V.I.R.A.L. : l’histoire de l’IMMORTELLE veste en cuir nommée PERFECTO (8/8)
Pour regarder tous les épisodes de la SAISON 1 de V.I.R.A.L., c'est ici que ça se passe.
Episode 1 : la M-65
Episode 2 : le Sweatshirt
Episode 3 : le T-shirt
Episode 4 : le Jean
Episode 5 : la Chemise oxford
Episode 6 : le Chino
Episode 7 : les Sneakers
Episode 8 : le Perfecto
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V.I.R.A.L., c'est pour Vêtements Iconiques qui Racontent l'Amérique Légendaire.
Eh oui, on s'est creusé la tête.
Ce format, tout nouveau tout beau, a été pensé pour vous raconter (de manière un peu personnelle j'en conviens) les histoires des vêtements mythiques de l'Amérique, ceux que tout le monde porte tout le temps, ignorant avoir sur le dos un morceau d'histoire.
J'ai choisi de rompre la chaîne et sortir du showroom de BonneGueule. Pour quelques jours, j'ai établi un QG, avec Louis qui tourne nos vidéos, quelque part dans les puces de Saint-Ouen, dans le nord de Paris. Quel endroit plus logique pour vous parler de vêtements avec une histoire qu'un quartier d'antiquaires ?
Il paraît qu'il y a une vie avant le perfecto et une vie après le perfecto. Et je veux bien le croire. Ou mieux : Je peux en attester !
Et d'ailleurs, je pense qu'on peut étendre ce précepte sans compromis à tous les blousons en cuir et non seulement à l'illustre perfecto. C'est vrai que prendre le bus avec un telle pièce sur les épaules, ça change la vie. Je peux même vous garantir que les mamies se lèveront pour vous céder leur place.
Je dis ça alors même que le seul blouson en cuir que j'aie jamais possédé provenait d'une marque qui mise sur l'argument marketing de la rébellion pour vendre des produits médiocres hors de prix à des couples d'êtres humains branchouilles. Ça commence par "The" et ça finit par "Kooples". Faut croire que je voulais devenir un homme branché.
Enfin bref ! Cet achat a au moins pu faire un heureux puisque j'ai donné cette veste en cuir à une association caritative et c'est parfait comme ça.
Mais ce que cet achat précipité de ma part atteste aussi, c'est de la part de rêve qui accompagne chaque perfecto. C'est la puissance de ce vêtement, dont l'histoire est si riche, de nous transporter ailleurs et, en l'enfilant sur nos épaules, d'être à même de nous transcender tout entier, jusqu'à constituer la nouvelle peau de notre nouveau personnage avec sa propre histoire.
Je pense à Glenn O'Brien, regretté "Style guy" du GQ de la grande époque et voix respectée du menswear, de la musique et de l'art, disciple d'Andy Warhol notamment, qui en avait un, un perfecto noir bien flingué comme il faut, avec dans le dos la fameuse couronne de Basquiat, que ce dernier avait bien sûr lui-même dessinée.
Parce que le perfecto est aussi une toile (vivante !) d'expression, de revendications des valeurs d'un groupe social ou, au contraire, de valeurs individuelles.
On pense aux punks d'abord qui ont largement contribué à l'aura de la veste en cuir jusqu'à en faire un mythe, tout comme une toile d'expression de leur mouvement, par la personnalisation de la pièce (les clous, les breloques, la peinture), elle-même influencée par le son gras de guitares et les mélodies primaires et brutes.
On pense aussi au cinéma, intervenant plus tôt dans l'histoire de cette veste, à Marlon Brando dans "The Wild One" qui la portait comme le porte-parole qu'il était de la jeunesse en crise contre l'ordre établi, avec l'envie chevillée au corps de foutre le feu à à peu près tout ce qui pouvait se trouver sur son chemin. Mais sa veste était aussi un symbole de la propre réalisation de sa personnalité, puisque dans le film, il a bien pris soin d'inscrire son prénom "Johnny", dans une typographie soignée, sur la poitrine de son blouson de motard délinquant.
Je ne voudrais pas trop en dire, si vous n'avez pas regardé la vidéo, mais cette histoire que j'ai eu plaisir à raconter vaut le coup d'être écoutée et comprise. C'est aussi la dernière de la saison 1 de la série V.I.R.A.L. et je remercie chacun et chacune d'entre vous de l'avoir suivie, d'avoir commenté, pour vos accolades amicales.
Il y a tant à dire sur l'histoire de la mode et de ces pièces qu'on ne retrouve pas par hasard aujourd'hui dans nos collections contemporaines. Ces vêtements sont le résultat d'accidents, de contraintes historiques liées à des contextes militaires, des mouvements sociaux de contestation d'un contexte politique ou sociétal, d'évolutions techniques dans le but d'augmenter leur confort et leur performance.
Il n'est jamais futile de parler des vêtements qui ont une histoire parce qu'ils disent tous quelque chose de l'humanité, pour peu qu'on les mette en perspective avec le contexte dans lequel ils sont nés.
Et, sur ces paroles grandiloquentes, je me retire. Je vais préparer ma candidature à la présidentielle. Présidentielle de la République du Vêtement, je veux dire.
Je porte :
Un t-shirt blanc Uniqlo
Un gilet vintage
Une veste BonneGueule
Une montre Lip Nautic-Ski
Un soupçon de maquillage
Un chino vintage
Des Croc's
Non, je plaisante.
Clap de fin.
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