Vous avez bien lu : AmericanA. Ça ne vous dit rien ? Eh bien j'y viens.
Après la ruée de Benoît vers le dernier fabricant de denim US, je vous embarque dans la suite de notre conquête de l'ouest.
Cette fois-ci, on va parler du rêve américain.
Acheter un labrador et une maison avec piscine dans une banlieue en Floride ? Non. Pour nous, le rêve américain, c'est ça :

Crédit photo : Getty.

Clint Eastwood dans son film The Outlaw Josey Wales (1976, crédit : Getty).

Elvis Presley (crédit : Archive Photos/Getty)
Quand on dit Americana, on pense à des vêtements qui transpirent la culture et l'imagerie américaine. Celle qu'on voit dans les westerns de Sergio Leone, qu'on entend dans la musique d'Elvis Presley et qu'on goûte en plantant nos dents dans un burger juteux à un diner de centre commercial à Chambourcy.
On pense aussi au fantasme de la ruée vers l'or, aux grands espaces qui nous font oublier les murs de nos villes et aux cow-boys. Vous savez, ces héros téméraires auxquels on voulait ressembler avec nos déguisements quand on était hauts comme trois pommes. Ne faites pas les innocents, il y a sûrement des photos quelque part et on peut les trouver.
On ne sait pas pour vous mais nous, cet univers vestimentaire nous fait rêver comme des enfants. Faut avouer qu'on est naïfs parfois.
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D'ailleurs, on n'est pas les seuls à être émerveillés : les japonais l'ont trouvé si cool qu'ils se le sont approprié à leur manière et ils l'ont fait avec brio. Le casse du siècle.

Photo tirée du livre Ametora de W. David Marx.

Crédit photo : Grailed.
On parle aussi de western wear : des vêtements robustes que les chercheurs d'or malmenaient et que les cow-boys ornaient fièrement. Nous aussi, on a envie de les porter et de les user toute notre vie. On adore voir ces pièces donner du mordant aux tenues de tous les jours.
Voici une liste non exhaustive : denims épais, foulards, henleys, ceintures western, gilets en cuir, bottes et chemises western.
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Et bien sûr, il y a les chemises western à carreaux.

Image tirée du film The Electric Horseman (Sydney Pollack, 1979) avec Robert Redford.
Les chemises western étaient pratiques et confortables pour dompter les chevaux. Elles passaient du denim à la flanelle pour un supplément de chaleur les soirs d'hiver. Elles prenaient des couleurs et des carreaux pour qu'on identifie facilement le cow-boy qui venait d'atterrir dans le décor à l'issue d'un rodéo.
L'an dernier, Benoît est devenu fou de chemises western. Il en parlait tout le temps à Charlotte, Julien, Emilie et Sarah de l'équipe produit. Si souvent qu'ils ont cédé. Ils en ont fait une première en denim.

Chemise et tee-shirt BonneGueule. Montre Serica.
Et vous savez quoi ? Ça ne l'a absolument pas calmé.
Un jour, alors que la première western shirt est déjà en projet, il demande à notre chef de collection :
Benoît : "Tu sais quoi, Julien ? Cette chemise, on devrait la faire aussi dans une autre matière. Avec de la couleur, des motifs et tout. "
Julien : "Mais on a déjà prévu de sortir une surchemise à carreaux."
B : "Des carreaux ! Voilà ce qu'il faut ! Une chemise western à carreaux dans un bel esprit Americana. Alors, qu'est-ce que t'en penses ?"
J : "Ça peut être très cool mais dans ce cas, il faut la faire en surchemise pour qu'on la porte avec plus de modernité"
B : "Ça me va très bien. Marché conclu !"
C'est décidé. On part à lasso de notre surchemise western à carreaux ! Benoît est un homme heureux mais la vérité, c'est que c'est loin d'être gagné.
On a failli ne pas y arriver
Ces carreaux nous ont donné du fil à retordre
Trouver un motif à carreaux, c'est facile.
Trouver un motif à carreaux vraiment réussi, c'est une autre paire de manches.
Beaucoup de motifs à carreaux sont trop contrastés à nos yeux. Les carrés ressortent trop ou les couleurs ne vont pas assez bien ensemble. Ça manque souvent de nuance, de subtilité et c'est difficile à porter sans tomber dans le premier degré.
Une chemise à carreaux colorés, ça aimante l'œil et ça occupe beaucoup d'espace dans une tenue. Il faut que le motif soit irréprochable si on ne veut pas qu'il pique la rétine et ce n'est pas si simple à trouver.
On cherche donc des carreaux qui se fondent ensemble avec du grain, quelque chose d'intéressant dans la texture et de plaisant à regarder.
Alors, devinez vers quel pays on se tourne ?
Gagné ! Les recherches commencent par le Japon. En texture et en aspérités, on y est souvent bien servis.
On envoie des demandes d'échantillons et on a hâte de les découvrir.

En route pour le Japon !
Une semaine plus tard, ils arrivent dans une grande enveloppe.
On ouvre. C'est beau, mais ce n'est pas encore ça. On trouve que les motifs ont besoin d'être encore un peu travaillés. On fait des essais avec des coloris et des techniques de lavage puis on reçoit le résultat.
Julien : "On n'y est toujours pas. Tu vois, là, les couleurs sont encore trop fortes. Il faudrait quelque chose de plus estompé."
Benoît : "Et puis franchement, le rendu ne justifie pas la différence de prix avec ce qu'on pourrait trouver en Europe."
Julien : "Ok, essayons en Europe."
L'équipe produit ouvre son carnet d'adresses et commande des échantillons. De belles choses arrivent mais le cœur ne bat toujours pas.

On n'a toujours pas trouvé le bon chemin.
L'équipe demande aussi à nos fournisseurs s'ils connaissent d'autres pistes pour nos recherches.
À Prato, en Italie, l'un d'entre eux nous donne le contact d'un petit tisserand avec lequel il travaille. Curieux, on leur écrit et on leur demande.
BINGO.
On en prend plein les yeux. Les couleurs vont bien ensemble et se mélangent parfaitement. Il y a une vraie progression d'un carreau à l'autre. On les distingue bien et en même temps, ils cohabitent comme s'ils avaient grandi ensemble quelque part.
Il y a le côté estompé que l'équipe cherchait, avec des petits grains et des nuances qui font la transition d'un coloris à l'autre.
Là, on a trouvé de quoi faire une très belle chemise à carreaux. Le genre qu'on croise peu ailleurs et qui attire les compliments. Champagne !

Ou plutôt bourbon.
Du coup, on se demande : mais comment font-ils pour viser si juste ?
Eh bien, ce n'est pas un tisserand comme les autres. Il a un mode de fonctionnement bien particulier.
Un fabricant italien semi-artisanal
Ce tisserand il nous a demandé de ne pas divulguer son nom car il préfère rester confidentiel possède très peu de machines. Bien trop peu pour produire à échelle industrielle, même pour nos quantités à nous.
Ses ouvriers utilisent d'abord leurs machines pour expérimenter. Ils font des essais de motifs, de textures et de couleurs dans tous les sens à moindres frais. Comme ils ont peu de coûts fixes, ils peuvent laisser libre cours à leur créativité jusqu'à ce qu'ils trouvent la bonne recette.
Une fois qu'ils l'ont, ils "empruntent" les machines d'un fabricant partenaire, plus grand, qui pourra produire le tissu en quantités économiquement viables.
On se dit : c'est gagné !
Je vous ai déjà dit qu'on était naïfs parfois ?
Oui, on a crié victoire trop vite.

"Pardon ?"
Le tissu qu'on veut est magnifique mais il a un inconvénient.
Du synthétique.
Et pas qu'un peu. Un mélange de polyamide et de laine.
On adore la laine parce qu'elle tient chaud ou évacue la chaleur suivant les conditions. Parce qu'elle respire et qu'elle est peu odorante aussi. On peut donc la porter plein de fois sans la laver.
Le polyamide, c'est tout l'inverse. Il est très utile dans certains vêtements et solidifie les mélanges mais ici, il dessert beaucoup la praticité de la laine.
On n'a pas envie d'abandonner ce tissu qu'on a mis si longtemps à trouver. C'est un dilemme mais il y a peut-être une solution.
On demande au fabricant s'il ne peut pas obtenir le même motif en remplaçant le polyamide par du coton, pour que le mélange reste solide sans synthétique.
C'est compliqué, mais il tente le coup.
Il développe un équivalent exclusivement pour nous en flanelle 55% laine mérinos et 45% coton. Il nous l'envoie.
À réception, on ouvre le colis et vous savez quoi ? C'est toujours aussi beau.
Quand on monte le premier prototype dans notre atelier au Portugal, on se dit qu'on a bien fait de ne pas lâcher le projet.
La laine vient d'Australie et d'Afrique du Sud, elle est certifiée mulesing free le mulesing consiste à couper la queue des moutons ainsi que la peau autour dans le but de limiter la propagation de maladies infectieuses, à cause des larves de mouches qui peuvent s'y installer. C'est une opération évidemment douloureuse pour l'animal et malheureusement répandue dans les élevages intensifs. Une laine mulesing free garantit l'absence de cette pratique..
Le micronage de la laine est de 18,5 microns. Des fibres fines et donc douces.
Quant au coton :
- Les fils de chaîne proviennent de l'Inde et des États-Unis
- Les fils de trame viennent d'Australie
Le tout est teint et tissé à Prato, en Italie.
Le poids est de 162 gr/m2, une épaisseur idéale pour la mi-saison et les layerings en hiver.
On s'est pris la tête jusqu'au bout
On peut dire qu'on s'est mis la pression
Le travail n'est pas fini.
Pour que cette chemise envoie du bois jusqu'au moindre détail, il faut encore qu'on mette tout notre cœur dans les finitions. Surtout pour l'une d'entre elles qui sera la plus importante ici : les boutons.
Déjà, il faut que ce soit des boutons pression, pour la tradition et pour qu'ils ne vous lâchent pas dans un accroc en plein rodéo.
Mais avant tout, il faut que leur couleur aille parfaitement avec la chemise.
Ça paraît tout bête, mais c'est dans ces petits détails qu'une belle surchemise fait la différence.
Alors, on teste différents coloris et à la fin, on trouve que ce marron se marie très bien avec les autres nuances. Pas vous ?
Ils sont faits en corne la corne provient d'Inde au Portugal et attention, on va s'approcher encore un peu plus : regardez-moi ce cerclage. C'est une finition "gun métal" qui fera un beau rappel avec votre colt.




Bon, assez parlé de boutons. Je vais finir par vous en filer. Maintenant, j'ai une annonce à faire.
C'est l'heure des looooks !
Pour vous montrer comment la porter, ou vous inspirer
Façon Lucky Luke
Cette surchemise se porte très bien avec une paille de blé entre les dents, sans oublier le chino et le tee-shirt pour accessoiriser.
Un beige dans la continuité des carreaux jaunes, du ciel pour faire écho aux carreaux bleus. Simple.

Tee-shirt BonneGueule, montre Serica, lunettes Salt Optics, chino vintage, sneakers Converse, bracelet de la boutique parisienne Tibet Forever.
On a même l'anecdote qui va avec pour faire l'intéressant au saloon : saviez-vous qu'avant de mordiller un brin d'herbe de la sorte, Lucky Luke fumait en fait des cigarettes jusqu'en 1983 ? Le créateur du personnage avait changé ce détail sous la pression des associations antitabac pour une adaptation à la télévision américaine.
Maintenant, vous savez.
La chasse aux images
Vous improvisez safari-photo de bon matin et vous ne courrez pas très vite ? Un layering sera rassurant, au moins contre le froid.
Mettez la surchemise à cheval entre un tee-shirt écru et une jungle jacket, pour y ranger vos pellicules.

Jungle Jacket BonneGueule disponible ce samedi 28 août, tee-shirt et casquette BonneGueule, sneakers Converse, jean Fullcount.
Tout plaquer et partir en Alaska
Un sac à dos, un jean et un couteau vous suffiront.

Ensemble BonneGueule disponible ce samedi 28 août, montre Serica, lunettes Salt Optics, sneakers Converse.

Pas près de manger, le Jordan.
Sous votre surchemise, vous pouvez mettre un tee-shirt ou un marcel mais vous paraîtrez toujours plus cool avec un henley.
Pourquoi ? La réponse est juste là :
Un henley pour votre carrière à Hollywood
Après Terence Hill et John Wayne, c'est à vous
Le henley, c'est le maillot de corps de l'aventurier du Far West.

Terence Hill dans Un génie, deux associés, une cloche, 1976. (Crédit : FilmPublicityArchive/United Archives via Getty Images)
Quand il se lève le matin, il enfile sa chemise à carreaux par-dessus, il la boutonne à la va-vite jusqu'au décolleté du henley, il passe ses cheveux en arrière avec un peu de bourbon dans les doigts, se rince la bouche avec et attrape une gorgée au passage puis il part au galop.
Avec un henley, vous emportez un bout de ça avec vous. Vous êtes le héros de votre journée. Un homme d'action qui chevauche son étalon de fer loué en libre-service avec une carte navigo. Vous pédalez à toute allure pour arriver à la borne devant chez vous avant la fin de la première demi-heure gratuite. Chacun son combat.
Et puis un col boutonné, ça a toujours son supplément de charme en layering.
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Voilà pourquoi on voulait vous proposer un nouveau henley, ou plutôt LE henley. Le plus authentique possible. Celui qui ravive notre flamme pour le cinéma américain et pas que les westerns d'ailleurs :

Harrison Ford dans le rôle de Han Solo, sur un tournage de Star Wars en 1977. (Crédit : Mondadori via Getty Images).
Seulement voilà : il fallait aussi que sa matière ait quelque chose à raconter. Qu'elle soit intéressante à regarder et qu'on n'ait pas l'impression que vous êtes resté en pyjama quand vous le porterez seul.
Voilà comment on a fait :
Une maille écrue en coton bio poids : 210 g/m2, soit une épaisseur moyenne de tee-shirt agréable à sentir contre votre peau.
On a fait appliquer un effet flammé sur les fils les fils de coton viennent d'Inde pour donner de petits reliefs irréguliers. Cachez-les devant les autres henleys, ils risquent d'être jaloux.

Des boutons en corozo écru, un col et une patte de boutonnage dans un tissu plus épais pour respecter la tradition.
On a trouvé tout ça au Portugal et on y a fait monter l'ensemble dans notre atelier habituel. Ça nous permet de vous le proposer à un prix accessible pour une confection européenne. Jouons cartes sur table : il sera à 70€.

Et voilà !
À jeudi !
Jordan a conçu sa propre Jungle Jacket avec notre équipe produit et il vous racontera son aventure.
Comment vous procurer nos nouveautés ?
Rendez-vous sur notre e-shop ou dans nos boutiques.
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