Manteau, mocassins, chemise… les pépites (pour un nouveau style) de la rédaction #99 – Jordan
Récemment, j’ai créé un dossier sur le bureau de mon ordinateur, intitulé “Nouvelle orientation style”.
Ça m’est venu un jour, comme ça. Et, de temps en temps, j’y dépose une photo d’un type qui porte les vêtements d’un hypothétique moi du futur. C’est 90% de photos de Yasuto Kamoshita, beaucoup de Anthony Madsen-Sylvester aussi (@toneloki) et des photos issues de lookbooks de Stoffa et de Drake’s.
Par exemple :
Cette photo de Tony Madsen-Sylvester :
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Ces silhouettes d'un lookbook de Stoffa :
Dans l’idéal, ce dossier me servirait de carte pour atteindre mon but : la conception d’un style personnel et ambitieux dans lequel je me sente bien.
Le truc, c’est que je sais bien que c’est une position presque impossible à tenir. De se donner cette ligne de conduite et que chaque achat, chaque volonté de style s’inscrive dans cet objectif. Ça implique une discipline un peu trop éloignée de ce qui me plaît dans le vêtement : la liberté de faire et de choisir selon mon seul goût.
Cela dit, j’ai bien envie de tenter ce voyage.
Les grandes lignes de ce nouveau style Qui ne serait pas “nouveau” au sens propre du terme, ce serait plutôt accentuer certaines tendances de ma manière actuelle de m’habiller et en taire ou diminuer certaines autres., ce serait :
- Du tailoring mais soft. À la Kamoshita. Des couleurs terres, des verts, contrebalancés avec du noir, des gris, des blancs
- Des mocassins à foison et de beaux derbys en cuir lisse et des richelieux en veau velours
- Des polos avec des costumes
- Des cravates en maille
- Des lunettes à verres teintés clairs
- Des pulls à la texture riche
- Des cols cheminées, des cols roulés
- Des manteaux majestueux
- Et surtout beaucoup de souplesse
J’ai cherché mes pépites pour qu’elles collent à cette stratégie-là. Je vous laisse les découvrir.
Manteau Balmacaan Herringbone - Prologue
Je commence par les spécificités techniques de ce manteau :
La fiche produit indique : laine mélangée. Bon. Pas très satisfaisant. J’ai posé la question au service client par email ce vendredi 29 janvier à 15h42. Nous verrons si j’obtiens une réponse. À mon avis, il doit y avoir du polyamide, mais il faut savoir dans quelles proportions.
J’ai également demandé pour le pays de production. J’imagine que c’est la Chine, ce qui n’est pas un mal en soi. Ce serait même raisonnable étant donné que la marque est hongkongaise.
Couleur : noir et blanc. C’est pour ça qu’il nous paraît gris.
Motif : chevrons.
Prix : 5 499 dollars hong-kongais soit 584€.
Mais éloignons-nous à présent de ces spécificités.
Je n’ai pas de manteau gris et celui-ci entre parfaitement dans ma stratégie de conception d’un nouveau style, car tout indique la souplesse :
- C’est une construction raglan
- Le manteau est généreux, ample
- Les revers donnent à voir et on les voit déjà bouger quand on marche
- Il est long
Donc beaucoup de prestance mais de la mollesse également. C’est ce qu’on appelle la nonchalance, je crois.
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Il lui manquerait plus qu’un chevron un peu moins premier degré, plus nuancé peut-être, comme peut les faire le tisseur Ferla et ce serait parfait.
Il faut le voir de plus près.
Mocassins belges en veau velours marron foncé - Morjas
Les mocassins belges.
Beaucoup savaient qu’ils faisaient des gaufres, peu qu'ils fabriquaient des mocassins. Peut-être même que les Belges eux-mêmes l’ignoraient !
Ce qui prouve l’extraordinaire modestie de ce peuple magnifique. Et je ne dis pas ça parce que j’ai une Triple Karmeliet qui m’attend dans le réfrigérateur. Enfin je ne dis pas ça que pour ça.
Le mocassin belge, c’est une niche dans une niche. En somme, ces mocassins ont du chien.
Je ne suis même pas désolé pour cette vanne.
Ces chaussures-là entrent tout à fait dans le renouveau que j’appelle de mes vœux :
- D'abord parce que c’est un mocassin et je ne sais pas si vous avez vu ce Panache mais je suis plutôt enthousiaste à l’idée d’en porter
- Ensuite, parce qu’il est dépourvu de structure, il est mou
- Et puis parce qu’il a de la personnalité avec ce liseré qui embellit la couture
On le voit souvent avec un nœud sur le cou-de-pied. C’est peut-être même sa forme originelle.
Pour ma part, je le préfère sans. Pour le moment, en tout cas. Je ne dis pas jamais. Sauf quand je le dis. Et ce n’est pas souvent. Voire jamais.
Quand cette obsession s’est insinuée dans mon esprit à force de voir Kamoshita, Rubinacci, Glenn O’Brien et d’autres en porter, je zyeutais pas gêné du côté du britannique Baudoin & Lange. Mais à 366€, sans compter les frais de douanes maintenant, je n’ai jamais franchi le pas.
Et quand j’ai vu que Morjas en faisait, je n’ai pas hésité longtemps. 249€ c’est déjà plus abordable. Et comme le derby que j’ai de chez eux me sied comme un gant, un gant de pied, une chaussette quoi !, j’ai dit banco.
Je ne suis pas déçu parce que, si j’ai l’habitude de porter des mocassins, celui me fait un nouvel effet. Je n’ai pas l’habitude de le voir à mes pieds et je le porte avec enthousiasme comme ici :

Costume Ardentes Clipei
J’ai demandé à Morjas l’origine du cuir utilisé. Pour les derbys, il s’agissait de la tannerie Du Puy en France, ce qui est un bon indicateur du sérieux de la marque. Cela dit, bien évidemment, chaque tannerie propose plusieurs choix de qualités de peaux.
Mais ce que je peux dire, c’est que mes derbys vieillissent convenablement.
À voir comment celles-ci vieillissent à présent.
Chemise en coton orange - Timothy Everest
Attention :
Je préfère le spécifier maintenant : il n'est peut-être pas une bonne idée de commander chez Timothy Everest pour le moment. Sauf si cela ne vous dérange pas de payer des frais de douanes. La lecture de cet article de David vous apprendra davantage.
Une chemise orange ! En effet.
Je ne sais pas vraiment pourquoi mais l'orange m'attire de plus en plus et depuis une bonne année maintenant. Jusque-là, j'avais un bonnet, que je porte de temps en temps dans Panache.
Récemment j'ai aussi acheté un gros pull à col roulé rouille mais pas citrouille comme cette chemise. Ce qui est l'occasion de m'interroger : est-ce que le mot 'citrouille' ne viendrait pas de la contraction des mots 'citron' et 'rouille' ? Je ne sais pas, je n'ai pas la réponse. Je pose la question. En tout cas, pour ma part, j'ai envie d'y croire. Ce col roulé, vous pouvez l'admirer dans ce Panache sur mes tenues d'hiver.
Et je ne compte pas m'arrêter en si bon chemin.
La raison à cela, c'est que l'orange s'intègre magnifiquement dans des tenues dont les couleurs support sont naturelles, comme j'aime : les blanc cassé, écru, beige, marron, gris, bleu etc. L'orange apporte une contrepoint définitif et sublime. Il dynamise et surprend. Il crée le caractère unique.
Et cette chemise, faite au Japon, dans une matière qui m'intrigue (japonaise également), saurait relever à merveille une tenue sans relief ou rendre exceptionnel une déjà bonne tenue.
La matière m'intrigue, je dis, car j'ai l'impression qu'il s'agit de gaze de coton mais je n'en suis pas sûr et ce n'est pas mentionné dans le texte qui accompagne le produit.
Il faudrait la voir de plus près pour en avoir le cœur net.
Peut-être aller à Londres. Quand les temps seront meilleurs. Mais la chemise ne s'y trouvera plus.
Ô comble de misère !
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