consommation d’eau et de gestion des déchets.

Une coupe qui vous mettra en valeur

Niveau coupe, vous ne serez pas dépaysés.

Assez ajustée, elle accompagne votre silhouette, sans jamais vous engoncer.

Des jambes mises en valeur sans être moulées.

Pour un rendu plus moderne, nous avons choisi une forme 5 poches, comme pour un jean.

Le retour de Benoît

À mon tour de vous faire une confidence : le modèle kaki est le tout premier pantalon en velours que je porte de ma vie.

Je suis tombé amoureux de la manière dont les "mille raies" prennent la lumière...

Du côté du confort, je n'ai rien à redire. Pour ceux qui ont notre chino, le ressenti est très proche et, comme moi, je parie qu'il deviendra vite l'un de vos pantalons les plus confortables.

Le tissu se détend, donc n'hésitez pas à le prendre ajusté à l'essayage.

Les détails haut de gamme qu'on aime retrouver

Les pantalons sont montés au Maroc, dans le même atelier que pour nos chinos et pantalons en drill. Il s'agit d'une structure à taille humaine, qui continue d'entretenir son savoir-faire auprès de clients du secteur du luxe.

Nous n'avons pas fait l'impasse sur les finitions : bouton et rivets plats en métal coloris "canon de fusil" ; doublure 100% coton ; ceinture montée en point de chaînette... Bref, tout y est !

Du côté de l'entretien ?

Vous pouvez laver votre pantalon en machine à 30°, avec essorage minimum. Prenez garde aux lessives avec agents blanchissants, qui risqueraient d'altérer la couleur de la pièce ! Et vous connaissez la règle, sèche-linge interdit...

Côté repassage, celui-ci doit être fait sur l'envers, à 150° maximum. 

Comment porter un pantalon en velours ?

Le pantalon en velours a fait du chemin depuis l'époque où il habillait les profs de lettres de chaque lycée de France (et de Navarre).

Il n'y a rien de bien compliqué à porter ce genre de pièce, surtout lorsque le velours est travaillé en milleraies : l'étoffe sera assez texturée pour créer de jolis contrastes, tout en restant subtile. Dans la constitution de vos looks, considérez-le comme un chino.

On regarde quelques inspirations ensemble.

Le combo pantalon en velours / grosse maille fonctionne presque à tous les coups, jouant sur le relief de chaque pièce. C'est d'autant plus le cas lorsque la maille est travaillée avec des motifs, comme ici en torsades. Lumineux, le beige se prête bien aux tenues avec des influences habillées, tout en restant suffisamment neutre pour "apaiser" une pièce forte - le mackintosh à carreaux. (Pull Hartford, Mackintosh Camoshita chez Beige Habilleur, boots Hudson chez British Shoes

Sur une base proche du look précédent, François troque son mac à carreaux pour un raincoat navy et opte pour le pantalon en version kaki. Son association avec les boots renvoie un côté "baroudeur", accentué par la grosse maille de marin. Du reste, le mélange des nuances est harmonieux, RAS de ce côté-là. (Pull Hartford, raincoat BonneGueule à découvrir vendredi, boots achetées en friperie)

N'hésitez pas à exploiter les origines "ouvrières" du pantalon en velours pour créer des looks avec une dimension workwear plus marquée. Jouez sur des matières "brutes", comme ici avec le jean ou encore la chemise en coton jap'. C'est aussi l'occasion d'ajouter des accessoires : gants, écharpe ou bonnet, ils vous garderont au chaud et stylés... (Veste en jean Edwin, chemise BonneGueule en tissu Kuwamura, gants Galeries Lafayette, boots Hudson chez British Shoes

Dans ce look, la chemise apporte une touche de clarté dans un look un peu terne autrement. Qu'il s'agisse d'une chemise ou d'un petit pull, amenez de la lumière à vos looks d'hiver.

Un peu comme le pantalon en velours, la doudoune sans manches a pris un sacré coup de jeune : c'est une pièce qui "gaine" le buste et dessine une jolie silhouette. La douceur du velours fait écho à celle de la flanelle de la doudoune, créant ainsi du "liant" dans la tenue. Du reste, il n'y a rien de compliqué ! (Doudoune top secrète, Pull Hartford, boots achetées en friperie)

Un pantalon en velours côtelé rehausse facilement une tenue d'apparence simple, grâce au relief des côtes. Si vous le pouvez, choisissez également un sweat texturé : votre look n'en sera que renforcé. Comme toujours, des petites sneakers blanches finissent efficacement l'ensemble. (Sweat BonneGueule en matière TOKI à découvrir jeudi, sneakers COS)

Comment se procurer les pantalons en velours de la marque BonneGueule ?

Le raincoat technique, les pantalons en velours beige et kaki, et le sweatshirt d'hiver Toki sont à présent disponibles !

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