Lunettes, chemise et cravate : les pépites « come-back » de la rédaction #60 – Nicolò
Il se trouve que le confinement est tombé peu avant des congés que j'avais déjà prévu de poser, pour un repos bien mérité.
Mais la conséquence de ceci a été un phénomène rare, qui ne survient chez moi que quelques fois par an : j'ai complètement décroché des vêtements.
Littéralement, je suis resté indifférent à toute perspective vestimentaire pendant de longues semaines. Le matin, j'ai mis les mêmes pièces sans réfléchir, en me contentant du strict minimum. Je n'ai fantasmé sur aucun e-shop, planifié aucun achat, imaginé aucune tenue. Une quinzaine de jours sans prononcer une seule fois les mots "denim", "style", ou "ajusté".
Alors avec cette sélection, c'est un peu comme si je replongeais d'un coup dans le grand bain de la mode masculine, après avoir séché au soleil, sur la plage métaphorique de mes congés. Moi qui ai d'habitude mille fringues en tête, il m'aura cette fois fallu faire des efforts pour en trouver trois !
C'est donc le thème de cette sélection et le challenge que je me suis donné : trois pièces dont la vue ravive en moi l'envie de porter des vêtements, de penser vêtements, et de parler vêtements ! Bref, des pépites "come-back" quoi.
Je vous présente donc d'avance mes excuses, si, cette fois-ci, je les ai choisies encore plus pour moi que d'habitude, et si j'ai pensé un peu moins à vous en le faisant 😉
Lunettes Wyatt - Jacques Marie Mage

Ici dans un coloris bleu et or captivant, même si à l'essayage j'ai préféré une version moins bling.
On commence par de l'accessoire par facilité, mais on commence en puissance avec cette paire, qui est tout simplement devenue mon fantasme "eyewear" absolu depuis que j'ai pu l'essayer chez l'excellente boutique Milan Lunetier Pour les parisiens, quand la situation se sera arrangée, allez absolument y faire un tour !, il y a un mois ou deux.
C'est somptueux, d'un grand niveau de détail comme on peut l'attendre des marques de luxe fabriquant au Japon De nos jours, c'est un peu le pays de référence pour la fabrication de lunettes très haut de gamme, même si des savoirs faire existent évidemment ailleurs., produit en toutes petites séries, et sans surprise, vraiment cher. Quoique, même au double du prix d'une paire de lunettes 'de marque' (Dior, Armani...) vendues à la pelle chez les opticiens, je vous garantis que c'est une bien meilleure affaire pour ce que c'est

Voici le coloris "Antique", plus sobre. En matières de lunettes, les coups de coeur ne sont pas toujours ce qui nous va le mieux... mais je n'ai jamais essayé une paire qui m'allait aussi bien ! (PS : Hydratez vous c'est important)
Bref, le genre de délire déraisonnable auquel j'ai quand même fortement envie de céder un de ces quatre... Si d'ici là, la paire est toujours trouvable quelque part.
Bonus : si vous ne connaissez pas la marque, allez suivre son instagram, l'esthétique soignée fait du bien aux yeux. Même sans porter.
Chemise en lin "overdyed" - Aspesi (chez Franz Boone Store)
Je crois qu'à mesure que j'écris cet article, je réalise que mon inconscient dicte ma sélection, en reflétant son envie profonde : me promener sous le soleil, à la plage, avec des gens... Bref, à la fois la dolce vita, et un peu d'aventure.

Plutôt cool, non ? Le paradoxe des vêtements délavés, c'est que pour que ce soit vraiment beau, il faut une certaine minutie dans le traitement... Tout ça pour afficher une négligence harmonieuse ! Ahhh, la mode...
Pas étonnant donc, qu'après les solaires, cette chemise Aspesi à col officier et à l'aspect très délavé ait retenu mon attention. Typiquement le genre de chemise que je porterais négligemment sur un bermuda, boutonnée ou non, ou qui pourrait très bien s'intégrer au milieu de pièces d'inspiration militaire via sa couleur et son aspect brut.

Elle n'est pas seulement délavée mais aussi "garment dyed", c'est à dire teinte après avoir été montée. Parfait pour obtenir un rendu très décontracté, mais pas idéal quand on veut quelque chose d'homogène et lisse.
Même si on doit lui reconnaître une certaine patte dans le design, Aspesi est d'ordinaire une marque que je trouve beaucoup trop chère pour ce qu'elle est. Mais il s'avère qu'actuellement la dernière taille 38 est une fin de stock soldée à 50% alors... Pourquoi pas. Peut-être que l'un d'entre vous la prendra avant moi, qui sait ? Moi, pour l'instant, j'y songe.
Cravate rayée - Sam Hober
Vous savez, quand il s'agit de jauger du bon prix à payer pour un vêtement, j'ai toujours la même philosophie : autant quand le design apporte quelque chose de singulier difficilement trouvable ailleurs, je m'incline, j'ôte mon chapeau, et je suis prêt à payer une addition un peu salée. Autant lorsqu'il s'agit d'un basique, j'ai tendance à devenir un obsessionnel du rapport qualité/prix, et à chercher le plus beau tissu, avec la meilleure façon, selon le budget disponible.
Et dénicher les meilleures adresses de basiques où l'on fait des affaires imbattables reste un de mes passe-temps préférés.
Avec Sam Hober, ce n'est donc pas une pièce que je vous sélectionne, mais une marque, ou plutôt un fabricant : cette marque-atelier britannique produit des cravates pour énormément de maisons de renom, luxe et haut de gamme.

Ce n'est qu'à titre d'exemple, mais voici une cravate fort sympathique... Que j'ai déjà aperçue presque à l'identique chez plusieurs marques la vendant 20, 30 ou même 40 euros de plus.
La navigation sur le site se révèle assez laborieuse Les cravates sont classées via une cinquantaine de catégories mutuellement exclusives. Comptez une bonne demie-heure pour toutes les voir., mais le jeu en vaut la chandelle : du rayé, de la grenadine de soie à large grain, à grain fin, de la "rep tie" en tout genre, et même tout un tas de variétés de shantung.
Le tout sur-mesure Du pain béni pour ceux qui dépassent péniblement les 1m70 comme moi, et qui se retrouvent souvent avec des cravates trop longues., avec options de customisation : doublé ou non-doublé roulotté main, initiales, du 3 à 7 plis (selon les tissus)...
Le tout à un prix contenu qui sera toujours entre 85 et 95$. Forcément, après avoir vu ça, on se voit difficilement dépenser plus pour une cravate trop chère, trouvée sur Mr Porter ou The Rake... Sauf dans le cas d'un tissu vraiment unique et surprenant, comme je le disais plus haut.
(Merci à mon ami Florent, qui tient le blog Sartorialworld, pour cette belle reco que je vous partage à mon tour.)
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