Miyoko prépare un projet pour nos boutiques et un cadeau pour vous 🤫

9 min

Miyoko prépare un projet pour nos boutiques et un cadeau pour vous 🤫

9 min
Publié le : 17 septembre 2021Mis à jour le : 18 septembre 2021

Miyoko et nous, ça remonte à 2018.

On avait adoré son travail en tant qu'artiste florale et on l'avait invitée à venir fleurir notre boutique à rue Commines. Elle avait animé un atelier Ikebana et promis, on vous explique ce que c'est plus bas.

Un an plus tard, pour l'inauguration de notre boutique à rue Madame, Miyoko mêlait des fleurs, des graines et des fibres brutes de lin teint d'indigo sous les yeux curieux de nos lecteurs invités. Elle composait une suspension inspirée des noren qui ornent les entrées des boutiques traditionnelles japonaises.

Le Japon, l'indigo, le lin, les textures naturelles... si vous nous connaissez bien, vous savez déjà qu'on a beaucoup de passions en commun avec Miyoko.

On tenait à travailler avec elle pour animer notre lancement femme de demain en boutiques. Ça allait de soi, mais c'était aussi l'occasion de donner encore plus de sens à notre capsule : on a demandé à Miyoko si elle voulait bien l'incarner en photo.

Notre veste workwear, notre sweatshirt et notre jean blanc arrivent demain samedi 18 septembre sur l'e-shop !

Car c'est aussi là que faire des vêtements prend son intérêt. Un lancement, c'est le moment de vous raconter l'histoire de nos matières mais aussi celle des personnes qui les portent.

shooting fleur rose arbre vert

C'est le moment de soutenir un tisserand, une association textile mais aussi un blogueur ou une artisane qui laisse sa passion guider son aventure.

Alors voici ce qu'on vous propose aujourd'hui :

  • Vivre le parcours singulier de Miyoko qui l'a menée à son atelier floral
  • Découvrir des créations que vous n'avez pas l'habitude de voir
  • Entrer dans les coulisses de son projet pour nos boutiques et du cadeau qu'elle vous prépare

Tout ça dans une interview qui commence... maintenant !

Peux-tu te présenter à la communauté ?

Je suis Miyoko Yasumoto et je suis artiste florale parisienne depuis 2017.

Mes origines sont franco- japonaises. Je suis née en France, puis j’ai passé une partie de mon enfance et adolescence au Japon.

Qu'est ce qui t'a mené à ce travail autour des fleurs ?

Passionnée par le dessin depuis toute petite, j’ai fait des études de graphisme, et après avoir passé 20 ans dans des agences de design au service des marques, j’ai souhaité renouer avec le travail manuel et la matière, créer de la magie et une sublimation esthétique à travers des gestes simples et porteurs de sens. Retrouver l’esprit de recherche et de création libre.

Alors je décide de rassembler mon intérêt pour la nature et la pratique artistique. Je m'oriente naturellement vers l’Ikebana ?du coup, l'Ikebana, c'est art centenaire qui consiste à créer des compositions florales suivant les traditions et la philosophie japonaises, avec des règles et une symbolique précises 🇯🇵 et je commence à suivre des cours à Maison de la culture du Japon.

fleur bouquet vert boule branche

J'effectue ensuite une formation de reconversion à l’école des fleuristes de Paris en 2016 afin de me former dans la connaissance des fleurs. J’obtiens mon Cap en 2017 âpres une période de stages. Je suis alors rapidement contactée par l’équipe de l'Officine Universelle Buly pour y installer un atelier/boutique de fleurs séchées, première à Paris, puis créer ensuite sa propre structure et son atelier en janvier 2018 pour y développer ma recherche autour du végétal.

Du coup, qu'est-ce que tu fais aujourd'hui ?

Je réponds à des demandes de végétalisation d’espaces, intégrant dans mon travail floral image de marque, scénographie et graphisme. Je fleuris également tous les évènements des particuliers en prenant le soin de traduire l'émotion et la spécificité de chaque demande.

bouquet fleur rouge jaune branche

 

Les compositions sont originales et personnalisées, éphémères ou durables, du soliflore à la scénographie de vitrines, ainsi que des objets tels que des herbiers, des jardins sous verre. Amoureuse de tous les arts, j’organise des ateliers dans un grand loft d’artiste lumineux et verdoyant, véritable source d’inspiration, où l'on renoue avec la création, les sensations qui ne demandent qu'à être ravivées, développées, ou inventées. On y enseigne aussi différents arts floraux, des ateliers sur le goût et le parfum, mais aussi d'autres arts comme la cérémonie du thé, des ateliers de dessin botanique en partenariat avec d'autres artistes.

Ce lieu s'appelle "une Maison dans les Arbres".

D'ailleurs, pourquoi cette passion pour les fleurs ?

Les fleurs sont le miroir du cœur, reflétant l'humeur du moment, dévoilant la complexité de nos émotions.

Les compositions ou arrangements de fleurs vont, par leur couleur, leur texture et leur parfum créer des atmosphères puissantes et évocatrices, elles sont d’extraordinaires matières vivantes.

Bien qu’éphémères quand elles sont fraîches, les fleurs peuvent imprimer une sensation durable.

Éternelles, préservées ou séchées, elles accompagnent et dialoguent avec nous pendant des mois, des années, une vie.

fleur rouge ronde ovale bouquet tige

 

Les saisons ont une importance cruciale au japon, et se retrouvent dans la cuisine, la peinture, la poésie, l’art floral...les arts en général. L’art doit être nourri par le temps qu’il fait. Les bourgeons, branches ou fleurs fanées ou séchées, feuilles mortes peuvent avoir aussi leur place dans une composition. Le temps qui passe sur les objets, matières ou êtres est respecté et même valorisé au Japon, pour la beauté qui s’en dégage et la longévité, la qualité intrinsèque dont ils témoignent (philosophie wabi-sabi).

D’autre part la fleur ou végétal séché permet des compositions plus pérennes, évitant ainsi une surconsommation et une pollution importante engendrée bien souvent par l’industrie de la fleur.

J’utilise beaucoup de graminées séchées et d’herbes simples, voire même des herbes qualifiées de “mauvaises”, et qui sont en réalité pleines de résilience et de poésie !

Comment travailles-tu au quotidien ?

Mon travail est une recherche plastique autour du végétal, une réflexion sur le paysage à échelle humaine, ou comment reconnecter l’homme dans son environnement naturel. L’homme fait partie intégrante de la Nature. Un arrangement floral peut suffire à le reconnecter à ses propres émotions et un bien-être indéniable. Le végétal (forêt, prairies, jardins, champs) a le pouvoir de nous ramener dans un univers familier dont l’homme a besoin pour s’épanouir : le berceau de l’humanité.

Je ne cherche jamais à proposer mon travail pour tel ou tel lieu. Je préfère que la demande me parvienne via la personne qui en ressent par elle-même le besoin.

origami fleur jaune violet oiseau

Crédit photo : Olivier Charles

Le travail sur mesure m’amène à imaginer et créer des compositions d’aspect et de tailles très différentes : du bouquet à des installations plus vastes.

Je considère mon “métier” comme une passion de la nature à vivre chaque jour et à sans cesse développer et renouveler. Mon travail est assez éclectique, il est nourri de rencontres et de partage d’émotions autour de l’art, de l’artisanat et des matériaux naturels.

J’ai récemment créé en collaboration avec mon ami sculpteur Vincent Brédif une sculpture végétale pérenne, suspendue, de 10 mètres de long, dans un lieu d’exception, mêlant nos deux savoir-faire.

Comment ça se passe dans ton atelier ? Tu travailles seule ?

C’est un grand loft d’artiste lumineux et verdoyant, véritable source d’inspiration, où l'on renoue avec la création, les sensations qui ne demandent qu'à être ravivées, développées, ou inventées. C’est une véritable ruche d’artistes.

bouquet fleure rose verte beige tabouret carnet tapis cadre photo paysage

 

On y organise des ateliers végétaux collectifs ou personnalisés, enseigne d'autres arts aussi comme la cérémonie du thé et des ateliers de dessin botanique en partenariat avec d'autres artistes.

Instant nostalgie : tu te souviens de notre rencontre ?

Oui ! Vous m'aviez invitée à découvrir la boutique de la rue Commines.

À quoi ça ressemblait, cette première collaboration en boutique ?

J’ai eu l'idée des ikebanas de fleurs séchées et fraîches. J’ai fleuri des vases traditionnels japonais en bambou et des plateaux en bois, sur la thématique des coloris de la collection.

J'avais aussi préparé un atelier de bouquets de fleurs séchées sur la thématique de l’indigo. Un bouquet était alors offert aux clients lors de leur visite. Un berceau ancien chiné rempli de brassées de fleurs dans un camaïeu de bleus avait été présenté devant la vitrine de la boutique, intriguant de nombreux passants, certains n’hésitant pas à traverser pour venir regarder de plus près et rejoindre l’atelier à l’intérieur ! Pour chaque bouquet, une sélection de fleurs et graminées était insérée dans un étui en kraft. Le bouquet et son étui ne faisaient qu’un, renouant avec la tradition du packaging/contenant japonais.

Comment réagissaient les client(e)s que tu rencontrais ?

Cette présentation avait suscité une grande curiosité et intérêt des clients de la boutique. J’ai échangé avec eux sur les noms des fleurs, des souvenirs d’enfance, le Japon et l’art floral, et le besoin de plus de nature dans notre quotidien. Aujourd'hui, on me parle encore de ces bouquets bleus de l’atelier BonneGueule de 2018 !

Et ta création pour l'ouverture de notre boutique rue Madame, tu peux en dire plus à la communauté ?

Pour la soirée d’inauguration j’ai imaginé avec l’équipe de finaliser en direct, comme une performance, une suspension faite de tissage de lin et de fleurs: "Une histoire de lin, de la fleur au tissage”. Le tissage mêle fleurs, graines, fibre brute et rubans de lin teints d’indigo. Cette approche m’a été inspirée par une visite d’une coopérative spécialisée dans la culture et la transformation du lin textile, de la semence à la fibre, en Normandie pendant l’été.

Ce tissage a été conçu comme une version revisitée du NOREN japonais, tenture suspendue à l’entrée des magasins traditionnels japonais pour souhaiter la bienvenue.

Ce projet permettait d’aborder et de partager plusieurs aspects:

  • la déconstruction d’un vêtement : l’origine du lin, sa fleur, son fruit et sa fibre
  • le voyage du lin avant la finalisation en vêtement
  • l’histoire du Noren comme objet japonais, sa signification
  • le travail manuel à travers le tissage comme activité humaine ancestrale

Comment les invités ont réagi ?

Les retours ont été très satisfaisants : j’ai pu observer cette curiosité toujours chez les visiteurs, l’intérêt porté sur l’origine d’un vêtement et le sens que cela peut induire dans son acquisition. L'expression aussi d’une certaine émotion face à un objet nouveau (le Noren) pour nombre de visiteurs, et de son esthétique. J'ai pu répondre aussi à de nombreuses questions sur les techniques liées au lin et sa transformation.

Pourquoi as-tu accepté de porter nos vêtements pour cette capsule ?

En 2018, je ne connaissais pas la marque, puis j’ai découvert que celle-ci avait une approche originale inspirée, née d’une relation de confiance avec une clientèle avertie et toujours curieuse, un intérêt et une passion véritable pour les belles matières, des coupes étudiées mêlant sophistication et confort dont certaines sourcées au Japon. Je me suis trouvé beaucoup d’affinités avec cette approche. J’ai toujours pensé et dis à l’équipe que je serais leur première cliente s’ils concevaient une ligne pour femme ! Je possède assez peu de vêtements, mais j’aime qu’ils soient mes fidèles alliés dans la vie quotidienne, en privilégiant les belles matières nobles et saines, les teintes naturelles et les coupes bien dessinées.

Certains détails comme les coupes kimonos si pratiques et les indigos japonais sont exactement ce que j’aime depuis toujours. J’aime beaucoup et suis impressionnée par les propriétés de l’indigo.

L’équipe de BonneGueule a certainement dû penser aussi que j’incarnais de fait les valeurs de la marque et de la collection femme... et que je pourrais partager ma vision sur l’offre proposée !

Qu'as-tu prévu de faire pour ce lancement en boutiques ?

Cette fois-ci, pour le lancement de la collection femme, j’ai eu envie de partager le savoir-faire du papier washi, à travers la création de petits bouquets de fleurs de lotus confectionnées à la main et de décorations de vitrines avec la même qualité de papier.

origami fleur blanche jaune violet ciseaux

Crédit photo : Olivier Charles

Pourquoi le washi ?

Parce que c’est une matière extraordinaire et précieuse, qui rentre aussi dans la composition de certains vêtements de BonneGueule via un savoir-faire japonais.

Crédit photo : Olivier Charles

Tu peux expliquer ce que c'est ?

Au Japon, « Wa » équivaut à “japonais” et « Shi » à “papier”. Washi signifie donc papier japonais. Il désigne Le papier fabriqué de façon artisanale au Japon à base de fibres de mûrier sauvage entrelacées. Cela confère au papier washi une grande résistance et en même temps une souplesse particulière. De par sa composition et son toucher soyeux, on pourrait presque le comparer à un « intissé ». Le papier washi et son mode de fabrication artisanal sont inscrits au patrimoine immatériel de l’humanité ! Le washi est utilisé au Japon depuis plus de mille trois cents ans, aujourd’hui la spécialité de la région de Gifu qui le fabrique encore !

Comment as-tu travaillé ce papier ?

J’ai choisi des couleurs de papier washi très naturelles, correspondant aux vêtements de la collection femme: une majorité de blanc, des touches de bleu et d’ocre.

confection origami fleur jaune blanc violet

Crédit photo : Olivier Charles

Les bouquets de fleurs sont réalisés avec des cœurs de fleurs séchées et des pétales de papier. L'idée est de confectionner 100 bouquets qui seront offerts aux 100 premières clientes de la collection femme !

Crédit photo : Olivier Charles

Et pour les vitrines, que prépares-tu ?

J’ai utilisé la technique de l’origami pour confectionner aussi des kakémonos qui viendront fleurir “à la japonaise” les vitrines des 5 boutiques BG. Je laisse la surprise aux visiteuses et visiteurs !

exposition fleur blanche verte tissu blanc

Work in progress ! Crédit photo : Olivier Charles

Qu'as-tu pensé de ce projet avec nous ?

Je suis très enthousiaste de pouvoir conjuguer ces deux passions, le végétal et le papier, dans ce nouveau projet ! J’ai beaucoup aimé imaginer ces nouvelles créations, et d’enrichir ma collaboration avec la marque BG d’une nouvelle belle histoire liée à l’artisanat, au patrimoine vivant japonais aussi, grâce au washi et à l’origami qui est pratiqué avec ferveur par les Japonais de tous âges.

C’est à nouveau une part de mes passions et mon histoire personnelle que je partage, avec ce travail du papier mêlé de fleurs, ainsi que l’ouverture de mon atelier pour la campagne femme de BG. J’ai eu le grand plaisir de recevoir l’équipe de BonneGueule au milieu de mes compositions, pour un shooting de la collection et la présentation de mon travail !

Tout le plaisir était pour nous, Miyoko. C'était une chouette journée ✌️

Avec Miyoko, on vous remercie pour votre lecture et on espère vous avoir appris des choses. Si vous avez apprécié son travail et que ça vous dit de le revoir, envoyez-nous votre force dans les commentaires 👇

À demain 11h pour le lancement de notre collection femme, la fête ne fait que commencer 🌺

shooting veste bleu marine fleur orge drap blanc

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