Podium(s) : les tendances repérées à la fashion week de Milan

12 min

Podium(s) : les tendances repérées à la fashion week de Milan

12 min
Publié le : 13 janvier 2020Mis à jour le : 7 février 2020
Podium(s) est notre nouveau format décryptant les tendances et leur influence. Pour son premier volet, il se penche sur les fashion weeks FW 20/21 de Londres, Milan, Paris et New-York, dont il fournira quotidiennement l’analyse avant d'en faire la synthèse. Les défilés comme si vous y étiez…

On pourrait presque considérer que la fashion week italienne a commencé mardi à Florence, avec le Pitti Uomo et sa ribambelle de wannabees tirés à quatre épingles. En marge des halls d'exposition, dont Nicolò nous dit tout ici, plusieurs défilés ont ponctué les journées du salon.

Jil Sander a ainsi dévoilé un vestiaire qui, sans être complètement minimaliste ?La marque est une pionnière du genre., me donne de sérieuses envies de vol à l'étalage.

Stefano Pilati, ex-directeur artistique d’YSL ?Yves Saint Laurent., présente une mode unisexe pour Random Identities, tandis que Telfar, coqueluche des rédactions new-yorkaises, imagine une collection où la Renaissance découvre le mouvement gender fluid ?'se dit d'une personne dont le genre oscille entre la masculinité et la féminité.'.

Défilés FW20 Jil Sander, Stefano Pilati for Random Identities et Telfar (© NOWFASHION)

Également à noter, le tout premier défilé de K-Way, soit plus ou moins une version techwear de Lacoste (non moins intéressante).

K-Way FW20 (© NOWFASHION)

Cela dit, c’est bien à Milan que Podium(s) marque sa deuxième escale, pour cinq jours de shows.

Si Londres fait figure d’incubateur à jeunes talents survoltés, la « capitale » transalpine est une ode au luxe. Un savant mélange d’élégance et d’opulence, saupoudré d’un soupçon de culture urbaine.

En d’autres termes, la majorité des silhouettes devrait facilement pouvoir rejoindre notre dressing — si tant est qu'on oublie leur prix —, mais surtout nous donner des idées à la pelle.

Andiamo

Ermenegildo Zegna FW20 (© Regis Colin pour NOWFASHION)

Ce qu'il faut retenir : les astuces à piquer…

Cette saison encore, Milan se montre à la hauteur de sa réputation luxueuse. Flamboyante sans être excentrique, elle nous offre un éventail de tenues à copier-coller…

1. Sportswear de l’extrême

La mode est obsédée par le ski.

La doudoune gagne ses lettres de noblesse. Pour un maximum de polyvalence, choisissez-la en nylon, laine, tissu technique ou avec empiècements en cuir, et n’hésitez pas à mélanger les genres.

Naturellement adaptée à un look casual, elle pourra également contraster des pièces plus formelles, à condition de garder une certaine sobriété.

Défilés FW20 Iceberg et KB Hong (© Regis Colin pour NOWFASHION ; KB Hong)

Une tendance que l’on retrouve également sur des pantalons techwear.

Spyder FW20 (© Regis Colin pour NOWFASHION)

Infaillibles avec un tee-shirt ou un sweat, essayez également de la décaler avec une chemise casual...

2. (Power) suits

Le costume prend de nouvelles formes.

D’un côté, les modèles désacralisant ce totem d’élégance. Un blazer oversize décontractera votre allure, de même qu’un complet coupé façon workwear.

Défilés FW20 Salvatore Ferragamo et Marco de Vincenzo (© Regis Colin et Elizabeth Pantaleo pour NOWFASHION)

De l’autre, ceux définissant un nouveau power suit, à grand renfort de techwear.

D’abord, le gilet matelassé. Vous en possédez peut-être déjà un en flanelle, mais son cousin en nylon vous fera passer du gentleman farmer à une silhouette hybride. À glisser sur une chemise ou un pull précieux.

Défilés FW20 Prada et Emporio Armani (© Elizabeth Pantaleo pour NOWFASHION)

Autre possibilité : remplacer la chemise par un pull à col montant pour jouer sur différentes formes.

Sunnei FW20 (© Elizabeth Pantaleo pour NOWFASHION)

Sinon, il reste la piste des accessoires. Par exemple, un sac ou des lunettes de soleil futuristes.

Emporio Armani FW20 (© Elizabeth Pantaleo pour NOWFASHION)

3. La beauté du classique

La simplicité a encore du bon. On mise sur la richesse des matières et la qualité des coupes, pour un style couvrant tout le spectre du casual chic.

Jean et blazer, costume à motifs, pantalons tailleur et mailles… Une élégance naturelle qui se ressent, mais ne se dit pas.

Défilés FW20 Neil Barret, Marco de Vincenzo et Giorgio Armani (© Regis Colin et Elizabeth Pantaleo pour NOWFASHION)

Vous connaissez déjà le refrain, continuez simplement de le chanter.

4. Kaléidoscope coloré

Une touche de couleur saura réveiller vos looks les plus ternes.

On peut l’introduire à travers les motifs d’un pull, tempérée par un pantalon tailleur ou un jean. Une veste, à considérer comme la touche finale d’un look sobre, fonctionnera aussi. Une seule règle : pas plus d'une pièce flashy.

Défilés FW20 Gucci et Fabio Quaranta (© Elizabeth Pantaleo et Valerio Mezzanotti pour NOWFASHION)

De nouveau, les accessoires permettront de se faire la main : couvre-chef, sac en cuir, cravate…

Défilés FW20 MSGM et Prada (© Elizabeth Pantaleo et Regis Colin pour NOWFASHION)

5. Un workwear entre innovation et tradition

La vague technique n’épargne pas le workwear.

Des pantalons dans les tons terre trouveront leur place parmi des pièces plus simples : tee-shirt et cardigan ; chemise ou col roulé pour un côté smart. Dans le même esprit, on peut aussi compter sur une veste.

Défilés FW20 N°21 et Numero 00 (© Regis Colin et Elizabeth Pantaleo pour NOWFASHION)

Parallèlement, la tradition tient bon.

Pulls en tricot épais, peaux retournées et pantalons en laine rugueuse véhiculeront des influences plus authentiques, dont les volumes généreux flatteront la carrure.

Des pièces tout-terrain, se prêtant autant à un jean qu’un chino, un jogpant ou un pantalon en flanelle.

Dolce & Gabbana FW20 (© Regis Colin pour NOWFASHION)

6. Leather fever

Le cuir est servi à toutes les sauces, bien au-delà du blouson. Au passage, le noir n’est pas la seule option.

Épuré, le pantalon est envisageable. Mêlez-le à des pièces sans fioritures, pour le laisser pleinement s’exprimer. Une surchemise ou un tee vous donneront également ce faux air rebelle.

Défilés FW20 Salvatore Ferragamo et N°21 (© Regis Colin pour NOWFASHION)

L’un dans l’autre, gardez en tête qu’à moins de pleinement l’assumer, mieux vaut passer votre tour.

Jour #1 — Style italien et hiver canadien

Uniquement deux noms au programme, aujourd’hui.

D’un côté, Zegna, parangon d’élégance depuis 1910, qui opte cette saison pour des matières majoritairement recyclées / recyclables. De l’autre, les jumeaux bling de Toronto derrière Dsquared2, célébrant leur 25ème année dans le menswear.

Bref, deux salles, deux ambiances, faisant la part belle au tailoring, aux motifs et à la fourrure… qui se recoupent pourtant sur deux thématiques.

Défilés FW20 Ermenegildo Zegna et Dsquared2 (© Regis Colin pour NOWFASHION ; NOWFASHION)

1. Du cuir, en veux-tu en voilà

Le cuir a décidément le vent en poupe. Loin de se cantonner aux vestes, il opère sa mue vers toutes les pièces de notre penderie, y compris les plus formelles.

Zegna coupe des revers en veau-velours, témoignant une fois encore du renouveau du costume, pendant que Dsquared le décline du biker au gilet.

Défilés FW20 Dsquared2 et Ermenegildo Zegna (© Regis Colin pour NOWFASHION ; NOWFASHION)

Si l’on vous déconseille le blazer autant que le gilet — vous ne voulez pas ressembler à un fan de Johnny —, un pantalon sans fioritures est une option méritant qu'on l'explore.

Autrement, vous pouvez jeter votre dévolu sur un blouson qui n’en a pas tellement l’air, déjà plus abordable en termes de style.

Défilés FW20 Dsquared2 et Ermenegildo Zegna (© Regis Colin pour NOWFASHION ; NOWFASHION)

En outre, le nubuck reste une alternative plus facile à maîtriser, dans la mesure où son rendu sera (littéralement) plus doux que celui d’un cuir lisse.

Ermenegildo Zegna FW20 (© Regis Colin pour NOWFASHION)

2. Douce doudoune

Depuis que le rappeur A$AP Rocky est apparu dans une polaire à la fashion week de New-York en 2017, le monde de la mode n’a de cesse de se la jouer Courchevel — il en faut peu pour être modeux, vraiment très peu pour être modeux…

Défilés FW20 Ermenegildo Zegna et Dsquared2 (© NOWFASHION ; Regis Colin pour NOWFASHION)

Figure de proue de cette tendance nommée « gorpcore » ?dont les silhouettes s'inspirent du registre trekking / montagne / randonneur., la doudoune s’affiche dans tous les registres, quitte à se soustraire au traditionnel pardessus.

Elle pourra effectivement s’ajouter à une tenue habillée, qu’elle viendra alors décaler, ou se mêler à un look casual.

Quoi qu’il en soit, choisissez-la sans sans excès de volume et, de préférence, taillée dans une matière noble.

Dès lors, vive le confort...

Défilés FW20 Ermenegildo Zegna et Dsquared2 (© NOWFASHION ; Regis Colin pour NOWFASHION)

Jour #2 — Techwear et workwear à la croisée des genres

La fashion week met la mode face à son plus gros défi : réduire son impact environnemental.

Hier, j’ai brièvement mentionné l’utilisation de textiles recyclés chez Zegna.

À son tour, aujourd’hui, Emporio Armani clôture son show par sa nouvelle gamme : Recycled. Un effort auquel j'adhèrerais davantage si le designer ne possédait pas déjà autant de lignes ?Giorgio Armani ; Emporio Armani ; Armani Collezioni ; Armani Exchange ; Armani Jeans…, ou s’il n’avait pas un second défilé prévu après-demain.

Comprenez-moi bien, je suis mal placé pour faire la morale à qui que ce soit. J’ai beau avoir conscience de la dimension schizophrène de ce système, je pourrais vendre mon rein gauche contre la promesse d’un pass backstage à tous les défilés.

En revanche, quitte à vous parler tendances, autant mentionner celle qui fait fureur chez certaines maisons : se donner bonne conscience. 

Emporio Armani FW20 (© Elizabeth Pantaleo pour NOWFASHION)

Parenthèse fermée, revenons-en au style.

Comme la veille, le cuir et la montagne sont sur tous les podiums, quand on ne nous propose pas directement un mélange des deux.

Défilés FW20 Marcelo Burlon, Emporio Armani et Neil Barrett (© Elizabeth Pantaleo et Regis Colin pour NOWFASHION)

Autrement, on note deux grands courants, qui s’expriment de manière plurielle : le techwear et le workwear...

Défilés FW20 Emporio Armani, Dolce & Gabbana et Marcelo Burlon (© Elizabeth Pantaleo et Regis Colin pour NOWFASHION)

1. Techwear : mi-sarto, mi-soldat

Empruntant les codes de plusieurs registres, le vestiaire technique semble décidé à se démocratiser.

Défilés FW20 N°21 et Emporio Armani (© Elizabeth Pantaleo et Regis Colin pour NOWFASHION)

Depuis le début de la fashion week, le renouveau du costume s’impose comme l’une des tendances principales. Dès lors, quoi de mieux pour le dépoussiérer que le plus moderne des styles ?

On laisse tomber la chemise au profit de cols zippés ou à lanières, les pardessus se matelassent, les blazers cèdent leur place à des vestes à capuche.

Défilés FW20 Emporio Armani et N°21 (© Elizabeth Pantaleo et Regis Colin pour NOWFASHION)

Quoique pointue, cette approche définit un autre type de power suit, où le pouvoir émanerait justement de la capacité du costume à suivre son porteur dans des conditions extrêmes — qu’il ne connaîtra jamais.

C’est aussi un bon moyen de dynamiser vos tenues formelles, en misant par exemple sur des accessoires, voire carrément l'allure de James Bond si votre environnement (et votre portefeuille) vous le permettent.

Défilés FW20 Marcelo Burlon et Emporio Armani (© Elizabeth Pantaleo pour NOWFASHION)

Empreint d’influences militaires, il se décline aussi dans des looks plus casual (idée déjà aperçue à Londres chez Astrid Andersen).

Défilés FW20 N°21 et Astrid Andersen (© Regis Colin pour NOWFASHION)

Ce « techwear du quotidien » a le mérite d’apporter quelque chose d'original, créant un contraste particulier.

Un pantalon en nylon peut constituer une porte d’entrée vers cet univers, de même qu’une veste waterproof. Choisissez-les polyvalents, de sorte qu’ils s’adaptent au reste de votre dressing : plus que le noir, misez sur le kaki et les nuances terre.

N°21 FW20 (© Regis Colin pour NOWFASHION)

2. Un workwear multiple

Au-delà de l’armée déjà bien présente, le workwear se penche sur ses différentes facettes.

Défilés FW20 Marcelo Burlon, Dolce & Gabbana et Neil Barrett (© Elizabeth Pantaleo et Regis Colin pour NOWFASHION)

On se dirige vers des interprétations plus rares, notamment la figure du berger.

Sherpas et laines texturées apportent alors du caractère, tout en mettant la silhouette en valeur par leurs proportions généreuses.

Défilés FW20 Neil Barrett et Dolce & Gabbana (© Regis Colin pour NOWFASHION)

Dans le même genre, les grosses mailles de marin. Parfaites avec un jean, elles révèlent tout leur relief associées à des pantalons formels, répertoire que vous connaissez déjà très bien.

Défilés FW20 Dolce & Gabbana et Neil Barrett (© Regis Colin pour NOWFASHION)

De son côté, le denim va jusqu'à prendre la forme d’un pantalon à pinces, s’assortit au blouson ou s’essaie au blazer.

Séduisant sur un catwalk, le full look l’est plus difficilement en réalité, sauf si vous variez les nuances et les textures.

Neil Barrett FW20 (© Regis Colin pour NOWFASHION)

Dites-vous simplement que cette matière est loin de se limiter aux jeans et que, de la chemise aux pièces plus habillées, elle couvre un large éventail de possibilités

Jour #3 — Entre classique(s) et couleurs

Comme hier, looks militaires, costumes de l'extrême et grosses mailles workwear sont au rendez-vous.

Défilés FW20 Salvatore Ferragamo, Iceberg et Tod's (© Regis Colin pour NOWFASHION ; Tod's)

Cela dit, cette journée semble surtout placée sous le signe d’une certaine « normalité ». Des tenues à la fois simples et sophistiquées, dans des teintes parfois surprenantes...

Défilés FW20 Etro, Hank Kjobenhavn et Prada (© Elizabeth Pantaleo et Regis Colin pour NOWFASHION)

1. Connaître ses classiques

Entre influences équestres, vestiaire preppy et films hollywoodiens, les designers se penchent sur des fondamentaux du vêtement masculin.

Des interprétations finalement traditionnelles, où la précision de la coupe et la richesse des matières s’expriment pleinement.

Défilés FW20 Etro, Numero 00 et Tod's (© Elizabeth Pantaleo pour NOWFASHION ; Tod's)

Côté manteaux, on se tourne vers les cabans, pardessus droits et manteaux croisés, éventuellement à motifs.

Défilés FW20 Salvatore Ferragamo, Etro et Alexander McQueen (© Elizabeth Pantaleo et Regis Colin pour NOWFASHION ; Alexander McQueen)

De façon spontanée, des vestes en velours se glissent sobrement sur une chemise, les cardigans sur des tee-shirts.

Salvatore Ferragamo FW20 (© Regis Colin pour NOWFASHION)

Le casual chic a aussi de beaux jours devant lui, notamment l’indéboulonnable jean / blazer.

Défilés FW20 Hank Kjobenhavn et Etro (© Elizabeth Pantaleo et Regis Colin pour NOWFASHION)

Bref, une approche que vous maîtrisez déjà parfaitement (sinon, par ici), qui traduit de l’efficacité des pièces intemporelles.

2. En voir de toutes les couleurs

Une pluie de nuances vives, quasi fluo, s'abat sur les podiums — tous styles confondus.

Défilés FW20 Prada, MSGM et Alexander McQueen (© Elizabeth Pantaleo et Regis Colin pour NOWFASHION ; Alexander McQueen)

Les manteaux et blousons colorés constituent une piste intéressante pour égayer une tenue sobre. Par exemple, du bleu cobalt, du jaune moutarde, ou un rouge tirant sur le bordeaux.

Défilés FW20 Alexander McQueen et Etro (© Alexander McQueen ; Elizabeth Pantaleo pour NOWFASHION)

Autre option : le pull.

Vous pouvez alors jouer sur ses motifs, voire directement choisir une laine mêlant les couleurs, un peu dans l’esprit d’un donegal.

Défilés FW20 Prada et Iceberg (© Elizabeth Pantaleo et Regis Colin pour NOWFASHION)

Les styles urbains trouveront un choix plus large, notamment grâce aux imprimés. Choisissez-les en accord avec votre personnalité, et profitez-en pour vous amuser.

MSGM FW20 (© Regis Colin pour NOWFASHION)

Pour les plus timides, il reste toujours les accessoires, permettant de s’essayer à la couleur sans trop de risques : sac, ceinture, foulard, couvre-chef… Allez-y à votre rythme.

MSGM FW20 (© Regis Colin pour NOWFASHION)

Dans tous les cas, rien ne vous pousse à porter du rose Barbie, ou adopter le look d’un chanteur de K-pop. En revanche, peut-être pouvez-vous envisager d’ajouter de nouvelles nuances à votre palette ?

Jour #4 — L’éloge de la fonctionnalité

Si les collections présentées aujourd’hui restent intéressantes, les podiums commencent forcément par se ressembler.

Le registre « classique » dominant hier se répète aujourd’hui, oscillant entre casual et vestiaire sartorial. Les costumes sont coupés dans des laines précieuses, mais sobres.

Défilés FW20 Fabio Quaranta, Fendi et Giorgio Armani (© Valerio Mezzanotti, Regis Colin et Elizabeth Pantaleo pour NOWFASHION)

Couleurs et imprimés, tenues de ski à porter partout sauf à la montagne, et références militaires sont à nouveau de la partie.

Défilés FW20 Miaoran, Giorgio Armani et A-Cold-Wall (© Regis Colin et Elizabeth Pantaleo pour NOWFASHION)

Plus qu’une autre tendance à proprement parler, une « préoccupation » se détache cependant : la fonctionnalité... 

Des vêtements qui s'adaptent à nos besoins

Entre pièces modulables, finitions et accessoires, les créateurs se sont mis en tête de faciliter notre quotidien.

Défilés FW20 Fendi, Spyder et Giorgio Armani (© Regis Colin et Elizabeth Pantaleo pour NOWFASHION)

Une veste peut en cacher une autre. En quelques coups de zip, les manteaux 3-en-1 de Fendi passent du trench au blazer.

Sur le même modèle, Giorgio Armani nous protège du froid avec des cols superposables et amovibles.

Certes un peu « gadget », ce type de pièces permet finalement de multiplier nos possibilités, tout en limitant nos achats.

Défilés FW20 Fendi et Giorgio Armani (© Regis Colin et Elizabeth Pantaleo pour NOWFASHION)

De leur côté, les poches se multiplient.

Pratiques, veillez toutefois à ne pas trop les remplir : vous déséquilibrerez votre silhouette. Travaillées avec soin, elles serviront alors presque d’ornement.

Défilés FW20 Fendi et Giorgio Armani (© Regis Colin et Elizabeth Pantaleo pour NOWFASHION)

À l’inverse, les sacs se font plus petits, loin des cabas — souvent à moitié vides — de ces dernières années.

La banane, déjà en vogue depuis plusieurs saisons, maintient sa position. Outre la version streetwear, les alternatives en cuir amèneront une pointe d’inattendu dans un look habillé, notamment sur un pardessus oversize.

Défilés FW20 Spyder et Giorgio Armani (© Regis Colin et Elizabeth Pantaleo pour NOWFASHION)

Deuxième option : la mini-bandoulière en cuir coloré. Intéressante pour égayer une tenue, lorsqu’on se balade léger.

Défilés FW20 Fendi et Tom Ford (© Regis Colin pour NOWFASHION ; Tom Ford)

En termes de finitions, on s’inspire de l’outdoor.

Des cordons de serrage ajustent les manches d’un sweat, ou maintiennent le col matelassé d’une parka.

A-Cold-Wall FW20 (© Regis Colin pour NOWFASHION)

Idem pour les coutures, que l’on retrouve même thermo-soudées sur des pièces formelles.

Fendi FW20 (© Regis Colin pour NOWFASHION)

Dans un autre genre, des anneaux sont ajoutés à des ceintures en cuir — ce n'est pas nouveau, mais ça revient.

Esthétiques et utiles, vous pourrez les laisser tels quels, y accrocher une chaîne, un mousqueton ou, visiblement, un cadre photo...

Magliano FW20 (© Elizabeth Pantaleo pour NOWFASHION)

En définitive, bien que ces éléments ne relèvent pas d’une tendance en particulier, ils attestent une approche de la confection où la créativité et les détails techniques s'entremêlent pour définir un uniforme du quotidien.

Jour #5 — Une affaire de genre ?

Dernière page de notre carnet de tendances milanaises.

Deux défilés seulement : la première collection homme de Marco de Vincenzo ?Déjà connu pour son travail dans le womenswear., et le toujours très attendu Gucci.

Au programme, ni détails techniques, ni trip militaria. En marge des costumes et des pièces « commerciales », l’Italie clôt sa fashion week sur une note féminine. Ou plutôt, sur un autre de type de masculin…

Défilés FW20 Gucci et Marco de Vincenzo (© Elizabeth Pantaleo pour NOWFASHION)

L’homme, une femme comme les autres ?

Avant que certains ne s’excitent sur leur clavier pour crier à la propagande féministe en se palpant l'entrejambe, rassurez-vous.

Je n’ambitionne de vous convertir ni au tutu et aux paillettes, ni même au kilt. Il y a fort à parier que les designers non plus, d’ailleurs.

Alors, pourquoi en voit-on autant sur les podiums ?

Défilés FW20 Gucci et Marco de Vincenzo (© Elizabeth Pantaleo pour NOWFASHION)

Depuis l’affaire Weinstein et le mouvement #MeToo, le monde s’interroge sur la notion de masculinité : sommes-nous (inconsciemment) dominateurs ? Doit-on vraiment être omnipotent ? Ne jamais pleurer, avoir peur ou montrer ses émotions...? Je grossis le trait, mais vous voyez l’idée.

Sur ce sujet, des créateurs défendent la figure d’un homme sensible, en phase avec tous les aspects de sa personnalité, même les moins « virils ».

Une approche qui se traduira souvent à travers les accessoires, des détails brillants ou en dentelle, voire des vêtements traditionnellement féminins twistés par des proportions oversize. Dans une certaine mesure, cela peut rester portable.

Défilés FW20 Gucci et Marco de Vincenzo (© Elizabeth Pantaleo pour NOWFASHION)

Dans d’autres cas, ils vont jusqu’à prôner un dressing dépourvu de toute notion de genre, limitant en quelque sorte l’individu au statut d’humain. Crop tops et robes pour tout le monde, qu’importe le sexe.

Gucci FW20 (© Elizabeth Pantaleo pour NOWFASHION)

En un sens, on pourrait presque dire qu’il s’agit d’un acte militant, dépassant le simple cadre du vêtement ?Même si les femmes seront effectivement acheteuses des pièces en question. . Preuve, s’il en fallait, que la mode est aussi un reflet de notre société.