Ma traversée du Vercors (2/3) : mon équipement

20 min

Ma traversée du Vercors (2/3) : mon équipement

20 min
Publié le : 13 juillet 2023Mis à jour le : 13 juillet 2023
vignette paysage montagne vercors

J'ai décidé de vous emmener avec moi lors d'une randonnée de quatre jours dans le Vercors. Au programme ? Mes digressions sur l'outerwear, mes introspections et surtout, les tranches de vie d'une équipe de 6 amis soudés. Cette épopée sera découpée en trois chapitres. Deuxième partie ? Mon choix d'équipement.

Cet article est découpé en trois chapitres. Vous pouvez accéder à la première partie (préparation du voyage) en cliquant ici. Vous pouvez aussi accéder à la troisième et dernière partie (le voyage) en cliquant juste là.

Après avoir parlé "processus de préparation", vous connaissez désormais la genèse du projet. Voici la suite de mes aventures dans le Vercors.

Petit rappel, je vous ai laissé sur une question existentielle : comment s’habiller pour une météo si capricieuse ?

Il est temps de parler de gear !

Base layers, chaussures, tente, système pour dormir, outils indispendables, sac à dos... je vais tout vous détailler.

⚠️ Bien évidemment, tous les liens de cet article pointant vers d’autres e-shops NE sont PAS affiliés, je ne toucherai pas de commissions si vous décidez d’acheter quoique ce soit. Si je vous recommande un item, c’est parce que j’y croiset pas pour toucher une commission.

0% affiliation, 100% passion !

Deuxième point : je suis passionné de vêtements techniques, et j’adore les marques de niche de cet univers. Mais il est évidemment tout à fait possible de vivre cette aventure avec des vêtements outdoor moins chers et/ou en seconde main.

Mes base layers

Pendant les 4 jours et pendant la journée, je portais deux vêtements pour le haut du corps.

LA BASE LAYER EN MESH DE LAINE ACLIMA

Disponible chez Aventure Nordique.

C’est LE vêtement qui fait la différence par temps froid, que je recommande tout le temps, et qui n’est jamais acheté par mes amis, à cause de son apparence déroutante. J’en parlais déjà dans mon article sur la gear list de mon stage de survie.

base layer aclima mesh

Oui, je sais, ce truc a une apparence bizarre mais son efficacité n’est plus à prouver ! Crédits : Aclima.

Et pourtant… son utilité n’est plus à démontrer, je ne peut plus m’en passer par temps froid : il permet d’emprisonner de l’air, et donc de l’isolation. Vous n’avez pas trop chaud et pas trop froid. C’est une arme secrète redoutable !

T-SHIRT À MANCHES LONGUES KUIU

Disponible chez Kuiu.

C’est un tee-shirt à manches longues dans un mérinos particulier : le Nuyarn. Pour faire simple, c’est un procédé qui permet d’obtenir un fil de mérinos avec plus de gonflant qu’un fil classique. Il va donc sécher plus vite, emprisonner plus d’air et avoir un stretch naturel plus important qu’un jersey classique.

30% de nylon sont ajoutés pour augmenter la résistance aux frottements, ce qui est indispensable quand on porte un sac à dos toute la journée, car les tee-shirts en laine mérinos peuvent être fragiles dans ce type d’utilisation.

t-shirt mérinos manches longues kuiu

Crédits : Kuiu.

Difficile de vous dire si cela fait la différence, car il aurait fallu que je compare avec un autre base layer en mérinos dans ces conditions, mais j’étais à chaque fois très confortable dans une grande variété de températures.

Avec des températures comprises entre 0°c et 15°c, la combinaison de ces deux base layers a fait des merveilles !

Fun fact : même si je ne le recommande pas pour cet usage, Valentin a fait la randonnée en tee-shirt mérinos BonneGueule !

GRID FLEECE DE CANIS ATHLETE

Disponible chez Canis Athlete.

grid fleece canis athlete

Crédits : Canis Athlete.

Voici une marque totalement inconnue en France, et car elle est très niche : c’est une marque très haut de gamme qui habille les chasseurs américains, avec un niveau d’esthétisme et un souci du détail inhabituels dans cet univers.

Et pour cause : le designer est un suisse spécialisé dans le vêtement outdoor et militaire, et il a fait une formation de tailleur…

Concernant cette “grid fleece”, son rôle est de concilier deux enjeux a priori opposés :

  • de vous tenir au chaud pendant l’effort,
  • et d’être très respirant, en permettant une excellente ventilation.

Pour y arriver, c’est d’abord le célèbre fabricant Polartec qui inventa son fameux Power Grid, qui est schématiquement une micro polaire parsemée de rainures (d’où la forme de grille) qui permettent à la transpiration de bien s’écouler.

Ce principe a été repris par moult fabricants de tissus techniques, et c’est une variante qui habille cette pièce de Canis. Elle est dans un mélange de laine mérinos et de polyester, ce qui lui permet de peu accumuler les odeurs, ce qui est utile pour une randonnée de 4 jours en groupe…

Par contre, je l’ai trouvé assez fragile au niveau de la résistance à l’abrasion, ce n’est pas la pièce la plus durable de ma collection de vêtements outdoor, c’est une certitude.

Cela dit, encore une pièce qui parfaitement joué son rôle, et je la reprendrai sans hésiter pour de futures randonnées dans des conditions similaires.

C’est donc une marque difficile à vous conseiller, car le surplus que vous allez payer concerne vraiment du design, et pas forcément des performances en plus.

Je possède deux pantalons de cette marque, ils ne sont pas plus “performants” que d’autres pantalons, mais ils ont de loin les finitions les plus soignées et les plus abouties : ganses sur certaines coutures, passants en gros grain, mesh dans la ceinture, système de poches, etc. On sent vraiment que ce sont des vêtements qui ont été pensés sans concession, avec un créateur qui a poussé son délire jusqu’au bout.

A réserver aux passionnés et aux connaisseurs les plus esthètes.

PANTALON PROMETHEUS DESIGN WERX

Malheureusement pas disponible en ce moment, le produit qui s'en rapproche est le Raider en tissu "Guide" sur le site de Prometheus.

Pantalon Prometheus Design Werx

Crédits : Prometheus.

Prometheus Design Werx (PDW pour les intimes) est une marque américaine qui propose des vêtements outdoor stylés, dans la même veine que Triple Aught Design, Beyond Clothing ou Thrudark.

C’est un pantalon que j’avais hésité à acheter, mais que j’ai bien fait de le prendre !

Il est désormais mon pantalon hivernal favori. Il est très stretch, donc super confortable et est suffisamment épais pour couper le vent sans pour autant me faire étouffer. Etre mouillé avec ce pantalon n’est pas un problème, tant il sèche vite dès que la pluie ou la neige s’arrête.

Seul regret : l’absence de poches cargo. Mais pour autant, le système de poche est bien pensé, et on peut facilement compartimenter ses effets personnels. Les “D rings” sont également bien pratiques pour accrocher de petits accessoires. Par exemple, j’y accrochais mes gants ici pour pouvoir les mettre et le retirer facilement.

Petit détail sympathique : il y a une double épaisseur de tissu au niveau des genoux et de l’assise, bien pratique quand on met un genou à terre ou si on s’assoit sur un sol frais et humide.

C’est un pantalon que je recommande chaudement si vous randonnez régulièrement sous les 10°c. Pour ma part, je le prends tout le temps si je dois marcher ou faire de la raquette dans des conditions froides.

détails et finitions pantalon prometheus

Crédits : Prometheus.

VESTE GRUMMAN DE STONE GLACIER

Disponible chez Stone Glacier.

veste grumman grise stone glacier

Crédits : Stone Glacier.

Cette pièce a un rôle capital : vous tenir au chaud le soir, après une longue journée de marche et pendant que les températures baissent et vous tenir au chaud le matin, après une nuit fraîche et que vous ne vous êtes pas encore mis en activité.

C’est une pièce d’isolation “statique”, elle n’est pas faite pour être portée lors d’activités physiques intenses, Stone Glacier le précise clairement dans son article de blog.

Je voulais une pièce autour des 300 grammes et mon choix s’est tourné vers la Grumman jacket de Stone Glacier, car j’aimais bien le style, la couleur et son design épuré allant à l’essentiel.

Elle était très réconfortante le soir et m’a été très précieuse.

Vous avez des équivalent européens tout aussi efficaces comme la Incredilite ou la Climalite (avec de l’isolant Climashield) de la marque polonaise Cumulus. J’ai entendu également beaucoup de bien d’une autre marque polonaise : Malachowski.

Pour info, Anthony avait la doudoune MT100 de Décathlon, à 65€ et qui a très bien fait l’affaire.

Geoffrey avait décidé de se faire plaisir avec le modèle Super Down chez Kuiu.

VESTE DE PLUIE VELEZ DE PARAMO

Disponible chez Paramo.

veste noire paramo velez

Oui je sais, elle ressemble à une veste banale, et pourtant… Crédits : Paramo

Je parlais déjà de Paramo dans ma vidéo sur l’imperméabilité, marque outdoor qui a des fans extrêmement loyaux (dont je fais partie).

Ce sont des vêtements de pluie sans membrane et très, très respirants !

Le principe ?

Le tissu extérieur est déperlant, et il y a une doublure à l’intérieur qui évacue votre transpiration, y compris quand elle est sous forme liquide (ce qu’une membrane ne peut pas faire), d’où le nom “pump liner” de la doublure.

Regardez cette vidéo qui explique le principe, elle est très bien faite :

L’absence de membrane permet aussi d’avoir un produit plus durable, qui ne va pas se délaminer (c’est quand la membrane se décolle du tissu extérieur, à cause du sébum ou de l’humidité).

Sur ce voyage, j’ai donc pris la Velez, le modèle “4 saisons” de Paramo. J’ai aussi un modèle plus hivernal (la Altai), mais je pense qu’il aurait été un peu chaud.

C’est veste qui s’est montrée tout simplement redoutable et dont je ne pourrai plus m’en passer.

Alors certes, elle est plutôt lourde (650g) mais elle évite un phénomène que je redoute quand on porte une veste à membrane en activité physique sous une neige abondante : la condensation. Et dès que l’intérieur de votre veste à membrane est humide quand il fait froid, la situation peut drastiquement s’aggraver.

Ces problèmes n’existent pas avec une veste Paramo, et à la fin d’une journée avec des averses de neige abondantes, en ayant eu une activité physique intense, c’est à peine s’il y avait de l’humidité à l’intérieur de la veste au niveau des bretelles de mon sac à dos.

Il y a beaucoup de détails très bien pensés sur cette veste :

  • il y a des zips d’aération au niveau des bras et des flancs afin d’avoir une ventilation optimale,
  • le fit de la capuche est parfait,
  • il y a un double zip.

Je n’évoque que la performance technique, mais c’est aussi une belle marque avec de belles valeurs : les vestes sont fabriquées en Colombie par une fondation, tout est pensé pour que les vestes soient facilement réparables et recyclables, etc.

Bref, c’est une marque que je recommande du fond du cœur, qui demande de se plonger dans ses produits pour bien comprendre comment ils fonctionnent, mais vous ne serez pas déçus. Si vous passez à Londres, sachez que c’est là où se trouve la seule boutique Paramo du monde !

TOUR DE COU BUFF

La version que je possède, avec l'insert en Power Stretch ne semble plus exister, voici la version la plus proche chez Terrang.

Rien de surprenant ici, c’est un tour de cou qui sèche très rapidement, j’avais la version militaire, achetée chez Terrang, où une partie du tour de cou est en Polartec, elle est donc plus chaude !

J’en ai aussi profité pour tester un prototype d’un tour de cou BonneGueule, je vous en dirai plus dans quelques mois…

BONNET HOUDINI

Disponible chez Houdini.

bonnet houdini vert olive

Un bonnet très simple mais où le Polartec Power Stretch fait des merveilles. Crédits : Houdini.

Pour faire un effort physique, je préfère porter un bonnet en Polartec Power Stretch qu’en 100% laine, c’est plus agréable. Or, la marque Houdini en proposait un tout simple et qui me convenait parfaitement.

Le dilemme des chaussures

Sur une randonnée de 4 jours, avec des passages enneigé, est-ce qu’il fallait prendre des chaussures imperméables, avec membrane en Gore-Tex, ou pas ?

Le problème des chaussures en Gore-Tex, c’est qu’une fois que l’eau rentre dedans, elle n’en sort plus, et elles sont quasi impossibles à sécher sur le terrain. C’est bien pour ça que les “thru hikers”, ces randonneurs très longues distances, n’en prennent plus, et préfèrent des chaussures légères et aérées, qui vont se mouiller vite certes, mais aussi sécher très vite.

J’ai donc demandé conseil à Jules, un ami qui fait le PCT, cette randonnée immense de plusieurs milliers de km qui traverse les Etats-Unis. Il était catégorique : il faut privilégier la chaussure non imperméable ET mettre des guêtres.

Je suis donc parti avec des chaussures aérées, avec du mesh, en craignant pour mes pieds…

salomon x ultra 4

Je suis très content de mes Salomon X Ultra 4 ! Crédits : Salomon.

Et sa recommandation a plutôt bien marché ! Lors des passages dans la neige, j’ai en effet eu les pieds bien humides (mais au chaud quand j’étais en mouvement), mais qui ont séché lors d’éclaircies. Alors que j’ai souvent froid aux pieds dans un contexte urbain, là ce ne fut jamais le cas.

Mes amis qui avaient de la chaussure imperméable ont plus de difficultés : Alexandre avait notamment une paire de chaussures pour la neige, très lourdes et imperméables, mais l’humidité a fini par significativement s’accumuler, si bien qu’au 4ième jour, il devenait très douloureux de marcher, avec des ampoules à la clé (frottements + chaussures humides non aérées = pas bon du tout).

Geoffrey m’a dit avoir eu froid aux pieds, je pense que c’est la transpiration de ses pieds qui s’est condensée à l’intérieur, car la membrane Gore-Tex a dû être saturée.

Bref, encore une raison de plus d’abandonner définitivement les chaussures en Gore-Tex au printemps et en été…

CHAUSSETTES DE RANDONNÉE MES CHAUSSETTES ROUGES

Disponible chez Mes Chaussettes Rouges.

chaussettes de randonnée mes chaussettes rouges

Crédits : Mes Chaussettes Rouges.

Eh oui ! La marque de mi-bas bien connue des sartorialistes propose une petite ligne de chaussettes de randonnées. Sur quatre jours, elles ont parfaitement joué leur rôle, et malgré les frottements et l’humidité, elles n’ont pas trop souffert.

Bref, c’est une incursion réussi dans le monde de l’outdoor de la part de Mes Chaussettes Rouges !

GUÊTRES STONE GLACIER

Disponible chez Stone Glacier.

guetres stone glacier

Crédits : Stone Glacier.

Ici, c’est une petite gourmandise que je me suis offerte…

Made in USA, tissu imperméable trois couches, empiècements en X-Pac et cordelette en Dyneema, pas de doutes : Stone Glacier sait comment me faire fondre avec ces guêtres !

Elles sont géniales et ont parfaitement joué leur rôle. Elles ont un ingénieux système de velcro qui leur permet d’épouser au plus juste la courbure du mollet et ne glissent pas. En plus de cela, j’aime beaucoup les couleurs, avec ce bleu pétrole du X-Pac qui se mélange à la teinte grise/pourpre du tissu imperméable.

guetres stone glacier neige

Une fois enfilées, ces guêtres n'ont rien à craindre de la neige. Crédits : Stone Glacier.

J’ai lourdement insisté pour que mes compagnons prennent des guêtres et je n’ai pas regretté de l’avoir fait : dès qu’on s’enfonce dans la neige, elles sont indispensables pour empêcher la neige de rentrer dans vos chaussures.

Les randonneurs ultralégers prennent des guêtres bien moins encombrantes (mais aussi plus fragiles) que les miennes : c’est la marque Dirty Girls Gaiters qui est la plus connue. Ce sont des guêtre très légères, mais fragiles et qui ne montent pas très haut.

Mais tu as gardé les mêmes vêtements pendant 4 jours ?

Oui ! Et sans pouvoir prendre de douche en plus !

Mais comme il faisait un temps plutôt frais et que mes base layers étaient en mérinos, il n’y avait quasiment pas d’odeurs dedans, même après avoir sué dedans pendant 4 jours.

Les sous-vêtements en mérinos sont également une bénédiction, où j’ai porté un simple boxer Icebreaker pendant ces 4 jours.

Le vrai problème est plutôt au niveau des pieds, où les conditions étaient humides. Et même avec de la laine dans les chaussettes, il est très dur d’éviter un développement des odeurs après 4 jours d’humidité quasiment non-stop.

Si la randonnée avait duré plus longtemps, il aurait fallu que je trouve un moyen de les laver et de les faire sécher.

J’essayais vraiment de laisser mes pieds sécher pendant au moins 10 heures pour limiter les problèmes.

Mon “sleeping system”

POUR DORMIR

Certains randonneurs dorment avec leurs vêtements de la journée, mais je n’en suis pas encore là, et j’ai beaucoup apprécié d’avoir des vêtements “frais” à enfiler le soir pour dormir.

Leur rôle est simplement de vous offrir une petite protection thermique lors de nuits à la fraîche.

Rien de bien surprenant ici :

  • un legging en Polartec Power Stretch de chez Rab
  • un tee-shirt épais 230g à manches longues de chez Aclima en mérinos (un cadeau de Noël)
  • une paire de chaussettes Darn Tough

Le tee-shirt était quand même un peu trop chaud, et si c’était à refaire, je prendrai un tee-shirt plus léger, en mérinos 150g.

SAC DE COUCHAGE ZENBIVY

Disponible chez Zenbivy.

Je vais vous faire une confidence : je déteste les sacs de couchage.

Je suis plutôt du genre à gigoter quand je dors, et à dormir sur le côté : tout ce qui est très désagréable à faire avec un sac de couchage, car je me sens enfermé dans un sac de couchage type sarcophage.

C’est là qu’entre en jeu la marque Zenbivy avec une vidéo très parlante :

Je suis très étonné que ce sac de couchage et cette marque soient quasi inconnus en France, alors qu’elle commence à avoir de nombreux avis très positifs par des hikers expérimentés sur Youtube.

Le principe ? C’est un système en deux parties, composé d’un “quilt” (= ça ressemble à une petite couette) qui, grâce à un ingénieux système de petits crochets, s’attache à la capuche d’une sorte de housse pour votre matelas.

sac de couchage zenbivy tente

Un homme détendu, car il sait déjà qu'il dormira bien cette nuit ! Crédits : Zenbivy.

Ainsi, vous pouvez bouger librement dedans, tout en éviter les “fuites” de chaleur.

Et à l’usage, ce système marche super bien, surtout pour une personne comme moi qui déteste les sac de couchage. Vous pouvez ventiler finement votre chaleur, sortir un bras de la couverture, dormir sur le côté, vous tourner dans l’autre sens, sortir une jambe… tout en gardant la tête au chaud avec le système de capuche.

J’avais la version “10 F”, donc un confort à - 7°c. Traumatisé par les nuits de mon voyage en Mongolie où je n’ai pas pu dormir parce que j’avais trop froid, j’avais donc besoin d’un système CHAUD.

C’est une version très chaude, plutôt réservée à l’hiver, mais quel bonheur de savoir que mon Zenbivy m’attendait après une longue et fraîche journée de marche ! Je pense notamment à la troisième nuit où on a dormi dans un refuge non gardé : je n’ai jamais eu froid de la nuit.

Pour une nuit où il ne fait pas moins de 7-10°c et où vous êtes habillé, vous risquez d’avoir trop chaud avec la version 10F, il faudra donc le mettre en mode couette ou ouvrir les côtés.

Bref, je ne peux que recommander très chaudement un Zenbivy. Alors certes, c’est un peu lourd et encombrant qu’un quilt (mais pas tant que ça), mais le confort est vraiment là.

MATELAS NEOAIR X LITE DE THERMAREST

Disponible chez Aventure Nordique.

Matelas NeoAir X Lite de Thermarest

Crédits : Thermarest.

Inutile de vous le présenter, c’est le matelas que j’avais pour le voyage en Mongolie, et c’est un modèle bien connu des randonneurs ultraléger.

Même s’il ne fait pas de miracles sur un sol bien dur comme le sol d’un refuge, il a fait son travail à peu près correctement. Je ne sais pas si c’est moi qui vieillit, mais je le trouve de plus en plus étroit et j’aurai apprécié quelques centimètres en plus de chaque côté !

OREILLER NEMO FILLO ELITE

Disponible sur Aventure Nordique.

oreiller nemo fillo elite

Crédits : Nemo.

Je l’avais pris pour la Mongolie en 2017, et à l’époque je le trouvais confortable. Là, la situation est tout autre, sûrement la vieillesse ! Mais cet oreiller a moins le mérite d’être très compact.

Mais il va falloir que je creuse un peu le “pillow game”…

Si vous avez des suggestions d’oreillers de randonnée réellement confortables, je suis preneur !

COUTEAU MORA ET SCIE FISKARS

Le couteau est disponible chez Aventure Nordique, et la scie aussi.

couteau mora

Crédits : Mora.

Le Vercors est un plateau avec pas mal d’arbres, et les refuges non gardés ont souvent un petit poêle qui permet de se réchauffer à cette période de l’année.

Sauf qu’en lisant les fiches de chaque refuge, il est souvent fait mention de scies, mais qui coupent mal car elles sont usées.

C’étaient autant de bonnes raisons pour prendre mon couteau Mora, très solide et pratique pour “bâtonner” le bois et ma petite scie Fiskar que j’avais utilisée lors de mon stage de survie.

scie fiskars

Crédits : Fiskars.

Bien que très pratique, surtout en comparaison des scies usées des refuges, il faut la manier avec un minimum de délicatesse : on a cassé la lame sur une coupe un peu trop engagée.

En tout cas, ce sont deux items que je vous recommande absolument si vous comptez faire un peu de feu dans les poêles en saison froide.

Je me suis servi du couteau pour le batonnage, une technique qui permet de fendre une bûche en deux, afin accéder à son cœur en bois bien sec.

Mon stage de survie a été bien pratique ici, puisque j’ai pu appliquer ce que j’avais appris : repérer du bois mort (et sec) sur pied même par temps humide, couper la bonne épaisseur, faire démarrer un feu avec des allume feu, la sécurité autour des lames, etc.

A défaut de pouvoir effectuer ce stage, lisez le livre de David Manise, ce sont des connaissances qui m’ont été utiles plusieurs fois pendant cette randonnée, comme vous le verrez plus loin.

TENTE X-MID 2 DE DURSTON GEAR

Disponible chez Kaviso.

tente xmid 2 durston gear

Crédits : Durston Gear.

Je vous aurai bien parlé de cette tente, de sa facilité à se monter, de son vaste espace intérieur, et de sa légèreté, mais… nous ne l’avons jamais montée ! En effet, nous avons toujours trouvé des refuges non gardés vides chaque soir.

JETBOIL FLASH

Disponible chez Jetboil.

réchaud jetboil

Crédits : Jetboil.

Ah ce fameux réchaud à gaz Jetboil ! C’était un peu l’objet totem de notre randonnée. Pour ceux qui ne le connaissent pas, c’est un réchaud qui permet de faire bouillir très rapidement de l’eau : moins de deux minutes pour 50cl d’eau.

Il permet donc de préparer nombre de repas lyophilisés à la volée et donc, luxe suprême dans la neige, de manger CHAUD et de se faire des boissons chaudes : +1000 points de réconfort pour votre personnage.

Ce n’est clairement pas le réchaud le plus léger, surtout quand on le compare à un réchaud à alcool, mais il est redoutable d’efficacité. En l’utilisant pendant 4 jours, j’ai compris pourquoi il est dans toutes les gear lists vidéo des chasseurs américains qui partent 10 jours en isolation totale.

Vient la question du gaz.

En général, il faut compter 10g de gaz par litre d’eau bouilli, donc si vous additionnez toute l’eau nécessaire pour vos lyophilisés (attention, les quantités d’eau nécessaires sont différentes suivant le plat ! ), vous avez le nombre de gramme de gaz à emporter, et donc le nombre de cartouches.

Sauf que pour une raison inconnue, la cartouche de gaz de Geoffrey s’est vidée très rapidement et il a donc fallu “rationner” notre deuxième cartouche de gaz, et comme vous allez le lire plus loin, Valentin a été très créatif à ce sujet…

Mon sac à dos : le Muskeg de Kifaru

Malheureusement plus disponible, celui qui s'en rapproche est le Kutthroat chez Kifaru.

sac à dos kifaru muskeg neige

Crédits : Kifaru.
Mon sac à dos après des heures sous la neige…

Bon, comment porter tout ce gear maintenant ?

Eh oui, normalement on choisit son gear, et après son sac à dos (et non l’inverse).

De ce que j’ai vu, il fallait un sac un minimum résistant à la pluie car c’est sûr qu’on allait prendre de la pluie ou de la neige.

Sachant que j’ai déjà prêté mon Gila de Seek Outside en X-Pac à mon ami Anthony, il ne me reste qu’un autre sac en X-Pac, le Muskeg de Kifaru, digne représentation de la gamme “Muskeg” de Kifaru. Une gamme censée être légère, en X-Pac, toutes proportions gardées, car le mot “léger” chez Kifaru n’a pas la même signification qu’une marque ultra light…

Avant, j’ai essayé de tout mettre dans un sac de 40-45 litres, mais j’ai dû me rendre à l’évidence : ça ne rentre pas. Les 4 jours de nourriture, fussent-ils des lyophilisés, et la tente 2 places prennent trop de place.

J’ai donc décidé de prendre un sac à dos avec plus de volume.

Avant d’aller plus loin, je me dois de re-préciser un élément important : j’ai eu un accident de pacemaker en juillet 2022 (voir mon article bilan 2022) et mes soupçons se portent très fortement sur la bretelle d’un sac à dos de piètre qualité qui a frotté sur ma sonde, au niveau de la clavicule. Depuis, je suis devenu obsédé par ces sacs à dos qui transfèrent le maximum de poids sur les hanches, avec des bretelles qui touchent à peine les épaules.

C’est pour cette raison que je m’intéresse de très près à des sacs à dos plutôt destinés à des chasseurs américains (note : je ne suis pas chasseur, je ne veux pas le devenir).

Dans cette niche très particulière et quasi inconnue en France, il y a quelques marques américaines qui règnent en maîtres : Seek Outside, Stone Glacier, Mystery Ranch, Exo Mountain et la plus connue d’elles, Kifaru.

Les sacs Kifaru sont des créatures particulières à apprivoiser : leur construction est extrêmement robuste et rustique, leur capacité de charge est démentielle (plusieurs dizaines de kilos sans aucun problème), la ceinture ventrale est surdimensionnée pour enserrer fermement les hanches sans glisser, et la modularité est sans commune mesure à d’autres marques, car vous pouvez attacher un grand nombre d’accessoires, et transporter tout un tas d’objets à cause des multiples sangles (toutes amovibles).

Ils ont également un fonctionnement différent d’un sac de randonnée… Un sac Kifaru se compose de deux éléments : une “frame” (un chassis ou une armature) avec les bretelles et la ceinture ventrale. C’est ce que vous voyez sur cette photo :

bretelles et ceinture sac à dos muskeg kifaru

Crédits : Kifaru.

C’est sur cette frame que vous placez ensuite le sac à proprement parler.

Donc vous pouvez avoir plusieurs sacs à attacher à votre frame en fonction de vos besoins. C’est un système très modulable, mais surtout très robuste… et très lourd !

D’ailleurs, alors que le slogan de Kifaru est “Gear for life”, ils ne plaisantent pas sur le sujet de la durabilité.

Quelques exemples de leur robustesse :

  • mon Muskeg est en X-Pac, mais Kifaru double le bas du sac et l’avant avec du bon vieux Cordura 500 deniers pour ajouter de la résistance. Un non sens pour le randonneur lambda, car il y a deux épaisseurs de tissus, mais une finition utile pour un chasseur qui soumet son sac à de nombreux frottements.
  • il y a des coutures dites “bartac” (une couture très résistante, formée de multiples zigzags) partout, et parfois ces coutures bartac sont même doublées
  • le cordon de serrage du col est en Paracord, une ficelle extrêmement résistante mais surdimensionnée pour cet usage,
  • le tissu des poches bouteilles sur les côtés est extrêmement résistant à l’abrasion, et vient de chez Tweave, un fournisseur américain spécialisé dans le stretch pour les militaires. Sur certains sacs, une partie des poches latérales est renforcée en Cordura au cas où vous passez dans des branchages.
  • la partie du sac à dos qui vient se poser sur le chassis est en Squadron, un tissu de Brookwood ultra résistant, développé à la base pour les gilets pare balles, composé d’un tissu en Cordura 1000 deniers collé avec un tissu en Cordura 500 deniers. C’est absolument indestructible.

Et de manière totalement subjective : j’adore les jeux de couleurs de Kifaru, où la couleur miel du X-Pac se fond à merveille avec les sangles couleur coyote et le Cordura gris/vert.

Mais ce sont des sacs qui feraient bondir au plafond n’importe quel randonneur ultraléger, car la plupart des sacs Kifaru pèsent plus de 2,5 kg à vide (vs 1 kg chez une marque ultra légère pour un litrage équivalent). Le chassis des sacs peut aussi donner une impression de raideur. Certaines mauvaises langues disent même qu’un sac Kifaru n’est pas très différent d’une planche de bois à laquelle on aurait attaché un sac…

Par-dessus tout, pour être à peu près confortables, ce sont des sacs qui demandent de jouer finement avec les réglages :

  • la position de la ceinture ventrale sur vos hanches et son serrage,
  • la position de la sangle du buste,
  • le réglage des bretelles
  • et le réglage des sangles de rappel de charge (”load lifters” en anglais).

Pour les plus curieux, voici à quoi ressemble le processus de réglage d’un sac Kifaru :

Concernant mon sac, j’avais un peu mal aux épaules le premier jour : j’avais en fait trop serré les bretelles, et je portais un poil trop bas la ceinture ventrale. Dès que j’ai changé les réglages, l’effet fut immédiat : c’est à peine si les bretelles touchaient mes épaules (on dit qu’elles doivent “flotter” dessus), et toute la charge était dans mes hanches, soulageant ainsi mon dos et mes épaules.

Et ce fut le début d’une belle histoire avec ce sac, où le X-Pac a pu largement empêcher l’eau de rentrer, malgré la pluie et la neige.

Bien que j’adore Kifaru, ce sont quand même des sacs difficiles à recommander pour un simple randonneur au regard de leur prix, de leur poids et de leur confort rustique qui s’obtient après moult réglages. A réserver là aussi aux plus curieux, aux plus passionnés et aux plus connaisseurs, car il sera très facile de trouver moins cher, plus léger et plus confortable chez une autre marque.

En alternative, la première qui me vient en tête est celle que portaient les instructeurs à mon stage de survie : le Crown2 60 litres de Granite Gear qui ne pèse que 1 kg, et très modulable aussi. Ou si vous avez plus de budget, regardez la gamme Kakwa de Durston Gear en tissu Ultra. Ou sinon, un Décathlon ou un Osprey fera très bien l’affaire !

Mon système de pochettes

Les randonneurs aguerris le savent bien : à l’intérieur du sac à dos, on ne met que les objets qui servent peu. Pour les items dont l’accès doit être rapide (gants, lunettes, snack, etc), l’idéal est de les placer sur des poches extérieures pour ne pas avoir à ouvrir et à fermer son sac au moindre besoin.

Voyons donc comment je m’y suis pris. Certaines sont compatibles avec le système MOLLE pour les fixer sur mon sac.

POCHE POITRINE VERSO DE HYPERLITE MOUNTAIN

poche poitrine verso hyperlite mountain

Crédits : Hyperlite Mountain.

C’est un sac banane en Dyneema qu’on peut détourner en poche poitrine, et cet item fut une révélation ! Avoir un peu d’espace de stockage à cet endroit là est très pratique, je m’en servais pour mettre mes lunettes, mon tour de cou, mon bonnet, un snack, etc.

De par sa construction en Dyneema, il est très léger et imperméable.

Pour transformer ce sac en pochette poitrine, il suffit de retirer les sangles et de placer le sac sur la sangle poitrine de votre sac à dos :

benoit gear sac à dos kifaru banane hyperlite mountain

MES POCHETTES

Sur l’avant du sac, j’ai monté deux pochettes Kifaru en X-Pac :

  • la première servait à mettre le couteau, la petite scie, le filtre à eau, les allume-feu et le briquet
  • la deuxième comportait ma nourriture du jour.

Mais ce n'est pas tout ! Pour habiller l’immense ceinture ventrale du sac Kifaru, j’ai ajouté quelques pochettes :

  • un porte bouteille Hill People Gear, bien robuste, où je mettais ma gourde Camelbak Mag de 75 cl
  • un porte bouteille Kifaru pour ma bouteille en titane de 1 litre
  • une pochette en Cordura de Hill People Gear pour ranger des snacks et des mouchoirs
  • une pochette en X-Pac épais Triple Aught Design pour ranger mes lunettes de soleil

L’intérêt d’avoir des pochettes avec des matériaux robustes est d’avoir l’esprit tranquille quand on pose le sac à terre : le risque de trou ou de déchirure à cause d’une pierre ou d’une branche est très minime.

PELLE EN TITANE DIG DIG TOOL DE VARGO

Disponible chez Lyophilise.fr.

pelle titane digdigtool vargo poo kit

Crédits : Vargo.

Il se passe toujours la même chose avec cet objet : au début, c’est un accessoire qui me vaut quelques ricanements de la part de mes amis, puis à la fin du séjour ils ne peuvent plus s’en passer.

C’est une petite pelle?qui peut également servir de piquet de tente de secours ! qui sert à creuser un trou afin d’y faire ses besoins et de les enterrer. Oui, vous avez bien lu.

Les selles humaines se dégradent bien trop lentement dans la nature, sans compter la pollution visuelle (et odorantes) qu’elles provoquent, ce n’est jamais agréable de tomber dessus lors d’un détour d’un sentier.

Dans un esprit “leave no trace”, la moindre des choses c’est d’enterrer ses selles. Et la petite pelle en titane est très pratique !

Et n’oubliez pas qu’on n’urine pas dans les cours d’eau. C'est un sujet très important, qui vaut le coup de se renseigner un minimum.

Dans votre “poo kit”, pensez également au bidet de poche, pour un nettoyage optimal de votre intimité, comme si vous aviez pris une douche. La marque européenne la plus connue, c’est Culo Clean.

bidet de poche culo clean

Voici à quoi ressemble un bidet de poche ! Crédits : Culo Clean.

Mais si vous en avez la possibilité, regardez la marque Holey Hiker et son concepteur, Paul, a fait un généreux tutoriel de 30 minutes où il explique en détails comment se servir de ce genre de bidet. Il est considéré comme ayant créé le bidet de poche le plus abouti.

Pour ma part, j’en ai commandé une dizaine que j’ai offert autour de moi et que j’ai fait ramener grâce à un ami expatrié qui rentrait des US.

L’itinéraire et le gear étant prêts, il était donc temps de commencer cette aventure…

Rendez-vous pour la troisième partie !

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