Ma passion du jean – Parlons Vêtements #44

6 min

Ma passion du jean – Parlons Vêtements #44

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Publié le : 17 février 2021Mis à jour le : 21 février 2021

Cela faisait longtemps que je n’ai pas parlé de jean ! 

Et pourtant, le tout premier vêtement qu’on a sorti, c’était en collab 2012, et c’était un jean, avec la marque française Renhsen, qui n’existe plus malheureusement.

Parmi les tout premiers articles que j’ai écrits en 2007, les premiers concernaient le jean. 

Et quand on a lancé notre marque de vêtement en 2014, sur les trois vêtements, il y avait un jean.

C'est donc un vêtement qu’on a beaucoup travaillé, avec une dizaine de modèles sur notre e-shop, sur lequel on a beaucoup écrit, et là j’ai eu envie de t’en reparler, mais plus au niveau de mes goûts personnels, ce que j’aime ou ce que j’aime moins. 

Dans cette vidéo je porte une chemise Jinji et un pull en cachemire BonneGueule.

Mon voyage au Japon

C'est impossible de parler de jean pour moi sans parler de notre voyage au Japon, sur lequel on a fait une web série 

Les Japonais sont des fous de denim, vous devez le savoir, et d’ailleurs j’ai fait une vidéo qui explique pourquoi les jeans japonais sont si chers. 

Ils ont même un titre qui s’appelle “jean sommelier”, qui est une certification assurant un certain niveau de savoir-faire sur le jean, j’avais trouvé ça incroyable.

Alors je ne vais pas m’étendre la place du jean au Japon, tout est très bien expliqué dans le livre Ametora, mais pour faire simple, c’est un mélange entre le goût de la patine du temps des Japonais, leur culture de l’indigo, leur fascination le vêtement américain workwear, et leur envie de pousser la qualité aussi loin que possible. 

On a fait pas mal de restaurants où tu es assis à genoux, je me suis demandé comment ça impactait la coupe de leurs pantalons. 

Eh bien vous devez vous en douter, ils aiment les jeans taille haute et relativement amples car c’est infiniment plus pratique pour manger à genoux. 

Les toiles que j’aime

Sept ans après avoir lancé notre premier jean, il n'y a pas à dire, les plus belles toiles denim sont japonaises à mes yeux.

Bien sûr que les Italiens font de belles choses, on travaille avec eux, mais peu de fournisseurs européens font du selvedge et encore moins du selvedge aussi beau que les Japonais. Et pour moi Candiani est le seul à savoir le faire. 

Pourquoi j’aime ces toiles japonaises ? Il y a une irrégularité, une manière de prendre la lumière, un grain que j’aime beaucoup, et assez compliqué à traduire par des mots.

Vous savez aussi que j’aime beaucoup la texture, le relief, et l’aspérité, c’est pour ça que j’aime beaucoup les tissages dits slubby ou neppy. C'est un tissu qui peut rebuter un non-connaisseur, mais moi j’adore, je trouve ça super beau. 

Au niveau de la couleur, moi je reste évidemment inconditionnel du bleu indigo, avec pourquoi un peu de gris de temps. J’aime beaucoup aussi le turquoise, aussi appelé "greencast", mais je n'ai encore jamais franchi le pas. 

Et les jeans clairs ?

J'ai acheté chez Jinji il y a un moment déjà un Orslow 2 years, j’avais envie de porter ce genre de couleur et de changer un peu du brut de base. Bon ben j’aime beaucoup !

Cela dit, pour les débutants, je continue quand même de conseiller d’abord un jean brut, car c’est important de se rendre compte qu’un jean de qualité, ça devient de plus en plus beau en vieillissant. 

Cela dit, je trouve que pour apprécier un jean bleached, ça demande quand même un œil un peu habitué pour apprécier pleinement ce genre de couleur et le différencier d’une toile un peu cheap. 

L'autre point, c’est que pour avoir un beau jean bleached, je trouve que si à la base vous n’avez pas une très belle toile, ça rend beaucoup moins bien. C’est pour ça que le meilleur jean bleached que vous pouvez avoir, c’est le jean brut en toile selvedge passé plusieurs fois en machine à laver.

Et oui, vous m’avez bien lu, je parle de jean et de machine à laver.

L’épaisseur des toiles que j’aime

Pour moi la toile quatre saisons, qu’on peut porter toute l’année dans un climat raisonnable, à part en canicule, c’est du 13 oz, c’est le bon équilibre. Et c’est ce que je préfère. 

Pour le printemps, j’aime aussi les toiles plus légères, comme du 11 oz par exemple, c’est vrai que c’est très agréable. 

Par contre les toiles plus lourdes du type 16 ou même 22oz moi je n’y vais pas. Trop inconfortable pour moi à l’essayage, je ne suis pas prêt à souffrir autant 

J'ai vu en vrai le fameux jean de 32 oz qui tient tout seul debout, et si j’apprécie la prouesse technique, ce truc est juste importable. 

Les détails que j’aime

Le jean est très propice à plein de petites finitions assez sympas. Moi perso j’adore ce genre de détails que tu vérifies, je trouve ça trop cool, en boutique, de regarder un jean sous toutes les coutures.

Et ça, j’ai eu envie de le transmettre dans nos jeans, que quand tu vois un jean BonneGueule, on cherche la petite finition qui va bien, je trouve ça très ludique. 

1. La poche ticket selvedge 

C'est un détail qui ne change rien à la durabilité ou la fonctionnalité du jean, mais moi je l’aime bien, c’est un peu comme un petit easter egg entre initiés, et ça montre un soin du détail sympathique. 

2. Les poches arrières

Sans surprise, j’aime quand elles sont doublées ou semi-doublées, et j’aime quand il y a le rivet caché à l’arrière. 

Sur des gens qui portent leur jean de manière très intensive je pense que cela peut être utile, et pour moi c’est aussi une belle preuve apportée au soin de la fabrication.

3. Le liseré selvedge

Le liseré selvedge, j’aime beaucoup quand les deux bords sont bien rapprochés, c’est un détail qui m’avait beaucoup marqué au Japon et que j’ai voulu reproduire sur nos jeans. Visuellement je trouve que le rendu est plus fin.

4. L'ourlet point de chaînette

Concernant la couture de l’ourlet, j’aime le point de chaînette. Cette couture qui est plus "texturée" qu’une couture toute simple qu’on trouve sur de l’entrée de gamme.

Et forcément, si je parle de la couture en point de chaînette, je suis obligé de te parler d’une machine mythique, une machine légendaire, une machine qui cristallise beaucoup de fantasmes, je veux parler de l’Union Special 43200G. 

Cette machine, aujourd’hui très recherchée (qui n’est plus produite), sert à faire ce fameux ourlet à point de chaînette. 

Sauf qu’elle fait d’une manière très particulière, qui fait que le tissu s’ondule légèrement. Et à force, ça se délave comme si c’était une corde, d'où le nom en anglais : “roping effect”.

Le plus fou dans tout ça ? C'est que c’est un défaut de la machine. Normalement, elle n’est pas censée créer ce roping effect. Mais ce défaut de la machine est devenu un détail très recherché chez les puristes.

Perso, c’est un détail que j’adore et qui donne beaucoup de vie au jean.

On raconte qu’il y aurait entre 40 et 50 Union Special 43200 G encore en fonctionnement dans le monde. Je pense qu’au moins la moitié doit être chez les marques japonaises. Donc tu imagines bien que c’est un détail réservé qu’aux marques les plus haut de gamme.

À Paris, la plus connue est celle de Arthur le fondateur de Superstich, une marque qui a commencé justement en réparant et faisant ce fameux ourlet, puis qui a lancé ses propres jeans. 

5. Le leg twist 

Le leg twist, c’est quand la couture de la jambe se tourne, c’est un détail apprécié des puristes aussi. Ça vient du temps où on ne savait pas parfaitement stabiliser les toiles de jean et où elles pouvaient beaucoup bouger avec le lavage.

Certains aiment l’effet visuel que ça donne, tandis que d’autres pas du tout.

Sur mon jean Orslow, ça me le fait un peu, et franchement, j’aime ça, parce que je peux voir le liseré selvedge si je regarde mes pieds.

Les coupes que j’aime

Alors là je vais faire un peu polémique… 14 ans après avoir créé BonneGueule, je n’en démords pas, j’aime toujours autant la coupe semi-slim. 

Pour moi une coupe semi-slim, c’est une ouverture de jambe entre 17 et 18 cm pour te donner une idée. 

Alors une coupe semi-slim ne résume pas à l’ouverture de jambe, leg opening en anglais mais je simplifie volontairement.

Pour moi en termes de silhouette, c’est un super équilibre entre silhouette flattée et modernité. 

Avec des bottines, des sneakers, des brogues, des espadrilles, des mocassins, on peut vraiment mettre plein de choses.

Pour un débutant qui a souvent tendance à s’habiller trop grand c’est clairement le type de coupe que je conseillerais.

Et les coupes plus larges, qu’est-ce que j’en pense ?

Eh bien j’en pense du bien, mais je trouve que ce n’est pas sans problème.

Le gros problème avec les coupes un peu plus larges, c’est que c’est super facile de se louper. Si tu as des pièces du haut très quelconques, je trouve que le résultat vraiment pas terrible. Ça demande d’avoir le bon sweat, la belle chemise, le bon tee, la bonne veste, etc., il faut que ça soit de bon goût.

Pour autant, je suis de plus en plus intrigué par cette coupe, c’est pour ça qu’on a sorti la notre, sur notre Renji, qui a eu un super accueil, et que j’ai envie de décliner. 

Et c’est pour ça que le LR01, le jean de Arthur de Superstitch m’intrigue beaucoup avec sa taille haute et son ouverture de jambe à 20,5 cm ! 

Et je reconnais qu’en termes de silhouette et de confort, ça apporte un truc.

Mais j’ai aussi envie de faire une coupe entre notre coupe semi-slim et notre coupe droite, essayer d’être dans la non-dualité et de rassembler le meilleur des deux mondes, entre le confort de notre coupe droite, et le côté ajusté de notre coupe semi-slim.

Acheter son jean serré ou pas ?

Ça, c’est un autre point polémique ! 

Moi j’ai toujours recommandé de l’acheter légèrement resserré à l’achat, et certains ont compris qu’il faut l’acheter très serré à l’achat. Car un jean se détend !

Non, vraiment il faut que tu sois à peine serré à la taille, pas plus 

Si je ne l’avais pas fait sur mon Momotaro, je ne ressemblerais à rien aujourd’hui avec parce qu’il s’est bien détendu.

Donc oui, je fais partie de ceux qui continuent à penser qu’il faut acheter son jean légèrement serré.

L'entretien du jean 

Gros sujet ça aussi. Avant je faisais le lavage à la main, dans la baignoire, en le laissant tremper, le vrai protocole de puriste ! 

Maintenant, je passe mes jeans en machine, eh oui, en programme coton à 30 °C. 

Peut-être parce que j’apprécie de plus en plus les délavages moins contrastés, et j’avais aussi envie d’expérimenter autre chose. 

Cela dit, je pense que si je me reprends un jean brut très puriste si je retourne au Japon, je pense que je le délaverai de manière traditionnelle, avec le moins de lavages possible.

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