Carnet de voyage : shopping à Tokyo – Episode 3
Bonne lecture !
Avant de partir au Japon, j’ai établi une liste d’endroits à voir. Dans cette liste, pas de musée, ni de sanctuaire shintoïste, pas de restaurants non plus, de karaoké, ni de ces espaces multicolores d’arcade.
Non.
Des boutiques. Rien que des boutiques, que je passe en revue ci-après.
Et, au gré de l'article, je vous montrerai ce que j’ai acheté lors de ce périple m’ayant emmené aux confins de mon oniomanie. Rien de sexuel, je le promets.
J’ai léché les vitrines d’Harajuku...
...et elles ont le goût du paradis.
J'en fais trop ? Peut-être. Peut-être pas.
Harajuku est un quartier de Tokyo, situé dans l’arrondissement de Shibuya. Sa rue principale se nomme Cat Street et ressemble à ça :
Dans et aux alentours de cette rue, si propre et coquette qu’on a l’impression de se trouver à Disneyland, se trouvent de nombreuses boutiques à découvrir. Des multimarques ou magasins en propre, il y a de quoi faire.
Je me jette dans ce champ des possibles, armé d'un appareil photo, d'une playlist musicale avec du Barry White et Doobie Brothers <em>What a fool believes</em>, mon morceau fétiche kitsch comme il faut. et, pour mon plus grand bonheur et malheur, d'une carte bleue. Bleu ciel, mais bleue quand même.
1. Les multimarques et marques multiples
Maiden Shop, 2-19-12 JINGUMAE SHIBUYA-KU TOKYO
Maiden Shop n'était même pas sur ma liste. Mais il devra être sur la vôtre si vous projetez de venir à Tokyo.
Les marques qu'on y trouve :
- Rowing Blazers <3
- Saint Rita Parlor
- Lane Forty Five <3
- Boncoura (marque japonaise que j'ai découverte ici)
- Hender Scheme
- Nigel Cabourn
- Studio Nicholson
- Bode <3
- et beaucoup d'autres pépites.
Une sélection ultra pointue de produits hors de prix. Mais on en prend plein les yeux. J'en suis tout de même sorti avec un petit quelque chose que je vous montre à la fin.

Une partie de la sélection de la marque Rowing Blazers. Plus Ivy tu meurs.

Ici du Lane Forty Five, du De Bonne Facture et d'autres.
Usonian Good Store, 2-19-16 JINGUMAE SHIBUYA-KU TOKYO 150-0001
J'ai été attiré par cette boutique non loin de laquelle nous shootions grâce à ce pull Rowing Blazers en vitrine.
C'est le même qu'on retrouve chez Maiden Shop. Les Japonais aiment la marque Rowing Blazers et je leur en suis reconnaissant, car ça fait un bon moment que je lorgne en ligne leur e-shop alléchant. Et je ne suis non plus pas insensible à leur page Insta.
Les marques de cette boutique :
- Rowing Blazers, donc
- Lady White Co.
- Cedar Key
- Older Brother
Hummingbirds'hill shop, 〒150-0001 Tokyo, Shibuya City, Jingumae, 3 Chome−27−22 ル コタージュビルディング
Les marques :
- Engineered Garments
- Alden
- Yuketen
- Une sélection de pièce vintage américaines
- Monitaly
- Camber
- Tanner Goods
- Tellason
- Needles
Petit bonus, c'est pile en face de The Flat Head.
United Arrows, B1F-3F, 3-28-1 Jingumae, Shibuya-ku, Tokyo 150-0001
United Arrows est partout à Tokyo. C'est une sorte de conglomérat de marques, qui appartiennent parfois à United Arrows, et chaque boutique abrite une sélection de labels rares et enviables, de vêtements exceptionnels, bref de quoi exciter tout amoureux de la fringue.
Si vous voulez en savoir plus sur ce concept, je vous invite à lire cet article de GQ Style.
De mon côté, je dirais simplement que Yasuto Kamoshita, vénérable Jedi du style que j'affectionne particulièrement, en est le directeur artistique...
BEAMS
Comment ne pas aller chez Beams quand on est au Japon ? La marque a pignon sur rue, et de manière assez impressionnante.

Les quatre bulles rouges sont autant de magasins Beams les uns à côté des autres...
Beams a de nombreux labels, comme United Arrows, ils sont tous là.
Mes préférées sont :
Beams F a pour fashion director Shuhei Nishiguchi, auquel je faisais référence dans le deuxième épisode de mon périple au Japon.
Chez Beams F, les collections sont sartoriales. Ce sont donc des pièces d'inspiration classique, extrêmement bien faites et de bon goût. De très bon goût même. On sent des influences américaines, italiennes, anglaises et japonaises.
Alors que j'erre dans la boutique, butinant de vêtement en vêtement comme de fleur en fleur, bavant un peu sur le sol devenu glissant, mon regard s'attarde sur une étiquette de prix. Mon esprit se lance dans une conversion approximative Yen/Euros. Je crois m'être trompé, je relance le processus. Même conclusion.
Ma mâchoire tombe par terre. J'arrive à articuler un "ah quand même".
Oui parce que les prix sont prohibitifs. Je le savais. C'est juste que c'est toujours un choc.
Pour vous donner une idée : 1200€ environ pour une veste et 500€ pour un pull.
Je file chez Beams +.
Chez Beams +, je ressens les vibrations de cool et d'Ivy qui me chatouillent l'âme. Je m'y sens bien. Comme à la maison. Ils ont des chemises sans pied de col, des pulls shaggy dog en veux-tu en voilà, des vestes à motif tartan, en patchwork, des paires de mocs, des Alden, des chemises oxfords bien sûr. Enfin toute la panoplie Ivy.
Et j'étais tellement occupé à regarder, toucher, sentir, goûter Je déconne bien sûr. que j'ai oublié de prendre des photos.
Enfin voici la seule photo que j'ai prise. Photo floue mais bon :
Mais j'ai parlé de mon expérience en tant que client dans le deuxième épisode de ce Carnet de voyage au Japon.
J'en suis forcément ressorti avec quelque chose. Déjà, la frustration de ne pas être millionnaire Frustration qu'on ressent souvent quand sa passion est le vêtement. et puis aussi, cette chemise :

Aux alentours de 120 euros là-bas.
Cette chemise, si vous voulez la voir de plus près, je la porte dans cet épisode de Panache :
Et ici aussi :
2. Les monomarques japonaises
Kuro Denim
Comme nous sommes allés au Japon, en premier lieu, dans le cadre de notre collaboration avec Kuro Denim, j'ai passé du temps dans le showroom de la marque et dans sa boutique.
J'ai beaucoup aimé la collection présentée. Je vous montre quelques coup de cœur :

Sweat que Boras a acheté et dont il risque de parler sur son blog www.borisification.com, je pense.
Aaaaaaaaaaaah, ce pantalon de velours que j'ai vraiment hésité à acheter... Il était parfait quand j'y pense mais bon. Je l'ai laissé filé. Comme un poisson qu'on laisse partir car il est trop petit.
Bon, en l'occurrence, c'était un poisson trop gros pour moi. La coupe vraiment particulière, je l'aurais assumée sans problème au Japon, car là-bas, tout le monde s'habille comme il veut. Vraiment comme il veut. Mais de retour à Paris... sorti de l'euphorie permissive, je ne sais pas.
Mais quel confort, quel bonheur. Je me dis que j'aurais dû. Tant pis.
Alors que nous filmions les amis de Kuro dans leur showroom, j'ai parcouru et reparcouru la collection. Et, sempiternellement, je revenais à cette pépite : un pantalon gurkha en denim.
Du coup, alors que nous passions en boutique, toujours pour les besoins de nos shootings, je n'ai pas résisté à l'envie de l'essayer :

À peu près 170 euros sur place.
Coupe parfaite. C'est combien ? J'achète. Fin de l'histoire. Il est à présent dans mon armoire et même si on m'avait déjà entendu dire que "les gurkha pants en denim, je trouve que c'est quand même une mode assez bizarre, un petit délire de sartorialiste" quelque part au comptoir de quelque bar, je m'y suis laissé prendre.
Et je ne regrette pas. Ne jamais regretter. Il donne un flegme, un peu de surprise mais reste discret si on ne s'attache pas à scruter la ceinture. Et puis, il ne tombe jamais puisque la taille est réglable.
De plus, je dois dire que le denim est très beau, un peu duveteux comme les Japonais savent le faire et j'attends de voir ce qu'il va donner avec le temps.
Snowpeak
Avec Jason, Notre directeur artistique nous attendions Luke, Notre vidéaste qui tournait des séquences avec Ko, notre mannequin. Et, alors que nos truffes respectives avaient suffisamment pris le vent, nous décidâmes d'entrer chez Snowpeak. Juste pour voir.
J'avais dans la tête que c'était une marque chic de matériel et vêtements de camping. Eh bien oui et pas tout à fait quand même.
Certes la présence du délire camping est là, Goût qui vient des Etats-Unis, si on en croit le livre Ametora, <a href='https://www.bonnegueule.fr/la-bibliotheque-de-bonnegueule-nos-livres-preferes-denim-jean-japon/'>'bible' de Benoît</a>. Cet engouement date de l'époque où les Japonais ont découvert les magazines des Américains dédiés aux activités de plein air et notamment au camping. mais on trouve aussi de superbes pièces teintées à l'indigo, des vestes type noragi, des pantalons amples fabriqués dans des matières en relief, qu'on n'a jamais vues.
Comme leur e-shop est assez pauvre, je ne retrouve pas les pépites que j'avais vues sur place et ça m'attriste. Je n'ai pas eu le réflexe de les prendre en photo.
Toutefois, voici trois joyeusetés en passant :

Une veste qui résiste au feu. 465$

Une chemise en coton et yak ! 515$

Et une veste chinoise en coton et motif gingham check, parce que pourquoi pas ? 345$
Oui, c'est cher.
Mais j'y vois aussi la recherche créative... N'empêche que je n'y ai rien acheté.
Full Count
Je suis entré chez Full Count parce que je recherchais un jean de tous les jours qui ne soit pas trop slim, bref je cherchais un Levi's 501 brut des années 1940.
Et c'est ce que j'ai trouvé chez cette marque.
Comme je raconte dans l'épisode 2 de mon Carnet de voyage, c'est Boras qui m'a conseillé d'aller chez Full Count. Voilà ce que j'ai acheté :

Nonchalamment pris sur un bout de lit.
Et voilà ce que ça donne sur moi :
Une coupe parfaite pour moi : de la place aux cuisses, une taille un peu haute, une coupe droite et une ouverture de jambes autour de 20 cm comme j'aime.
On trouve aussi les détails de puriste, comme la couture simple à l'intérieur de la jambe. Et double à la fin de celle-ci. Le liseré selvedge de chez Full Count est rose pâle discret et ça me plaît bien.
Le denim de 13,75oz est déjà riche en reflets et hairy. C'est cet aspect duveteux et déjà confortable car lavé une fois.
À l'intérieur, on trouve les rivets cachés, une double couture à la base intérieure de la ceinture et simple couture sur l'extrémité haute à l'intérieure de la ceinture. Comme sur les vieux Levi's.
Bref, je suis conquis. Et je me surprends à le porter beaucoup, moi qui portais peu de jeans jusque-là.
J'ai déboursé quelque chose comme 180 euros, contre environ 300 euros si on veut s'en procurer un en Europe.
Voilà ce que j'ai vu du côté des vêtements neufs. J'aurais voulu voir aussi : Kamakura Shirts, Ring Jacket et j'en passe mais on n'avait simplement pas le temps de tout faire.
Toutefois... on est quand même allés faire un tour dans deux quartiers de seconde main : Koenji et Shimokitazawa.
J’ai fouillé des heures dans les quartiers de friperies...

Boras et Jason cherchent les bons spots.
Le style des japonais est très abouti. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'ils vont jusqu'au bout de leurs idées. Le style se développe sans concession ou il ne se développe pas, semblent-ils tous dire.
A chaque fois, ma tête partait à droite et à gauche, violemment, suivant mes yeux qui suivaient les passants. Le regard d'autrui étant aboli : chacun s'habille comme il l'entend. Et ça libère la créativité.
Pourquoi ? Parce qu'on a le droit à l'erreur et qu'ainsi chacun s'est planté un certain nombre de fois avant de trouver les formules qui fonctionnent.
C'est le secret, d'essayer, de s'efforcer, de se planter. Je l'ai dit et je leur répète ici. Seul secret qu'il faut connaître pour bien s'habiller : s'autoriser à se tromper.
Bref, je parle de ça car, dans ce contexte, où le style est un mode d'expression libre et compris par tous, les friperies sont un moyen bon marché d'accéder à toutes sortes de pièces et laisser ainsi libre cours à sa créativité.
1. Koenji 🎸GIIIIIIIITANOOOOOOOOOOOOOO... pardon.
Koenji donne l'impression d'un petit village vintage, au pied de la ligne aérienne du métro, avec comme un goût d'un Japon d'antan, presque rural par certains aspects.
Bref, c'est la première fois que je mettais les pieds au Japon donc je ne vais pas me la jouer expert car je ne le suis pas du tout. Je dirai simplement que Koenji donnait à voir un autre visage de Tokyo.
Dans ce quartier, on trouve beaucoup de friperies consacrées à l'americana et, avec Boras et Jason, on s'est rué sur toutes les boutiques qu'on a trouvées, sans plan, sans stratégie, mais avec beaucoup d'envie.
Ainsi, je n'ai pas d'adresses précises à vous donner, mais franchement... il n'y a qu'à tendre la main pour cueillir le fruit. En d'autres termes, si vous allez dans ce quartier, avec quelques heures devant vous, vous tomberez inévitablement sur des pépites.
Il faisait vraiment trop sombre dans les friperies du coin pour avoir des photos satisfaisantes.
Mais voilà ce que j'ai pu en tirer :

Un étalage de Duck Boots d'L.L. Bean. Tellement américain !

Cet étalage de souliers : Florsheim, Cole Haan, Alden, G.H. Bass etc. J'ai perdu la boule pendant 15 minutes chrono.

Beaucoup de RRL chez Safari.

😍

L'ami Boras se contorsionne pour trouver des pépites.
2. Shimokitazawa
Après une autre journée de shooting, nous avons décidé de chiner à Shimokitazawa, quartier branché composé de bars, de restaurants et, bien sûr, de magasins de seconde main.
Là, on a pu trouver des marques comme Engineered Garments (au plus grand bonheur de Boras), Journal Standard, Lardini, Yuketen, Visvim, L.L. Bean, Barbour, Crockett and Jones et j'en passe...
Bref, un pur paradis de la fringue.
Juste un conseil comme ça, si vous allez à Tokyo, arrêtez-vous dans un Bazz Store et 2nd Street. Ce sont généralement de magasins genre lumière néon et carrelage blanc gros carreaux. Froid au possible. On a l'impression qu'on trouvera tout sauf de la bonne fringue. Eh bien, croyez-moi, il faut dépasser cette apparence trompeuse. Ces magasins recèlent de trésors.
Il faut avoir du temps devant soi.

Boras dans un Bazz Store : autant demander à un assoiffé s'il veut boire !

Un joli gilet Lardini x Nick Wooster trop petit pour moi malheureusement.

Pull fait en Écosse Glenugie

Maillot type rugby sans col Barbarian, fait au Canada

Une chemise pour les soirs moites de fêtes

Du col bien rétro

Un gilet en laine Danton

Mon polo de rugby Barbarian trouvé sur place. La joie se lit sur mon visage. L'émotion aussi.
Pour continuer sur mon tableau de chasse dans le contexte de ce voyage au Japon, j'ai aussi pu dégotter un pantalon en velours de la marque iconique (la première à avoir fabriquer des jeans Japonais) Big John :
Deux éléments m'ont retenu d'acheter d'avantage : l'argent, bien sûr, et le manque de place dans nos valises... Bon, j'ai aussi acheté une casquette Rowing Blazers. Mais, pour ma défense, ça ne prend pas de place dans une valise.
À la fin de notre session shopping, voilà ce que ça a donné :

Et maintenant Boras, comment on fait entrer tout ça dans les valises ?
Back to Paris.
C'est ainsi que s'achève le troisième et dernier volet de mon Carnet de voyage au Japon. J'attends vos commentaires. Si vous voulez me souffler des améliorations pour les prochains Carnets de voyage, je suis preneur. Sait-on jamais, BonneGueule m'enverra peut-être à nouveau réitérer l'expérience dans un autre coin du monde.
Inutile de vous dire à quel point je vous encourage à aller visiter le Japon. Si vous en avez les moyens bien sûr. Le Japon est malheureusement une destination chère. C'est une culture à la fois très proche et très éloignée de la nôtre, ce qui est assez déroutant au début. Proche par son niveau de développement économique similaire au nôtre et éloigné évidemment par ses pratiques culturelles et sa philosophie de vie.
J'espère, en tout cas, que ma contribution vous aura donné envie.
Je sais que j'y retournerai pour vraiment visiter le pays, aller marcher, voir des temples, me perdre encore plus dans la culture japonaise et devenir le "petit scarabée" d'un Sensei...
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