Surchemise, blouson, doudoune : les pépites (soldées) de la rédaction #98 – Michel
Ah, les soldes. Sujet complexe.
Il y a d'un côté, les marques qui en abusent et tournent en rond dans un cercle vicieux promotionnel.
Il y a d'un autre, les marques qui jouent le jeu et qui le font avec fair play.
Ça, c'était pour schématiser très simplement. Si voulez entrer dans les détails, on vous explique notre point de vue ici.
Moi, je vois surtout les soldes comme un moyen d'accéder à des pièces qui sortent du lot. Au début, on a peur de les acheter car elles sont chères, osées et dispensables. Mais une fois qu'on a gouté au frisson de les porter, une fois qu'on se rend compte à quel point elles ont enrichi notre style, on est bien content d'avoir franchi le pas. Les soldes permettent de rendre ce pas moins grand.
Voici trois pièces qui entrent dans cette catégorie selon moi. À l'instant où j'écris ces lignes, elles sont remisées et disponibles dans quelques tailles. Peut-être que votre goût, vos mensurations, les stocks disponibles et votre porte-monnaie s'aligneront. Peut-être pas. Une chose est sûre : le plaisir des yeux sera bien là.
Chemise à carreaux en laine, nylon et alpaga - Aviatic
Pas mal, non ?
Derrière toutes ces teintes de couleurs qui par je ne sais quel miracle, rendent très bien ensemble, il y a un fournisseur japonais : Tatebayashi. Vu la richesse visuelle de la matière, on aurait pu s'en douter.
J'aime comment le turquoise relève les zones bleu marine. J'aime aussi la façon dont les nuances paraissent estompées par endroit. Tout ça m'en met plein les yeux.
Il y a aussi la texture duveteuse. La faute aux 7% d'alpaga dont les fibres ressortent avec un certain charme.
La composition a beaucoup d'intérêt aussi. Les 73% de laine tiennent chaud. Les 20% de nylon jouent leur rôle dans la texture et je présume qu'ils font aussi le lien entre les autres fibres pour un résultat stable.
Comme d'autres vêtements Aviatic, elle est fabriquée en France. À Paris en l'occurence.
D'ailleurs, je ne vous ai pas parlé de la marque : elle est française et elle a été fondée en 1982. À l'époque, elle importait déjà des tissus japonais et produisait en France.
Pour revenir à la chemise, j'aurais peut-être choisi des boutons différents. Ceux-ci me semblent être en plastique. Bien que je comprenne le choix du marron - complémentaire à la trame jaune - j'aurais opté pour des boutons en corne. Toutefois, ça relève du détail et n'a pas empêché cette chemise de heurter mon coeur.
Elle passe de 395 à 276,50 euros. Pour la créativité japonaise, la fabrication française et les frissons qu'elle me donne, je dis oui.
Letterman hoodie - Whitesville
Ce blouson n'est pas là pour les aspérités de sa matière mais pour l'abondance de cool qu'il émane.
Vous ne me croyez pas ? Imaginez-le avec un jean délavé, un sweatshirt gris clair, des converses écrues un peu usées et une paire de lunettes noires. Ça y est, vous y êtes ?
Je porte peu de vêtements qui piochent leur inspiration du côté des universités américaines mais je dois reconnaitre que cette pièce m'en donne l'envie.
Letterman, c'est d'ailleurs une référence aux blousons du même nom qu'on appelle aussi Varsity Jacket. Ces blousons étaient portés par les sportifs d'universités et ils étaient marqués des initiales de leur école. D'où le terme letterman. La boucle est bouclée.
Sur cette pièce, pas de lettres mais les fameux bords-côte dont les couleurs indiquaient elles aussi l'appartenance à une équipe.
Je trouve que ce blouson fait la différence avec ce que l'on voit partout. Je trouve aussi que sa couleur orange en remet une couche.
J'apprécie le grain du drap de laine. Il y a du relief et c'est toujours plus intéressant qu'un drap uniforme et plat.
Ce blouson est fabriqué au Japon par Whitesville, une marque japonaise qui A l'instar de ses homologues tels que The Real McCoy. aime s'inspirer de la culture vestimentaire américaine pour créer des pièces avec un caractère unique.
Qui dit fabrication japonaise dit prix élevé : 750€.
Qui dit pépites soldées dit remise : 375€.
Si j'avais le budget à l'instant T, je foncerais.
Gilet sans manches en nylon ripstop - Kluane Mountaineering
Là, vous devez vous dire que je suis allé trop loin. Vous avez bien raison. On a qu'une vie, non ?
Pour défendre mon choix, je vais à nouveau vous projeter dans une tenue : Paraboots Michael marrons, chino droit camel, pull en grosse maille beige, casquette grise clair en flanelle. Convaincu ? Moi je le suis.
Je pense qu'avec ce gilet, il y a de quoi s'amuser. De quoi sortir des sentiers battus pour partir sur des terrains peu explorés. De quoi épater avec sa maitrise des vêtements osés et son goût affirmé. De quoi être facilement repéré la nuit en vélo. C'est bon à prendre aussi.
Et quant à ceux qui vous demanderont ce que vous faites dans un gilet de sauvetage, répondez-leur que c'est pour sauver votre (bon) goût pour l'aventure vestimentaire.
Pour poursuivre mon argumentaire, j'ajouterai que son petit quadrillage typique des tissus ripstop vaut le coup d'oeil.
Je dirai aussi qu'il y a un double zip et que c'est toujours mieux pour la silhouette qu'il dessine.
Il y a une autre promesse derrière ce gilet : tenir chaud. Il est rembourré en duvet de canard. C'est perçu comme étant de moins bonne qualité qu'un duvet d'oie mais rappelons que ce qui compte vraiment, c'est le fill power.
Le fill power, c'est le pouvoir gonflant j'en parle plus en détail <a href='https://www.bonnegueule.fr/rembourrage-synthetique-duvet-guide-achat-conseils-hiver-froid-pluie-respirant-impermeable/' target='_blank' rel='noopener noreferrer'>ici</a>. Plus le duvet gonfle, plus il se répand dans la doudoune. Plus il se répand, plus il emprisonne d'air. Plus il emprisonne d'air, plus il vous tient chaud.
On dit qu'un fill power est bon à partir de 600 et pour ce gilet sans manches, il est de 750. Il se défend donc très bien. Mieux qu'un duvet d'oie de mauvaise qualité par exemple.

Les poches sont dîtes "chauffe-main". On n'en sait pas plus sur la technique derrière mais je serais curieux d'y glisser les miennes.
Ce qui se défend moins bien, c'est la question de l'éthique derrière le duvet. La marque met beaucoup en avant la qualité de ce dernier et ses tests en laboratoire, mais pas l'élevage. On sait que ça se passe au Canada, on peut donc se dire que tout va bien mais les conditions restent floues et il faut le savoir.
La marque en question, c'est Kluane. D'après l'e-shop Clutch Café, ça se prononce "Clu-Aw-Nee", c'est basé à Edmonton, en Alberta, au Canada et c'est spécialisé dans les pièces à duvet depuis 1971. D'ailleurs, tout est fabriqué au Canada.
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