Nos 10 parkas automne/hiver préférées du cinéma – Bobine

13 min
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Nos 10 parkas automne/hiver préférées du cinéma – Bobine

13 min
Publié le : 25 janvier 2021Mis à jour le : 26 septembre 2022

Vous rechercher la parka idéale ou plus simplement de l'inspiration pour vos tenues automne/hiver ? Amis frileux, cette sélection de parkas au cinéma est pour vous, à revoir confortablement muni d'un plaid et/ou d'une bonne tasse de thé.

(Crédit photo de couverture : Mathieu Amalric dans « L'Amour est un crime parfait », 2013 - photo Gaumont)

Pour retrouver nos blousons, manteaux et parkas pour l'automne/hiver sur l'e-shop BonneGueule, c'est ici.

1. Marron, beige, écru : trois couleurs pour la campagne (et la parka kaki)

« LES CHIENS DE PAILLE » DE SAM PECKINPAH (1971)

Ouvrons le bal avec un chef d’œuvre controversé. Sam Peckinpah est un réalisateur américain de caractère. Son film le plus célèbre, « La Horde sauvage », est un classique western. « Les Chiens de paille » est sa première sortie hors du genre : un couple s’installe dans une maison isolée de la campagne anglaise puis voit son rêve de tranquillité peu à peu brisé par un groupe de villageois malveillants.

La tension monte jusqu’à devenir insoutenable : « Les Chiens de paille » est à placer aux cotés de films ultra-violents comme « Orange mécanique » de Stanley Kubrick. Aux premières loges, Susan George ? Et Dustin Hoffman, qui enchaîne alors les grands films, par exemple « Le Lauréat » de Mike Nichols en 1967 ou « Macadam Cowboy » de John Schlesinger en 1969.

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© ullstein bild/ullstein bild via Getty Images

Dustin Hoffman dans « Les Chiens de paille », 1971.

Son personnage est un « astro-mathématicien » solitaire, lâche et introverti. Pour la petite histoire, Dustin Hoffman choisit ses costumes lui-même à partir de l’idée qu’il se fait de son rôle : des lunettes, une chemise oxford blanche sous un pull marron torsadé, un pantalon crème et des sneakers blanches. Voilà pour le style, qui ne sera troublé que par d’infimes variations : une autre couleur de pull ou de pantalon, un blazer à carreaux. Si Dustin Hoffman touche sa bille en mathématiques, il maîtrise également la science des couleurs.

La lande anglaise est fraîche, brumeuse et automnale. Dustin Hoffman ne laisse apparaître une parka kaki et moutonnée à l’intérieur qu’assez tardivement, à un moment clé du film : c’est une scène de chasse, et à partir de là tout bascule dans une violence folle. Le western revient au galop.

50 ans après sa sortie, « Les Chiens de paille » impressionne encore par sa mise en scène et dérange toujours autant. Si vous n’en sortirez pas avec une vision optimiste de l’humanité, vous aurez en revanche pris quelques conseils de style gratuits : on peut survivre sans layering, le pantalon écru marche en toute occasion,une parka kaki s’associe à merveille avec du marron, du beige ou de l’écru. Et rassurez-vous, nous allons découvrir bien d'autres choses dans les films suivants. 

2. Parka, velours et col roulé : le trio gagnant contre le froid

« YAKUZA » DE SIDNEY POLLACK (1974)

Quittons à présent l'Angleterre pour le Japon. Attention, c'est un film culte ! Si vous aimez les histoires de yakuzas et le cinéma américain des années 70, cette aventure de Sidney Pollack a tout pour vous plaire. Un poil moins violent que « Les Chiens de Paille » et plus romancé, « Yakuza » compte parmi ses premiers fans le cinéaste Quentin Tarantino, qui y trouvera une source d'inspiration inépuisable pour son propre « Kill Bill ».

On retrouve dans ce film non pas Robert Redford?L'acteur fétiche de Sidney Pollack a un temps été pressenti pour le rôle principal mais Robert Mitchum, déjà évoqué dans Bobine lors de notre sélection de chemisettes au cinéma : il tient ici l'un des derniers grands rôles de sa carrière.

Vieillissant mais au sommet du style, il incarne là un flic retraité aux prises avec la mafia japonaise et les affres du passé. Toute l'histoire commence par un morceau de tissu. C'est un bout de manche et il indique un enlèvement.

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© FilmPublicityArchive/United Archives via Getty Images

Robert Mitchum dans « Yakuza », 1974.

A partir de là, le festival du vêtement commence : Harrington blanc et foulard noué au cou?Coucou Jordan, Nicolò, Christophe !costume de velours et col roulé, écharpe bordeaux, manteaux et blousons camel, comme si Robert Mitchum possédait à la fois notre manteau Isaac et un Valstarino. Notez que pour la saison automne/hiver, toutes ces propositions de style sont parfaites et l'association des couleurs bien dosée.

Le meilleur reste à venir, avec LA tenue du film, qui est aussi la plus simple à composer. Un pantalon de velours marron, un col roulé sombre et une parka beige avec son intérieur moutonné : c'est le trio gagnant pour lutter contre le froid, auquel vous pourrez ajouter une paire de boots comme celles-ci et des chaussettes chaudes comme celles de Missègle. C'est ainsi que l'expression « il ressemble plus à Robert qu'à Redford » prend enfin un autre sens. Merci Robert.

3. L'option workwear et la parka de couleur forte

« VOYAGE AU BOUT DE L'ENFER » (MICHAEL CIMINO, 1978)

Michael Cimino n'a réalisé que peu de films, mais deux d'entres eux au moins sont des chefs d'œuvre : « La Porte du paradis » (1980) et « Voyage au bout de l'enfer » (1978). Pour la petite histoire, ce dernier est généralement le premier qui me vient à l'esprit lorsqu'il s'agit d'illustrer au cinéma ce qu'est le style workwear et nous en avons déjà parlé un peu ici.

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© Mondadori via Getty Images

Robert de Niro dans « Voyage au bout de l'enfer », 1978.

Ce qu'on découvre là, c'est d'abord une Amérique similaire à celle du premier « Rambo ». Sur le front comme à l'arrière, la Guerre du Viêt-Nam a laissé des traces indélébiles. Moins caricaturaux, plus réalistes et peut-être même mieux habillés que leur cousin John, les personnages de « Voyage au bout de l'enfer » en sont à la fois les acteurs, les témoins et les victimes. En ce sens, le film est particulièrement saisissant dans ce qu'il capture du terrible parcours de cette bande de copains, qu'on découvre dans un premier temps chez eux, à la maison.

Clairton est une petite ville industrielle de Pennsylvanie, et de temps à autre, figurez-vous que Robert de Niro et ses amis partent en montagne chasser le cerf. C'est ici que s'entre-ouvre le royaume du workwear. Tout y est : les boots tout terrain, les jeans, les chemises à carreaux, les gilets sans manches, les bonnets de marin, et pour Robert de Niro une parka bien particulière en prime.

On connaissait jusqu'alors la parka M65 du « Taxi Driver » de Martin Scorsese. On décrouvre ici la parka Holubar. Orange et taillée pour la montagne, elle est depuis devenue mythique. Pour les plus curieux d'entre vous, vous pouvez la retrouver dans le commerce sous le nom Deer Hunter.

Si l'inspiration workwear vous manque en hiver, vous pourrez toujours vous ressourcer ici. C'est une valeur sûre, et le film n'a par ailleurs rien perdu de sa force : c'est un des plus grands films américains sur cette période de l'Histoire.

4. Le techwear d'autrefois et l'inspiration militaire

« L'EMPIRE CONTRE-ATTAQUE » (IRVIN KERSHNER, 1980)

Au cinéma comme dans la vie, la parka d’hiver peut être technique et adaptée aux conditions les plus extrêmes. On en retrouve de semblables dans tous les films de genre survival, du « Territoire des Loups » à « Arctic ». A moins d’être aventurier, de vivre dans une région polaire ou d’être particulièrement frileux, ce type de vêtements outerwear ne trouvera cependant que peu d’écho dans nos vies quotidiennes.

On peut toutefois s’arrêter un instant sur la tenue grand froid d’Harrison Ford dans « L’Empire contre-attaque », assurément le film le plus emblématique de la saga « Star Wars ».

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© Lucasfilm/Sunset Boulevard/Corbis via Getty Images

Harrison Ford dans « L’Empire contre-attaque », 1980.

Si cet univers vous est totalement étranger, disons pour résumer que la saga créée par George Lucas raconte les aventures de chevaliers d’un genre nouveau et leur lutte contre le Mal à travers la galaxie. C’est inspiré du western américain et des films de sabres d’Akira Kurosawa et en terme de style, c’est aussi une synthèse des genres : la mode militaire, le kimono japonais et tout ce qui a trait de près ou de loin à la culture américaine, le 501 de Levi’s en tête.

La parka d’Harrison Ford dans « L’Empire contre-attaque » est de couleur marron, mais il se peut qu’elle apparaisse en bleu à l’écran?Les mystères du cinéma.... Matelassée, elle dispose d’une fermeture Velcro et d’une capuche avec fourrure synthétique. Bien chaude, elle complète ainsi une tenue inspirée de l’univers militaire et de choses plus traditionnelles : un pantalon de treillis, une casquette et... des mukluks?Ce sont des bottes traditionnelles que l’on trouve principalement dans les régions arctiques et fabriquées à partir de peaux d’animaux. D’autres accessoires complètent le look, souvent de la récupération comme des lunettes de skis ou des écharpes chinées dans l’East End londonien.

Bien avant l’avènement du techwear, George Lucas et ses costumiers s'intéressaient à la mode du futur avec du vintage et des bouts de ficelles. Si l’on a gagné en performances thermiques depuis, le design imaginé par les premiers « Star Wars » à partir du vestiaire militaire n’a pas pris une ride.

5. Le vestiaire US et les tenues grand froid

« THE THING » (JOHN CARPENTER, 1982)

Avec « The Thing », chef d'œuvre du genre horrifique réalisé par John Carpenter, on touche d'encore un peu plus près ce que l'on a souhaité éviter dans cette sélection : un univers aux conditions trop extrêmes et des vêtements difficilement transposables dans un contexte quotidien. Promis, on n'ira pas plus loin.

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© IMAGO / Cinema Publishers Collection

Kurt Russell dans « The Thing », 1982.

« The Thing » se déroule en Antarctique. On découvre un campement de chercheurs américains qui vont peu à peu faire connaissance avec une forme de vie qui ne leur veut pas du bien. La musique signée Ennio Morricone et la mise en scène de John Carpenter sont tout bonnement géniales, comme souvent.

Ce qui fait la différence ici par rapport à d'autres films de survie, c'est que l'action ne se déroule pas entièrement en extérieur et que Kurt Russell tient une des tenues les plus "badass" aperçues dans un film de ce type.

Imaginez plutôt : tee-shirt manches courtes sur tee-shirt manches longues?un classique US, tout en nuances de griscombinaison kaki dans un format plus militaire que celle dénichée ici, moonboots, blouson de cuir et lunettes noires. On peut dire que ça envoie du bois.

En comparaison, ses collègues de camp vous paraîtront plus sages avec leur vestiaire très largement issu du workwear : jeans, chemise à carreaux, gilets sans manches et bien sûr, pour les sorties en extérieur des parkas d'hiver avec des performances thermiques qu'on imagine haute technologie.

Il y en a de toutes les couleurs : vert, bleu, beige et pour la petite anecdote, sachez que « la chose » qu'ils affrontent à pour habitude de détruire les vêtements de son hôte. Une question reste donc en suspens : à qui appartient le caleçon retrouvé sur les premiers lieux du crime ? L'enquête continue. En attendant, vous savez désormais qu'une parka d'hiver s'accorde parfaitement avec un vestiaire US workwear.

6. Les esthètes du rock : une autre vision de la parka d'hiver

« LAST DAYS » (GUS VAN SANT, 2005)

Pour apprécier le temps suspendu de « Last Days », il n’est pas nécessaire de connaître la vie et l’œuvre de Kurt Cobain sur le bout des doigts. Si le film s’inspire des derniers jours de la vie du leader du groupe Nirvana, Gus Van Sant développe avec habilité un genre d'histoire parallèle : comme dans « Elephant » il y a plusieurs regards à l’œuvre dans la mise en scène, et ici un personnage de rock star reclus, marmonnant et complètement à l’ouest prénommé Blake. Un fantôme passe, souvent.

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© IMAGO / Allstar

Michael Pitt, dans « Last Days », 2005.

Pour le rôle, c’est Michael Pitt qui s’y colle, et vous retrouverez également au casting Asia Argento ou Kim Gordon du groupe Sonic Youth. Pour le décor, imaginez une grande et belle maison en pierre en plein cœur de la forêt. C’est magnifique, et le film vous donnera assurément envie de nature et de balades solitaires.

En matière de style, il y a certes les stéréotypes du grunge et un peu de musique, aussi. Mais ce qu'on peut retenir de « Last Days », c'est que le personnage de Blake vit dans son propre monde, et qu'il a le goût du jeu et du travestissement dès lors qu'il s'agit de vêtements.

Ainsi n'hésite-il pas à s'habiller tel un chasseur pour ses promenades forestières ou à associer un déshabillé de femme avec des boots noires. Après tout, au diable les conventions. Au fur et à mesure que le froid s'installe, il travaille également son layering, une astuce contre le froid que nous retrouverons plus tard, dans d'autres films.

Prenons une tenue type de Blake : des baskets type Converse, un jean bleach plus ou moins défoncé, un tee-shirt blanc. A partir de là, tout est possible : ici il ajoute un pull rayé rouge et marron et des lunettes de soleil colorées, là une bonne chemise rouge et un cardigan en laine. Pour sortir : une parka kaki vert comme on en verra d'autres dans cette sélection. C'est une couleur passe-partout, une inspiration militaire qui ne cadre d'ailleurs pas particulièrement avec les convictions de notre rock-star.

Avant que la nuit ne recouvre toute l'histoire, rappelons que sa parka n'est pas son unique arme contre le froid. Jetez donc une oreille sur cet art écorché et toujours bien vivant de la chanson, ça fait parfois encore chaud au cœur.

7. Un brin de streetwear et d'ampleur : même pas peur !

« CONTE DE CINÉMA » (HONG SANG SOO, 2005)

Autre continent, autre style. Des marques de vêtements sud-coréennes, on en connaît quelques-unes : Bastong ou WooYoungMi par exemple. Le pays est aussi une terre de cinéma fertile. Parmi les grands réalisateurs sud-coréens actuels, citons par exemple Hong Sang Soo?Pour nos lectrices en quête de style et d’inspiration, jetez donc un œil sur le tout dernier, « La Femme qui s’est enfuie ».

« Conte de Cinéma » est un de ses premiers films et vous y trouverez une illustration possible du récent billet de Jordan sur son parcours vestimentaire et sa vision de l’ampleur. Au programme : deux histoires, deux rencontres et un jeu de miroirs sur la vie et le cinéma.

C’est un film du quotidien, avec son rythme et sa poésie à lui. On y croise des jeunes gens un peu perdus, volontiers dépressifs et à peine sorti de l’adolescence. Parmi eux le personnage de Lee Ki-Woo. Grand et fin, il affiche un style à la croisée des chemins : ici aussi, il est question d’ampleur, voire même de porter oversize et on sent bien que le Japon n’est pas très loin.

Des sneakers, une paire de jeans bien larges, une chemise sous un pull vert qui semblent tous les deux trop grands. C’est un style qui prend le large et cette impression se renforce avec la pièce qui enveloppe l’ensemble de la tenue : une énorme parka marron.

Sans rien savoir de ses propriétés techniques, on comprend à travers l’image qu’elle entre directement dans la catégorie des parkas chaudes. C’est un look fonctionnel, à la cool, idéal pour le milieu urbain et ce que l’on retient ici ce sont les volumes. Est-ce que tout cela manque de style ? Est-ce qu’il n’y a pas un peu trop d’ampleur ? C’est un parti pris, à découvrir dans ce joli film à l’atmosphère flottante.

8. Sous la neige : la parka, le blazer et les tenues habillées

« L'AMOUR EST UN CRIME PARFAIT » (JEAN-MARIE ET ARNAUD LARRIEU, 2013)

« Le fumeur cherche l’unité de lui-même dans le paysage ». Voilà une jolie phrase que vous entendrez au détour de ce film très hivernal des frères Larrieu. Vous pouvez aisément remplacer le sujet et ses volutes par l’Homme lui-même : il est ici question d’expérience de soi dans le paysage. Et en matière de soi, rappelons que le vêtement joue un rôle parfois plus important qu’on ne le croit.

André Breton, la musique de Christophe et le cinéma de Luis Buñuel. « L’Amour est un crime parfait » ne manque pas de bonnes références. C’est un thriller un brin hitchcockien qui met en scène un professeur de littérature charismatique et raconte un peu de sa relation malade avec les femmes.

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© Gaumont

Mathieu Amalric dans « L’Amour est un crime parfait », 2013.

Il y a du mystère, de la neige et des montagnes suisses. Il y a aussi Karine Viard, Maïwenn, Sara Forestier et Mathieu Amalric dans ses belles tenues d’hiver.

Souvent habillées, composées de pantalons de velours, de blazers gris, de chemises ou de cols roulés, elles se concluent la plupart du temps par une parka chaude grise ou verte. C’est sobre, bien vu et bien porté : ça donne entre autres envie de se remettre aux blazers. Il est possible que vous ayez aussi comme une envie subite de livres, de chalet et de feux de cheminée.

A l’image du Robert Mitchum de « Yakuza », Mathieu Amalric déploie ici un style résolument classique mais toujours séduisant. C’est une inspiration possible, pour ceux d’entre vous qui ne souhaitent pas voir la technicité du vêtement prendre le pas sur l’élégance en hiver.

Tout est dans le choix des matières : laine, velours, etc. Pour la fantaisie, son personnage ajoute des bretelles et un peu de couleur lilas, mais ne vous y trompez pas : c’est un esthète accompli, même lorsqu’il enfile bonnet et gilet zippé, parka technique, raquettes et sac à dos pour ses mortelles randonnées sous la neige. C’est un autre genre de paradis blanc.

9. Le layering comme élément de survie

« LA NUIT A DÉVORÉ LE MONDE » (DOMINIQUE ROCHER, 2018)

Les fans de la série « The Walking Dead » seront peut-être déçus. Si « La Nuit a dévoré le monde » est un film de zombies, on n’y trouve au final qu’assez peu d’action et de personnages de caractère. C’est en revanche un objet très pictural, une histoire d’atmosphères et de grand solitaire : face à l’étrange mal qui règne soudain en ville, l’acteur norvégien Anders Danielsen Lie?déjà parfait dans « Fidélio, l’Odyssée d’Alice » de Lucie Borleteau ou « Reprise » et « Oslo 31 Aout » de Joachim Trier se retrouve seul au monde avec une bande de zombies particulièrement excités.

Doit-on continuer à s’habiller si jamais la terre s’arrête de tourner ? Et quelle serait la tenue idéale si nous étions soudain seuls sur terre, avec tous les vêtements du monde à notre disposition ?

Bien avant que les zombies ne deviennent la norme, le personnage d’Anders Danielsen Lie s’habillait tout ce qu’il y a de plus de casual : un bomber, un tee-shirt blanc, un jean et des sneakers. Au fil des saisons, et avec l’absence de chauffage, le layering devient peu à peu l’un des plus sûrs moyens pour lui de survivre.

Au cœur de l’hiver, le jean et le tee shirt blanc se voient ainsi associés avec des chemises épaisses, des pulls, des cardigans, des écharpes, des boots et une grosse veste de type Barbour.

Sa tenue ultime ? C’est un sommet de layering : une paire de jeans, un hoodie marine, un pull marron, une chemise et sans doute toujours un tee shirt blanc pour démarrer. Quant à son dernier rempart contre le froid, c’est une parka verte avec poches, capuche et doublure moutonnée. Le voilà désormais paré pour aller voir ce qui se trame de l’autre côté du monde : l’hiver, les zombies et tout ce qui reste de vie n’ont qu’à bien se tenir.

10. Du gris, des parkas... Et la doudoune dans tout ça ?

« AN ELEPHANT SITTING STILL » (HU BO, 2018)

Pour conclure ce petit aperçu de la parka d'hiver au cinéma, un film qui synthétise un peu tout ce que l'on a pu voir précédemment, et au delà. Car « An Elephant sitting still » est un des rares films de ma connaissance à montrer une doudoune qui donne envie d'en porter. En soi, c'est déjà un peu extraordinaire et c'est sans doute à mettre en perspective avec le charisme fou de l'acteur Yu Zhang.

Avant de rentrer dans le vif du sujet, précisons d'abord qu'« An Elephant sitting still » est un film unique à bien des égards. C'est le premier et le dernier film de son réalisateur : Hu Bo s'est donné la mort peu avant la fin de la postproduction. C'est aussi un film exigeant, ne serait-ce que par son rythme et sa durée?près de 4 heures.

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© IMAGO / Everett Collection

Yu Zhang dans « An Elephant sitting still », 2018.

Pour autant, ce n'est pas un OVNI complet : on peut établir un lien de filiation avec l'œuvre de Béla Tarr ou certains films de Gus Van Sant comme « Last Days » ou « Gerry » par exemple. Enfin, il vous montrera une autre vision de la Chine à travers une région postindustrielle et des personnages en proie au mal être et à la douleur de vivre.

Leur quotidien est teinté de gris, leurs vêtements un peu moins. En matière de style, « An Elephant sitting still » compose en effet avec d'autres couleurs. Du kaki pour les parkas et autres manteaux officiers. Du gris clair pour le hoodie du jeune acteur principal. Du beige pour le manteau d'hiver de sa jeune amie. Partout ailleurs du marron, du marine et pas mal de noir, la couleur de fond de cette histoire.

Il y a parfois des résidus de mode militaire, on porte ici la parka avec du sportswear et il y a des choses qui rendraient nos personnages presque plus habillés. On pense en particulier à celui interprété par Zu Yhang : des boots, un jean noir, une chemise sombre, une écharpe à carreaux comme en ferait Burberry et le clou du spectacle : une doudoune western.

C'est une tenue qui fonctionne, et peut-être même ferez-vous une fixation sur cette pièce. En attendant, le film est beau, la musique obsédante : c'est ce que j'ai vu de plus noir et puissant au cinéma ces dernières années.

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