Test : chaussures Black Dandy
Disclaimer de Geoffrey : Nous accueillons aujourd'hui Yassine, passionné de mode (forcément), qui officie d'habitude sur des forums de développement personnel où il mène une croisade pour convaincre les hommes d'investir un minimum sur leur image (il fait lui aussi du coaching en style). Il a découvert la petite échoppe du Black Dandy et la teste pour nous...
L'échoppe
J’ai rencontré Black Dandy il y a quelques mois déjà. En repérage dans Le Marais, j'étais passé une première fois devant sa boutique sans m’en rendre compte. C’est le genre de boutiques confidentielles qui font le charme de ce quartier.
J'ai donc décidé de retourner sur mes pas et d'y jeter un coup d’œil plus soutenu. La boutique est toute petite (15m2).
Petit détail qui lui confère un charme supplémentaire, Black Dandy a revisité les plots publics qui se trouvent devant : ce sont maintenant deux petits personnages (et ils ont même un prénom !).
Sir Dandy.
Lady Dandy.
Le décor est très sobre et sophistiqué à la fois, les modèles exposés sont originaux, j’entre.
Une petite remise souterraine, nous emmène presque dans les catacombes d'un monastère. A vrai dire, la rue des Blancs Manteaux tient son nom des moines de l'époque des templiers, vêtus de... blancs manteaux. Je vous laisse imaginer votre version de la suite de l'histoire.
J’y suis resté plus d’une heure à parler avec le créateur. Ce qui m’a marqué c’est qu’il savait que je n’allais pas acheter. Il a pourtant pris le temps de me raconter sa passion, de me donner son avis sur la place de la chaussure, non seulement dans le vestiaire masculin, mais aussi dans le vestiaire féminin. Il m'a enfin fait essayer ses modèles et m'en a détaillé leur composition.
Aussi, après avoir vu l’interview de Benoit et Geoffrey par Olivier Roland, je décide donc de faire un article pour présenter ce créateur talentueux et passionnée.
Quelques mots sur le créateur
Benjamin aka Black Dandy a un parcours atypique (oui, l’intro fait penser à un article de Wikipédia 😉 ). Diplômé d’une école de commerce, il s’oriente dans la finance au sein du secteur pétrolier. Après quelques années de carrière à évoluer dans ce domaine,il décide de vivre de sa passion : la mode.
Il passe une année à étudier au Conservatoire National des Arts et Métiers et prend les devants en apprenant sur le terrain, auprès d'artisans et d'industriels. Ce qui l'enchante dans son domaine, c'est qu'on ne finit jamais d'apprendre, tant il y a de technicité et de complexité dans l'élaboration d'un modèle.
La pièce phare du vestiaire masculin étant la chaussure, il décide de créer son propre univers, sa propre marque.
Pour lui, ce sont les chaussures qui déterminent l'ensemble d'une tenue. Elles déclenchent différentes émotions en fonction de leur style : « on peut évaluer une personne en fonction des souliers qu'elle porte et de comment elle les chausse ».
C’est en 2008 qu’il crée Black Dandy. Il se lance tout seul, avec son propre atelier, et se déplace lui-même pour choisir ses cuirs dans les tanneries, situées exclusivement entre la France et l'Italie.
Voici à quoi ressemblent les cuirs avant d’être découpés :
Il crée ses modèles de A à Z, selon l’inspiration du moment ; avec toujours à portée de main un petit calepin pour noter les idées ou améliorations qui lui viennent à l’esprit (tel un savant fou).
Tout est propice à l’inspiration : d’une discussion avec un ami à la pratique d’un sport (Black Dandy fait de la boxe, il s’est inspiré des chaussures que portent les boxeurs pour créer la Cyrus, et il la porte pendant l’entrainement, preuve de sa solidité et de sa tenue).
Le délai entre l'idée du concept d’un modèle et la fabrication finale varie énormément : cela peut prendre quelques jours à plusieurs années pour concevoir une pièce, telle une œuvre littéraire ou une œuvre d'art.
Quand il ne fabrique pas, il passe son temps à imaginer de nouveaux modèles. La recherche et développement est très importante ici malgré les faibles quantités produites, Black Dandy a même déposé un brevet d’invention sur un système de maintien et de fermeture autour d’un pied... à découvrir dans un futur proche.
La gamme Black Dandy
Tout d’abord, il faut savoir que les modèles sont produits en édition très limitée, 20 pièces par modèle au maximum.
Les tailles vont du 39 au 46 pour les chaussures hommes, du 36 ou 41 pour les femmes et du 36 au 46 pour les modèles mixtes.
Avec un maximum de trois exemplaires par taille. On a donc l’assurance de porter une pièce quasi unique. C’est ce qui contribue au charme de la marque.
Tout le contraire donc de la philosophie des marques de prêt-à-porter qui produisent par milliers des paires de chaussures de moyenne qualité.
Les matières sont nobles : veau, agneau chèvre, velours et anilines, toiles et vernis. Les finitions sont excellentes, on verra par la suite que la force de ce créateur réside aussi dans le souci du détail.
Comme cette paire de Cyrus, inspirée de la boxe anglaise :
La forme est épurée, j’ai presque envie de dire aérodynamique avec son design en biseau à l'avant du modèle. On dirait un prototype, mais c’est bel et bien le modèle final.
On peut regretter la semelle soudée sur ce premier modèle, mais le créateur améliore le modèle sur sa prochaine collection. Elle n'en garde pas moins de souplesse, de légèreté et de solidité.
Elle est très confortable, très agréable à porter on a l’impression d'enfiler des chaussons.
L’originalité de cette pièce réside dans la semelle stratifiée bicolore : cela nous change des sneakers à semelle injectée blanche immaculée.
J'ai cru au départ qu’elle ne serait pas évidente à porter dans une tenue classique, mais en la chaussant, elle est devenue mon coup de cœur. Elle dégage quelque chose de très viril et de très doux en même temps. Elle est très fine et très légère, loin de la sneaker surchargée et lourde. Pour les personnes de petites tailles qui veulent porter des high-tops, elle me semble être un excellent compromis.
A porter de préférence avec le pantalon rentré, afin de mettre en valeur la chaussure (vous voyez les 2 façons possibles sur les photos).
Ici les Deluxe : des desert boots tout en couleur, loin de l’austérité des Clarks et des Opening Ceremony.
C'est intéressant de voir les contrastes de matières et de couleurs entre le côté sobre du velours et le clinquant du vernis (qui apporte un côté flashy).
On peut observer les surpiqures aux extrémités, ainsi que des lacets en coton ciré (présents sur l'ensemble de la collection).
La semelle est basée sur le même principe que la Cyrus. Ce genre de détails rajoute de la luminosité au modèle et ravive l'ensemble de la tenue que l'on peut porter avec. Elle reste une pièce forte de par ce jeu de matières et de couleurs.
Ici par exemple je porte ce modèle avec un chino bleu marine et un blazer gris.
Pour 250 euros vous avez une paire de sneakers (revisitée en desert boots) de créateur en édition limitée, avec des matériaux et une finition de très bonne qualité.
On a ici des loafers (des souliers qu'on apparente souvent à des mocassins, mais avec une semelle).
La forme est épurée, comme à peu près tous les modèles de la collection.La couleur caramel est douce et sobre,en veau velours. La semelle est en cuir cousu Blake pour 330€. La touche dandy qui casse le côté précieux réside dans le système de laçage, tenu par un empiècement de veau serti d'anneaux, avec une petite boule en métal sur chaque extrémité du cordon.
J’aime beaucoup cette paire de richelieu. Le bleu clair est encore plus lumineux avec le velours utilisé. Ça aurait pu être une simple paire de souliers en velours si le créateur n’avait pas rajouté ces pièces de veau aniline marron (on remarque la double piqure nette et régulière sur le cuir) qui donne l’illusion d'un derby (ou Molière). Pour info un veau aniline est un veau "pleine fleur" c'est à dire que le cuir est gardé dans un état brut. Comptez 330€ pour ce modèle.
Pour finir une création qui représente bien le dandysme, cette paire de souliers inspirée par les chaussures de vélo : la Pistard.
Ce que j’aime c’est son attention portée sur les détails : c’est la touche d'élégance qu’on ne remarque pas tout de suite mais qui fait le charme de la pièce.
Black Dandy focalise ses dépenses sur l’achat de matières de qualité ainsi que l’amélioration de son atelier. Aussi pour des chaussures de créateur fabriquées en France (avec la majorité des cuirs issues de tanneries françaises), le rapport qualité/prix est intéressant.
Et c’est l’avantage de gérer la fabrication de ses modèles de A à Z, il peut faire passer le message qu’il veut, sans interférence, sans compromis, à travers ses créations.
On peut reprocher à certaines créations d’avoir une semelle soudée, mais la semelle reste néanmoins très solide et dans la très prochaine collection, toutes les semelles seront cousues comme en témoigne ce modèle, la Rastignac :
Pour découvrir l'ensemble de ses collections et obtenir d'autres informations vous pouvez vous rendre sur le site : www.blackdandy.fr ou le facebook.
Un grand merci à Cédric pour les photos.
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