Pourquoi j’investis de plus en plus dans mon vestiaire d’été
Et si notre vestiaire estival gagnait peu à peu du terrain dans notre garde-robe ? C'est en creusant la question des matières et du cycle des saisons que cette évidence m'est apparue. Et moi qui n'appréciais jusqu'ici qu'assez peu l'été, me voilà désormais en pleine révolution : j'investis plus que jamais dans des vêtements estivaux. Une question de style, de confort et de pragmatisme ? Je vous raconte.
(Crédit photo de couverture : Jordi Pujadas / Unsplash)
Il fut un temps où l'été ne durait pas plus de deux mois. C'était net, précis et les plus jeunes appelaient ça les grandes vacances. Mais ça, c'était avant. Désormais le soleil et les fortes chaleurs ne préviennent plus.
Il n'est plus rare de sortir en bras de chemise en octobre et ce qu'on appelle vestiaire estival grignote peu à peu du terrain dans notre garde-robe. Chez BonneGueule, on s'intéresse évidemment à ce vestiaire-là, justement parce qu'on peut y apporter notre passion pour les matières pas comme les autres :
Si vous m'aviez interrogé là-dessus il y a encore cinq ans, je vous aurais probablement regardé interloqué. « Mais de quel vestiaire parlez-vous ? ». Ma garde-robe n'a longtemps été constituée que d'un seul bloc, à savoir une poignée de vêtements plutôt sombres, que je portais globalement toute l'année.
J'hibernais donc le plus souvent en été, ou bien je restais à l'ombre. Simple question de survie : ma tolérance au soleil n'excède pas 15-20 minutes en extérieur. C'est-à-dire que je ne bronze pas, je brûle. Et bien sûr, j'aime la musique batcave, le post-punk et les vampires. J'en ai d'ailleurs fait un article :
Alors que s'est-il passé pour que je me décide à investir dans mon vestiaire estival ? C'est une prise de conscience plutôt récente.
MA GARDE-ROBE ACTUELLE
- Un bermuda en lin Hartford que je porte principalement à la maison.
- Quatre pantalons légers de marque A.B.C.L., Margaret Howell Margaret Howell, Officine Générale, Informale et un cargo BonneGueule pas nécessairement estival mais que je porte beaucoup ces temps-ci.
- Quatre chemisettes de chez Kestin, Sunspel et Hartford.
- Trois polos, deux BonneGueule et un Sunspel.
- Une poignée de chemises plus ou moins légères BonneGueule, 45r et Officine Générale, que je porte à l'occasion sur un tee-shirt blanc.
- Quelques tee-shirts en lin ou en mérinos BonneGueule et Seagale.
- Une paire de mocassins en suédé très souple de marque Quoddy, une paire de runnings New Balance, deux ou trois paires de sneakers plutôt 4 saisons Zespa et Common Projects, et trois paires de mocassins en cuir Alden et Heschung.
- Une casquette BonneGueule, deux bobs Brut Clothing.
- Une paire de lunettes de soleil Ray Ban Wayfarer défoncées... et une paire de Kirk Orginals en pleine forme.
C'est à peu près tout. Si je n'ai pas prévu de partir en vacances cette année encore pour raisons de santé, je vais en revanche m'atteler sérieusement au remaniement de mon vestiaire estival : il y a urgence. Mais ce n'est pas tant une question de quantité que de style et de pragmatisme. Je m'explique.
1. LES MATIÈRES ET LE CYCLE DES SAISONS
Je vais vous faire un aveu : si j'avais pu être sensibilisé au vêtement et aux matières dès le plus jeune âge, j'aurai probablement une tout autre vision de l'été. Ça n'était alors pas un enjeu. Ni pour moi, ni pour mon entourage. Comme d'autres, je ne me suis finalement intéressé à tout cela que très tardivement.
Bien sûr, on peut très bien vivre sans se préoccuper plus que ça du vêtement. C'est d'ailleurs ce que j'ai fait pendant de nombreuses années.
Mais il faut bien avouer qu'on peut aussi vivre mieux, se sentir plus à l'aise dans ses baskets dès lors qu'on a un petit bagage culturel sur le vêtement. Il suffit alors d'en appliquer certaines règles, qui me paraissent aujourd'hui tout à fait évidentes mais dont je n'avais honnêtement pas grand-chose à faire plus jeune.
En été, ça passe par exemple par le choix des matières. Évidemment, j'ai toujours opté pour les vêtements les plus légers en été. Mais il y a des choses bien plus agréables à porter que des pièces en coton moyen quand la température grimpe. David a très bien résumé ce qu'il faut privilégier comme tissus dans l'article ci-dessous. Il est consacré au costume, mais on peut l'appliquer à tout type de vêtement :
Une fois qu'on a intégré ce point, on a déjà fait la moitié du chemin. Si les matières comptent en été, c'est aussi le cas en hiver. C'est ainsi que ma garde-robe s'est petit à petit scindée en plusieurs groupes, classés de manière très informelle suivant le cycle des saisons.
Comme je suis très peu frileuxJ'ai vécu deux ans dans les Alpes avec un simple vestiaire demi-saison, dans la vallée mais aussi un peu plus haut, à environ 600-650 mètres. J'ai aussi habité quelques mois en Camargue avec un vestiaire similaire, ce qui m'a posé davantage de problèmes. et que l'hiver parisien est devenu presque trop doux pour moi, ce petit exercice de tri m'a permis de voir que j'avais un petit surplus de vêtements chauds, des pulls et des vestes trop nombreuses, et même un beau manteau qui attend toujours son heure :
Je n'ai pas un vestiaire monstrueux. Je n'en ai d'ailleurs ni la place ni l'envie. Je n'aime pas accumuler des choses. Pour cette raison, j'envisage un rééquilibrage : moins de pièces d'hiver ou de mi-saison, plus de pièces d'été - mais pas n'importe lesquelles.
C'est en soi une petite révolution. Car jusqu'ici, je ne voyais les vêtements d'été que comme très accessoires. Et pour cause : la saison estivale n'a jamais été la période la plus sociale et la plus stylée de l'année chez moi.
2. LA QUÊTE DU STYLE : MOINS DE PIÈCES, PLUS DE CARACTÈRE
En été, il s'agit bien sûr d'être pragmatique : on porte généralement peu de pièces, on ne jongle pas avec le layering, on s'efforce de privilégier le confort et l'aisance. Certains opteront pour des bermudas, d'autres pour des pantalons. En haut, les choix sont globalement plus nombreux pour tous : tee-shirt, henley, chemise, polo, chemisette.
Comme souligné plus haut, la matière joue beaucoup. Mais ce n'est pas le seul paramètre à prendre en compte. Là aussi, ce sera une évidence pour les plus expérimentés d'entre vous. Mais avant de s'ennuyer avec des basiques, il faut déjà en faire un peu le tour et voir dans quelles proportions on est en mesure d'accepter un peu plus de style et de caractère.
Selon moi, ça passe beaucoup par le rapport à soi et à la manière dont on appréhende le regard des autres. C'est bien souvent un cheminement, avec des étapes différentes selon les personnes. Il faudra ainsi passer le cap de la couleur, de la coupe, voire de la texture et de la créativité.
Pousser le curseur du style est toujours un saut vers l'inconnu. C'est donc parfois un peu intimidant. Ça demande aussi un certain investissement. En temps, en passion et en argent :
On peut tout à fait construire ses tenues avec des vêtements très simples s'ils sont adaptés. Mais si l'on veut aller plus loin, il faut parfois aller chercher la pièce originale, la matière singulière, ce petit truc qui vous amusera et vous distinguera à la fois.
J'en suis globalement là. Pas que je m'ennuie avec la simplicité. Mes tenues sont toujours très simples et je ne suis pas, à titre personnel, un grand adepte du layering. En revanche, j'apprécie de plus en plus les pièces singulières et comme vous le savez, la singularité a un prix.
Pour quelques conseils sur le style en été, c'est ici :
3. MES ENVIES DE STYLE ESTIVAL
La révolution est en cours et concerne surtout les hauts et les pantalons. Pas de nouvelles chaussures pour moi - j'ai mes runnings roses, avec lesquelles je continue d'avancer vers un nouveau style. Déjà, une nouvelle pièce s'est ajoutée à mon vestiaire :
C'est une chemisette unisexe de la marque LaneFortyFive. C'est un investissement conséquent, qui m'a demandé un certain nombre d'arbitrages budgétaires, mais qui correspond assez précisément à ce que je recherche : un style singulier, un peu d'ampleur, une démarche de marque dans laquelle je me reconnais - ce dernier point est vraiment très important pour moi. Chez LaneFortyFive, ce pantalon-là m'attire aussi particulièrement :
C'est beau, c'est ample, c'est léger, et vous ne le trouverez pas ailleurs. J'ai bien d'autres pistes en tête : les chemisettes Corridor ou Scott Fraser Collection, assez uniques dans leur genre, certaines pièces De Bonne Facture aussi, en particulier pour ce qu'elles racontent comme histoires et ce qu'elles défendent comme valeurs.
Plus accessibles enfin, certaines nouveautés de notre collection estivale. Elles correspondent tout à fait à mes envies de style, de textures, de couleurs et de singularité. Je vous montre ma petite liste :
Toutes ces pièces représentent un investissement financier important. Elles ne figureront donc pas dès demain dans mon vestiaire, mais vous voyez l'idée. C'est un horizon, quelque chose que je garde en tête. Ce qui est certain, c'est que le vêtement est le moyen le plus évident que j'ai trouvé pour me réconcilier avec l'été.
4. L'ÉTÉ : UNE SAISON MAL-AIMÉE QUE J'APPRENDS À SURMONTER
Un dernier point, qui me tient à cœur et que je souhaite partager. Si comme moi, vous êtes contraint de vous protéger ou de fuir littéralement le soleil, vous savez déjà que cette saison peut vite devenir un passage angoissant et très pénible à vivre.
Ne pas apprécier l'été est assez peu populaire, même si avec la hausse régulière des températures et les conséquences dramatiques du réchauffement climatique, les mentalités changent. On commence à voir cette saison autrement et à prendre conscience du danger. On s'efforce aussi de voir et de penser différemment. L'habillement ne fait pas exception et il est probable que la mode "estivale" soit amenée à changer dans les années à venir.
Ce changement de perception, c'est d'une certaine manière une opportunité pour les gens comme moi. D'abord parce que si l'effet de groupe est toujours une plaie quand on est un peu différent, il peut s'avérer bien plus positif lorsqu'il va vers plus de raison et de compréhension.
Ainsi la question du style estival n'est plus seulement une question de mode et de confort mais bel et bien une question de société, avec des ramifications évidentes sur notre matière de concevoir et de consommer le vêtement.
Bref, le sujet est enfin sur la table, même les présentateurs météo commencent à changer de discours. Il y a donc de moins en moins de chances qu'on vienne vous titiller sur vos futurs bobs, pantalons et surchemises d'été en lin ou en coton/lin. Mais rien n'empêche de se laisser aussi tenter, comme moi, par un beau bermuda ou une chemisette de caractère - en faisant attention au soleil, évidemment. Pour plus de conseils, notre guide de l'été :
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