La COUPE PARFAITE existe-t-elle ? – Sapristi #15

4 min

La COUPE PARFAITE existe-t-elle ? – Sapristi #15

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Publié le : 5 mai 2021Mis à jour le : 7 mai 2021

Chers amis, me revoilà pour un 15e épisode de Sapristi.

Et pas des moindres, puisque j'ai battu mon record de durée pour une seule vidéo... ?Je sais bien que ce n'est pas une course, mais que voulez vous, ce sujet avait besoin de temps et d'espace pour être traité

Je vais donc aborder l'idée de la “coupe parfaite”... Mais peut-être pas sous l'angle que vous imaginiez !

J’aimerais montrer comment la vision d’une coupe “parfaite” découle d'un idéal esthétique, d'une certaine approche, autrement dit...

D'une “école” du fit et de la silhouette.

C'est un sujet qui me trotte dans la tête depuis près d'un an.

Et après avoir mûrement réfléchi, j’ai décidé que la majorité des approches d’une silhouette pouvaient être catégorisées en trois grandes “familles”.


Petit disclaimer : ce ne sont pas de vraies écoles “historiques”. Personne ne les a fondées et décrétées, ce sont juste des concepts.
Je le précise, parce que, par exemple, résumer le sartorial à une seule “école” alors que ça a largement varié selon les périodes, les pays, et même d’un tailleur à l’autre, ça n’aurait pas de sens.

Et les passionnés d'un style ou d'un autre diront que c'est trop peu, qu'il y a des dizaines, des centaines d'approches...

Mais aujourd'hui, on va chercher les idéaux esthétiques et les "valeurs", bref, les grands points communs qui font que d'un amateur de sape à l'autre, on se comprend dans notre démarche, qu'on reconnaît les méthodes utilisés, le "propos véhiculé"...

Ou au contraire, pas du tout. 

On va chercher à qualifier différentes façons d’aborder le corps, le volume des vêtements, et montrer que ces différentes approches ont :

  • Des différences d'idéaux : d'aucuns voient le style comme la valorisation d'un corps, d'un physique, et donc du porteur, d'autre au contraire, comme la création d'une tenue où les vêtements forment "une oeuvre".
  • Des différences de valeurs : Evidemment, qui dit "idéaux différents" dit "valeurs différentes". Cherche-t-on la modeste ou l'exubérance ? Cherche-t-on à se distinguer, ou à se distinguer ? Essaye-t-on d'affirmer une "identité masculine" ? Un rapport à la tradition et au passé, ou au contraire, une envie de moderne, de rupture des codes ? Tout cela va modifier ce que l'on perçoit comme "idéal", et donc la façon qu'on aura de l'atteindre.
  • Des différences de méthodes : C'est la partie plus "technique". Evidemment, si on n'a ni les mêmes idéaux esthétiques, ni les mêmes valeurs, il n'y a aucune raison que l'on adopte les mêmes méthodes pour y parvenir.
  • Des avantages et des inconvénients : vous aurez sans doute une approche dans laquelle vous vous reconnaitrez le plus. Mais on va essayer, avec autant d'objectivité que possible, de dresser la liste des avantages et des inconvénients de chacune de ces méthodes. ?Vous verrez cependant que, précisément parce que les valeurs et idéaux sont différents, les avantages aux yeux des uns sont les désavantages aux yeux des autres.

Mais avant ça, il est nécessaire de prendre un instant pour défaire un mythe..

Le problème d'une vision "universelle" de la bonne coupe

Dans ce petit préambule, je vais simplement rappeler deux ou trois faits qui relèvent du bon sens, mais que l'on tend à oublier quand on parle d'esthétique.

A commencer par une précision : si vous dites qu'une coupe est meilleure pour une certaine raison (parce qu'elle "amincit", "allonge", "souligne", "galbe", ou que sais-je...)

Il est inexact de dire que "l'oeil humain voit que".

schéma vision humaine et interprétation

Quand on parle de style, l'abus de langage nous mène à sauter l'étape du milieu quand on parle des effets d'une coupe. Précision inutile ? Je n'en suis pas si sûr...

Ce que nous "voyons" en tant qu'individus dépend en réalité tout autant du cerveau qui interprète que de l'oeil, qui  joue plus le rôle "d'instrument optique" de notre corps.

Vous penserez peut-être que je chipote, mais je vais essayer de vous montrer pourquoi c'est tout sauf un détail : quand on parle des effets du vêtement sur le corps qu'il habille, l'interprétation de celui qui regarde est tout aussi importante que ce qu'il "voit" sur le plan purement optique.

Et là si vous êtes habitués à Sapristi, vous savez ce que je m'apprête à dire...

Les effets d'une coupe sur la silhouette sont relatifs au contexte. 

C'est assez contre-intuitif à première vue.

Car autant quand on parle de goût, de style, de tendances, de connotations... On s'attend à ce qu'il y ait une part de subjectivité, de construction sociale, autant, les questions de coupe et de morphologie...

On se dit que pour peu qu'on ait tous des yeux qui fonctionnent à peu près bien, le résultat devrait produire un effet objectif, car basé sur un point de référence concret, matériel, tangible : le corps de celui qui le porte. 

taille haute sean connery james bond meme

Par exemple, la taille haute, ça équilibre la la silhouette, non ? C'est indéniable, vous ne pensez pas ? Regardez donc Sean Connery.

Eh bien, sans vous révéler l'entièreté de la vidéo... Disons qu'une image parle parfois mieux que cent mots.

taille haute meme

Ah oui. C'est vrai ça. Je pense que ça évoquera des souvenirs chez beaucoup d'entre nous, même ceux qui l'ont adoptée aujourd'hui

Les trois écoles de la silhouette

Le cœur de la vidéo portera donc sur ces trois approches.

Mais plutôt que de vous révéler exactement leurs idéaux, leurs valeurs et leurs méthodes, faisons un petit jeu...

Je vais simplement insérer un look pour chacune... A vous d'essayer de deviner ce que chacun implique en terme d'approche de la silhouette. 

1. L’école sartoriale, ou “glorificatrice”

Premier look, et premier indice : le mot "Sartorial", n'a pas été choisi ici pour parler du type de vêtements (vestes habillées, chemises, cravates, costumes, manteaux et souliers...).

Ces trois approches ne décrivent qu'un rapport à la coupe et à la silhouette. 

La preuve, voici le look choisi pour illustrer cette approche. Les pièces ne sont pas si habillées que ça, et pourtant... Il y a quelque chose dans leur agencement qui rappelle l'approche sartoriale.

Alors, vous trouvez ce que c'est ?

2. L’école contemporaine “par défaut”

Deuxième look, deuxième indice, et cet indice est une question un peu "piège" :

Si vous deviez définir l'approche de la silhouette de la majorité des gens de nos jours, comment la définiriez vous en peu de mots ?

 

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Une publication partagée par John (@newenglandmenswear)

Quel est le point commun de la majorité des looks que vous voyez dans la vie, au quotidien ?

3. L’école "expressive” des volumes et de l’ampleur

Troisième approche. Ici, je trahis déjà quelques éléments en parlant de volume et d'ampleur... Mais c'est bel et bien le mot "expressive" qui compte le plus.

 

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Une publication partagée par Jordan Maurin (@menswearplease)

Ce n'est pas forcément l'ampleur et le volume qui définissent cette approche (ils n'en sont qu'une "méthode")... Saurez vous deviner pourquoi ?

Le mot de la fin

Bien évidemment, à la vue de ces trois approches, vous serez peut-être piqués à l'idée que je vous ait parlé comme s'il n'existait "que trois options".

Mais il va de soi que ces écoles sont des carricatures, des "archétypes" entre lesquels nous voguons tous, parfois par choix, et parfois de façon tout à fait inconsciente.

La quête du style (de votre style !), cette Odyssée comme dirait Jordan, implique que vous combiniez les trois à votre sauce, au fil des pièces et des envies...

DANS CETTE VIDEO JE PORTE...

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