Notre sélection de montres habillées (2/3)

13 min

Notre sélection de montres habillées (2/3)

13 min
Publié le : 22 janvier 2019Mis à jour le : 3 mai 2020

Après Lip, Orient Star et Hamilton dans la première partie de mon sujet sur les montres habillées, voici une nouvelle sélection avec trois nouvelles marques : Michel Herbelin, Longines et Pequignet.

Toutes les montres ont été testées pendant une période d’une semaine avec fourniture de modèles de prêt. Et, évidemment, il n’y a eu aucun accord contraignant BonneGueule à reproduire ce que j’appelle un blabla officiel issu d’un département marketing. Les appréciations et les avis sont totalement libres.

Michel Herbelin Inspiration 1947

Montre Herbelin cadran bleu bracelet croco marron

Michel Herbelin n’est peut-être pas le premier nom qui apparaît sur Forum à montres (FAM) mais cette marque française ?Qui existe depuis 1947, est restée indépendante, toujours propriété de la famille fondatrice. propose certains modèles que je trouve pour ma part agréables à l’œil et au porter. Celui qui a retenu mon attention est un modèle à remontage manuel, le premier de cette sélection.

 

Remontage manuel et remontage automatique

Une montre mécanique à remontage manuel est une montre qui se remonte par la couronne et non en la portant seulement au quotidien (après l’avoir remontée à votre poignet manuellement pour la remettre en route, cela va s’en dire).

Quel est l’intérêt d’une montre mécanique à remontage manuel par rapport à une montre à remontage automatique ? Je vois deux intérêts : tout d’abord il faut rappeler que le remontage manuel est généralement moins cher à entretenir par un horloger indépendant. ?A l’exception des mouvements de manufacture qui nécessitent un outillage spécialisé et aussi une formation qui n’est généralement plus du tout dispensée en dehors des marques. Ensuite il existe un intérêt qui relève davantage du charme : celui de remonter sa montre soi-même manuellement. Ce geste qui peut paraître obsolète est un geste vieux de plusieurs centaines d’années : il était pratiqué par nos grands-parents et leurs prédécesseurs qui disposaient de montres à remontage manuel ?Encore très présent jusque dans les années 50. et bien sûr des montres de poche.

Les montres à remontage manuel sont évidemment présentes dans les collections actuelles des marques : certaines proposent des modèles avec des réserves de marche importantes comme la marque française Pequignet dans sa gamme Manufacture (100 heures) ou dans un tout autre style Officine Panerai du groupe Richemont ?Certains modèles proposent huit jours de réserve de marche. mais, dans une gamme de prix moindre, les montres doivent plutôt se contenter de réserve de marche standards, comme 42 heures dans le cas de la Michel Herbelin Inspiration 1947.

Montre Michel Herbelin bracelet croco vert gris cadran bleu

Une fois encore, je préfère changer le bracelet d’origine qui est en cuir façon alligator pour un bracelet gris en véritable alligator qui me semble parfait pour cette montre

Ce modèle bénéficie d’une boîte bien dessinée, avec des proportions contenues, je la trouve immédiatement élégante au porter. Dans le cas de cette montre, la longueur des cornes est aussi très contenue, ce qui permet de l’intégrer facilement sans faire trop d’overthink sur le diamètre de la montre sur le papier.

Le cadran bleu n’est pas soleillé comme on pourrait le penser en se contentant des photos vues sur les boutiques en ligne, il présente une teinte unie toute en sobriété. Si chez une marque comme Junghans, le verre est un plexiglas, ?Sur la Max Bill par exemple ici c'est un saphir. Son aspect est légèrement bombé ce qui participe à l’élégance de l’ensemble.

Bracelet montre croco

On voit d’ailleurs la forme particulière du boitier, avec 10 mm environ d’épaisseur, la montre est plutôt fine et je conseille alors de choisir un bracelet également fin afin de garder une cohérence d’ensemble.

S’il y a une réserve que je peux faire, elle se situe principalement au niveau de la couronne qui est sertie d’un cabochon (une pierre synthétique). Vraisemblablement, l’objectif est d’apporter une dose d’originalité mais je la trouve pour ma part dispensable.

La taille de la couronne est plus importante qu’à l’accoutumée, ce qui ne me choque pas véritablement car il peut s’agir d’un clin d’œil à des couronnes d’une époque plus ancienne. Il y a aussi un côté pratique car, avec le remontage manuel, vous serez amené à utiliser – cela paraît évident – la couronne de la montre régulièrement.

Montre Michel Herbelin fond bleu

La montre comporte la petite seconde à six heures afin de faire une petite référence aux montres d’époque.

La présence de la petite seconde est pour ma part un réel plus car il s’agit de la complication la plus courante jusqu’à la fin des années 50. De nos jours, c’est la seconde centrale ?Autrement dit, la trotteuse, ou l’aiguille des secondes, se situe au centre avec l’aiguille des heures. qui prédomine largement. Ce petit rappel du passé est évidemment en accord avec la référence de la montre, Inspiration 1947. Je me permettrais une remarque pour ce modèle : la petite seconde est un poil trop proche des aiguilles des heures et des minutes.

Montre Michel Herbelin bracelet bleu

Changement de décor et de bracelet. Si je conseille évidemment le bracelet cuir pour les occasions habillées, vous êtes également libres d’adopter un autre bracelet comme par exemple ce Nato gris avec ce motif qui sort des sentiers battus.

Les index sont longs et permettent de « remplir » le cadran pour éviter de lui donner une impression de vide. La présence de la date est une concession à la modernité, ?Même si à titre personnel j’aurais préféré une déclinaison du modèle sans la date. le fait que le guichet date ne soit pas de la même couleur permet à celle-ci d'être visible sur le cadran. Peut-être que certains préféreront que le guichet date soit de la même teinte que le cadran mais je pense qu’il ne faut pas être trop obtus à ce sujet.

Mécanisme montre Michel Herbelin

Et voilà le mouvement qui est un Sellita à remontage manuel, lui-même une « copie » de l’ETA 2804-2. On remarque la décoration qui est de bon goût dont les vis bleuies apportent une petite touche de couleur au calibre.

Michel Herbelin est une marque française qui recourt uniquement à des mouvements suisses pour ses montres. Aussi, le mouvement de ce modèle est un SW216-1 qui est l’équivalent chez Sellita de l’ETA 2804-2.

En règle générale, je suis moins convaincu par la majorité des mouvements Sellita, comme la grande majorité des SW200 (clone du 2824-2) par exemple. Mais, une fois n’est pas coutume, je le trouve bien fini et les décorations sont de bon goût. Le fond apparent que je ne trouve pas nécessaire sur la quasi-totalité des montres ?A l’exception des montres haut de gamme ou relevant de la haute horlogerie. est ici plutôt un petit plus du fait de la finition et des décorations du mouvement.

Le bracelet fourni avec la montre étant un simple cuir de veau façon alligator et proposé en couleur marron, je conseille de l’échanger pour un bracelet en véritable alligator. Et je trouve pour ma part harmonieux de l’associer avec un bracelet de teinte grise sans surpiqûre contrastante dans un contexte habillé. Le bracelet noir n’aurait pas été le plus judicieux pour une montre disposant d’un cadran bleu.

Montre bleue Michel Herbelin, bracelet bleu, chemise bleue

Pour vous donner une idée du bracelet Nato que j’ai choisi au porter. Je me permets de jouer volontairement avec les motifs du bracelet et de la chemise.

Caractéristiques techniques

  • Reference H38525541
  • 40 mm de diamètre
  • 10,05 mm d’épaisseur
  • Boîtier en acier poli
  • Verre saphir bombé
  • Couronne sertie d’un cabochon (pierre synthétique)
  • Mouvement mécanique à remontage manuel Sellita SW216-1
  • 42 heures de réserve de marche
  • Etanchéité 30 mètres
  • Prix : 1250 euros

Les plus :

  • Le mouvement Sellita SW216-1(une variante du SW215-1 qui est lui-même un clone de l’ETA 2804-2) semble, pour le coup, correct et dispose d’un honnête niveau de décoration.
  • La première impression est excellente : la discrétion du cadran bleu, la finesse de la boite et le verre saphir légèrement bombé donnent un ensemble harmonieux et agréable à l’œil.
  • Présence de la petite seconde qui était une caractéristique très commune dans les montres des années 50, ce qui est cohérent pour une montre néo-vintage.
  • 40 mm de diamètre mais la montre s’avère légère au porter et la longueur des cornes étant relativement réduite, la montre s’adapte facilement à une majorité de poignets.

Les moins :

  • La petite seconde est un poil trop proche des aiguilles des heures et des minutes.
  • La couronne étant déjà volontairement surdimensionnée, le cabochon en pierre synthétique bleue me semble dispensable.
  • Entrecorne de 21 mm, ce qui est peu habituel pour les bracelets (si vous souhaitez un autre bracelet, il faudra plutôt aller du côté du sur-mesure)

Où la trouver ?

Disponible sur la boutique en ligne d’Ocarat.

Longines Conquest Heritage

montre Longines cadran noir bracelet cuir

La collection Heritage de Longines reste pour moi sans conteste la plus intéressante de la marque sur le plan esthétique. Il faut se souvenir que la marque Longines a été pendant des décennies la concurrente directe d’Omega, avant d’intégrer ce qui allait devenir par la suite le Swatch Group. Les modèles d’époque ont littéralement décollé en seconde main et ça n’est pas étonnant : elles font partie des montres les plus belles de l’âge d’or de l’horlogerie.

Montre Longines cadran noir bracelet noir

Un grand classique de Longines, revisité pour inclure la date à 12h et un diamètre plus actuel

C’est un avis personnel, mais l’ancienne Longines Conquest est l’une des plus jolies montres de cet âge d’or : incarnation du style classique – dans le meilleur sens du terme – et d’une élégance parfaitement maîtrisée. Longines s’appuie en partie sur sa collection Heritage qui permet de redécouvrir ces montres du passé revisitées à travers des réinterprétations qui reprennent une grande partie du design de ses anciens modèles.


La question du design

J’assume encore une fois pleinement un avis personnel concernant le design des montres. Comme dans l’histoire de l’art, chaque période horlogère a eu ses propres canons de la beauté. Ainsi, il existe de nombreux styles qui ont leur propre intérêt mais ce que j’appelle le « classicisme » correspond à une période précise où une sorte de conjonction des astres a conduit à un aboutissement sous la forme d’un équilibre parfait.

La meilleure preuve reste que la très grande majorité des montres vintage dont la cote a explosé – même de manière totalement disproportionnée - provient de cette période. Mon but n’est pas de vous fournir des sélections soi-disant « objectives » car pour moi l’objectivité rime trop souvent avec un profond ennui.

Mon but est de vous faire découvrir, même à travers des sélections, un peu d’histoire et à travers cette histoire de toucher du bout des doigts ce que nos prédécesseurs aimaient porter. Cela ne veut pas dire être hermétique à l’innovation ou de vouloir garder absolument tout tel quel. Il y a tout de même une idée sous-jacente dans l’horlogerie : c’est la transmission.

Montre Longines cadran noir bracelet croco noir

A la lumière du jour, on peut évidemment s’amuser pour profiter des reflets du ciel sur la montre. Petite confession : les montres les plus dures à prendre en photo sont celles qui ont un cadran noir.

La Conquest Heritage sélectionnée permet de faire le lien entre deux époques : notre modernité, qui demande souvent la présence d’un guichet date sur le cadran ainsi que d’un diamètre un peu plus grand associés à un rappel du design de la fin des années 50 et du début des années 60. J’ai choisi le modèle avec le cadran noir, que les passionnés nomment « gilt » ?Gilt dial : pour résumer c’est l’association des index dorés et d’un cadran noir sur une montre.. Les modèles « gilt » d’époque sont généralement les plus chers car les cadrans noirs sont parmi ceux qui se conservent le moins bien du fait d’une exposition au soleil après plusieurs décennies de port ou à cause de l’humidité qui s’infiltre en raison de l’usure des joints.

Montre Longines cadran noir bracelet noir

Le cadran noir, les index et les aiguilles dorées si spécifiques à la Conquest, un design classique… Longines proposent des modèles qui encore aujourd’hui conservent un grand capital de séduction.

Le boitier fait 40 mm à comparer avec le 35 mm de celui d’origine. A titre personnel, le 35-42 mm me convient parfaitement mais, pour certains, le 35 mm peut s’avérer un peu limité au bénéfice de diamètres plus « dans l’air du temps » comme le 38-40 mm. Il est à signaler que le modèle existe également avec les 35 mm d’origine.

Il n’est pas choisi directement car d’autres modèles sont proposés dans cette gamme de prix dans la sélection, mais il représente une sérieuse option pour ceux qui cherchent absolument un diamètre plus contenu. Côté mécanique, la montre est équipée du très connu 2824-2 qui n’est plus à présenter en termes de fiabilité.

Caractéristiques techniques

  • Référence : L1.645.4.52.4
  • 40 mm de diamètre
  • 10 mm d’épaisseur
  • Boîtier en acier poli
  • Verre saphir
  • Mouvement mécanique à remontage automatique ETA 2824-2
  • 38 heures de réserve de marche
  • Etanchéité 30 mètres
  • Prix : 1960 euros

Les plus :

  • Le mouvement ETA 2824-2 parfaitement fiable.
  • Le cadran noir laqué qui contraste élégamment avec les index dorés.
  • La réinterprétation d’un des modèles les plus emblématiques des grandes années de Longines.
  • Le fond plein avec son médaillon qui est de bon goût et qui est cohérent avec l’inspiration vintage de la montre.
  • Si le 40 mm ne convient pas, il existe une version en 35 mm qui est une réédition plus fidèle de l’original en adoptant le même diamètre que celui de l’époque.

Les moins :

  • Une réserve de marche qui n’a pas été revalorisée et qui reste à 38 heures – pour le moment – ce qui est tout de même un peu juste.
  • L’écart de prix entre la version 40 mm et la version 35 mm : difficile d’expliquer une différence plutôt marquée.

Où la trouver ?

Disponible sur la boutique en ligne de Maier mais aussi auprès de beaucoup de distributeurs de montres.

 

Pequignet Manufacture Manuelle Royale

montre cadran argenté bracelet cuir marron Pequignet

La France, véritable terre de l’horlogerie haut de gamme, ?Eh oui ! La Suisse était jusqu’au XVIIIème siècle davantage spécialisée dans le moyen de gamme. ne compte pratiquement plus de manufacture capable de produire de montres réellement fabriquées en France.

Une grande exception : Pequignet Manufacture.

montre Pequignet argent

Une montre française avec le dernier mouvement haut de gamme produit en France et plus exactement en plein cœur des terres de l’horlogerie hexagonale : la Franche-Comté.

Pequignet Manufacture est le haut de gamme de la marque Pequignet, une marque qui a été fondée en 1973 par Emile Pequignet et qui a réussi contre toute attente à perdurer à travers la période la plus mouvementée de l’horlogerie – crise du quartz oblige – pendant que les autres marques françaises ont été rachetées comme Breguet, Cartier ou Leroy par les groupes helvétiques ou traversé des périodes difficiles avant de remonter la pente progressivement comme Lip. Dans les années 2000, après que le fondateur ait passé la main, la marque a voulu se développer et créer un nouveau calibre de manufacture haut de gamme, le premier en France depuis des années : le Calibre Royal.

Pour une marque indépendante qui ne bénéficie pas de l’assise financière de Rolex, du Swatch Group, de LVMH ou de la Compagnie Financière Richemont, c’était ambitieux, voire même trop ambitieux. Le Calibre Royal a coûté très cher à concevoir, à fiabiliser et à produire. L’entreprise Pequignet a dû être recapitalisée à deux reprises.

Sa mise en liquidation en 2017 a été un choc pour les personnes comme moi qui se soucient d’horlogerie et plus particulièrement du passé – presque totalement liquidé – de l’horlogerie française alors qu’elle a été en pointe avec la Suisse pendant des siècles.

Sur Forum à montres, nous avons été quelques-uns ?Et je peux parfaitement témoigner à ce sujet car nous étions deux à lancer sur FAM un fort élan de sympathie et totalement bénévole au moment de la liquidation judiciaire. à espérer que cette entreprise soit reprise et non démembrée : un certain groupe aurait souhaité acheter les brevets du Calibre Royal non pas pour l’utiliser par la suite mais davantage pour « l'enterrer » dans les archives ?Une pratique pour éviter toute possibilité de concurrence émanant d’un autre acheteur., d’autres auraient voulu racheter les stocks de montres de la gamme principale afin de les écouler ensuite dans le cadre de ventes en ligne… mais finalement quatre salariés ont été choisis par le tribunal pour reprendre l’affaire.

Sur son bracelet d’origine, fourni par un sellier français, la Pequignet paraît beaucoup plus décontractée. Et pourtant, l’aventure Pequignet n’a pas été de tout repos ces dernières années. Il faut rappeler que ce modèle est né après la reprise de la marque par quatre de ses salariés afin de relancer le haut de gamme de la marque et permettre à la société de continuer à exister.

Le Calibre Royal est un calibre haut de gamme qui se distingue par son élégance et le recours à une technologie qui n’est pratiquement plus utilisée en horlogerie ?Un peu à tort à mon avis. : le grand barillet. Il existe plusieurs possibilités pour augmenter la réserve de marche d’une montre. Dans le haut de gamme et le luxe, des marques recourent par exemple à plusieurs petits barillets au lieu d’un.

Le grand barillet occupe une place bien plus importante en comparaison, mais il permet au Calibre Royal d’afficher 88 heures de réserve de marche isochronisme sur les modèles automatiques ?L’isochronisme c’est en quelque sorte la garantie que la montre restera précise sur 88 heures, même si la montre continuera à fonctionner en réalité 100 heures. et un isochronisme de 100 heures pour le modèle manuel. Autrement dit, une fois remontée à fond, la Pequignet Manuelle Royale mettra un peu plus de quatre jours avant de nécessiter d’être remontée par la couronne.

Mécanisme Péquignet

Le Calibre Royal, dans sa version manuelle. Un plaisir pour les yeux, un mouvement cher à produire pour la marque et le dernier rescapé des mouvements haut de gamme produits en France.

Le remontage manuel d’une montre, quand il s’agit d’un bon mouvement, est un plaisir pour ceux qui apprécient les belles mécaniques. Avec un peu d’expérience, on « ressent » par le biais de la couronne en la remontant si le mouvement est de qualité ou non. Un « vieux tracteur » comme le 2824-2 d’ETA ne sera jamais aussi agréable à remonter qu’un mouvement comme le Calibre Royal, c’est incomparable évidemment mais je vous recommande d’essayer pour comprendre la différence.

Ce calibre est très cher à produire, beaucoup plus que la plupart des marques présentes dans le haut de gamme, exception faite dans le luxe/Haute Horlogerie, ce qui limite considérablement la marge de Pequignet sur leurs modèles disposant du Calibre Royal… et pour le coup, une fois n’est réellement pas coutume dans les montres, vous en avez vraiment pour votre argent. ?Pour des raisons de confidentialité, je ne peux absolument pas divulguer ces chiffres mais disons que j’ai une bonne vision des prix réels des mouvements pour de nombreuses marques et je dis donc avec honnêteté que le Calibre Royal est véritablement cher à produire, même par rapport à des marques réputées qui vendent des montres au double et plus du prix de Pequignet Manufacture.

La montre en elle-même présente un cadran soleillé argent que je trouve épuré et comportant une petite seconde à 6 heures, ce qui est différent des autres Pequignet Manufacture qui comportent traditionnellement une petite seconde décentrée en plus de la réserve de marche. Les chiffres arabes et les rails de chemins de fer sont présents sur le pourtour du cadran. La mention Fabriquée en France est présente et pleinement justifiée. Le boîtier est celui du modèle Rue Royale, et j’apprécie la forme des cornes que je trouve très adaptée au style de la montre ?Pour la petite histoire, on appelle cela des « cornes de bœuf », le style de ces cornes me semble bien plus élégant que son appellation ne le laisse indiquer..

La montre présente un diamètre de 42 mm, ce qui, dans mon cas personnel, me convient mais cela ne sera peut-être pas le cas des poignets les plus petits.

La question du tour de poignet

Encore une fois, beaucoup d’hommes complexent exagérément sur leur tour de poignet… je l’ai constaté non seulement en horlogerie mais également dans un tout autre domaine comme le sport et je trouve cela un peu étrange. Il s’agit d’un phénomène très surprenant mais qui, en horlogerie, va de pair avec l’évolution de la mode ou des tendances du moment.

Les années 2000 et pratiquement jusqu’au début des années 2010, la tendance étaient aux montres de diamètre important : il suffit de voir certaines IWC habillées ou la plupart des plongeuses – qui par essence proposent naturellement des diamètres supérieurs aux montres habillées – dont certaines avec des diamètres comme le 45 mm et même le 47 mm (ce qui a contribué d’ailleurs au succès d’une marque comme Officine Panerai durant cette période).

Aujourd’hui, le retour à un diamètre de 38-40mm semble être une tendance générale… cela ne veut pas dire que cela doit être une règle absolue. Les jugements à l’emporte-pièce sur Internet et même les forums spécialisés sont rapides et souvent de peu d’intérêt, surtout quand la personne juge une montre à travers des dimensions fournies sur le papier ou simplement à partir d’une photo consultée en ligne.

Une montre de 36 mm avec une large ouverture de cadran peut donner l’impression d’être de taille plus importante et vice versa (il y a des limites évidemment mais j’ai fait le test de nombreuses fois et c’est très révélateur). Quitte à me répéter, ma règle est simple : ESSAYEZ avant de juger d’un laconique « j’aurais préféré une montre de 38 mm ». C’est un copier-coller de forum que je retrouve assez souvent et qui ne présente aucun intérêt à moins d’avoir fait l’effort d’aller essayer le modèle auparavant.

La montre présente un fond apparent et là c’est justifié car il laisse apparaître un beau mouvement digne d’intérêt. Et d’ailleurs on remarquera l’absence de la masse oscillante. ?Le calibre de ce modèle étant manuel, c’est parfaitement normal. Les finitions ne sont pas en reste avec un perlage Cote de Genève.

On ne se lasse pas de ce mouvement de manufacture. Il est très difficile voire même impossible de bénéficier d’un mouvement aussi intéressant et élégant à ce niveau de prix. La montre peut légitiment montrer son calibre à travers un fond apparent, qui est cette fois-là totalement justifié.

Les bracelets de Pequignet Manufacture sont de qualité, fournis par un sellier français, ce qui est cohérent avec le Fabriqué en France proposé par la marque pour la collection Manufacture. Pour ma part, ma préférence va pour un modèle en alligator noir de la marque, plus intéressant dans un contexte habillé, que le cuir gold fourni, ce dernier étant évidemment plus adapté dans un contexte décontracté.

Sur un bracelet en alligator noir, la montre s’avère adaptée à un contexte formel, le charme à la française en plus et un prix parfaitement correct pour son segment comme cerise sur le gâteau.

A 2850 euros, la Pequignet Manuelle Royale constitue un excellent point d’entrée à la belle mécanique. Un niveau de finition et un mouvement de manufacture à ce prix n’est absolument pas la règle dans ce segment. De nombreuses marques plus célèbres proposent au mieux de l’ETA voir même du Sellita dans cette gamme et même certaines marques l'affichent à 5000 voire 6000 euros. Et tout cela fait de cette Pequignet Manuelle Royale une des meilleures options disponibles dans l’offre horlogère actuelle.

Caractéristiques techniques

  • Référence 9080433CG
  • 42 mm de diamètre
  • 12 mm d’épaisseur
  • Boîtier en acier poli
  • Verre saphir
  • Mouvement mécanique à remontage manuel de manufacture EPM02
  • 100 heures de réserve de marche
  • Etanchéité 100 mètres
  • Prix : 2850 euros

Les plus :

  • L’intérêt du Calibre Royal, dernier mouvement de manufacture fabriqué en France : un mouvement réellement élégant et aujourd’hui pleinement fiabilisé.
  • 100 heures de réserve de marche (isochronisme).
  • Le fond apparent est donc parfaitement justifié pour donner une vue sur le Calibre Royal.
  • Une étanchéité à 100 mètres, peu courant pour une montre habillée et qui est à saluer.
  • Les bracelets de cuir de qualité, je recommande notamment les bracelets en alligator mais ils sont tous de très bonne facture et disponibles à la demande.
  • Elégance des cornes et du boitier : dans son ensemble, cette montre est un sans-fautes.

Les moins :

  • 42 mm de diamètre, ce qui, pour une montre habillée, peut être conséquent pour un tour de poignet inférieur par exemple à 17 cm pour donner une indication. Mais je recommande d’essayer systématiquement, ne surtout pas en faire une règle fixe.

Où la trouver ?

Disponible sur la boutique en ligne de Pequignet ou également visible et disponible chez Antoine de Macedo boulevard Saint-Germain à Paris par exemple.

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