Ligne BonneGueule : notre jean gris selvedge en toile Candiani
Le jean selvedge gris Candiani et les sweatshirts en molleton japonais Toki (gris et kaki) sont à présent disponibles dans notre eshop et dans nos boutiques.
N'oubliez pas d'activer les sous-titres dans la vidéo !
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Si le marché français commence à être bien fourni en jeans selvedge bleus, c'est toujours compliqué de trouver un beau jean selvedge gris, alors que c'est une pièce que je n'ai cessé de conseiller depuis presque 10 ans. Pour rappel, en deuxième jean après le bleu, je conseille souvent d'acheter un modèle gris car les possibilités sont très nombreuses !
C'est pour cette raison qu'en 2015, nous avons lancé notre jean gris. C'est l'un de nos plus grands succès, preuve que vous avez beaucoup apprécié les possibilités de tenues qu'offre un semi-slim de cette couleur. Et pourtant, il n'y avait jusqu'à présent qu'une seule référence de gris, contre trois pour nos jeans bleus <a href='https://shop.bonnegueule.fr/ligne-bonne-gueule/58-jean-brut-hdg-japan-line.html'>Le Kurabo de la Japan Line</a>, <a href='https://shop.bonnegueule.fr/ligne-bonne-gueule/10-jean-selvedge-bg-11.html'>le selvedge de la ligne principale</a>, et <a href='https://shop.bonnegueule.fr/ligne-bonne-gueule/271-jean-bleu-stretch.html'>le jean bleu stretch de la ligne Les Essentiels</a>. !
Il était donc temps de le décliner dans une toile encore plus haut de gamme. Cette fois-ci, nous n'avons pas trouvé notre bonheur (selvedge) au Japon mais en Italie : ce sont les portes de Candiani que nous avons poussées, à la recherche de la toile selvedge grise parfaite...

C'est chez Candiani, fabricant italien, que nous avons trouvé notre bonheur...
Pour moi, Candiani était avant tout LA Maison des toiles de jeans haut de gamme. Dès que vous voyez un jean premium avec une toile italienne, vous pouvez être sûr à 80 % qu'il s'agit de Candiani. Dans une fourchette de prix située entre 150 € et 300 €, et qui n'est pas forcément selvedge. Denham et G-Star sont les marques qui ont toujours affiché leur sourcing chez Candiani, mais il y en a plein d'autres. L'autre grand fabricant de denim italien, c'est Berto.
C'est la seule facette que j'en connaissais. Je ne me doutais pas que je m'apprêtais à visiter l'un des fabricants de toile de jean les plus éco-responsables qui soient. Et comme vous allez le voir, c'est une entreprise qui a bien plus à nous faire découvrir...
Notre visite chez Candiani
La rencontre avec Monsieur Candiani, un sacré personnage
J'arrive chez Candiani lors d'une belle journée. La première chose qui me frappe, c'est l'immensité de l'usine Elle est vraiment très grande, ce qui est normal quand on sait que Candiani emploie près de 650 personnes. Puis, avec Long, nous rencontrons Mary Kate - une Américaine venue s'installer en Italie, s'occupant du marketing à l'international - pour nous faire visiter l'usine. C'est elle qui va nous présenter Monsieur Candiani.
Alberto Candiani, qui a 35 ans, ne ressemble pas vraiment à un directeur d'usine classique. Il est en Vans, tee-shirt Denham, et il porte une casquette et un jean En toile stretch Candiani, évidemment., créés par son ami Matias Sandoval pour sa marque éponyme "Matias".
Il joue d'ailleurs dans un groupe de "industrial trance", Army of the Universe.
La découverte des coulisses
La visite commence dans le premier entrepôt de stockage où on voit d'énormes sacs de coton brut. Eh oui, Candiani est verticalement intégrée : elle fabrique elle-même son propre fil, le tisse, lave la matière et applique des opérations de finissage. Y compris pour le jean gris que vous porterez !
Cet article promettant d'être déjà bien long, je ne vais pas m'attarder sur ces étapes mais vous invite à regarder deux choses.
Premièrement, des mini-vidéos que j'ai pu filmer pendant notre visite.
Et surtout, G-Star (oui, oui !) a fait un très beau travail de pédagogie en tournant 5 vidéos dans l'usine de Candiani, montrant toutes les étapes. Les images sont belles et l'accent italien dans l'Anglais de Gianluigi Candiani est exquis.
Un héritage familal
C'est la première grande particularité de Candiani : vieille de quatre générations, toujours indépendante et toujours dirigée par la même famille !
Tout commence en 1938 avec Luigi Candiani, qui crée des vêtements de travail.
En 1963, son fils Primo commence à produire du denim. Il faut croire que son flair italien pour la tendance ne l'a pas trompé ! C'est lui qui transforme la petite activité artisanale en outil industriel structuré et organisé, comprenant très tôt l'importance d'être verticalement intégré.
En 1984, Gianluigi Candiani - fils de Primo - comprend que le denim a un potentiel "haut de gamme", ne devant plus être cantonné à des vêtements bon marché. Il décide de travailler l'esthétique des toiles et surtout, d'explorer de nouvelles technologies comme le stretch. C'est grâce à lui que Candiani acquiert cette image de fournisseur moderne et innovant.
Puis vient le moment où Alberto, fils de Gianluigi, reprend les rênes et instaure cette obsession du développement durable dans l'entreprise.

Gianluigi et Alberto Candiani.
Je décide de demander à Alberto comment le leadership se transmet à chaque génération. Il me parle d'abord de son enfance passée dans l'usine. C'était son terrain de jeu, il s'amusait même à faire des courses de chariots élévateurs. Mine de rien, cela l'a beaucoup mis en confiance avec son entreprise : il la connaît depuis toujours.
À l'adolescence, il rejette cette responsabilité d'entrepreneur car son truc à lui, c'est la musique.
Mais à partir de 20 ans, il commence à aimer le produit et à se passionner. Il voit les choses différemment de son père et finalement, cela le pousse à innover et explorer d'autres directions. À 30 ans, Alberto estime qu'il a une vision plus globale de l'entreprise, de son écosystème. Et à 35 ans, fraîchement papa, il songe à la transmission du leadership qu'on lui a légué.
Une usine en plein parc naturel
Je me suis demandé pourquoi Candiani était aussi attachée à son impact environnemental, mais la réponse coule de source : l'usine est située dans le parc naturel "Valle del Ticino".
Pour protéger la beauté et la faune de ce parc Composée de renards, de belettes, de blaireaux, de fouines et autres mustela putorius., Candiani est soumise à des règles environnementales, la poussant à trouver des façons de travailler toujours plus propres.
C'est en fait Alberto qui pousse autant la dimension éco-responsable. Creuser cet aspect durable requiert : du temps ; de l'énergie ; de l'argent pour de nouvelles technologies ; des essais et tous les échecs qui vont avec ; sans compter tous les aspects relatifs à la productivité et à la rentabilité 'Est-ce que ça prend plus de temps et d'argent de fabriquer une toile de jean comme ça ?'.
Pourquoi Candiani se donne donc autant de peine ?

Une usine de denim dans ce genre d'espace, cela n'arrive pas tous les jours.
Je sens en interview qu'Alberto entretient une relation particulière avec l'environnement. Son point de vue est presque spirituel : il considère que le territoire l'a aidé à construire Candiani, alors il doit le préserver en retour. Justement, les Candiani vivent dans une maison qui collent l'usine, ou de l'autre côté de la rue.
Cette idée est finalement très puissante : on veut protéger sa maison, son environnement, comme on pourrait avoir envie d'un beau jardin et d'une allée bien entretenus à côté de chez soi.
Concrètement, tout est recyclé. C'est l'une des usines les plus propres et rangées que j'ai pu visiter. De nombreux aspirateurs automatiques aspirent le moindre fil, la moindre fibre de coton qui s'échappent de la production. Tout est récupéré et transformé en cloisons isolantes pour la construction, par exemple.
De nombreuses technologies au service de l'environnement
Candiani est un fournisseur moderne, c'est indiscutable. Le plus visible, ce sont ces robots qui s'occupent de tâches pénibles en totale autonomie, comme le déplacement et le chargement de rouleaux de matières. J'ai aussi pu voir l'entrepôt de stockage : c'est encore un robot qui va dans la bonne allée, le bon étage, la bonne étagère... et qui arrive à récupérer la bonne boîte sans la moindre intervention humaine.
Tout part de l'eau. L'usine est située dans une région qui n'en manque pas, et Alberto nous fait remarquer que ça la rend d'autant plus facile à gaspiller. Il a donc enclenché de nombreux investissements pour son recyclage et sa propreté après utilisation...
"Kitotex", ou comment produire sans polluer d'eau
Candiani a mis au point une technologie appelée Kitotex. Elle consiste à appliquer du chitosane - un polymère "naturel" - sur le fil, après la teinture. Il permet d'économiser de l'eau pendant le finissage et surtout, de la garder propre.
Dans un autre registre, cela lui permet de créer des denims différents d'un point de vue esthétique, tout en restant compétitif. En effet, on peut obtenir de nouveaux effets sur l'indigo Donc proposer de la nouveauté, ce qui peut particulièrement intéresser les marchés féminins.

À gauche, 20 litres d'eau et 0,5 kg de produits chimiques sont utilisés pour un jean classique. Avec la technologie Kitotex, ces nombres passent respectivement à 10 litres et 0,15 kg.
D'un point de vue économique, l'application de ce polymère sur le fil représente forcément un surcoût, mais quand le jean part en laverie, on y obtient des délavages au rendu naturel bien plus facilement. On économise donc du temps et des produits chimiques.
Faire mieux en plus rentable, en plus propre et en plus beau : c'est un très beau défi relevé par Candiani.
"L'indigo juice", une solution contre le sablage
Là aussi, c'est une invention de Candiani. Il s'agit de fixer l'indigo uniquement à la surface du fil, ce qui rend son délavage beaucoup plus simple et moins cher, sans les dangers du sablage.
L'usine réalise des traitements encore plus innovants, comme les délavages au laser, à l'ozone ou à la glace !
Le "N-Denim" : des teintes profondes et respectueuses de l'environnement
C'est exactement l'inverse de "l'indigo juice" : on fait pénétrer la couleur très profondément dans le fil, mais en ayant juste besoin de deux bains au lieu des sept habituels. Cela constitue un énorme gain d'eau et d'énergie : 30% d'eau et 50% de produits chimiques en moins.
Une très belle performance ! Pour cela, ils utilisent en fait de l'azote ("nitrogen" en Anglais, d'où le "N" de N-Denim) qui provoque l'oxydation de l'indigo (c'est là qu'il devient bleu) au lieu de l'oxygène.
L'innovation, témoin de l'engagement de Candiani
C'est d'ailleurs là où Alberto passe le plus de son temps : son travail est avant tout de faire de la R&D (recherche et développement). Chose importante : il veut absolument faire un denim beau ET propre. L'un ne va pas sans l'autre selon lui.
Il tient vraiment à nous parler d'un personnage connu chez Candiani, Roberto Grimi. Âgé de 82 ans, c'est le responsable de la filature et paradoxalement, celui qui a le grain de folie le plus marqué pour explorer de nouvelles matières. Son expérience est aussi un précieux atout !
On va en reparler un peu plus tard, mais ce qui différencie Candiani d'un tisseur historique japonais ou américain, c'est son absence d'ancrage dans le passé. Évidemment, ils respectent leur famille et sont conscients de leur héritage, mais sont vraiment tournés vers le futur. D'où cette recherche constante de l'innovation.
Les résultats ont payé. En moins de 20 ans, ils sont passés de 40 clients (dont la moitié étaient italiens) à 220 clients (avec 6% d'Italiens). Contre 25 tissus à l'époque, ils en proposent maintenant 300. À l'heure où on ne cesse de répéter que le textile européen est en grande difficulté, la réussite de Candiani redonne espoir.
Les pionniers du beau stretch
Ce sont eux qui ont pris la question du jean stretch à bras le corps.
Tout commence dans les années 1990-2000 où, sentant que la femme veut un beau jean sexy mais confortable, ils développent de nombreuses toiles stretch. Ils ne l'inventent pas, mais sont parmi les premiers à le rendre beau et durable.

Candiani s'illustre brillamment dans la production de toiles stretch.
Entre autres, ils ont développé des tissus stretch à près de 30% Attention, le pourcentage d'élasticité de la matière est différent du pourcentage de matière élastique dans une toile de jean ! Relisez cette phrase deux fois., apparemment très difficiles à copier. Il existe un "vrai" stretch "made by Candiani".
Certains de leurs clients les poussent à délocaliser une partie de la production, trouvant le "made in Italy" trop cher. Mais les Candiani ont toujours refusé, trop attachés à leur territoire. Du coup, la seule voie de sortie face à des concurrents moins chers est de pousser la qualité encore plus loin : faire de plus jolies toiles, avec un meilleur stretch.
Alberto fait remarquer qu'il n'y a pas si longtemps encore, il n'existait qu'une composition de matière pour faire du stretch : un 98% coton avec 2% d'élasthane. Candiani n'invente pas moins de huit manières de faire du stretch, avec une élasticité qui peut aller jusqu'à 70% ! Le savoir-faire de Candiani y ajoute un "recovery" Le recovery désigne la capacité d'une matière stretch à retrouver ses dimensions initiales, d'avant un étirement. proche de 100%, afin d'éviter d'avoir un jean tout déformé après plusieurs mois de ports.
Ils mettent au point une méthode de finissage permettant de limiter au maximum le "shrinkage", c'est-à-dire le rétrécissement de la matière pendant le lavage industriel. Cela rend le denim plus facile à travailler en production.
Ce sont eux qui ont beaucoup travaillé sur le selvedge stretch et ils ont bien conscience que pour certains, c'est un véritable blasphème. Mais c'est leur côté défricheur et alternatif qui parle... Je trouve ça très bien que des fournisseurs repoussent le statu quo pour créer des toiles vraiment innovantes.
La teinture au soufre
Ils ont également beaucoup exploré la piste de la teinture au soufre, utilisée pour du gris, du noir ou des bleus profonds. On peut aussi l'utiliser pour avoir des coloris qui tirent vers le vert (les jeans dits "greencast"). Candiani a donc développé un "vrai" black denim, mais surtout de bien jolies teintes de gris.

"Explorant sans fin", nous dit Candiani.
Ils en ont une telle maîtrise qu'ils sont parvenus à faire des coloris égalant l'indigo, grâce à la teinture sous azote qu'Alberto appelle "nitrogen dye". Ils obtiennent ainsi des coloris uniques, particulièrement difficiles à copier. L'intérêt est de pouvoir délaver des teintes de gris ou noir comme un indigo "normal" : le délavage de la matière va donc tendre vers le blanc.
Cela paraît logique dit comme ça mais il y a peu, délaver artificiellement un jean noir était pénible. Si le processus était mal maîtrisé, on pouvait se retrouver avec du rose ou du jaune... Candiani a révolutionné la teinture au soufre en mettant au point un moyen d'avoir un délavage qui tendra toujours vers le gris ou le blanc.
Et bien sûr, la filature se penche aussi sur la combinaison du chitosane avec du soufre pour obtenir des jeans gris et noir, toujours plus respectueux de l'environnement.
Quand on demande à Alberto pourquoi il aime autant l'innovation, il répond simplement que les Italiens sont très créatifs dans le textile. Créativité + passion = innovation. Limpide.
Le futur vu par Candiani
Alberto commence par un constat inattendu mais juste : dans toutes les représentations culturelles du futur (films de science-fiction, pour ne citer qu'eux), le denim disparaît toujours. Non pas qu'il soit pessimiste quant à son avenir, mais il considère l'existence d'un véritable challenge pour le garder présent dans notre dressing les 30 ans à venir.
Bien qu'il s'agisse d'un marché imprévisible en termes de tendances, il est persuadé que le denim du futur sera bien plus propre.
D'aileurs, son grand projet du moment est aussi ambitieux que secret : faire un denim biodégradable.
C'est à ce moment que je commence à avoir une image plus globale du travail acharné et innovant de Candiani : le chitosane, le finissage à l'azote, "l'indigo juice", le Kitotex... Tout converge pour obtenir un denim 2.0, biodégradable et très propre dans sa fabrication. Le tout avec une esthétique irréprochable, car Candiani reste un fournisseur italien !
Petit résumé en vidéo !
Selvedge japonais VS selvedge Candiani
C'est évidemment la première question que je me suis posé, la comparaison était inévitable.
J'avoue, j'avais un a priori plutôt arrogant en la matière (si je puis dire), en me disant que les Italiens ne pouvaient que copier les Japonais, seuls rois du selvedge à mon sens.
Eh bien, je me suis trompé. Balayons tout de suite la question que peuvent se poser certains "débutants" :
Un selvedge japonais est-il de meilleure qualité qu'un selvedge Candiani ?
S'il est difficile d'apporter une réponse, c'est que la question n'a pas vraiment de sens : ce qu'on entend par "qualité" est très flou.
De la part d'une entreprise moderne, très éco-responsable, qui fabrique elle-même son propre fil et le tisse sur des métiers à tisser à navette, oui, le selvedge sera d'aussi bonne qualité que celui d'un tisseur japonais connu, en termes de main et d'aspect visuel. Là, vous n'avez aucun souci à vous faire.
Tous les selvedges que j'ai vus chez Candiani étaient franchement très beaux, et pourraient sans aucun problème être proposés par un tisseur japonais.
Et quand je demande la différence entre les deux à Alberto, il me répond qu'un selvedge Candiani est plus souple, moins rugueux et plus confortable (pas étonnant de la part d'un partisan du selvedge stretch). Il n'en reste pas moins très respectueux du travail des Japonais.

Le Japon a érigé le denim selvedge au rang d'institution.
La grande différence entre Candiani et les tisseurs nippons, c'est l'état d'esprit : si les seconds sont tournés vers la tradition et ont une approche très "pure" de leur métier, Candiani reste très focalisé sur le futur et l'innovation.
Par exemple, Candiani a certes créé du selvedge avec du stretch, mais aussi du selvedge avec du Coolmax (un fil permettant d'évacuer la transpiration) et du Thermolite (pour faire un jean d'hiver qui tient chaud). À ma connaissance, aucun fournisseur japonais ne pousse aussi loin la R&D sur l'utilisation de fibres modernes.
Enfin, Candiani n'a pas pu s'empêcher de pousser son sens de l'innovation sur les métiers à tisser selvedge (qui sont suisses et indiens), puisqu'ils ont modifié chacune des machines pour y ajouter un élément mécanique améliorant leur fiabilité, diminuant les pannes et la maintenance, et donc les heures où elles ne sont pas utilisées.
Je reste volontairement très flou sur ce secret industriel propre à Candiani, car nous n'avons pas eu le droit de le filmer ni de le prendre en photos. Disons que d'extérieur, vous avez l'impression que le métier à tisser est parcouru de multiples perfusions, c'est tout ce que je peux dire...
Le jean qu'il nous manquait...
Une toile respirant le savoir-faire
Nous avons choisi une toile d'un poids de 13 oz.
Effectivement, la main du tissu est plus souple qu'un selvedge japonais. Florian, qui a "bêta testé" le jean pendant plusieurs semaines, est catégorique :
Le jean est plus confortable qu'une toile japonaise dès les premiers ports.
Le "grain" caractéristique d'une toile selvedge est en tout cas bien présent, tout comme le beau liseré habituel. D'ailleurs, je confirme bien sa provenance de vieux métiers à tisser à navette (les fameuses "shuttle looms") puisque je les ai vus de mes yeux !

Un beau liseré pour une belle toile, obtenue grâce aux fameux "métiers à navette".
Au niveau de la composition, on est très contents de vous annoncer qu'il y a 30% de coton dit BCI (pour Better Cotton Iniative), qui favorise l'amélioration des conditions de travail et l'impact environnemental de sa culture. <a href='http://bettercotton.org/' target='_blank' rel='noopener noreferrer'>Le site </a>est très complet à ce sujet, je vous invite fortement à y jeter un coup d'oeil si vous être sensibles aux enjeux sociaux et environnementaux de la toile de ce jean gris.
Candiani souligne également que la toile a bien été stabilisée et prélavée en atelier, avec un shrinkage autour des 1%, ce qui est vraiment très peu. Si vous lavez le jean, l'éventuel rétrécissement post-lavage serait minime.
Un gris très particulier
Le gros point fort, c'est évidemment la couleur, assez unique à décrire et dont je regrette que les photos ne traduisent pas plus toutes ses nuances.
C'est comme un gris foncé qui, selon les avis, tire sur l'anthracite ou le bleu. On doit cette teinte particulière à la maîtrise de Candiani de la teinture au soufre (le jean n'étant pas bleu, il n'a pas été teint avec de l'indigo).

Un gris plein de nuances, tirant parfois sur l'anthracite, parfois sur le bleu.
Au niveau du délavage, Candiani nous a confirmé qu'il serait plus progressif et uniforme que pour un jean classique. Dès que le jean de Florian commence à se délaver, c'est promis, je vous fais des photos !
Une coupe toujours flatteuse
Comme vous allez le voir sur les photos, on reste sur notre coupe semi-slim habituelle.

La coupe semi-slim est idéale : ni trop moulante, ni trop large, elle convient à toutes les situations.
C'est la même que celles de nos jeans de la ligne les Essentiels (le jean gris et le jean bleu stretchs). Vous ne serez donc pas dépaysés :).
Les finitions qu'on aime retrouver
Évidemment, on retrouve ces finitions auxquelles on tient tant : point de chaînette, points de renfort, passants de ceintures renforcés...

Liseré selvedge et point de chaînette.

Poches semi-doublées indéchirables.
Comment choisir sa taille ?
Le sizing ne change pas, vous pouvez partir sur votre taille habituelle.
Inspirations : porter un jean gris
On le sait tous, le jean gris est un de nos meilleurs amis. Il va avec toutes les couleurs, se porte dans tous les styles… S’il y a bien une pièce que l’on peut porter les yeux fermés, c’est lui.

Grand classique du casual chic : le combo jean et blazer. Troquer la chemise pour un col roulé est une idée intéressante, elle appuie la décontraction du look tout en conservant une certaine allure. Aucune possibilité de se tromper ! (Maille Hircus, blazer Prince de Galles BonneGueule, bagues Harpo, montre SEIKO, sneakers Zespa)

Chemise, mackintosh et chaussures : la tenue s’articule autour d’un camaïeu bleu. Ici, le jean joue le rôle de base neutre. Il permet de faire la liaison entre les différentes pièces, là où un pantalon bleu également aurait pu être de trop. Le côté workwear de la veste se prête bien aux origines du chambray et du denim, ce qui est subtilement souligné par la semelle commando des derby en suède. (Chemise en chambray BonneGueule, mackintosh Drapeau Noir, derby Doc Martens)

Mais sans veste, cela fonctionne aussi !

Ainsi, les textures du jean et de la chemise “s’expriment” davantage. Je ne vous apprends rien, associer du denim à du chambray est une valeur sûre.

Comme souvent, derby et sneakers sont substituables. À vous de voir dans quelle mesure vous souhaitez renforcer la dimension casual de votre look.

On termine par un look plus brut, pourtant très simple. Porter un jean avec des boots et un tee-shirt blanc ne peut pas vous faire défaut. Comme Luca, roulottez vos manches et le bas de votre jean : au-delà de son apparente simplicité, le look gagne en recherche. S’il voulait aller plus loin, il pourrait ajouter des accessoires en cuir patiné, ou jouer sur le style des boots. (Tee-shirt Muji, boots Meermin)
Comment se procurer le jean selvedge gris BonneGueule ?
Le jean selvedge gris Candiani et les sweatshirts en molleton japonais Toki (gris et kaki) sont à présent disponibles dans notre eshop et dans nos boutiques à Paris 14, rue Commines - 3ème arrondissement, Lyon 40, rue du Président Édouard Herriot - 1er arrondissement et maintenant Bordeaux 3, place Puy Paulin, notre toute nouvelle boutique !.
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