Test : Nobis, la parka pour une épopée sauvage au pays des caribous (1/2)

10 min

Test : Nobis, la parka pour une épopée sauvage au pays des caribous (1/2)

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Publié le : 21 février 2014Mis à jour le : 30 décembre 2015

Si vous avez déjà été confronté à un séjour en montagne, une descente en skis ou une course de traîneaux, il y a fort à parier que vous avez maintenant une idée assez claire de ce que vous ferez mieux la prochaine fois. Quel équipement vous vous procurerez et quelles précautions vous prendrez. Autrement, cet article peut vous permettre d'aborder plus sereinement la confrontation avec le froid mordant.

Si, par exemple, vous préparez un voyage dans un pays nordique, et que vous souhaitez avoir une idée précise de ce qu'il vous faut faire, pas d'inquiétude.

À l'issue de cet article, s'il vous reste des questions, vous pourrez les poser en commentaire et j'y répondrais avec l'équipe BG, fidèles au poste.

Une préparation minutieuse : s'habiller en période de grand froid

Lorsque j'ai appris que j'allais passer 4 mois au Canada, pendant la période la plus forte de l'hiver québécois, j'ai immédiatement songé à m'équiper chaudement. Certes, les températures annoncées étaient prévues aux alentours de -20°C à -30°C une bonne partie du mois de janvier. Pour reprendre une expression Québécoise : "pas l'temps d'niaiser".

Alors j'ai contacté Benoit, déjà rompu aux tempêtes de neige pour lui demander quelques conseils d'habillement en environnement polaire et hostile. Il a été plutôt pragmatique, comme à son habitude "ne rigole pas avec le froid, c'est important d'investir dans des fringues adaptées".

Note de Benoit : j'insiste beaucoup sur ce point, ne cherchez pas à faire des petites économies sur des vêtements contre le froid ! Les parkas premiers prix manquent souvent de fiabilité à mon avis. 

Suivant son conseil, j'ai acquis des vêtements qui pourraient m’être utiles dans les conditions climatiques qui m'attendaient :

Des sous-vêtements thermiques chez Uniqlo et Nike (leur gamme Running pour l'Hiver)

Ils sont utiles en tout temps, ils permettent d'ajouter un supplément de chaleur et de confort si le vent se met à souffler violemment, ou bien après 1h de marche dans la neige. Entre les caleçons longs, les chaussettes, les tee-shirts manches longues, il est facile de jongler avec plusieurs couches qu'on adaptera en fonction de l'activité qu'on prévoit de faire. Vous ne serez jamais trop équipés si vous vous aventurez dans la neige et le froid. Note de Benoit : de mon séjour à Montréal, je me souviens qu'à part un caleçon long, inutile de prendre d'autres sous-vêtements thermiques. Avec des bonnes chaussettes, des gants, et de quoi vous couvrir la tête, vous serez bien.

Des pantalons coupe-vent, épais et chauds

La protection des jambes est essentielle car, à l'inverse du buste que l'on couvre facilement de plusieurs couches, on enfile moins souvent plusieurs pantalons. Alors, une fois ma fierté mise de côté, j'enfile un legging thermique sous un pantalon coupe-vent ou un pantalon de ski, et mes jambes sont à l'abri.

Dans des conditions considérées comme dangereuses pour la santé si les protections ne sont pas suffisantes, vous vous habituez rapidement à porter des leggings plus souvent que du maquillage pour un présentateur télé.

S'habiller chaudement ne devrait
pas ressembler à ça, Messieurs Dolce & Gabbana.

Une paire de boots d'hiver

Marcher sur de la neige à peine solidifiée assouplit le pas, de peur de la faire craquer, et de se retrouver avec une jambe ensevelie jusqu'au genou. Une bonne paire de boots est adaptée, car ce sont elles qui vont protéger le pied du froid qui s'insinue peu à peu. Des chaussettes montantes, des boots à semelles épaisses (note de Benoit : lâchez-vous sur les semelles Vibram ! L'épaisseur de la semelle est un facteur clé) et un pantalon qui les couvre, voire même des guêtres si vous partez en randonnée.

Une bonne parka canadienne indispensable (ou pas loin)

Même si l'acquisition (et l'investissement) d'un manteau épais est parfois controversée, nous allons voir quels sont les avantages et inconvénients à celle-ci, comment la choisir, etc. C'est le sujet de cet article que je développerai ensuite.

Un tas de crèmes hydratantes

Le froid , les changements de températures fréquents, et le vent vont abîmer la peau exposée qui se retrouve fréquemment agressée. Il faut réparer tout ça pour éviter gerçures, engelures et autres joyeusetés qui guettent. Alors pour moi, j'ai pris deux tubes de crème réparatrice pour les mains, un pot de baume hydratant pour le corps et trois sticks à lèvres.

Les marques ne manquent pas et vous avez certainement déjà vos favorites. J'ai choisi d'acheter une marque américaine : Neutrogena. Vraiment très efficace ; après déjà un mois de températures glaciales, ma peau n'est pas marquée et je n'ai jamais eu les lèvres gercées.

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Les routes sont déneigées efficacement,
mais le froid est toujours là, et la neige jusqu'aux genoux aussi.

Historique de la marque de parka Nobis : elle vient d'où ?

Nobis est issue d'une scission de l'équipe Canada Goose au sujet des directions à prendre pour la marque. Nobis est donc créée en 2007 dans le but d'associer la protection du froid et la technicité au design et au développement. La marque est jeune, mais a déjà l'expérience d'un label établi. Intéressant, non ?

Nobis à mélangé son héritage canadien, des codes militaires, et une culture streetwear contemporaine dans des vêtements chauds. On appréciera particulièrement le soin qu'a pris la marque pour rendre fonctionnels ses manteaux et apporter du confort d'utilisation aux propriétaires de ces vêtements.

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Les modèles Cartel, Higgins, et Yatesy.

Note de Benoit : il y a un petit placement de  produit rigolo à propos de cette marque, puisque dans le dernier film Resident Evil, les héros se battent tous avec une Nobis sur le dos :

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Dédicace à tous les fans du héros de Resident Evil 4, Léon Kennedy !

Tous les modèles sont imperméables, rembourrés de plumes de canard canadien, et coupe-vent. Les détails techniques sont nombreux, mais pour simplifier, le vêtement est composé de plusieurs couches techniques qui vont s'additionner pour constituer la protection ultime contre les éléments.

Les revêtements utilisés sont réputés pour leur efficacité et utilisés par tous les géants du textile et de la chaussure pour l'imperméabilité, la résistance au vent, l'aération (comme sur les vêtements de sport), et le maintien de la chaleur.

Quelles conditions as-tu vécues ?

Lors du test de cette parka, j'ai d'abord été confronté aux sorties pendant les tempêtes de neige. J'ai surtout été surpris car j'ai eu tendance à m'habiller comme avec un manteau classique, mais j'avais vraiment trop chaud une fois dehors (note de Benoit : on se fait tous avoir au début ! Une fois qu'on a acheté une parka bien chaude, on se rend compte que porter de la grosse maille en dessous est de trop).

J'ai réservé une partie de mes vêtements techniques à un usage où le manteau était de trop. Concrètement, j'ai porté le manteau chaque fois qu'il m'a fallu sortir plus d'une demi-heure, et ce, sans jamais ressentir le froid ou le vent.

remi sans famille

Rémi sans famille ne comprend
décidément rien aux vêtements techniques,
qu'il confond avec la sapologie.

Après une bonne bataille de neige et plusieurs chutes, le manteau n'était pas humide, et la neige fondue coulait immédiatement sans même l'imprégner. J'ai testé tous les aspects du manteau sans découvrir le moindre défaut pour le moment (note de Benoit : voilà ce qu'on entend par "fiabilité d'un vêtement").

Au retour du sport, j'étais parfaitement à l'aise, car mon manteau respirait réellement, et laissait mon surplus de chaleur s'évacuer, tandis que je restais à température correcte pour ne pas attraper froid malgré les températures ambiantes négatives. Note de Benoit : j'avais eu le même ressenti avec ma parka, c'est très curieux que de ne pas avoir trop chaud alors qu'on sort du sport. A croire qu'un duvet de qualité équilibre parfaitement les échanges thermiques.

Finalement et avec les rafales de vent, le seul froid que je sentais était au niveau du visage et des jambes. Mon pantalon étant beaucoup moins épais que la parka, c'est compréhensible. J'avais comme l'impression d’être dans un plaid enroulé autour de moi et que le vent se déchaînait autour sans m'atteindre. C'est vraiment la première fois que je me sens autant en sécurité dans un manteau.

Note de Benoit : Rémi (celui qui a une famille) résume à merveille le sentiment de sécurité d'avoir un vêtement bien conçu et fiable. Il y a une vraie "expérience client" qui se met en place sans que l'on s'en rende compte, surtout avec une parka qui garde précieusement la chaleur du corps. C'est une sensation assez particulière que de voir le vent glacial lacérer vos amis mal équipés alors que vous ne sentez rien du tout.

Test de la parka Higgins de Nobis

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Crédit photo : Dolorès Lemoyne

La parka n'est pas imposante, pourtant elle est suffisamment chaude pour me permettre de ne porter qu'un tee-shirt en dessous malgré les -15°C. L'absence d'écharpe s'explique, car il n'y avait pas de vent pour m'inquiéter et je ne suis pas resté longtemps dehors. La tenue est harmonieuse et balancée au niveau des tons et des couleurs.

Le bleu marine et le gris sont très présents sur cette tenue qui aurait été plus fade si les chaussures avaient été de la même couleur. J'ai volontairement choisi d'intégrer des chaussures plus visibles, avec des lacets contrastants, pour sortir de la monotonie associée au gris qu'on qualifie souvent de couleur ennuyeuse ou "vieille". On retrouvera les chaussures (Abington by Timberland) dans la deuxième partie de cet article consacré au froid Québécois.

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Crédit photo : Dolorès Lemoyne

La fourrure est très fournie et encadre bien le visage en protégeant du vent et de la neige, tout en donnant une certaine prestance au manteau. Il est possible de demander à ce que la parka soit équipée d'une fausse fourrure, c'est une des options de personnalisation que propose Nobis. J'y suis sensible, car c'est une préoccupation pour beaucoup de monde et c'est un comportement qu'il est facile d'adopter pour la protection des animaux.

Les nombreuses poches du manteau me permettent de mettre mes mains au chaud au niveau de la poitrine. Des poches en micro polaire sont d'ailleurs disposées pour me réchauffer les mains sans pour autant avoir besoin de gants supplémentaires. Note de Benoit : c'est une petite "feature" hyper pratique que j'aimerai voir plus souvent chez les marques.

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Crédit photo : Dolorès Lemoyne

On ne recherche certes pas l'effet d'un manteau Lanvin ou Dior mais pour une parka, vous reconnaîtrez que la coupe est loin d’être affreuse. Au contraire, on a une coupe plutôt droite, qui respecte la morphologie du porteur. C'est même avantageux au niveau des épaules puisque la carrure naturelle est ainsi mise en valeur.

Note de Benoit : il faut savoir qu'une parka en duvet ne peut pas être trop ajustée, car sinon le duvet est comprimé et perd alors son pouvoir isolant. Il est très important qu'il puisse avoir de la place pour avoir tout son gonflant. C'est pour cette raison que je recommande d'être assez prudent sur le fait de prendre une taille en dessous de votre taille habituelle uniquement pour voir quelque chose de plus ajusté.

Vous noterez la différence d'aspect et de couleur entre la partie haute et la partie basse du manteau. Elle souligne davantage la partie haute et apporte un twist intéressant là où on ne l'attend pas. Assez subtil pour ne pas sauter aux yeux, mais suffisamment original pour en faire une particularité du manteau.

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Crédit photo : Dolorès Lemoyne

Le logo Nobis est sur l'épaule sans être trop voyant (j'évite d'afficher des logos sur mes vêtements, ça n'a pas d’intérêt). La fourrure, ainsi que la capuche, sont quant à elles détachables.

Le manteau est vraiment versatile et adapté à un usage urbain ou plus sportif. Des zips sont disposés sous les aisselles pour ventiler le manteau sans faire entrer le froid ou baisser sa température s'il s'avère trop chaud, mais qu'il fait tout de même trop froid pour l'enlever (surtout si vous portez un simple tee-shirt en dessous).

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Crédit photo : Dolorès Lemoyne

Les rangements sont nombreux et astucieux. C'est vraiment agréable de constater que le manteau a été pensé pour un usage multiple et pour de nombreuses utilisations différentes. 

Le rabat est magnétique. Grâce aux aimants, il se referme facilement, pas de bouton-pression délicat à manipuler avec des gants ou de bande velcro qui accroche toutes les herbes et poussières.

Conclusion : mon avis sur Nobis

Résumons : une parka est avant tout une protection contre les agressions extérieures, d'où l'importance de la choisir en fonction de l'utilisation que vous en ferez.

Si vous vous destinez à un usage quotidien, commencez à regarder les détails dont vous avec besoin. Nombre de poches, protection contre le vent, la pluie, efficacité du duvet, etc. La coupe et le design sont vraiment accessoires sur des produits techniques, car c'est avant tout une histoire de survie et de confort.

A choisir entre un empilement de couches fines (technique de l'oignon) et une bonne parka rembourrée, je préfère la parka qui est plus facile à retirer, plus pratique et qui étouffe moins.

Sur ce modèle Higgins, je constate qu'une parka trop courte qui ne couvre pas les fesses peut être une erreur si on ne possède pas un équipement adéquat. La parka doit vraiment bien couvrir votre corps et posséder, de préférence, des bandes élastiques qui barrent l'entrée au froid au niveau des manches et de la taille.

Dans un environnement plus clément, elle est tout à fait adaptée. Les possibilités de rangement, le confort d'utilisation et l'esthétique m'ont charmé et en font un produit à forte valeur ajoutée. On peut clairement dire qu'on ne paye pas une marque, mais un véritable effort de la part de Nobis pour faire un vêtement qui répond aux attentes de ses utilisateurs et correspond à un niveau d'exigence élevé.

Note de Benoit : Nobis est une marque qui m'avait très rapidement tapé dans l'oeil, mais je n'avais pas le budget pour en prendre une. Mais quand j'avais fait mes essayages à Montréal, j'avais été admiratif de la conception de leurs vêtements. Tout est hyper bien pensé, astucieux, et contrairement à Canada Goose, la dimension stylistique est bien intégrée. Une très belle marque, qui souffre malheureusement d'un manque de communication caractéristique de sa jeunesse.

Cela fait un mois que je vois tous les manteaux possibles sur les passants, que je scrute chaque boutique pour découvrir les marques d'ici. Je constate qu'un manteau aussi bien étudié qui allie design, confort et praticité ne se retrouve nulle part ailleurs. J'ai vraiment le sentiment que cette marque s'est située au carrefour des attentes de consommateurs différents pour finalement en faire un produit adaptable et versatile, comme je ne cesse de le répéter.

Niveau prix, c'est un peu cher, forcément, mais on reste dans le créneau Canada Goose / Woolrich, avec des prix entre 500 € et 700 € selon les modèles. C'est une somme rondelette, mais à ce niveau de technicité, on est sur quelque chose qui tient très bien la route en rapport qualité/prix. Rajouter par contre 20% à l'import. Un bon investissement.

Même si l'ombre d'une célèbre marque plane lorsqu'on parle de Canada et de manteaux, je suis resté analytique et impartial envers l'une ou l'autre des marques dont je parle dans cet article. On a beaucoup entendu parler de Canada Goose autant en bien qu'en mal.

On a même vu un reportage avec des enfants qui avaient leur manteau à 600 euros sur le dos à Paris par 15°C, alors que cette même marque est initialement destinée à des conditions thermiques plus délicates. Inévitablement, la marque a été mise en avant et cataloguée comme un signe distinctif de bourgeoisie parisienne.

La marque a tout de même vendu des quantités ahurissantes de manteaux que s'arrachent les ados comme le dernier sac Longchamp ou la banane Lacoste (dépend d'où on vit). Pour éluder le sujet, je vais laisser Benoit renseigner ceux qui veulent un avis sur CG dans cet article publié il y a un moment.

Comme convenu, tous les futurs aventuriers du froid sont invités à partager leur avis et leurs questions par commentaire. Si vous voulez découvrir la vie en solitaire en Arctique, je vous conseille la lecture d'un excellent ouvrage écrit par un ami explorateur polaire : "Seul dans la nuit polaire"par Stéphane Lévin. Un récit passionnant qui vous transportera dans l'univers des glaces, ce qui est quelque chose d'étrange à vivre quand on vient d'un pays où la neige est présente moins de 2 mois dans l'année.

Sur ce, je retourne manger des poutines avec ma parka Nobis. Une très belle marque, vraiment.

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