Les pépites (rêvées) de la rédaction #80 – Jérôme

Après les pépites d'inspiration musicales et les pépites engagées, il est temps pour moi de vous raconter une autre histoire.

La scène se déroule il y a maintenant 20 ans dans une petite salle de spectacle universitaire. C’est ma première véritable aventure professionnelle et, ça va vous surprendre, je m’occupe entre autres choses de cinéma.

Comme la vie nous fait parfois de drôles de cadeaux, je rencontre là Jonas Mekas, une des figures du cinéma d’avant-garde américain et assurément une des icônes de ma cinéphilie déjà bien avancée. C’est alors un monsieur d’un certain âge qui a beaucoup vécu, écrit, filmé et photographié.

Il porte un chapeau comme dans les films noirs des années 50, et d'une façon générale, on peut dire qu'il ne manque ni de style ni charisme. Si je ne devais emporter qu’un seul livre sur une île déserte, ce serait d'ailleurs son « Je n’avais nulle part où aller ».

Il s’est éteint l’année dernière et si vous ne connaissez pas son travail, je vous invite bien sûr à le découvrir : il y a des livres, des films, et aussi des photographies. C’est dire, vous l’aurez compris, si je suis assez sensible aux images.

A cette époque, on peut dire que mon style personnel est loin d’être à la mode : il y a probablement un blouson en cuir (j’en ai déjà parlé ici), de vieux pantalons en velours marine piqués dans l’armoire de mon père et une paire de Doc Martens montantes.

Ce jour-là, mes chaussures lui plaisent bien, à Jonas Mekas. De même que la bière pression que je viens de lui servir - et notez que je débute aussi dans cette activité-là !

C’est une belle journée, comme un rêve qui se réalise et qui s’immortalise même à travers une fausse dédicace d’Andy Warhol sur mon exemplaire de l'album du Velvet Underground & Nico.

Je ne suis pas sûr d’être beaucoup plus à la mode aujourd’hui, mais ce qui est certain, c’est que le souvenir est toujours là. Et le disque aussi.

Pourquoi je vous raconte tout cela ? Eh bien sans doute parce que dans l’esprit et malgré leur caractère un peu inaccessible (le prix, évidemment), mes pépites aussi sont faites pour rêver aux étoiles et qu’il y est entre autres question de velours et de photographies.

Et si l'été est encore bien là, sachez que cette sélection a d'ores et déjà la tête dans la saison suivante.

Veste militaire camel - 45R

 

Ici le coup de cœur est avant toute chose d’ordre esthétique. Je suis tombé sur cette photographie sur le compte Instagram de la marque 45R que je suis régulièrement et on peut dire que je l’ai observée longuement, très longuement, avant même de cliquer sur la pièce en question.

Elle a quelque chose d'immédiatement séduisant et je ne doute pas que vous tomberez vous aussi sous le charme de cette veste de travail Yorimoku. Ce qui me plait ici, hormis la manière de présenter les vêtements et la couleur (camel, parfait pour éclaircir un peu le gris de l'automne), c'est bien sûr la patte, le style, ce petit quelque chose d'un peu magique que vous retrouverez par ailleurs un peu partout en vous promenant sur l'e-shop de la marque.

Bref, le design est magnifique, la pièce tout en coton et fabriquée au Japon. Et pour ceux d'entre-vous qui habitent en région parisienne, il y a probablement même possibilité de l'essayer en boutique, ne serait-ce que pour rêver un peu.

Car si 45R est une marque japonaise bien peu connue en France qui existe depuis la fin des années 70, elle dispose de trois boutiques à Paris. Vous n’y trouverez que de beaux vêtements et un style fou que Jordan a déjà pu évoquer un peu dans les mêmes termes dans son Journal du Confiné. Allez donc y faire un tour si vous pouvez, juste pour le plaisir des yeux.

Costume en velours marron - Drake's

 

Vous l’aurez deviné : ici aussi le coup de cœur est esthétique. On ne remerciera jamais assez les bons photographes pour ce qu’ils nous donnent d’inspiration(s) et la marque anglaise Drake’s ne manque pas d’atouts sur ce point : ses lookbooks sont souvent passionnants à regarder.

C’est une nouvelle fois le cas à travers cette photographie. C’est une image puissante, et j’apprécie autant la coupe et la matière de ces ensembles que le stylisme très anglais proposé ici : desert boots en daim, chemise et cravate club. C’est parfait, et la qualité des produits Drake’s (ici fabriqués en Italie) n’est plus à démontrer.

Autre point intéressant à souligner : la marque fait des vêtements pour homme, mais ce costume en velours peut aussi très bien être porté par une femme. Plus largement, l'ensemble de la tenue ?ici avec des vêtements pour homme de la marque (costume, chemise, cravate, desert boots)peut fonctionner sur une femme.

A choisir, ma préférence ira pour le blazer et le pantalon marron, une couleur à réinvestir et dont David a déjà pu parler ici et là.

Si le velours est encore perçu comme un peu ringard, sachez qu’il est bien de retour et que vous allez probablement en voir partout en cette fin d’année. Quitte à réhabituer votre regard à cette matière pas si vieillotte, autant commencer par cette très belle déclinaison !

Veste en maille olive - Max Rohr for GRP

Évidemment, vous me voyez venir : ma dernière pépite est aussi un coup de cœur esthétique. Et parce qu'une image vaut parfois bien mille mots, je vous laisse simplement admirer cette photographie trouvée elle aussi sur Instagram, sur un e-shop italien qui propose quelques marques de bon goût, comme Kestin, Taylor Stitch ou Peregrine Clothing.

C’est là encore une image puissante, qui donne presque instantanément envie d’en savoir plus sur le créateur Max Rohr et la fabrique italienne GRP. Sur ce point, je vous laisse le plaisir de la découverte.

Sachez juste qu’avec cette jolie pièce automnale, vous êtes en présence d’une veste 100% laine vierge, que c’est mulesing free et que la confection est italienne.

Nul doute que que cette veste en maille ravira ceux d’entre-vous qui cherchent une bonne alternative à la nôtre. Et que vous pourrez en faire votre nouvelle alliée pour la saison qui vient.