Sélection : les 6 chemisettes coups de cœur de la rédaction
Chemisette coton-lin écrue Folk - Nicolò
Pour la chemisette, j'ai une ligne directrice dans mes choix : le parti pris d'une simplicité agrémentée de détails. J'en ai bien une un peu plus osée, mais je persiste à croire qu'il vaut mieux privilégier le sobre qu'en faire toujours plus avec des motifs qui nous feront regretter le port des chemisettes dans dix ans.
Ce modèle de chez Folk se démarque par ses deux empiècements frontaux, rappelant vaguement un plastron. Ils donnent un peu de structure visuelle à la chemise. Pour le reste, elle reprend des détails habituels de la chemisette : le "camp collar" Appelé aussi 'col cubain'., la coupe un peu droite, et courte, pour faciliter un port hors du pantalon, et un bas de chemise droit, avec des fentes sur le côté.

Je me demande si ces empiècements frontaux ne sont pas des poches poitrine à accès latéral... Ce n'est pas précisé sur le site.
Pour le tissu, c'est un coton-lin, rien à signaler de ce côté si ce n'est que c'est idéal pour l'été, mais on note quand même deux choses : un aspect "slub" qui lui confère un peu de caractère sans en faire des tonnes, et un processus de teinture "garment-dyed".

Voilà, d'ici on voit mieux l'irrégularité du tissu.
Bon, je vous avoue que mettre en avant le processus de teinture sur un écru me semble un peu tiré par les cheveux, mais après tout, je n'étais pas là quand le tissu a été réalisé, je laisse le bénéfice du doute.
Une belle pièce, quoiqu'il en soit.
Chemisette Albam - Benoît
Ici, je joue la sécurité, avec un chemisette dans un beau lin italien. Non seulement vous serez bien ventilés avec les manches courtes, mais le 100% lin va être très agréable à porter.
Il s'agit de la marque Albam, une marque britannique qui propose un très beau vestiaire détendu.
Et ce col cubain, qui commence à faire sa place dans un vestiaire masculin d'été, ajoute une "vibe" très chill à ce vêtement, j'aime beaucoup.
A porter avec vos shorts, vos pantalons légers, habillés ou pas…
A noter : elle est en ce moment à -50% sur L'Exception. 70€ pour une chemise 100% lin fabriquée au Portugal, c'est une affaire.
Chemisette Crammond Kestin - Jérôme
D’abord un petit pied de nez, pour le plaisir. Quoi de mieux en effet qu’une belle chemisette estivale avec une histoire qui appelle inconsciemment tout l’inverse ? Kestin est une belle marque en provenance d’Ecosse. Soit dans l’imaginaire collectif : une terre de légendes, de whiskys et de beaux crachins où même Tintin y va de son kilt et de son pull de marin. Pour ma part, cette ambiance-là me va très bien.
Mais puisqu’il va très vite falloir composer avec le soleil, la chaleur et son torride quotidien, voici une alternative intéressante, pour ceux qui seraient comme moi un brin intimidés par les couleurs vives et les imprimés joyeux de l’été : la chemisette unie, idéalement sobre sans être austère, remarquable par son essence même.
Dans le cas présent, ce sera une coupe volontairement relax, une belle couleur olive et une matière respirante, avec ce petit supplément de caractère qu’on adore d’ordinaire ici Coton japonais, lin, ramie, tiercé gagnant pour un été réussi..
C’est simple, élégant, décontracté, agrémenté d’un col cubain et d’une poche poitrine pour mettre des trucs dedans et, ça ne gâche rien, c’est fabriqué au Portugal. De mon côté, elle ira très bien avec ma dernière acquisition Un pantalon coulissé marine de chez Informale. et une bonne paire de sneakers, blanches par exemple. Mais notez bien que sa couleur autorise sans peine toutes les combinaisons.
Chemisette Riviera ADRET - Jordan
En été, la chaleur nous contraint à simplifier nos tenues. Et souvent cela donne : un t-shirt + un pantalon ou bermuda + des chaussures et basta. Lassant à la longue.
C’est là que la chemisette intervient car c’est un bon moyen de muscler son jeu stylistique.
Je choisis mes chemisettes dans une esthétique rétro et dans un registre décontracté. Je préfère par exemple un col cubain à un col français, je préfère quand elles sont amples et plutôt courtes. Je m’éloigne au maximum de ce qu’on trouve dans la sitcom Caméra Café.
Cette chemise Adret concentre tout ce que j’aime, tant au niveau des détails de fabrication que de la matière et de la forme.
La matière d’abord !
Regardez ce tissage irrégulier fait sur des machines anciennes, ça se voit. Les fils utilisés ont des diamètres différents. Je trouve ça enthousiasmant. On est loin d’une popeline de coton toute plate sans rien à dire. Ça me rappelle ma surchemise Corridor (à 3:18) faite en Inde. La matière s’exprime, prend corps, s’épanouit et pour une chemisette, c’est ce qu’il faut.
De plus, on sent bien que ça va vieillir merveilleusement bien. La preuve :
Pour le design, j’aime sa simplicité. La ligne de la boutonnière qui s’éloigne du centre au niveau du buste pour former le col en pointe et revenir vers le centre, derrière le cou. Trois poches, des poches pas vraiment raffinées, des poches fonctionnelles qu’on ne cherche pas à cacher ou affiner de quelque manière que ce soit.
Là on parle d’une chemisette mais c’est vraiment ce que vous devriez rechercher dans un vêtement : que celui-ci ne se distingue pas forcément pas une couleur, un motif ou une forme étrange, mais une matière de qualité avec du relief, de l’aspérité.
Au fait, c’est du coton.
Ce type de col, on pense au début que c’est difficile à porter, mais c’est tout le contraire. Ça se pose comme ça, sur les épaules ou presque et ça reste en place. Finalement, ça a un rendu plus naturel qu’un col avec du thermocollant qui tient debout. C’est pas une critique, c’est pour dédramatiser la chose.
La jeune marque Adret est très discrète et n’a même pas d’e-shop. Pour se procurer ses produits, il faut attendre un trunk show ou contacter la marque par e-mail. Adret produit ses vêtements dans des ateliers microscopiques en Indonésie de ce que j’ai pu comprendre. Les deux co-fondateurs, Adam Roger et Seto Adiputra, se sont adressés à des artisans d’Asie, maîtrisant des savoir-faire ancestraux méconnus.
La chemise Riviera coûte 435£. Ce qui m’a légèrement freiné dans ma pulsion de m’en acheter une…
Cette chemise n’est qu’un exemple de la beauté de leurs produits : slip-ons, polos, chemise, mailles. Plus j’en vois plus je veux en voir et, quand ils viendront à Paris, Adam et Seto me trouveront sur leur chemin.
Chemisette camo Maharishi - David
Parmi les belles chemisettes, on trouve d’un côté celles qui sont plutôt sobres, unies ou pas loin de l’être, et se démarquant avec un beau tissu comme le proposent Nicolò et Benoît ici., et de l’autre, les chemisettes plus funky : colorées, hawaïennes ou imprimées dans un sens large.
Cette chemisette Maharishi se trouve plutôt dans la deuxième catégorie, mais pas totalement non plus.
Pas de couleur très flashy, de camp collar ou de motif imprimé sur toute la surface du vêtement ici.
Elle se dote d'un col classique, de deux poches poitrine boutonnée et d'une coupe plutôt droite et longue.
On est ici sur un twill de coton, base kaki avec un motif camouflage imprimé de manière irrégulière, graphique, qui s'inspire du « Desert Battle Dress Uniform » (DBDU) de l’armée américaine.
Moi qui apprécie les vêtements d'inspiration militaire, ça me parle beaucoup, et ça change un peu car on ne s'attend pas forcément à ce type de forme ou d'imprimé sur une chemisette.
Avec le bermuda associé pour une tenue costume-short-chemisette, ça peut être assez fun je trouve.
Chemisette rayée A Kind of Guise - Michel
Pour une chemisette, vêtement controversé et pas toujours facile à porter, je comprends pleinement le choix de la sécurité qui se traduit par l’achat d’une pièce unie.
De mon côté, tant qu’à mettre un vêtement qui polarise l’attention et qui parfois divise, je préfère foncer quitte à prendre le risque de le regretter dans une autre vie.
Pour moi, ce vêtement est un moyen de m’amuser.
Mais je reste encore trop frileux à l’idée de me tapisser d’un rideau d’imprimés psychédéliques, qui aurait pour seul effet d’hypnotiser mes convives. Ou de traumatiser leur rétine.
Pour cette sélection, voici ma vision du juste milieu : un motif qui donne de la personnalité à une pièce qui reste lisible, avec son lot d’inattendu.
Celle ci vient de chez A Kind of Guise, marque qu’on a déjà comblé de louanges dans nos colonnes pour ses superbes créations.
Comme vous pouvez le voir, elle est rayée. Et avec une particularité : deux épaisseurs et deux largeurs d’espacements qui s’alternent. Ça apporte juste ce qu’il faut d’originalité sans nuire à sa cohérence visuelle. Un travail d’équilibre bien mené.
Quand on zoom, on voit que les rayures ont un peu de grain, c’est appréciable pour l’oeil et c’est plus naturel ainsi.
Le col ouvert, quant à lui, constituait une condition non-négociable.
Elle dégage aussi quelque chose d’estival. Pour une chemise d’été, c'est toujours à prendre.
Si pour ma part, je devais en avoir une seule, ce serait donc celle-ci.
Pour parler confection, elle est en 100% coton et fabriquée en Allemagne dans un tissu portugais.
Direction Bobine en compagnie de Jérôme, pour une sélection de 20 chemisettes au cinéma.
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