Test : Someone, les sneakers des grands voyageurs
Lorsque Camille, le créateur de Someone, est venu nous présenter sa marque, on a tout de suite senti qu'il avait fait un long voyage (au sens propre).
Passionné à la fois par la photo, le voyage et la mode, Camille a réuni ses 3 passions dans Someone : des chaussures confortables, authentiques et faciles à assembler avec vos tenues.
Pourquoi Someone ?
Selon un proverbe tibétain, "le voyage est un retour vers l'essentiel". Je pense que cela résume bien l'esprit de la marque. A travers le voyage, la découverte, Someone symbolise les nouvelles rencontres de la vie et prône un retour vers l'authenticité.
Geoffrey : J'ai également beaucoup discuté avec Camille, et c'est clair que pour lui, l'authenticité ça veut vraiment dire quelque chose. Je ne connais pas beaucoup de jeunes créateurs qui sont (vraiment) potes avec les mecs qui leur montent leurs chaussures à l'autre bout du monde.
Petite feature sympa sur la chaussure : "fuck the industry, enjoy handmade"
On comprend tout de suite l'engagement de Camille pour l'artisanat local.
Son idée est de proposer des sneakers de qualité :
- 100% cuir provenant des tanneries locales,
- Assemblées à la main par des artisans locaux Indonésiens qui perdurent grâce à leurs savoir-faire,
- Tout en améliorant les conditions de travail sur place et en restant sur le principe d'une projet basé sur une amitié,
- Et au bon prix. Yeah.
Soutenir l'artisanat : ce n'est pas pour l'image de marque
Avant de lancer sa marque, Camille a beaucoup voyagé (Chili, Pérou, Bolivie, Paraguay, Argentine, Brésil, Uruguay, Laos, Cambodge, Thaïlande, Tunisie, Russie ...). Bref la liste est longue, je ne vais pas tous vous les citer. Les raisons de ces nombreux voyages sont multiples : humanitaire, photo-reportage, ou voyages plus personnels.
Mais c'est l'Indonésie qui l'a marqué. Alors qu'il commençait à y développer une agence de communication (projet entrepreneurial à la fin de ses études), il rencontre le responsable d'un atelier de chaussures artisanales, lui aussi fan de surf. Camille se lie alors d'amitié avec lui et les autres artisans locaux, qui lui ont ensuite fait découvrir la fabrication des chaussures. Camille se met alors à dessiner des chaussures, encore et encore, grâce à sa sensibilité à la mode qu'il a développé au contact de sa famille. Ainsi Someone voit le jour.
Une partie du bénéfice que génère Someone permet de moderniser l'atelier et ainsi d'améliorer les conditions de travail des ouvriers.
Désormais, le workshop est équipé de ventilateurs :
les ouvriers ne snifent plus de la colle à longueur de journée.
Camille nous disait également que l'atelier s'était agrandi. Il y a un vrai engagement envers ces gens : on est dans le développement durable, le vrai.
Le test : les sneakers Travel
Des sneakers épurées et efficaces
Lorsque j'ai ouvert la boite pour faire ce test, j'ai tout de suite senti la bonne odeur du cuir. L'odeur du cuir vous donne parfois une bonne indication sur la qualité de celui-ci. Sur notre modèle à l'essai, la semelle n'est pas cousue mais uniquement collée. Je pense que c'est volontaire car la semelle est plus fine sur ce modèle.
Plus la semelle est fine, plus il est difficile d'assembler correctement la semelle avec la tige des sneakers (toutes les parties en cuir assemblées entre elles). C'est pour cela que le collage est parfois plus pertinent. Toutefois d'autres modèles cousus existent, et c'est un très bon point.
Sur le modèle Automne/Hiver (avec moins de perforations),
la semelle est cousue, car plus épaisse.
Faisons un petit tour du propriétaire :
- Le cuir est épais et de bonne qualité (régulier et uniforme),
- Les coutures sont propres : synonyme d'un assemblage bien exécuté,
- Les perforations faites dans le cuir sont nickel (très important pour ne pas trop transpirer l'été),
- Le design est épuré et efficace : des chaussures "brutes" et authentiques. Cet effet est accentué par l'utilisation de lacets en cuir (des lacets tissés en coton sont également fournis),
- Côté confort : c'est un véritable chausson, une fois aux pieds : vous ne les sentirez presque pas.
En résumé, il n'y a rien à signaler 🙂
Ah si, c'est du cuir végétal. Cela ne veut pas dire qu'il provient de végétaux, mais qu'il est tanné avec des écorces et autres substances de mère nature (et non avec des métaux lourds : nickel, chrome, cobalt...). Cela donne des cuirs qui se patinent plus rapidement, ils ont plus de caractère. On parle aussi parfois de "peaux vivantes". Au passage, c'est également un procédé plus respectueux de l'environnement.
Les cuirs tannés aux métaux ont toutefois également leur intérêt : ils bougent moins, se patinent peu, sont plus imperméables. Cela prend tout son sens quand on veut donner un côté plus "élégant" que "authentique" à un produit.
À noter que la sneaker est bien conçue car l'assemblage de la tige (partie de la chaussure qui enveloppe le pied) et du bout se situe juste avant le coup de pied (la base des orteils) : un élément déterminant pour le confort. Vous n'aurez pas cette sensation désagréable où le cuir vient frotter sur vos petits doigts de pieds innocents.
Au fil des utilisations, le cuir commencera à patiner doucement, ce qui donnera un cachet supplémentaire. Et puis pour la petite anecdote j'ai discuté de cuir avec Régis de When I was Seventeen (ceux qui ont suivi le Programme BonneGueule connaissent).
Ayant fait un bon bout de carrière dans la maroquinerie (il a eu 94 jobs différent, crooner inclus), il m'a dit que sur ce type de cuir, s'il commence à s'éclaircir aux endroits où il se plie, c'est qu'il est de bonne qualité. Et visiblement, c'est ce qui se passe sur les sneakers.
Ces chaussures sont faciles à insérer dans une tenue. Soit pour apporter une touche de décontraction avec un chino ou un jean brut (comme ici), soit pour jouer la carte de la décontraction à fond (sans tomber dans le négligé). C'est simple, efficace et sans prise de tête.
Des chaussures qui respirent l'artisanat
Je voulais vous montrer aussi où sont fabriqués les différents modèles de Someone. Voici quelques photos de l'atelier en Indonésie :
Assemblage de la partie supérieure appelée la tige.
C'est à l'ancienne : les machines ne datent définitivement pas d'aujourd'hui.
Pour coudre le cuir, ce sont des machines à coudre spéciales qui sont utilisées. Elles doivent être suffisamment robustes et puissantes pour être capable de transpercer et coudre le cuir. Notez au passage la régularité des coutures et du cuir !
Avant de poursuivre, je vous dois une brève explication sur ce qu'est la tige. Les différentes parties de la tige sont, d'avant en arrière : le bout, la claque, éventuellement la languette (au niveau du cou-de-pied), les quartiers (de part et d'autre de l'arrière du pied) et le contrefort (à l'arrière du talon). Regardez vos chaussures, vous retrouverez toutes ces parties sans trop de difficultés.
Source de l'image : MesElegances.com
Une fois l'assemblage de la tige réalisé, passons à son montage avec la partie inférieure : la seme
Vous voyez sur le modèle qu'on a testé, que la semelle est divisée en 2 (une partie se place sous le pied, et une seconde partie encercle la première tout autour du pied). Ici l'artisan enlève la première couche du cuir pour que la colle adhère mieux à la seconde partie (la première est déjà posée sur la photo). C'est primordial pour bien solidariser la tige et la semelle : la durée de vie des sneakers en dépend.
Après, l'autre partie de la semelle est posée. Ce petit marteau est utilisé pour s'assurer
que le colle s'imprègne bien dans les différentes parties
Autre cas de figure lorsque la semelle est directement cousue à la tige.
Les finitions sont vraiment très propres !
Vous l'avez compris, l'artisanat et le fait-main sont vraiment au coeur des produits de la marque. Mais, l'engagement de Camille, ne s'arrête pas là. A travers Someone (et avec ses moyens), il s'engage pour la promotion de l'artisanat dans le monde. Dès septembre (pour la collection automne/hiver 2014), une premiere collaboration va naître avec un atelier de tissu du Myanmar (La Birmanie) dans le cadre d'une série limitée de basket en toile.
Le tissu sera fait ici. Un beau métier à tisser traditionnel : ça fait plaisir à voir !
Le verdict ?
Pour 145 euros, ce sont vraiment des sneakers de qualité au regard de leur fabrication artisanale et des matériaux utilisés. Le modèle que j'ai essayé est vraiment facile à insérer dans une tenue. Comme vous l'avez vu précédemment, ne vous prenez pas la tête, un chino ou un jean brut, une chemise, un blazer et le tour est joué. Vous aurez un look à la fois élégant et décontracté.
Elles seront surtout parfaites pour l'été. J'ai été séduit par la qualité de la semelle intérieure. La première de propreté est en cuir (= la partie de la semelle en contact avec vos pieds) et celle-ci est collée à une bonne semelle matelassée : le confort est au rendez-vous !
Vous pourrez les porter pieds nus en été, chino retroussé, sans aucun problème. En attendant les beaux jours, portez-les avec des chaussettes fines.
Avec un chino retroussé, ça passe nickel.
Vous voilà fin prêt pour voguer vers de nouveaux horizons 🙂
Les Someone shoes sont disponibles sur l'e-shop de la marque et chez les petits voisins de l'Exception.com. Enjoy !!
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