Un vêtement, une chanson : le tee-shirt jaune selon Roy Ayers (7/10) – Pochette

(Crédit photo de couverture : Roy Ayers au Kool Jazz Festival, Cincinatti, Ohio, USA, Juillet 1976 - Photo David Redfern/Redferns/Getty Images)

On poursuit notre périple à travers le style et la musique. Cette fois, c''est ni plus ni moins que le soleil de notre série estivale. Vous l'attendiez depuis notre Pochette dédiée aux casquettes de Public Enemy, le voici donc enfin.

Au programme : du groove, de la décontraction et bien évidemment du soleil jusque dans les vêtements. Après les espadrilles de Serge Gainsbourg, on se penche en effet sur une autre pièce très populaire de l'été : le tee-shirt.

Attention toutefois, celui qui nous intéresse ici a une particularité : sa couleur jaune. Pour vous donner vous aussi envie de le porter, je vous présente donc l'un de ses plus grands ambassadeurs : Roy Ayers.

«EVERYBODY LOVES THE SUNSHINE» - ROY AYERS

Vous avez peut-être remarqué que j’affectionne de plus en plus cette couleur. Il y a d’abord eu une carte blanche dédiée, puis un look avec salopette glissé dans Bobine. Est-ce à dire que c’est une obsession en cours ? Peut-être bien. À ce jour, je n’ai pas encore trouvé LA pièce en jaune de mes rêves. Mais je continue de chercher.

En attendant, pour l’inspiration, on peut trouver un joli spécimen de tee-shirt jaune ici, sur la pochette de l'album « Everybody loves the sunshine » de Roy Ayers paru en 1976. La musique, les mots et l’image sont résolument au diapason.

Si cette pièce portée par Roy Ayers vous fait penser à un maillot jaune, ce n'est pas tout à fait un hasard. Elle est ici relativement fittée. Si vous lui ajoutiez quelques étoiles, un liseré vert au cou et aux manches et un numéro 10 au dos, vous pourriez peut-être aussi revivre par le vêtement les heures de gloire du footballeur Pelé :

Une hypothèse : quelle que soit sa forme, le tee-shirt jaune semble aller de pair avec les sommets. Est-ce à dire qu’il possède des pouvoirs insoupçonnés ? Peut-être. La couleur fascine. Il n’est pas impossible qu’elle procure également un sentiment d’insouciance et de la confiance en soi.

Si le nom de Roy Ayers ne vous est pas familier, rassurez-vous, vous connaissez sûrement la chanson du jour : elle a été maintes fois reprise ou samplée à travers le monde, et continue d'être jouée régulièrement ici et là sur les ondes.

Roi Ayers a aujourd’hui 80 ans. Il est originaire de Californie et ses premières aventures musicales commencent dès la fin des années 50. Le soleil n'a pas de secrets pour lui, et le fait est que sa musique va bien vite rayonner elle aussi. Si ses premiers pas s'orientent vers le jazz, il va dès les années 70 mettre de plus en plus de mouvements funky dans son travail.

Au début des années 80, Roy Ayers enregistre avec Fela Kuti. Les frontières s’estompent, on s’enrichit de nouvelles cultures à la fois musicales et vestimentaires. La musique de Roy Ayers deviendra plus tard une source d’inspiration pour toute une génération de musiciens hip-hop ou R'n'B.

Pour lui, les années 70 seront plus particulièrement décisives. C’est une période incroyablement riche et productive. On peut citer la bande originale du classique film blaxploitation « Coffy », l'album mentionné plus haut, « Vibrations » (1976) ou « Lifeline » (1977) sur lequel vous pourrez retrouver cette merveille absolue.

Tout comme « Everybody loves the sunshine », « Running Away » appelle à revêtir du jaune de la tête aux pieds. Le chanteur Prince l’a fait, ce qui pourrait nous laisser croire qu’il est tombé sous le charme lui aussi à un moment donné.

Sur la photographie ci-dessus prise lors d'un festival, on découvre Roy Ayers en 1976 avec un tee-shirt jaune flanqué du nom de son groupe. Difficile de dire précisément ce qu'il porte en dessous, mais on peut imaginer quelque chose d'assez ample et confortable, par exemple un jogpant clair, une paire de sneakers ou pourquoi pas des sandales en cuir.

Autre alternative : le tee-shirt rayé, ici une nouvelle fois penché sur un vibraphone :

On peut ici se prendre à rêver d'un mélange de bleu et de jaune. Le noir et blanc de l'image nous y autorisent. L'été aussi : c’est rappelons-le la saison idéale pour oser la couleur.

Et quand il ne porte pas de tee-shirt, alors ? Le style peut être affirmé, plus habillé et somme toute très réussi : chemise rayée popover, cravate, pantalon clair, ceinture possiblement tressée, chapeau et blazer original. Vous n'y croyez pas ? Jetez donc un œil sur ce cliché du début des années 70 :

Mais revenons au tee-shirt jaune. C'est une autre de ces pièces qui fait du bien au moral, été comme hiver. Souvenez-vous du pantalon clair des Beach Boys. C’est globalement le même principe : une histoire d'illumination(s). Pour un bon tee-shirt, vous pouvez regarder nos recommandations de marques ici au besoin :

Et pour aller encore plus loin sur le sujet du tee-shirt, n'hésitez pas à jeter un œil sur les conseils plus poussés de David. Si Roy Ayers est allé jusqu'à immortaliser le tee-shirt jaune sur une pochette de disque, vous retrouverez cette couleur en haut chez bien d'autres musiciens. Bob Marley, bien sûr. Mais aussi Neil Young, dans un tout autre genre et probablement dans une tenue plus workwear:

Enfin, pour les plus audacieux d'entre vous, je ne résiste pas à l'envie de vous partager aussi ce look avec débardeur jaune, à découvrir chez les Américains d'Arrested Development :

Regardez plus précisément au centre : le pantalon, les chaussures, le choix des couleurs et les accessoires. Intrigués ? C'est peut-être l'occasion de vous replonger dans la chanson la plus connue du groupe, voire pourquoi pas l'album qui va avec. Vous voilà désormais (pré)parés pour un été en jaune.

En attendant, vous pouvez bien sûr ajouter le tube de Roy Ayers à votre playlist de l'été. C'est une chanson idéale, tellement intemporelle qu'on a du mal à lui donner un âge. Quant à l’œuvre de Roy Ayers, n'hésitez pas à y jeter une oreille : certaines discographies ont bien plus à offrir qu'un ou deux tubes inoubliables.

Pour aller plus loin :