Ma journée dans la peau d’un conseiller boutique BonneGueule

8 min

Ma journée dans la peau d’un conseiller boutique BonneGueule

8 min
Publié le : 1 juin 2018Mis à jour le : 6 juin 2018

Je vais commencer par le début, je me présente : Christophe. Je suis le nouveau rédacteur en chef de BonneGueule et je remplace Rafik depuis début mars.

Avant tout, je dois vous faire un aveu : le monde de la mode m’est peu connu là où par le passé j’ai surtout exercé mon métier de journaliste dans les arcanes de la politique nationale ou internationale, de la culture ou encore des nouvelles technologies. Là, je découvre un sujet captivant ajouté à une communauté exigeante et sympa. Et j'adore m'y plonger ! ?Geoffrey : 'Christophe est quelqu’un de très humble et il ne vous l’aurait pas dit lui-même. Mais sachez que c’est un grand journaliste, qui encadrait jusqu’à 70 personnes chez Metronews et LCI. Et qu’on est toujours aussi étonnés de la chance de l’avoir avec nous. Et de voir chaque jour à quel point on a la même vision des médias, et les mêmes valeurs de transparence et de qualité.'

Pour mon premier article sur le site BonneGueule, je vais vous raconter ma journée de "stagiaire conseiller". Comme tous les nouveaux collaborateurs, il me faut passer une journée d'immersion en boutique  ?Geoffrey : <em>'</em>Avec Benoît, on a décidé de faire passer deux journées entières en boutique à chaque nouvel arrivant chez BonneGueule. Et d'en refaire une chaque année. Qu'il soit rédacteur en chef, directeur financier ou vidéaste. Parce qu'à mesure que l'entreprise grandit, TOUT LE MONDE doit savoir pour qui et pourquoi on bosse dur, et ce qui se cache vraiment derrière les valeurs de BonneGueule !'.

Pourquoi ? Pour mieux comprendre les dessous des boutiques, ce que l'on appelle le "retail" dans le jargon, les attentes et envies de nos lecteurs, de nos visiteurs, et de ceux qui portent nos vêtements.

Clarisse, notre responsable des boutiques, l'a ajouté à mon agenda : mon jour sera le vendredi 25 mai.

Equipe boutique Paris BonneGueule

La dreamteam du jour, de gauche à droite : Antoine, Jade, Agathe et Grégory. Regardez combien Jade est drôle 🙂

10h20

J’arrive à la boutique rue Commines. Celle du 14, rénovée récemment, là où se déroulent les rendez-vous de conseils personnalisés ?Geoffrey : 'Vous ne le savez peut-être pas encore, mais dans la lignée du blog et des coachings en style que je proposais avec Benoît il y a quelques années, on offre dans nos boutiques des RDV personnalisés d'1 heure, sans obligation d'achat, avec un coach en style qui répond à toutes vos questions. Et bien sûr, les conseillers de nos boutiques sont de VRAIS conseillers : ils n'ont pas de primes liées aux ventes, mais ils ont des primes liées aux commentaires positifs que laissent les visiteurs suivant leurs passages en boutiques.', là où sont vendus également les costumes.

Grégory me propose un café, non pas parce que je suis rédacteur en chef du média. Non non, c'est comme ça pour tous les clients. On a le sens de l'accueil chez BonneGueule. D'ailleurs, les visiteurs du soir auront droit à une petite dégustation -modération oblige- d'un excellent whisky -japonais évidemment-, un Nikka from the Barrel.

Un petit peu de rangement, un coup d’aspirateur et la boutique ouvre ses portes. Pour ma part, je traverse la rue pour aller au 15, juste en face. La boutique dédiée au casual.

Voici en quelques mots comment je suis arrivé sur BonneGueule. Comme cela se fait peu dans les métiers du journalisme : en répondant à une petite annonce. Je reçois une alerte sur LinkedIn indiquant que BonneGueule cherche son rédacteur en chef.

Tiens, ça me dit quelque chose, je m'y reconnecte et me souviens avoir appris beaucoup de choses et lu des sujets avec plaisir. Je lis l'annonce dans le détail : organisé, rigoureux, goût du travail en équipe, curieux, leadership... mais c'est moi ça ! Un peu comme à chaque fois qu'on lit son horoscope, on s'y reconnait. Je postule, je rencontre Rafik, puis Geoffrey et Nicolò, et Benoît et Elie... l'envie de rejoindre BonneGueule va crescendo au fil des entretiens.

Le feeling est bon et nous avons d'assez nombreuses valeurs en commun. Côté édito, le challenge s'annonce passionnant de partir à la découverte du vêtement masculin sur un site aussi expert, avec une communauté aussi fidèle que solide. Bonne nouvelle, mon téléphone sonne le jeudi 1er mars à 10h56 et Geoffrey me propose de rejoindre le bateau BonneGueule. Le début d'une belle aventure humaine (ça fait un peu télé-réalité me dit Jordan, mais j'assume !) et éditoriale.

10H30

Le rideau à peine levé, Jade, responsable des boutiques parisiennes, m’accueille et me briefe sur le rangement. Important le rangement pour trouver rapidement la bonne taille. Et ici c'est par taille non pas par modèle que tout est rangé. ?Jade confirme : « en boutique, il ne faut pas que ça traîne, c'est pour cela que j'ai instauré un rangement à la taille pour chaque article de la réserve : de cette façon, en un tour de main je peux constituer une silhouette pour un même client. Le luxe, non ? »

Les chinos en bas, les chemises ici... à portée de main... les cardigans... petit passage en réserve... Pas bien grande, le rangement est hyper optimisé. Je ferais bien de m'en inspirer pour mon vestiaire à la maison !

Jade, responsable des boutiques parisiennes, me fait "visiter" la réserve du 15, rue Commines. Rangement op-ti-mi-sé !

10h49

Les premiers clients arrivent, Jade et Agathe leur proposent spontanément un café et les laissent tranquillement regarder nos pièces. Zéro pression, c'est le maître-mot ici. Et la discussion s’engage avec ce client qui passe par hasard, ne connait pas BonneGueule. Et regarde les pantalons en velours. Et se décide très vite pour un modèle vert kaki. En deux temps, trois mouvements, en toute simplicité.

11h00

En face au 14, Grégory a rendez-vous avec Franck. Lors de sa prise de rendez-vous sur le site de BonneGueule, il a exposé sa problématique de façon très claire, mais aussi très transparente : il veut renouveler tout son vestiaire à la suite d'une grosse perte de poids. Et profiter de conseils « pour repartir sur de bonnes bases après des années d'achats pas très judicieux, que ce soit pour les costumes les vêtements de mi-saison ou même la taille » me raconte-t-il.

Il précise même qu'il s'habillait alors souvent « une taille au dessus pour masquer [son] embonpoint ce qui était désastreux ». Son idée : « être "moderne" sans tomber dans le "jeunisme". J'ai 50 ans.» ?Et Gregory d'insister : 'Plus qu'un regard purement stylistique, il y a bien souvent une bonne part de psychologie à intégrer aux rendez-vous personnalisés, qui sont parfois comme des mini coaching de vie'.

11h14

Un passage chez notre retoucheur, Sarah retouches, pour livraison de pantalons à retoucher et retirer les nombreuses pièces des clients. J'en profite pour déposer un jean et un costume pour moi.

11h45

Une bonne pile de pantalons sous les yeux, il s’agit d’appeler les clients pour leur annoncer une bonne nouvelle : leur pantalon retouché à la bonne longueur est dispo en boutique. Une bonne quinzaine de coups de fil et quasiment autant de messages laissés. Plutôt agréable d'annoncer qu'ils vont pouvoir porter leur jean ou leur chino, même à un répondeur.

11h50

Franck est quasiment arrivé au terme de son heure de conseils avec Grégory. « Après avoir cherché des conseils sur Internet, je suis tombé sur les vidéos de BonneGueule. Et là, j'ai vu qu'il était possible de prendre rendez-vous pour avoir des conseils ». « Aujourd'hui, il me fallait acheter quelque chose. Et à mon âge, BonneGueule correspond à mon besoin, car je suis moins sensible aux marques et je veux un bon rapport-qualité prix ». Ravi ?Franck nous dit par écrit qu'il serait 'sympa de tester quelques sacs en fonction des tenues essayées. C'est un accessoire casse-tête pour un homme et difficile à appréhender'. 'Sinon rien à dire, tout était top'. Merci Franck :-), il achète un costume Full Canvas, une chemise blanche en Oxford et un jean Brut Selvedge Kurabo.

Notre costume Full Canvas. Bon là, c'est notre mannequin Karim qui fait ce bond sorti d'un Tex Avery

12h00

Il est midi, le rendez-vous d'Antoine est arrivé. La problématique est simple : ce client veut pouvoir dépareiller veste et pantalon. Il n'aime que les chinos, pas les jeans. Et il ne cache pas sa déception de « ne pas pouvoir essayer plus de pièces, quitte à ce que d'autres marques que BonneGueule soient présentées. Notamment de toutes les marques dont vous parlez sur votre site ». Un peu décu notre visiteur. ?Antoine : 'Concernant ce rendez-vous, c'est toujours frustrant quand on ne peut pas répondre au besoin du client. On essaye toujours de trouver une solution pour lui apporter le maximum de conseils. Alors que juste après par exemple, j’ai eu un client timide et réservé qui je pense n’était jamais rentré dans une boutique. Il venait pour un costume mais ne savait pas du tout ce qui lui allait. C’est un plaisir d’aider et de conseiller un client comme ça et de se rendre compte qu'il se sent bien dans son costume grâce à nos conseils. Et si l’entretien se passe bien on y est peut-être aussi pour quelque chose.' Quant aux vidéos sur le site, la réponse est liminaire : « C'est moyen ». Bon on ne peut pas plaire à tout le monde ^^ Mais ok, je prends le point. Gloups.

12h46

Maintenant, il faut ranger des pantalons retouchés. Parce qu’être en boutique c’est aussi ça, beaucoup de petites tâches du quotidien. Et la petite main, aujourd'hui, c’est moi 😉 Et quand le client vient chercher son vêtement, pas question de le faire attendre de trop longues minutes.

Pantalons de costumes bleus

Les pantalons de costumes prendront place soigneusement rangés sur des cintres.

13h08

L'heure de déjeuner avec Antoine est venue. L'avantage de la rue Commines, c'est qu'il y a quantité de bonnes adresses dans ce quartier, à deux pas du marché des Enfants rouges. Au menu du jour : salade de quinoa et grenade, des couteaux et des courgettes rôties. Que des bonnes choses pour le régime.

14h46

Passage de Greg, jeune trentenaire bien connu de la boutique, il vient pour un problème d’irrégularités sur son blazer croisé. Son histoire avec BonneGueule ? Elle a commencé il y a un peu de plus de trois ans. « Je m'étais fait largué par ma nana me raconte-t-il, au terme d'une longue relation. J'avais pris du poids et je m'habillais juste pour m'habiller. »

C'est à ce moment qu'il a commencé à suivre BonneGueule par « curiosité ». Là où débutait une réflexion sur son style vestimentaire. « Dans le même temps, j'ai décidé de surveiller ce que je mangeais, les produits cosmétiques que je mettais sur ma peau ». De prendre soin de lui en somme.

« J'ai d'abord acheté un article, deux, quatre, huit. Au final, je possède aujourd'hui 60% du vestiaire BonneGueule ». Et maintenant, il lui arrive de « passer à la boutique juste pour discuter et prendre un café. Ce que j'aime bien c'est que les conseillers ne sont pas là pour pousser la sauce BonneGueule ». D'ailleurs, il s'habille aussi chez A.P.C., Momotaro ou Norwegian Rain.

« Mais vous êtes la seule marque qui explique l'importance de la matière, de la qualité de la fabrication, de la technique. Donc, je vais sur le site tous les deux jours pour voir s'il y a un nouvel article. Et après, quand tu portes la pièce BonneGueule, tu es content de savoir comment elle est fabriquée. Au final, c'est la seule marque qui fait ça, qui m'aide autant. »

Sa pièce fétiche chez nous : son manteau gris en laine en collaboration avec Jules Tournier. Son envie : un jogpant ultra-technique avec un design osé. Message transmis à Benoît.

manteau gris laine Jules Tournier Bonne Gueule

Benoît portant notre manteau gris en laine, en collaboration avec Jules Tournier, lancé en 2015.

15h07

Ma prochaine tâche : renseigner le tableau de suivi des retouches. Cela ne prend quelques minutes, mais c'est au final un vrai gain de temps, permettant de savoir où se trouve la pièce de chaque client. Et de constater que, les retouches étant offertes, elles sont sources d'activité importante dans les boutiques.

Nous sommes tout de même dans un boutique de vêtements. Je ne résiste pas à l'envie d'essayer ce bomber en collaboration avec Coldsmoke. Sinon, le t-shirt c'est Officine Générale, le jean BonneGueule et les sneakers BGxNational Standard

15h32

Le matin même, Agathe m'avait dit, « ce serait cool si tu rencontrais Cédric », un "vieux client" de BonneGueule, « il a plein de choses à te raconter ». Les choses sont bien faites, Cédric passe à la boutique pour retirer un chino beige. La discussion s'engage très naturellement dans le canapé, autour d'un café.

Cédric est ce que l'on peut appeler un fidèle. « Je viens au moins une fois pas mois, plutôt deux fois, dans les boutiques ». « Et si il fait 90% de ses achats BonneGueule en boutique, c'est pour la relation avec Agathe et Antoine notamment. Ils me connaissent, ils savent ce qui me va. Je ne retrouve pas cette relation avec les autres marques. »

Aujourd'hui âgé de 43 ans, sa rencontre avec BonneGueule s'est produite il y a quatre ans via le site. « J’avais envie de me relooker, je ne me sentais pas bien et je suis tombé sur des articles super intéressants ». Ensuite, il a rencontré Benoit et Geoffrey lors d'une soirée en boutique et n'a plus quitté BonneGueule.

Ne tombant pas dans la monoculture, il est aussi client chez Le Pantalon, Hast ou Hircus, BonneGueule représentant un tiers de son vestiaire, « désormais plus restreint, plus qualitatif ».

Cédric et son blouson Softshell, la pièce BonneGueule qu'il garderait s'il ne pouvait en choisir qu'une seule.

Exigeant, il est attentif à ce que la marque conserve quatre caractéristiques qui lui sont importantes : proximité, qualité, prix, technique. Et si il ne devait garder qu'une seule pièce : son blouson Softshell kaki. « Il est polyvalent, résistant à l’eau. Partout où je pars en voyage je l’emmène, c’est mon couteau-suisse... et il est classe ». Son envie : une pièce en cuir lisse.

Et discuter avec Cédric ravit le nouveau rédacteur en chef que je suis. « Si BonneGueule disparaissait, je serai très malheureux. C'est une marque à laquelle je dois beaucoup. Désormais j’ai une certaine fierté à sortir de chez moi habillé comme je suis. Tout cet esprit BonneGueule je me le suis approprié. C’est un esprit qui me rend heureux. »

Sachant déjà qu'il va craquer pour le prochain mac, il est d'ailleurs « à l’affût des articles qui présentent les pièces ». Quant à sa compagne : « elle ne comprend pas, mais elle respecte ».

16h44

Tous les vendredis c’est l’heure du "merch", contraction de merchandising. En clair Jade et Antoine refont les silhouettes pour d’autres suggestions de looks sur les portants... la règle selon Jade : une chemise, un pantalon puis un manteau, une veste ou un blouson. Quelques minutes de discussions animées entre Antoine et Jade plus tard, le "merch" est terminé permettant de proposer de nouvelles associations. ?Jade : 'Le 'merch' est souvent le résultats de luttes acharnées avec Antoine, quelle couleur ? quel article avec quel autre pour accrocher le regard ? Et le le ton monte. Non je rigole, c'est une chance de pouvoir travailler ainsi, avec plusieurs regards, même si, tout à fait entre nous, à la fin, j'ai toujours le dernier mot 🙂 '

17h30

La fin de journée approche pour moi, bien avant les conseillers. Je suis HS, j'ai mal au dos d'être resté si longtemps debout. Mais je suis ravi de cette immersion. J'ai découvert les coulisses des boutiques, les multiples tâches -je vous ai épargné le passage à la Poste, les réceptions de coursiers, la perte du téléphone sans fil... - à réaliser au cours d'une journée, imperceptibles pour le client mais qui sont gages d'efficacité. Et j'ai mieux compris là où réside l'expérience client BonneGueule. Ah mince, j'ai oublié le whisky. Je reviendrai !

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