BonneGueule au G20 YEA à Buenos Aires

15 min

BonneGueule au G20 YEA à Buenos Aires

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Publié le : 29 septembre 2018Mis à jour le : 1 octobre 2018

Je vous l'avais discrètement annoncé dans une précédente newsletter : BonneGueule a représenté la France au 10e sommet du G20 des Jeunes Entrepreneurs 2018, aux côtés de 27 autres entreprises en croissance.

Un très grand honneur, mais aussi une grande responsabilité, car il s'agissait d'échanger avec près de 400 jeunes entrepreneurs des pays du G20 pour élaborer ensemble des recommandations en faveur de la croissance, de l’emploi et de l’innovation.

Encore en jetlag ?14h de vol quand même !, j'en reviens à peine !

Pendant que Benoît concocte les derniers préparatifs sur la collab avec Norwegian Rain, cet évènement est l'occasion de vous parler de deux principes qui nous tiennent énormément à coeur chez BonneGueule : la liberté d'entreprendre et les valeurs d'entreprise.

C’est quoi le G20 des entrepreneurs à Buenos Aires ?

Le G20 des entrepreneurs (G20 YEA), c'est un évènement qui se tient une fois par an, aux côtés du G20 politique.

Et cette année, c'était à Buenos Aires, capitale de l'Argentine.

Comment est né le G20 YEA ?

Le G20 YEA est né lors du G8 de 2009 à Rome suite au rassemblement de différents entrepreneurs. Et puis ça a pris, il s'est ensuite tenu à côté de chaque autre rencontre du G20.

Dans chacun des pays, il est organisé par une association locale porteuse des mêmes valeurs.

Afrique du Sud, Allemagne, Arabie Saoudite, Argentine, Australie, Brésil, Canada, Chine, Corée du Sud, États-Unis, France, Inde, Indonésie, Italie, Japon, Mexique, Royaume-Uni, Russie, Turquie, Union européenne. Ça envoie du drapeau !

En France, il s'agit de l'association loi 1901 Citizen Entrepreneurs fondée par Grégoire Senthiles, entrepreneur, et animée par Jean-Louis Grégoire, ancien chef d'entreprise. Une association avec un seul objectif depuis sa création : promouvoir l'entrepreneuriat comme moteur de croissance et de création d'emploi en France ?80% de la création nette d'emploi vient des entrepreneurs (start-up, TPE et PME). À ce stage, BonneGueule a créé 36 emplois directs, donc probablement plus d'une cinquantaine d'emplois indirects si on compte les prestataires Web, de conseil, du droit, et surtout les ouvriers et artisans qui font nos vêtements.

Une action concrète pour la croissance, l'emploi et l'innovation

Le G20 YEA a pour objectif d'émettre des recommandations aux dirigeants des 20 premières puissances mondiales en faveur de la croissance, de l'emploi et de l'innovation.

Cette année, les objectifs de la délégation française étaient d'accélérer le développement international des start-ups, PME et ETI françaises, mais aussi d'alerter les gouvernements sur la nécessité de transformer notre modèle éducatif.

Loin d'être symboliques, ces recommandations sont chaque année présentées aux Chefs d’Etat des pays du G20. Lors du précédent Sommet, ce sont pas moins de cinq propositions qui ont été remises à Bruno Le Maire, notre Ministre de l‘Economie et des Finances.

Et dans quelques semaines, nous serons à nouveaux reçus par le gouvernement français.

Qui sont les représentants de la délégation française ?

BonneGueule était la seule entreprise représentant la mode.

Mais pour cette édition, ce sont au total 34 entrepreneur(e)s français et françaises de moins de 40 ans qui se sont rendus les 20 et 21 septembre dernier dans la capitale argentine.

Ils représentent 27 entreprises françaises prometteuses, de tous secteurs et de toutes tailles.

La délégation française (presque) au complet lors des préparatifs à Paris pendant l'été.

Et cette année encore, la délégation française fût la plus nombreuse.

Pour moi, ce G20 YEA a été l'occasion de découvrir (entre autres) Philippe Mouillard de Biotopia ?L'équivalent du média BonneGueule, pour la nourriture bio., Massoud Ayati, Zafar Baryali et Farid Lahlou de Des Bras en Plus ?Une startup qui réinvente le déménagement, avec un service haut de gamme à coût abordable. Par hasard, nous avions déjà utilisés les services de leurs super-déménageurs plusieurs fois pour les changements de bureaux successifs de BonneGueule., Julie Dautel de Zephyr Solar ?Julie et son associé construisent des mini-dirigeables qui permettent de déployer rapidement des systèmes d'observation ou de télécommunication lors de crises humanitaires ou d'évènements civils dans des lieux reculés., Charlotte Gaillard de Berceau Magique ?Un site e-commerce leader sur la grossesse et la maternité., Areeba Rehman, Usman Javed, et Umar Rehman, de FretBay / My Box Man ?Savez-vous que 30% des camions roulent à vide ? FretBay optimise leurs trajets pour rendre les transports de marchandise plus efficaces. Umar est également le brillant inventeur du 'ballon sur gâteau' ;), Karim Jouini de Expansya ?Une solution qui automatise la gestion des notes de frais, cauchemar de beaucoup de salariés quand ils se déplacent beaucoup pour leur travail., Anne-Laure Morel de Torskal ?Anne-Laure est une chercheuse en nano-médecine qui développe un traitement contre le cancer respectueux de l'environnement en se basant sur de l'or et des plantes de son île natale de La Réunion., Ronan Pelloux de Creads ?Une place de marché dédiée à la création graphique., Arthur Thenot et Chloé Proust de Tierra Latina ?Agence de voyages sur-mesure en Amérique du Sud, directement chez l'habitant., Jonathan Vidor de JV Web ?Une agence spécialisée de le web-marketing, très innovante. C'était à chaque fois très intéressant de parler de nos métiers., Demba Yatera de Euro Sureté Protection ?Énorme respect pour cet entrepreneur qui a repris la petite société d'agents de sécurité qui l'employait il y a plus de 10 ans, alors en difficulté économique, et qui a crée 300 emplois via cette société innovante qui mise à fond sur la formation de ses collaborateurs, l'éthique et le dialogue. et encore d'autres !

  1. Jonathan Anguelov, fondateur d’Aircall, système de téléphonie intuitif basé sur le Cloud. Spécialiste de la téléphonie d’entreprise qui permet aux équipes de Support et de Vente d’intégrer facilement les appels à tous leurs outils professionnels (https://aircall.io/fr/)
  2. Massoud Ayati, co-fondateurs de Jum et des Bras en Plus, un acteur de référence dans le secteur du déménagement de particuliers et d’entreprises (http://www.get-jum.com/)
  3. Zafar Baryali, co-fondateurs de Jum et des Bras en Plus, un acteur de référence dans le secteur du déménagement de particuliers et d’entreprises (http://www.get-jum.com/)
  4. Mathilde Boulachin, présidente et fondatrice des Domaines Pierre Chavin, société spécialisée dans la conception et le négoce de vins traditionnels, biologiques, sans alcool (https://www.pierre-chavin.com/)
  5. Arnaud Brillaud, co-fondateurs de Metaleo Domalys, fabricant de solutions innovantes qui embellissent le quotidien des personnes dépendantes (http://www.metaleo.fr/; https://www.domalys.com/)
  6. Geoffrey Bruyere, co-fondateur et CEO de BonneGueule, marque de mode masculine et média de référence (https://www.bonnegueule.fr/)
  7. Julie Dautel, co-fondatrice de Zephyr Solar, concepteur de plates-formes aériennes qui intègrent des fonctionnalités embarquées rendues autonomes en énergie grâce à des panneaux solaires ultralégers recouvrant ses ballons gonflables, solaires, photovoltaïques (http://zephyr.solar/)
  8. Beatrice Eastham, fondatrice de Green Evénements, conseil en RSE pour l’événementiel (http://www.green-evenements.com/)
  9. Charlotte Gaillard, fondatrice de Megara Berceau Magique, un site d’e-commerce à destination des jeunes mamans (https://www.berceaumagique.com/)
  10. Emmanuel Grimaud, fondateur de Maximis, société d'accompagnement et aide à la décision sur les sujets Carrière, Rémunération, Retraite, Patrimoine des particuliers, entreprises (DRH), dirigeants, expatriés en off-line et on-line (Fintech, Insurtech, HRTech, Techforgood, Bigdata) (http://www.maximis.fr/)
  11. Usman Javed, Co-fondateur, Fretbay, place de marché web de transport et de déménagement (https://fretbay.com/fr/)
  12. Karim Jouini, co-fondateur d’Expansya, société spécialisée dans la gestion des frais professionnels pour les entreprises de toutes tailles (https://www.expensya.com/fr)
  13. Farid Lahlou, co-fondateurs de Jum et des Bras en Plus, un acteur de référence dans le secteur du déménagement de particuliers et d’entreprises (http://www.get-jum.com/)
  14. Emilie Legoff, Co-fondatrice de GEL Groupe et CEO chez Troops, société d’intérim dématérialisée spécialisée dans la flexisécurité (http://troops.pro/http://troops.pro/)
  15. Momar Mbaye, fondateur de Groupe Senef, éditeur de logiciel de gestion en mode Saas pour les entreprises de services (facilities management), et les hôtels (RH, Housekeeping) (http://www.groupesenef.com/)
  16. Frédéric Minssieux, directeur général de Clauger, société spécialisée en froid industriel et en traitement d’air (https://www.clauger.fr/)
  17. Xavier Morcillo, fondateur et CEO d’Amexio, société de services de dématérialisation de documents, spécialisés dans la conduite de projets de gestion des contenus (documents ou données). L’offre d’AMEXIO consiste à accompagner les entreprises (Grands Comptes du CAC 40 et SBF 120) dans leurs projets documentaires (http://www.amexio.fr/)
  18. Anne-Laure Morel, fondatrice de Torskal, société de nano médecine employant des procédés respectueux de l’environnement pour la synthèse de nano médicaments contre le cancer (http://www.torskal.fr/)
  19. Philippe Mouillard, président-fondateur de Biotopia, média en ligne dédié au bio : magazine, data, communication et conseil auprès des entreprises sur le marché BIO (http://www.biotopia.bio/)
  20. Ismael Ould, président-fondateur de Wynd, société qui développe des solutions pour numériser les points de vente et adapter les magasins physiques à l'ère du numérique (https://fr.wynd.eu/)
  21. Grégory Pascal, président et co-fondateur de SensioLabs, éditeur de logiciels PHP Open Source & SaaS à l’origine du framework Symfony, et de SensioGrey, une agence digitale full services née du rapprochement de Sensio avec le réseau Grey Europe. (https://sensiolabs.com - http://www.sensiogrey.com/)
  22. Paolin Pascot, président-fondateur d’Agriconomie, première place de marché en ligne spécialisée dans les approvisionnements agricoles permettant aux agriculteurs de mieux gérer leurs entreprises (https://www.agriconomie.com/)
  23. Ronan Pelloux, fondateur de Creads, plateforme de crowdsourcing dédiée à la création graphique (https://www.creads.fr/)
  24. Maximilien Petitgenet, co-fondateurs de Metaleo Domalys, fabricant de solutions innovantes qui embellissent le quotidien des personnes dépendantes (http://www.metaleo.fr/; https://www.domalys.com/)
  25. Chloé Proust, co-fondatrice de Tierra Latina, agence spécialisée dans les voyages sur-mesure en Amérique du sud et propose aux voyageurs de découvrir le continent sous un nouvel angle, celui de ses habitants et de leurs cultures (http://www.tierra-latina.com/)
  26. Vincent Ramelli, Président de Wihp, entreprise qui conçoit, développe et implémente des outils de marketing de pointe pour les hôtels indépendants et les chaines d’hôtels (https://wihphotels.com/)
  27. Areeba Rehman, fondatrice et directrice générale de Fretbay, place de marché web de transport et de déménagement (https://fretbay.com/fr/)
  28. Umar Rehman, Co-fondateur, Fretbay, place de marché web de transport et de déménagement (https://fretbay.com/fr/)
  29. Vincent Sciandra, CEO et co-fondateur de Metron, société de services énergétiques qui se situe à la convergence du monde de l’énergie, de l’industrie numérique 4.0 et des solutions d’investissement (http://www.metronlab.com/fr/)
  30. Grégoire Sentilhes, Président de NextStage, société de gestion de fonds indépendante, Président de l’association Citizen Entrepreneurs et co-fondateur du G20 des Jeunes Entrepreneurs (http://www.nextstage.com/)
  31. Arbia Smiti, ex-Présidente et fondatrice de Carnet de Mode, plate-forme de vente en ligne de produits de mode (https://fr.carnetdemode.com/?sl=fr)
  32. Arthur Thenot, Co-fondateur de Tierra Latina, agence spécialisée dans les voyages sur-mesure en Amérique du sud et propose aux voyageurs de découvrir le continent sous un nouvel angle, celui de ses habitants et de leurs cultures (http://www.tierra-latina.com/)
  33. Jonathan Vidor, fondateur de JVweb, agence spécialisée dans l’e-marketing (https://www.jvweb.fr/)
  34. Demba Yatera, CEO d’Euro Sureté Protection, société spécialisée dans la protection et le gardiennage (https://www.esp-securite.fr/)

Accompagnateurs de la délégation

  1. Francis Hintermann, Accenture Research, Global Managing Director, Accenture
  2. Jean-Louis Grégoire, Chargé des relations internationales, Citizen Entrepreneurs
  3. Arnaud Manceron, Responsable Grands Partenariats Corporate, BNP Paribas
  4. Albert Mendy, Traducteur du CEO, Euro sureté Protection
  5. Jean-François Royer, Associé, EY
  • Nombre d’entreprises : 28 (entrepreneurs+sherpas+ETI+Sentilhes)
  • Nombre de personnes physiques : 34 (hors accompagnateurs)
  • Total : 41 personnes

Les Français en blanc, avec nos polos offerts par Lacoste spécialement pour l'évènement. Mes sweats en molleton japonais me manquaient, mais j'ai joué le jeu 🙂

C'est également important de noter que tous ces entrepreneurs donnent leur temps pour se rendre en Argentine à leurs frais, simplement parce qu'ils partagent cette vision positive et sociale de l'entrepreneuriat.

Et avec la gestion quotidienne des entreprises et le programme soutenu du G20 YEA, malgré l'excellente ambiance, ce ne sont clairement pas des vacances dans la pampa 🙂 ?Un de mes grands regrets est de ne presque rien avoir vu de la ville, encore mois des magnifiques paysages argentins. J'espère que ce sera partie remise !

Pourquoi BonneGueule y est représenté ?

Tout a commencé l'hiver dernier, avec David, un lecteur de BonneGueule, alors actif dans l'association Citizen Entrepreneurs :

S'en est suivi un dossier de candidature, puis un processus de sélection rigoureux par l'association Citizen Entrepreneurs et son board.

De mon côté, j'ai tout de suite été emballé par cet évènement, car c'est toujours l'occasion de sympathiser avec de nombreux entrepreneurs. Échanger des bonnes pratiques sur les sujets de financement, de recrutement, de logistique, de technologies...

Mais aussi d'envisager son métier avec des perspectives radicalement différentes. Quand un entrepreneur avec une entreprise de 100 personnes vous parle, il a déjà traversé certains challenges que BonneGueule vit aujourd'hui : recrutement d'experts dans l'entreprise, gestion de la trésorerie, ou totalement au hasard... refonte totale des systèmes informatiques dans la douleur !

Les échanges sont riches car chaque entrepreneur a des expertises bien précises : communication digitale pour le fondateur d'une agence de marketing Web, gestion des ressources humaines pour une entreprise dans la sécurité des personnes, ou encore propriété intellectuelle quand on entreprend dans la recherche.

Et bien évidemment, un évènement comme le G20 YEA est l'occasion d'avoir un impact réel sur la situation économique de son pays, en promouvant des mesures qui permettent la création d'emploi, la modernisation du système éducatif, l'émergence de champions internationaux français, etc.

Et finalement, la bonne nouvelle arriva :

Donc la politique, c'est important pour nous ?

Bah oui, c'est vrai ça, on croyait que vous parliez juste de mode !

BonneGueule est une entreprise apolitique, et la chose publique est rarement un sujet lors de nos déjeuners en équipe. Et à titre personnel, j'ai longtemps été un grand sceptique de l'action politique (pour arriver aujourd'hui à une opinion plus équilibrée) ?Les premières années de BonneGueule, nous avons même refusé par principe de nous intéresser aux aides publiques pour la création d'entreprise..

Mais lorsque des gouvernements successifs font preuve d'ouverture par rapport aux entrepreneurs, et mettent en place des mesures concrètes en faveur des start-ups et de la création d'emploi ?Il faut particulièrement saluer l'action de <a href='https://www.bpifrance.fr/'>Bpifrance</a> qui permet aux jeunes entreprises comme BonneGueule de se développer, via des prêts ou de l'investissement en actions, qui avait été déjà bien lancée par le gouvernement précédent.<br/><br/>La simplification administrative, les procédures simplifiées pour employer des talents étrangers, et plus généralement le regard positif porté à la création d'entreprise sont également des mesures qui aident beaucoup., avec une démarche sincère, alors il faut savoir prendre la main tendue.

Nous avions d'ailleurs répondu présent en avril dernier quand le Président de la République Emmanuel Macron nous avait convié à un dîner aux côtés d'autres entreprises de la filière textile.

Oui, moi aussi je me suis dit que la direction artistique, c'était pas trop leur truc 😀

Ce n'est que mon opinion personnelle, mais depuis que je suis entrepreneur (depuis 2011), les réformes économiques semblent aller dans le bon sens, malgré de temps en temps quelques incompréhensions ?En 2014, la loi Hamon sur le e-commerce comportait des éléments totalement déconnectés de la réalité, voir tristement drôles, comme l'obligation de remplacer le bouton 'Payer' par un bouton 'Commande avec obligation de paiement'. Des éléments de loi abrogés depuis.<br/><br/>Plus récemment, une taxe au km sur les livraisons e-commerce a été adoptée cet été par le Sénat, avec pour objectif de revitaliser les centres villes qui auraient été vidés de leurs clients à cause de la concurrence d'Internet. Au-delà du fait que cela varie selon les villes, et que c'est avant tout les zones commerciales en périphérie qui ont fait du tort aux centres des petites agglomérations, ce type de loi favorise les très gros e-commerçants comme Amazon qui ont des centres logistiques un peu partout, et accroît l'isolement des consommateurs habitant dans des départements peu urbanisés. Une loi contre-productive et anti-constitutionnelle car défavorisant certains citoyens et certaines entreprises..

Et que l'on soit d'accord ou non avec son gouvernement, il vaut mieux tenter de l'influencer positivement que de se porter en opposition, surtout quand un vrai dialogue est possible. ?Ce n'est pas très loin du 'lobying', mais je préfère ne pas employer ce mot car il est très mal connoté en France, et associé à des démarches d'intérêts personnels. Alors qu'ici on est sur de l'influence positive et l'expression de convictions entrepreneuriales.

En parallèle, si j'ai toujours eu tendance à me tenir à l'écart de la politique, j'ai toujours été convaincu que la société civile et les jeunes entreprises sont de vrais moteurs de croissance, d'emploi et de progrès social.

Ce sont des entités plus réactives que les États, et souvent plus proches des citoyens.

C'est pour cela que je prends particulièrement à coeur le G20 YEA, qui permet de combiner l'action des jeunes entreprises, au poids de l'État.

Comment s'est déroulé l'évènement ?

Jour #1 : "visite de la ville" (mardi 18 septembre)

Comme beaucoup des entrepreneurs, j'arrive 1 jour plus tôt, pour me reposer du décalage horaire et visiter Buenos Aires.

Sauf que... rien ne se passe jamais comme prévu, et avec le lancement récent du nouveau site e-commerce de BonneGueule, je dois travailler toute la journée.

Mais j'ai quand même le temps de sympathiser le midi et le soir avec cette délégation française hyper accueillante ?Certains ont déjà participé à plusieurs éditions de ce G20 YEA, et les plus anciens jouent un rôle d'organisateurs. On les surnommes nos 'sherpas'.. L'occasion de goûter à la viande argentine et au malbec, qui s'avèrent à la hauteur de leur réputation.

Ce qui m'étonne durant ce premier jour, c'est que je ne suis absolument pas dépaysé. L'Argentine, c'est l'Europe. Vraiment. Les gens s'habillent pareil, mangent pareil, ont les mêmes loisirs... Durant mes congés d'été en Sicile, j'étais bien plus dépaysé ! Alors qu'en Argentine, pas du tout...

Palerme, en Sicile. Les gens parlent fort et avec les mains, de la street food qui explose en bouche, de la couleur sur les marchés, une architecture baroque, arabe et normande qui détonne...

 

Buenos Aires. Les gens sont calmes mais sympathiques. On mange son entrecôte avec des frites et un bon verre de rouge. Levez les yeux et vous verrez des façades blanches et des coupoles qui font penser aux immeubles parisiens. C'est beau, mais rien de très dépaysant.

Jour #2 : trade mission (mercredi 19 septembre)

Cette journée fût consacrée à de nombreuses conférences par les entreprises Ernst&Young, Accenture, mais aussi par des entrepreneurs français résidents à Buenos Aires ou par Bpifrance, la banque de l'État. L'occasion de faire un panorama sur la situation économique en Argentine, particulièrement difficile en ce moment.

En effet, leur monnaie, le pesos argentin, a perdu la moitié de sa valeur depuis le mois de mai :

Quand on est uniquement de passage, ça ne se voit pas forcément que c'est très grave. Les rues sont propres, les argentins sympas, et on parle volontiers de la dernière coupe du monde de foot.

Et pour un argentin, c'est une réalité très différente, car l'inflation est galopante : +17% en 2017, et >30% en 2018. Cela veut dire qu'un résident argentin a perdu la moitié de ses économies en 5 mois, idem en termes de salaire. Le prix des produits importés flambe (essence, médicament, vêtements, voitures...) et voyager lui coûte deux fois plus cher qu'avant.

Pour les entreprises, c'est très compliqué aussi. Elles ne peuvent plus importer, doivent réajuster leurs prix tous les mois (certaines cartes de restaurants sont parsemées de petits stickers de prix empilés sur les autres), et avec une inflation pareille, il n'y a plus aucune banque pour leur prêter de l'argent.

En tant qu'entrepreneur, ça me semble effrayant. Et je me sens assez triste pour les Argentins, je me dis qu'on leur a volé un morceau de leur avenir. Mais en fait, les gens s'adaptent. Ils deviennent plus réactifs, vivent au présent, renégocient leurs salaires tous les 3 mois, s'habituent aux prix qui montent.

Bien sûr cela reste une situation négative, mais la capacité de ces gens et des entreprises à s'adapter m'impressionne.

J'apprends aussi que l'Argentine a donné naissance a 4 des 6 licornes ?Les licornes sont les startups valorisées à plus d'un milliard de dollars américains. d'Amérique du Sud, et que c'est un pays extraordinairement riche en matières premières, et avec un territoire énorme (5 fois la France métropolitaine !). Et si au final, leur avenir n'était pas si noir que ça ?

Le soir venu, rendez-vous à l'ambassade de France en Argentine pour un discours privé de Son Excellence Monsieur Pierre Henri Guignard, Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire désigné en République Argentine. Oui c'est un poil formel, mais c'est comme ça qu'on dit quand on suit à la lettre le protocole. Et vous savez quoi ? Il est très sympa.

Discussion détendue entre l'ambassadeur de France en Argentine et Grégoire Senthilles, le Président de Citizen Entrepreneurs.

Moi, entre décalage horaire et subjugation plafonnale.

Les entrepreneurs ont ainsi pu échanger avec l'ambassadeur sur la situation en Argentine, les opportunités pour les entreprises françaises, la proximité de valeurs entre français et argentins, ou encore la bonne entente entre nos Présidents de la République respectifs.

Jour #3 : Conférence G20 YEA (jeudi 20 septembre)

Le G20 YEA commence, je récupère mon badge.

Cette année, le thème était "Entrepreneuriat, Éducation, et Entreprise de demain", décliné en différentes propositions de mesures.

Le précieux sésame.

Puis on arrive tous dans une grande salle de conférence. Il s'agit du siège de la CAME, qui est un syndicat local des grandes entreprises.

La French Touch débarque ! Je salue au passage la représentativité et la diversité des secteurs, des sexes, des origines et des histoires personnelles.

Suivent alors plusieurs conférences sur l'impact sociétal des crypto-monnaies, le futur de l'éducation, ou encore la mobilité internationale des entrepreneurs. C'est en quelque sorte la mise en bouche. Des conférences destinées à nous faire réfléchir, à créer le débat, pour pouvoir établir des recommandations éclairées et réalistes.

Jour #4 : Recommandations G20 YEA (vendredi 21 septembre)

Dernier jour, l'établissement des recommandations. Sauf que je suis à nouveau rattrapé par les ennuis informatiques de la France, et que je fais une boulette technique sur le site e-commerce. Je passe du coup 4h à travailler d'arrache-pied dans ma chambre d'hôtel avec un réseau Wifi en carton... et je manque le brainstorming final.

Cela arrive aussi à un autre entrepreneur, et on en ressort tous les deux un peu dégoûtés... Mais bon, business first, comme on dit souvent quand on n'a pas vraiment le choix...

La formalisation des recommandations à laquelle j'assiste... sur Whatsapp.

Heureusement, j'ai quand même pu échanger des pistes de recommandations avec plusieurs personnes les jours précédents. Comme par exemple un site unique pour présenter tous les dispositifs d'aides, de subventions ou de dispenses de taxes, publiques et privées, à destination des jeunes entreprises.

En effet, beaucoup d'entrepreneurs ne prennent pas la peine de se renseigner sur les aides auxquelles ils pourraient avoir droit, car cela prend plus de temps de les identifier et de remplir les dossiers que ce qu'elles rapportent. C'est dommage, car elles existent et peuvent être de vrais coups de pouces lors des toutes premières années d'une entreprise.

Les recommandations ont également fait l'objet d'un document communt aux 19 pays membres et à l'Union Européenne, qui l'ont tous signé.

La signature des différentes mesures, par les représentants de chaque pays (Grégoire Senthiles pour la France).

Les recommandations du G20 YEA

Plusieurs de ces recommandations nous touchent particulièrement.

L'entrepreneuriat et le digital dès l'école

L'éducation est un sujet qui nous touche directement, car nous avons une moyenne d'âge encore assez jeune chez BonneGueule, et les formations des alternants ou des jeunes diplômés manquent encore bien souvent de compétences digitales : savoir toucher à un peu de code, comprendre ce qu'est un système d'information, ou encore avoir des compétences liées à l'analyse ou la structuration de la data.

Aujourd'hui, un professionnel de la communication ?La très grande majorité des consommateurs se renseigne aujourd'hui sur le Web, y compris quand l'acte d'achat se fait en boutique physique. C'est là que se gagne la bataille de la communication !, des arts graphiques ?Antoine, le graphiste de BonneGueule, doit constamment tenir compte de contraintes d'intégration Web, de temps de chargement des images, de colorimétrie sur différents écrans, etc., ou même un rédacteur ?Pour faire du data-journalisme par exemple ! Ou tout simplement développer de nouvelles manières de présenter l'information. gagneraient à avoir une couleur digitale plus forte.

Hélas, ces profils mixtes se font encore rares, et généralement ils se sont formés sur le tas. Je pense que si les entreprises françaises veulent gagner en compétitivité, former ce type de profils est un passage obligatoire.

Faciliter la mobilité internationale

Nous avons aussi beaucoup parlé de mobilité internationale.

Pour l'instant, chez BonneGueule, nous n'avons jamais rencontré de problèmes de visas lorsque nous voulions embaucher un talent d'origine étrangère ?Nous comptons parmi nos collaborateurs Oana, notre responsable e-commerce et communications, roumaine récemment naturalisée française. Ainsi que Luke, le costaud écossais qui réalise nos vidéos. Et je me demande toujours si Nicolò ne serait pas uniquement italien, mais c'est une affaire à suivre 🙂 , alors on continue de croiser les doigts.

Mais je me souviens tristement de mon arrivée en 2009 sur le marché du travail. J'étais alors employé par une entreprise de conseil, et beaucoup de mes amis tunisiens ou marocains qui avaient obtenus le même Master en Management que moi ?Institut Mines-Télécom Business School (ex-Institut National des Télécommunications / INT Management). et s'étaient faits embaucher en CDI par la même entreprise avaient été contraints de quitter la France. Ou pour les plus "chanceux", de passer plusieurs nuits blanches devant des Préfectures, surchargées en ces temps de repli protectionniste.

J'espère de tout coeur que la France pourra accueillir encore plus de talents internationaux, car ils constituent un vrai facteur de compétitivité à l'international et pour l'entreprise un enrichissement culturel, au même titre que la mixité hommes/femmes, ou les différences d'âge au sein d'une équipe.

Fiscalité des jeunes entreprises

La fiscalité, ce n'est pas le sujet le plus funky du monde, mais il a un rôle hyper important.

Quand on est une jeune entreprise en croissance, on n'a clairement pas beaucoup d'argent à investir dans la conformité réglementaire et fiscale. Payer des avocats, un comptable, voire un commissaire aux comptes, c'est un poste de dépense lourd quand on démarre. Enlever de la lourdeur administrative à ce niveau-là permettrait aux jeunes entreprises de se concentrer sur la croissance, et donc de créer plus d'emplois.

L'autre sujet important, c'est le montant de l'impôt. Même si ce taux est à peu près le même pour toutes les entreprises, il n'est pas vécu de la même manière. Quand on est une multinationale, on a sa disposition de très nombreuses manières pour alléger son taux d'imposition et optimiser ses comptes. Si c'est en général légal, ce n'est par contre pas toujours légitime.

D'autant qu'une jeune entreprise n'a pas ces outils à sa disposition, et que l'argent versé aux impôts serait parfois plus profitable à la France s'il était laissé dans l'entreprise, afin de générer de la croissance, et donc plus d'impôts plus tard, ainsi que de la création d'emploi.

Si vous voulez savoir quelles recommandations précises seront proposées au gouvernement, elles sont toutes disponibles ici dans un court document de 4 pages :

Ça change pour moi, lecteur de BonneGueule ?

Eh bien probablement pas grand chose d'hyper concret dans l’immédiat...

Mais si des entreprises comme nous ont de plus en plus de facilité à se développer, ce sera évidemment bon pour nous, et bon pour vous. Autant d'occasions de consommer moins mais mieux.

Nous pensons aussi qu'être porteurs de convictions donne du sens à notre quotidien, et une âme à notre marque.

On ose même penser que pour beaucoup d'entre vous, acheter un vêtement à une entreprise plutôt qu'une autre, c'est soutenir une certaine vision du monde. Presque un micro-acte politique (je suis d'ailleurs curieux de savoir comment vous voyez les choses).

Bien entendu, vous n'achèteriez pas un vêtement uniquement parce que vous partagez le projet de société que la marque défend (valeurs, éthique, philosophie, effort social et environnemental) : les notions de besoin, de goût, de qualité et de prix restent fondamentales.

Mais ça reste un petit vote en faveur d'une philosophie d'entreprise qui correspond à vos valeurs. Un petit pas supplémentaire vers l'idéal de société dans lequel vous croyez.

Et si finalement, c'est vous qui alliez changer le monde ? 😉

Je remercie sincèrement l'ensemble de la délégation du G20 YEA pour leur accueil, leur bienveillance, et les bons moments passés ensemble. Et un grand bravo à l'organisation : Jean-Louis Grégoire et son équipe de Citizen Entrepreneurs, Grégoire Senthiles son Président et fondateur, ainsi que Emilie le Goff et Ronan Pelloux, les "sherpas" de cette belle délégation. Sans oublier David Chhean qui m'a encouragé à envoyer ma candidature.

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