Dossier : Blouson en cuir, les différentes coupes #3

10 min

Dossier : Blouson en cuir, les différentes coupes #3

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Publié le : 15 janvier 2013Mis à jour le : 27 septembre 2019

Disclaimer - Article en 3 parties : partie 1 de l'article - partie 2 de l'article

Les types de cuir, les indices pour juger de la qualité et enfin les coupes les plus courantes ! Trench, veste varsity, perfecto… Elles sont toutes là ! Les exemples utilisés proviennent de toutes les gammes, de la plus luxueuse au milieu de gamme (en évitant l’hécatombe du mauvais goût).

L’idée c’est que vous puissiez vous en inspirer : cet article vise à vous familiariser à ces coupes et à ce qu’elles représentent en termes d’usages, et non à vous faire acheter les modèles présentés en visuels.

Cela dit si certaines pièces ou certaines coupes vous font flasher, n’hésitez pas à laisser un commentaire ou à m’écrire.

Enfin, je rappelle qu’il vaut mieux essayer un cuir avant de l’acheter. Cela dit certaines bonnes occasions sur le net valent la peine de prendre un risque, quitte à profiter des retours très souvent gratuits !

La veste teddy/varsity

Oui oui vous avez bien vu, c’est celle qu’on a pu voir dans les stupides et débilitantes séries de notre « jeunesse ». A l’origine, elle est portée et créée pour les membres des équipes sportives des établissements scolaires (High school, University) outre-Atlantique.

Sauf qu’elle s’est démocratisée jusqu’à être reprise même par des marques de luxe bien italiennes comme Gucci, avec ici manches sweat et buste en suédé chocolat (environ 500€ soldée) :

Veste varsity Gucci

ou Bottega Venetta (3.600€ ouille) tout cuir ici :

Veste varsity Bottega Venetta
(on aime ou on aime pas)

Le plus souvent, elle est bi-matière (et bicolore) avec des manches en cuir et le reste de la veste en feutre ou sweat, mais vous pourrez en apercevoir intégralement en cuir.

Elle offre une allure décontractée, mais qui peut faire son petit effet si elle est portée dans un esprit décalé avec une chemise cintrée, un jean brut et des chaussures habillées (desert boots ou richelieu). Enfin un dernier modèle revisité par Ron (plus long), qui pour le coup est vraiment très original (175€) !

Veste varsity RON, à un prix accessible.

La coupe : droite, quoique l’on voit de plus en plus de coupes cintrées sur ce modèle avec un col « teddy » rond côtelé, généralement sans capuche. Convient pour la plupart des morphologies.

Le plus : allure décontractée, facile à porter mais assez tendance malgré tout.

Les moins : difficile d’en trouver une qui ne soit pas trop cliché, le côté bicolore qui peut limiter dans le choix des vêtements pour constituer une silhouette homogène.

Le trench

Pièce incontournable du vestiaire masculin, le trench devient cependant une pièce de caractère beaucoup plus luxueuse (souvent très chère) lorsqu’il est en cuir. La matière la plus adaptée est alors un suédé/nubuck ou un mouton retourné : tout en restant sobres, ces matières offrent une allure incomparable à la coupe cintrée du trench.

Très logiquement, c’est son inventeur Burberry qui en propose les plus beaux modèles, dont un absolument renversant en alligator travaillé en toucher velours, « discret » et immensément classe (juste pour rêver, à moins que vous n'ayez 85 000€ de budget) :

Trench Burbery Prorsum en alligator.
Non, l'équivalent n'existe pas chez Zara, c'est pas la peine de demander !

De plus en plus, on verra également apparaître des trenchs en cuirs d’agneau ou de veau, comme celui présenté chez Valentino.

Trench Valentino

Cependant ces cuirs parfaits et uniformes ne semblent pas les plus pertinents pour se fondre dans l’esprit même du trench, car trop « rigides », trop propres sur eux. Préférence pour un cuir velours, donc :

Trench Burberry.
Ça passe tout de suite mieux avec un cuir velours non ?

La coupe : très cintrée, jusqu’au genoux ou juste sous les fesses pour la version courte, double boutonnage avec encolure rabattue, souvent 2 poches en fentes et rabats sur les épaules.

Les plus : allure chic à l’extrême, originalité et rareté de la matière pour un trench, facile à assortir (pour des tons beige, chocolat, noir).

Les moins : prix toujours élevé, fragilité de la matière (pour un suédé/nubuck), difficile à trouver.

Le perfecto

Malgré le discours en vogue, le perfecto ne tire pas son nom de sa coupe « parfaitement cintrée », mais d’une marque de cigares cubains que l’inventeur de ces vestes a choisi de leur donner. Aujourd’hui, elle est très connotée motard et bad boy, avec une coupe près du corps.

Elle est reconnaissable entre mille grâce à sa fermeture asymétrique, offrant un joli col rabattu. Souvent en agneau, la plupart de ces vestes peuvent être achetées déjà bien froissée pour accentuer le côté baroudeur. Cependant, certaines marques de luxe s’amusent à en faire une pièce plus sage et plus structurée en utilisant des cuirs de qualité parfaite, et qui donc peuvent se permettre d’être parfaitement lisses.

On voit notamment Balmain qui en propose un exemplaire en mouton retourné et enduit absolument renversant, qui en fait une pièce plus chaude et plus chic que le perfecto en cuir froissé (mais bon 4000€ quand même).

Perfecto Balmain. Joli mais hors de prix.

Vous pourrez en trouver à partir de 300€ (modèles avec la ceinture), pour un look viril de baroudeur, à porter avec jean brut ou surpiqué aux genoux avec une jolie paire de boots.

La coupe : cintrée, fermeture asymétrique avec col rabattus, généralement en 3 poches (2 sur les flancs, et une zippée sur la poitrine), certains modèles disposent d’une ceinture. Difficile à porter pour les silhouettes fortes, sauf modèle particulièrement bien taillé.

Les plus : met en valeur la carrure et les épaules, look de biker, ne nécessite pas forcément un énorme entretien lorsque le cuir est vieilli pour un effet « destroy ».

Les moins : modèle très répandu car rarement « revisité », peut être fragile car souvent réalisé à partir d’agneaux très fins : bien faire attention à l’épaisseur de la peau.

Le caban à double boutonnage

Il court les rues lorsqu’il est en lainage, mais le caban se décline beaucoup en cuir désormais, sous l’influence des grandes maisons. Le plus souvent, c’est en mouton retourné que vous le verrez (c'est comme ça qu’il est le plus beau). L’encolure rabattue laisse souvent apercevoir la fourrure pour un effet contrasté avec l’aspect velours extérieur. Et si vous avez de la chance vous aurez cette même peau retournée au niveau du col, dont la fourrure bien chaude et très agréable épaissira en plus les épaules.

C’est le cas pour nos 2 modèles Canali (environ 3000€) et un autre Serge Pariente (490€).

Canali. Son allure massive le rend difficile à porter.

Serge Pariente.

Le dernier, plus « racé », est fait à partir de mouton patiné et grainé, mérite simplement le coup d’œil. Le caban peut se porter avec tout : un jean ou un pantalon habillé, des baskets ou de jolis souliers, un polo sympa ou une chemise ajustée. Habillé ou décontracté, il me parait être un bon « premier » achat car même s’il ne se porte que l’hiver ou ouvert en mi-saison, il est très agréable et facile à porter.

La coupe : légèrement cintrée, avec double boutonnage et encolure à rabattre, plutôt court (à la taille).

Les plus : facile à porter, élégant ou décontracté, encore peu répandu, assez solide lorsque la peau conserve sa fourrure.

Les moins : le prix (et encore)

La veste bombardier/aviateur

Minute culture d’abord : pendant la 1ère guerre mondiale, les avions bombardiers n’étaient pas tous équipés de cockpits/parebrise (Foresti n’a rien inventé finalement). Alors les pilotes avaient besoin d’un vêtement qui les garde bien au chaud. Leslie Irvin fut le 1er à fabriquer la flying jacket au Royaume-Uni en mouton. Sinon aujourd’hui peu de choses ont changé, si ce n’est que l’usage de ce vêtement s’est largement répandu. On peut en trouver vraiment facilement, mais ce sera plus difficilement une pièce chic ou habillée de votre garde robe : à la base c’est toute de même un vêtement de travail militaire !

La meilleure formule pour un bombardier ? Une jolie veste en coupe droite avec un effet « bouffant » si elle est resserrée à la taille. Mouton, agneau ou même chèvre, l’idéal c’est de toute façon d’avoir un magnifique col en fourrure sherling (mouton australien) très agréable et confortable ! Forzieri en fabrique (majoritairement en Italie) de très jolies, comme vous pouvez le voir. Et le site est en soldes en ce moment (environ 300€, ce qui est très raisonnable).

Bomber APC

Je dis ça, je dis rien, mais ça peut valoir le coup de prendre le risque. Enfin, APC en propose une version light en mouton velours, pour 950€.

La coupe : droite/ample, souvent resserrée au niveau de la taille, col chemise rabattu. La coupe peut poser problème lorsque l’on est trop fin, ou avec un peu de ventre, surtout que ce modèle se porte beaucoup plus souvent fermé que d’autres.

Les plus : très confortable, très tendance, chaude pour l’hiver selon le cuir utilisé ou la doublure.

Les moins : le côté décontract difficile à tempérer.

Le blazer

Non, c'est vraiment une mauvaise idée le blazer en cuir.

Je crois que les images parlent d’elles-mêmes. Has been ? Mauvais goût ? On ne sait pas trop en fait… Il fut très populaire dans les gardes robes de Pascal Obispo ou Florent Pagny mais franchement qui irait imiter un type qui rabat ses cheveux atrophiés de brillantine en arrière alors qu’il a un insolent début de calvitie, ou un autre qui se fait tatouer un lampropeltis (dans quelques secondes, ce pompeux nom scientifique m’aura échappé pour redevenir « serpent rouge et blanc ») sur TOUT le bras et qui porte un treillis trop grand ?

Non ce n’est pas sérieux.

Une mauvaise source d'inspiration.

Eventuellement, et c’est là que la notion d’éventualité prend tout son sens, on peut envisager de façon très conceptuelle un blazer en suédé, plus discret, moins figé, plus raffiné (mais toujours blazer).

Mouais... Et en plus ça va vous coûter une fortune.

La coupe : coupe tailleur cintrée, 2 ou 3 boutons, 2 ou 3 poches, enfin comme un blazer quoi.

Les plus : en été y’a du soleil.

Les moins : le concept, la coupe, les personnes qui le portent, le prix (en plus !), le côté has been.

La doudoune en cuir

Elle est propulsée en star de seconde ligne chez Givenchy depuis plusieurs hivers, mais on en trouve de plus en plus facilement (parfois sous le nom de « cuir matelassé »). Le choix des cuirs utilisés me paraît restreint à 3 principaux : de l’agneau, de la chèvre ou du veau.

On doit en effet forcément avoir un cuir souple pour que l’effet matelassé soit joli : avec des cuirs épais, vous aurez l’air d’un bibendum bétonné, les plis marqueront beaucoup, et ce ne sera tout simplement pas beau. Même si de toute façon on évite le cuir quand il pleut, mieux vaut une peau qui ait reçu un minimum de protection, surtout si ce doit être votre unique manteau des grands froids.

Enfin, dernier conseil : être vigilant sur le gainage (c’est-à-dire la quantité et la qualité de la doublure), qui doit être homogène et dense. Plus souvent en polyester qu’en duvet pour des raisons techniques, veillez à ce que les manches (surtout) vous paraissent bien remplies : pincez-les, et si tout va bien le vêtement doit immédiatement se re-gainer.

Les exemplaires de chez Schott (450€) et Chevignon (sans couture, 795€) ont un bon rapport qualité/prix. Bien portée avec un pantalon classique noir et une jolie chemise, elle apportera un côté décalé et tendance à un look :

Doudoune en cuir Chevignon. Une très bonne surprise.

Doudoune Schott, évitez de la porter sans tee-shirt et avec un jean Diesel troué.

La coupe : droite mais forcément grossissante, jusqu’à la taille, souvent avec un col simple et sans capuche.

Les plus : chaude, aspect luxueux du fait de l’utilisation d’une matière noble pour un vêtement technique/pratique, ultra confortable.

Les moins : aspect trop sport (selon les designs), prix, qualité des gainages aléatoires.

La veste « biker ».

C’est LA star des vestes en cuir, une coupe reprise à travers toutes les gammes, tous les prix et toutes les matières. La différence avec le perfecto c’est qu’elle est souvent plus nette, plus sage, et surtout avec col mao. Certains créateurs vont jusqu’à recréer les renforts aux épaules en rusant par des surpiqûres, renforçant l’esprit « biker » de la pièce.

Ici 3 modèles présentés, le 1er pour rêver de chez Versace, dont le travail laser et surpiqures est absolument génial, et 2 autres modèles plus simples de chez Gazzarrini et La Canadienne dans des prix inférieurs à 400€.

Blouson biker Versace qui va plomber votre budget motard.

Blouson biker Gazzarini

Blouson biker Eriko, avec un rapport qualité/prix très correct.

Elle est très facile à porter, bien que réservée aux beaux jours : ce sont souvent des cuirs fins tels que l’agneau, le veau soit aniline ou fleur corrigée, soit en suèdé nubuck. Avec une chemise cintrée et un nœud pap’, ou bien un simple pull coll V : elle s’adaptera facilement à votre humeur du jour.

La coupe : cintrée et près du corps, longueur juste au dessus de la taille, col mao, poches souvent zippées.

Les plus : facile à trouver et à porter, met en valeur la carrure, diversité des cuirs utilisés et des prix pratiqués.

Les moins : peut être intransigeante avec des morphologies costaudes ou trop fines, très répandue (à vous de trouver votre petite originalité).

La toute simple

Elle n’est ni une bikeuse, ni une doudoune, ni un perfecto. C’est une veste toute simple, avec un col tout simple et des poches toutes simples, même si il n’y a pas un modèle type. Evidemment on en trouve partout, et dans toutes les matières. Sur Yoox.com par exemple, vous en trouverez une Balenciaga en buffle suédé dans les tons anthracite : cuir de qualité, coupe sobre et efficace, coupe confortable, pour moins de 500€ !

Oui oui, une veste Balenciaga à moins de 500 €

Idem pour la D&G (sans aucun logo rassurez vous), bien taillée et dans un agneau qui semble être de bonne facture. On est vraiment dans un esprit passe partout par le style, ce qui n’empêchera pas que ce type de blouson bien taillé et fabriqué avec un cuir de qualité fera toujours sont petit effet.

Veste D&G toute simple.

La coupe : généralement droite, généralement longue jusqu’à la taille, avec cols classiques.

Le plus : confortable, très facile à trouver, passe partout et très facile à porter si le cuir est d’une couleur neutre.

Le moins : peut-être trop sage parfois.

Les cuirs exotiques

Il faut bien se faire plaisir, pas forcément à porter mais au moins à regarder, voire à admirer. Les cuirs exotiques pâtissent souvent d’une très mauvaise réputation pour leur coté voyant et bling bling. Il est vrai que l’alligator ou le python ne sont pas toujours discrets.

Cela dit, ces pièces sont remarquables car elles mobilisent souvent un savoir-faire immense. Qui ici n’a pas entendu parler de la veste DROMe en karung qui rapproche dangereusement Geoffrey de la syncope dès qu’il la voit ? Bel exemple d’un cuir exotique et rare dont l’utilisation reste plus qu’acceptable pour tous les goûts :

Non, Geoffrey ne l'a pas eue à Noël.

Isaac Sellam va beaucoup plus loin, en travaillant l’alligator en une veste cintrée, avec une doublure anthracite, le tout dans un esprit futuriste et destroy assez conceptuel :

Isaac Sellam est l'un des créateurs les plus pointus en matière de cuirs exotiques.

Roberto Cavalli est, lui, un adepte de l’utilisation de lézards (varan) et autres cuirs exotiques comme le python, présenté ici dans les tons beiges. Toujours extrêmement bien taillées, si ces pièces ne sont pas forcément évidentes à porter, elles forcent en tout cas l’admiration de ce savoir-faire inégalé :

Vous n'en verrez pas de sitôt en relooking.

Ainsi donc, vous en savez plus sur le cuir et ses différentes déclinaisons ! Pour rappel, n’oubliez pas que toutes ces recommandations ne doivent pas prévaloir sur le coup de cœur : les nombreux lecteurs qui suivent BG depuis longtemps sauront reconnaître une coupe qui leur va, pour le reste laissez vous aller. Je le redis : en cas de besoin, commentaire ou mail, si je suis en mesure de vous aiguiller, ce sera avec plaisir.

Sans oublier nos propres blousons...

Une grosse pièce, ça doit durer dans le temps.

Alors on utilise d’épais draps du lainier Jules Tournier, Entreprise Patrimoine Vivant de 150 ans située dans le Tarn, mais aussi les dernières innovations textiles des tisseurs techniques Schoeller, SympaTex et Polartec.

Et ce n’est pas tout : veste en jean selvedge Kuroki, blousons en agneau d’Italie... on avoue, on s’est fait plaisir !

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