[Hors-sujet] Compostelle à vélo – mon matériel au banc d’essai (3/3)
Je vous ai raconté le début de mon périple vers Saint-Jacques de Compostelle ici, et la fin (écourtée) ici.
Bien entendu, un voyage de deux semaines à vélo ne s'improvise pas, et il faut préparer son matériel avec sérieux.
J'ai eu la chance de bénéficier de l'aide de plusieurs marques qui m'ont permis de tester leur matériel Je rappelle que comme toujours, BonneGueule n'a pas touché le moindre euro pour parler d'une marque. Et je rajoute que j'ai acheté à titre perso une partie du matériel Rapha et Sea-to-Summit, car je tenais vraiment à tester certains produits d'hygiène ou encore les Explore Shoes de Rapha. .
Voici donc mon avis sur le matériel, testé pendant sept jours, dans des conditions intensives.
Les vêtements
Le base layer
Trois tee-shirts en mérinos extrafine de BonneGueule (67 €) aussi utiles quand je voyage en avion, tant dans les pays chauds que froids. En randonnée, cette couche thermo-régulante au séchage rapide est un gros plus. Je suis certes juge et parti, mais j'ai beaucoup apprécié de porter ces tee-shirts à la fois efficaces et élégants. Les vêtements mérinos de randonnée, c'est jamais très très stylé, si vous voyez ce que je veux dire...
J'ai aussi pris un vieux tee-shirt Uniqlo Heatech Plus qui s'est avéré peu utile vu que j'avais déjà mes tees et mon mid-layer.
Les cuissards
J'ai tourné avec deux Core shorts de chez Rapha (85 €). Rien de vraiment particulier à raconter sur ces excellents cuissards de vélo, à part qu'ils sont très bien conçus avec leur gel d'adhérence en bas des cuisses et à la taille, et que leur rembourrage est extrêmement confortable, tout en permettant un séchage rapide.
Le mid-layer
J'ai emmené le bomber travel-tech de BonneGueule (180 €) qui est un peu la pièce maudite de la marque, car on n'a pas su l'expliquer et bien communiquer sur l'usage C’est un vêtement qu’on a présenté comme une pièce urbaine -dont la matière vient du fabricant PolarTec-, alors que c’est un vrai vêtement de techwear parfait pour voyager... y compris en été. La couleur grise fait un peu outdoor aussi, un bleu navy aurait sans doute remporté plus de suffrages.. Et j'avoue que j'en étais venu à bouder moi aussi ce bomber, voulant tourner cette page techwear dans laquelle je ne me suis jamais vraiment reconnu.
Pourtant, j'ai adoré porter ce bomber technique qui isole très bien la transpiration, reste aéré même dans l'effort, sèche vite, et procure un vrai surplus de chaleur quand on en a besoin.
Cette matière PowerStretch Pro que Ben a déniché à l'époque est vraiment une petite merveille de technologie. Et j'ai même fini par apprécier le style que la pièce me donnait.
La veste 3 couches
Gros coup de coeur sur la Hooded rain jacket II de Rapha (270 €). J'espère publier un test exhaustif de la marque très prochainement, mais en résumé, j'ai été impressionné par la respirabilité de la matière technique, j'adore son look et le design fonctionnel de la pièce Forme des poches, cordons de serrage, cache-gorge, zip double-curseur, bandes réfléchissantes. est quasi-parfait.
Juste un petit bémol sur le système de serrage que je ne trouve pas assez bloquant quand on veut parfaitement s'isoler de la pluie au milieu d'un orage.
Côté pratique, la veste se compresse facilement, ne froisse pas, et se nettoie en deux coups de linge humide.
Petite erreur : avoir également pris un poncho léger Ultra-Sil Sea-to-Summit (70 €) sans doute très bien, mais qui a fait doublon avec l'excellente veste 3-couches de Rapha. Au moins, il est léger (230g) et compressible (il rentrait dans mon mug en alu), il ne m'a pas gêné.
Les sous-vêtements
Trois boxers en mérino de Rapha (80 € les trois) et trois paires de chaussettes en mérinos (40 € les trois). Là encore de très bons produits, confortables et qui sèchent rapidement. Pour un prix que je trouve très raisonnable considérant le niveau de qualité.
Les chaussures
Les Explore Shoes de Rapha, avec leurs fixations de pédales automatiques SPD. J'aime beaucoup leur look, mais surtout la possibilité de marcher sur le bitume grâce aux crampons, sans faire ce bruit métallique Et flinguer ses cales. digne d'un chevalier de la guerre de 100 ans sur le pont de Cahors.
Ces chaussures sont très confortables également, d'autant qu'elles sont livrées avec des pièces de semelles qui permettent de réhausser la voute plantaire si elle est très arquée. C'était mon autre gros coup de coeur avec le bomber et la veste 3-couches.
Les accessoires
Gants de cyclisme
Je me suis également fourni chez Rapha pour les gants. Rien à dire, super came. Bonne adhérence, larges surfaces réfléchissantes, et un vaste choix de tailles sur le site Web de la marque.
Tour de cou
Le tour de cou Buff, si vous ne connaissez pas, c'est l'arme secrète du randonneur. Il peut servir à la fois d'écharpe, de bonnet, de cache oreille, mais aussi potentiellement de garrot ou de bandage. Pour un encombrement, un poids et une facilité d'entretien excellents. C'est vraiment un indispensable que j'emmène partout, que ce soit en rando ou aux sports d'hiver.
Lunettes
J'adore mes petites lunettes rétro de la marque japonaise Orgueil. Elles ne sont pas du tout adaptées au sport, mais c'est mon petit plaisir. Et je les rangeais dans un étui "libellule" Dajczman, époque WhenIWas17.
Casquette
Et je termine ma tenue avec une casquette toute simple en microfibres de chez Forclaz, la marque randonnée de Decathlon. Pas trop portée au final entre le vent du vélo et les intempéries, mais elle m'a l'air correcte.
Le vélo, un B'Twin Riverside 900
Dans les commentaires, certains ont été étonnés de me voir prendre la route avec un vélo tout chemin Riverside 900 de la marque B'Twin (c'est-à-dire Decathlon).
Mais pour son prix, je trouve qu'il offre un ratio légèreté et robustesse tout à fait raisonnable. Et j'ai toujours été très content des vélos B'Twin, puisque mon Riverside 500 (revendu entre temps) m'avait emmené sans encombres jusqu'à Istanbul en 2014.
J'ai par contre opté pour de vrais pneus trek Marathon Mondial Evolution de chez Schwalbe (70 € la paire) et une selle ergonomique SMP TRK MediumGel (~50 €). Gros pouce levé pour cette selle, qui s'est avérée mille fois plus confortable que tout ce que j'avais pu tester auparavant.
SMP est un fabricant italien qui ne fait que ça, en veillant à l'ergonomie des selles selon les différents usages, mais aussi selon le genre masculin et féminin Surprise, on n'est pas faits pareil à ce niveau là !.
J'ai finalement eu très peu de douleurs malgré des journées intensives les premiers jours et mon manque d'entraînement. Un excellent investissement dès lors que vous comptez rouler plusieurs heures.
Le camping et le couchage
Tente ultra-légère Msr Freelite 2
Je suis parti sur une Freelite 2 de la marque Msr.
À la base, c'est une tente adaptée aux randonnées, voire aux treks en montagne. Je voulais moi aussi quelque chose de très compressible avec de vraies économies de poids.
Pour autant je suis resté sur un modèle semi-autoportant c'est-à-dire qui tient à peu près debout sans sardines, adapté aux sols très mous (sable) ou au contraire rocailleux.
La tente pèse 1,33 kg housse comprise, ce qui est très peu pour une tente 2-places semi-autoportante. C'est possible grâce aux sardines en aluminium, et au nylon ripstop ultra-léger, mais aussi à une structure en Syclone™, un matériau issu de l'aéronautique, plus flexible que le carbone et l'aluminium, pour un poids inférieur.
Côté montage, cela m'a pris moins de 10 min (les grondements de tonnerre aidant) alors que je n'avais jamais lu le mode d'emploi auparavant.
L'intérieur est spacieux, il y a une ouverture et une abside de stockage de chaque côté. Et le nylon du sol s'est révélé parfaitement imperméable quand il a plu les deux nuits.
C'est vraiment du matériel très haut-de-gamme (compter environ 400 €, le double d'une tente équivalente dans une chaîne de grande diffusion) que je ne regrette pas d'avoir emmené avec moi et que je prendrai plaisir à réutiliser, particulièrement en montagne.

J'ai complètement raté mes photos d'extérieur, mais voici à quoi ressemble la tente vue de dehors (crédits : rayonrando.com)

Cette momie-là, c'est bien moi par contre. Il y a clairement la place pour 2 personnes, et mes sacs furent bien protégés sous les absides.
Duvet Spark SP1 Sea-to-Summit
Par rapport à mes précédentes randonnées, c'était vraiment hors de question de me trimballer avec un énorme duvet de chez Decathlon (ils font le taff pour ceux qui se déplacent en voiture, mais leur encombrement et leur poids n'est vraiment pas adapté aux treks).

Le duvet Spark SP1 Sea-to-Summit (en jaune), le matelas gonflable Thermarest NeoAir Venture (en gris) et le sac à viande Sea-to-Summit (en noir et bleu). Comme vous le voyez en comparant avec la taille de ma main, l'encombrement est minimal.
J'ai donc choisi le sac de couchage Spark SP1 de la marque australienne Sea-to-Summit. Pour une température de confort définition exacte : la température à laquelle une femme peut dormir sans se réveiller en position normale de 9°C, il pèse 385g en taille L, pour un volume de 1,5 litre. Là encore, d'excellentes performances dues à un rembourrage en duvet de très haute qualité : 850+ CUIN Le CUIN est l'unité de pouvoir gonflant d'un sac de couchage. Les meilleurs synthétiques avoisinent les 500 CUIN, là où se situent les moins bons duvets. Un duvet a en général un CUIN compris entre 500 et 850 pour les plus haut de gamme. <br/>, et un traitement hydrophobe.
Utiliser du duvet me pose toujours un problème éthique, mais ici les alternatives sont très compliquées à trouver : le duvet a un pouvoir isolant deux fois supérieur au meilleur des isolants synthétiques si on le garde bien sec. Et celui de Sea-to-Summit a la garantie RDS, c'est-à-dire que les producteurs de duvet et plumettes sont audités par des organismes tiers de défense des conditions animales.

Le duvet, quand il a pris tout son gonflant. Hyper impressionnant de le voir gonfler tout seul quand on le sort de sa housse !

Et le voici dans sa housse de compression.
Ce qui m'a un peu fait peur au début, c'est la finesse du nylon du sac. En me faufilant dedans ou en le rangeant dans sa housse de compression, j'avais vraiment peur qu'il cède tellement il est fin. Mais il est résistant.
À l'usage (nuit pluvieuse à 3°C, avec un sac à viande et un tee-shirt en laine mérinos) j'ai eu un peu froid, ce qui est normal en étant 6° C en-dessous de la température de confort du duvet. Mais avec le bomber TravelTech, j'ai pu parfaitement m'endormir en gagnant les quelques degrés qu'il me manquait.
Ce duvet remplit donc sa fonction, et la température de confort indiquée me semble tout à fait juste. À titre de comparaison, un sac de couchage type Decathlon en polyester pèse 970 grammes et occupe 7 litres ! Et pour ceux en duvet, on reste sur 695 grammes et 5 litres.
Sea-to-Summit propose donc une super performance pour un poids et un encombrement minimal (385 grammes et 1,5 litre). Et il coûte autour de 200 € selon les modèles Adapté à différentes températures selon la quantité de duvet dans le rembourrage.
Matelas Thermarest
C'est avec un peu de nostalgie que j'ai repassé quelques nuits sur mon matelas Thermarest NeoAir Venture que je n'avais pas sorti depuis un moment Et entre temps, Benoît en est également devenu fan, <a href='https://www.bonnegueule.fr/hors-sujet-mon-equipement-en-mongolie-a-moto-2-2/'>lors de son voyage en Mongolie</a>..
Avec son poids de 560 grammes et un encombrement assez faible, il se gonfle rapidement et offre beaucoup de confort malgré sa finesse. Sa texture façon velours est sympa aussi, rien à voir avec du plastique lisse qui dissipe la chaleur corporelle.
Là encore c'est un investissement (autour de 140 €) mais si vous campez régulièrement, vous ne le regretterez pas.
Un dernier conseil
J'espère que la liste de mon équipement pourra vous aider. Et pour ceux qui feraient un trek pour la première fois, attention à la tentation de vous surcharger. À pied comme à vélo.
On a toujours tendance à emmener plus d'objets que nécessaire, "au cas où", alors qu'il est généralement possible d'acheter ce qui manque dans un magasin de sport ou une pharmacie sur la route.
À bientôt, je l'espère pour un pèlerinage complet. Et Ultreïa ! (que le Chemin vous emmène toujours plus haut)
Geoffrey
Remerciements : Je termine cet article en remerciant les marques qui m'ont fait confiance. Lindsay chez Msr, Nicolò et Sandra chez SMP, Alan chez Nic-Impex (Sea-to-Summit) et Franziska chez Rapha. Arnaud Manzanini pour ses conseils toujours avisés. Et vous de m'avoir lu, et pour certains encouragé dans les commentaires et sur Twitter.
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